RECHERCHE | Accueil | Mises en garde | Documentation | ATILF | ARTFL | Courriel |
DYNAMIQUE (Page 5:174)
DYNAMIQUE, s. f. (Ordre encycl. Entendement. Raison. Philojophie ou Science. Science de la Nature; Mathématiques mixtes, Méchanique, Dynamique.) signifie proprement la science des puissances ou causes motrices, c'est - à - dire des forces qui mettent les corps en mouvement.
Ce mot est formé du mot grec
M. Leibnitz est le premier qui se soit servi de ce
terme pour désigner la partie la plus transcendante
de la méchanique, qui traite du mouvement des
corps, en tant qu'il est causé par des forces motrices
actuellement & continuellement agissantes. Le
principe général de la Dynamique prise dans ce sens,
est que le produit de la force accélératrice ou retar
datrice par le tems est égal à l'élément de la vîtesse,
la raison qu'on en donne est que la vîtesse croît ou
décroît à chaque instant, en vertu de la somme des
petits coups réitérés que la force motrice donne au
corps pendant cet instant; sur quoi voyez l'article
Le mot Dynamique est fort en usage depuis quelques années parmi les Géometres, pour signifier en particulier la science du mouvement des corps qui agissent les uns sur les autres, de quelque maniere que ce puisse être, soit en se poussant, soit en se tirant par le moyen de quelque corps interposé entr'eux, & auquel ils sont attachés, comme un fil, un levier inflexible, un plan, &c.
Suivant cette définition, les problèmes où l'on
détermine les lois de la percussion des corps, sont
des problèmes de Dynamique. Voyez
A l'égard des problèmes où il s'agit de déterminer le mouvement de plusieurs corps, qui tiennent les uns aux autres par quelque corps flexible ou inflexible, & qui par - là alterent mutuellement leurs mouvemens, le premier qu'on ait résolu dans ce genre, est celui qui est connu aujourd'hui sous le nom du pro<-> blème des centres d'oscillation.
Il s'agit dans ce problème de déterminer le mouvement que doivent avoir plusieurs poids attachés à une même verge de pendule; pour faire sentir en quoi consiste la difficulté, il faut observer d'abord que si chacun de ces poids étoit attaché seul à la verge, il décriroit dans le premier instant de son mouvement, un petit arc dont la longueur seroit la mê<pb-> [p. 175]
M. Huyghens & plusieurs autres après lui, ont résolu
ce problème par différentes méthodes. Depuis
ce tems, & sur - tout depuis environ vingt ans, les
Géometres se sont appliqués à diverses questions de
cette espece. Les mémoires de l'académie de Petersbourg nous offrent plusieurs de ces questions, résolues
par MM. Jean & Daniel Bernoully pere & fils,
& par M. Euler, dont les noms sont aujourd'hui si
célebres. MM. Clairaut, de Montigny, & d'Arcy, ont
aussi imprimé dans les mémoires de l'académie des
Sciences, des solutions de problemes de Dynami<->
que; & le premier de ces trois géometres a donné
dans les mém. acad. 1742, des méthodes qui facilitent
la solution d'un grand nombre de questions qui
ont rapport à cette science. J'ai fait imprimer en
1743 un traité de Dynamique, où je donne un principe
général pour résoudre tous les problèmes de ce
genre. Voici ce qu'on lit à ce sujet dans la préface:
Voici en peu de mots en quoi consiste mon principe
pour résoudre ces sortes de problèmes. Imaginons qu'on imprime à plusieurs corps, des mouvemens
qu'ils ne puissent conserver à cause de leur action
mutuelle, & qu'ils soient forcés d'altérer & de
changer en d'autres. Il est certain que le mouvement
que chaque corps avoit d'abord, peut être regardé
comme composé de deux autres mouvemens
à volonté (voyez
De - là il s'ensuit que pour trouver le mouvement
de plusieurs corps qui agissent les uns sur les autres,
il faut décomposer le mouvement que chaque corps
a reçu, & avec lequel il tend à se mouvoir, en deux
autres mouvemens, dont l'un soit détruit, & dont
l'autre soit tel & tellement dirigé, que l'action des
corps environnans ne puisse l'altérer ni le changer.
On trouvera aux articles
Par - là il est aisé de voir que toutes les lois du mouvement des corps se réduisent aux lois de l'équilibre; car pour résoudre un problème quelconque de Dy<-> namique, il n'y a qu'à d'abord décomposer le mouvement de chaque corps en deux, dont l'un étant supposé connu, l'autre le sera aussi nécessairement. Or l'un de ces mouvemens doit être tel, que les corps en le suivant ne se nuisent point, c'est - à - dire que s'ils sont, par exemple, attachés à une verge inflexible, cette verge ne souffre ni fracture ni extension, & que les corps demeurent toûjours à la même distance l'un de l'autre; & le second mouvement doit être tel que s'il étoit imprimé seul, la verge, ou en général le système, demeurât en équilibre. Cette condition de l'inflexibilité de la verge, & la condition de l'équilibre, donnera toûjours toutes les équations nécessaires pour trouver dans chaque corps la direction & la valeur d'un des mouvemens composans, & par conséquent la direction & la valeur de l'autre.
Je crois pouvoir assûrer qu'il n'y a aucun problème
dynamique, qu'on ne résolve facilement & presque
en se joüant, au moyen de ce principe, ou du
moins qu'on ne réduise facilement en équation; car
c'est là tout ce qu'on peut exiger de la Dynamique,
& la résolution ou l'intégration de l'équation est ensuite
une affaire de pure analyse. On se convaincra
de ce que j'avance ici, en lisant les différens problèmes
de mon traité de Dynamique; j'ai choisi les plus
difficiles que j'ai pû, & je crois les avoir résolus d'une
maniere aussi simple & aussi directe que les questions
l'ont permis. Depuis la publication de mon traité
de Dynamique, en 1743, j'ai eu fréquemment occasion
d'en appliquer le principe, soit à la recherche
du mouvement des fluides dans des vases de figure
quelconque (voyez mon traité de l'équilibre & du mou<->
vement des fluides, 1744), soit aux oscillations d'un
fluide qui couvre une surface sphérique (voyez mes re<->
cherches sur les vents, 1746), soit à la théorie de la
précession des équinoxes & de la mutation de l'axe de
la Terre en 1749, soit à la résistance des fluides en
1752, soit enfin à d'autres problèmes de cette espece.
J'ài toûjours trouvé ce principe d'une facilité &
d'une fécondité extrèmes; j'ose dire que j'en parle
sans prévention, comme je ferois de la découverte
d'un autre, & je pourrois produire sur ce sujet des
témoignages très - authentiques & très - graves. Il me
semble que ce principe réduit en effet tous les problèmes
du mouvement des corps à la considération
la plus simple, à celle de l'équilibre. Voyez
The Project for American and French Research on the Treasury of the French Language (ARTFL) is a cooperative enterprise of Analyse et Traitement Informatique de la Langue Française (ATILF) of the Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), the Division of the Humanities, the Division of the Social Sciences, and Electronic Text Services (ETS) of the University of Chicago.