ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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Les mémoires que l'on vient de citer, mettoient dans la même classe le parlement de Roüen: on trouve néanmoins dans ceux qui furent faits au conseil pour l'abbé de Savary conseiller clerc au parlement de Metz, que MM. Brice & de Martel conseillers clercs au parlement de Roüen, y sont morts doyens, & que le dernier y avoit rempli cette place pendant 20 ans.

On tient qu'il en est de même au parlement de Provence.

Quelques - uns croyoient ci - devant qu'au parlement de Metz les conseillers clercs ne pouvoient <-> caniser; mais le contraire a été jugé par arrêt du conseil du 28 Octobre 1713, en faveur de l'abbé Savary conseiller clerc.

Au parlement de Grenoble, où l'on a conservé les usages delphinaux, les laïcs & les clercs décani<-> sent concurremment selon leur ancienneté. MM. Pilon, Morel & de Galles, conseillers clercs, y ont présidé & décanisé en leur rang d'ancienneté. M. Marnais de Roussiliere doyen de l'église de Notre - Dame de Grenoble, est décedé en 1707 doyen de ce parlement.

Il n'y a point de charges affectées à des ecclésiastiques dans les parlemens de Bretagne & de Pau, mais ils peuvent y posséder des charges de conseillers laïcs & décaniser à leur tour. Gabriel Constantin prêtre & doyen de l'église d'Angers, est mort doyen du parlement de Bretagne: de même dans celui de Pau, lorsqu'un ecclésiastique est le plus ancien des conseillers, il déçanise & est à la droite du premier président.

Ces différens exemples font voir qu'il n'y a point de principe uniforme sur cette matiere, & que le droit de décaniser dépend de l'usage & de la possession de chaque compagnie. (A)

Doyen des Prisons (Page 5:97)

Doyen des Prisons, qu'on appelle aussi prevôt, est le plus ancien des prisonniers, c'est - à - dire celui qui est detenu le plus anciennement dans la prison où il est. L'ordonnance de 1670, titre xiij. art. 14. défend à tous geoliers, greffiers, & guichetiers, & à l'ancien des prisonniers appellé doyen ou prevôt, sous prétexte de bien - venue, de rien prendre des prisonniers en argent ou vivres, quand même il seroit volontairement offert, ni de cacher leurs hardes, ou de les maltraiter & excéder, à peine de punition exemplaire. (A)

Doyen de quartier (Page 5:97)

Doyen de quartier, parmi les maîtres des requêtes, est celui qui se trouve le plus ancien en reception de tous ceux qui servent avec lui par quartier aux requêtes de l'hôtel. Le réglement de 1628 donne aux doyens de chaque quartier droit de séance au conseil du roi, pendant les trois mois qui suivent le quartier de leur service au conseil. Voyez Guillard, hist. du cons. p. 51. & ci - dev. Doyen des Doyens, Doyen des Maistres des Requêtes . (A)

Doyen rural (Page 5:97)

Doyen rural, est un curé de la campagne, qui a droit d'inspection & de visite dans un certain district du diocèse, qu'on appelle doyenné rural, lequel est composé de plusieurs cures. Chaque diocèse est divisé en deux, trois, ou quatre doyennés ruraux, plus ou moins, selon l'étendue du diocèse.

Les doyens ruraux sont pour la campagne ce que les archiprêtres sont dans quelques diocèses par rapport aux autres curés des villes; c'est pourquoi les decrétales les qualifient d'archiprêtres de la campagne, cap. ministerium x, de officio archipresbyteri.

L'institution des archiprêtres des villes est beaucoup plus ancienne que celle des doyens ruraux, dont on ne voit point qu'il soit parlé avant le xj. siecle. Le concile d'Aix - la - Chapelle, en 836, fait mention que les archiprêtres avoient chacun un département & un certain nombre de curés à la campagne sur lesquels ils devoient veiller. Ces départe<cb-> mens étoient appellés doyennés, parce que les curés de chaque département faisoient des conférences entr'eux, & choisissoient un ancien ou doyen pour y présider; usage qui s'est encore conservé dans plusieurs diocèses.

Le concile de Pavie, en 850, canon 6, dit que c'étoit à eux d'exciter à la pénitence publique, ceux qui étoient coupables de crimes publics, & de nommer, conjointement avec les évêques, des prêtres & des curés pour recevoir les confessions des crimes secrets.

Le même concile, can. 13, recommande aux évêques de nommer des archiprêtres qui puissent les soulager, en portant une partie du pesant fardeau de l'épiscopat, dans l'instruction des fideles & dans la direction des curés; il paroît que les doyens ruraux n'étoient point encore alors distingués des archiprêtres.

Le capitulaire de Carloman, de l'an 883, oblige les évêques qui sortoient de leur diocèse, de laisser dans les villes des co - adjuteurs habiles, & d'établir dans la campagne des prêtres capables de suppléer, en leur absence, à l'instruction du peuple & à ce qui regarde le gouvernement du diocèse.

Leon IX. qui siégeoit en 1049, désigne encore les doyens ruraux sous le titre d'archiprêtres, de maniere néanmoins que l'on voit clairement qu'il y avoit des archiprêtres pour la campagne, qui étoient chargés des mêmes soins qu'ont aujourd'hui les doyens ruraux. Il ordonne que singuloe plebes archipresbyterum habeant pour avoir soin du service de Dieu, non - seulement par rapport au vulgaire ignorant, mais aussi pour avoir inspection sur la conduite des curés de la campagne, qui sont désignés par ces mots, presbyterorum qui per minores titulos habitant.

Le concile provincial de Tours, qui se tint à Saumur en 1253, charge les archiprêtres ou doyens ru<-> raux, de veiller sur la décence religieuse avec laquelle il faut garder ou porter l'eucharistie & le saint - chrême, comme aussi d'avoir soin des fonts baptismaux, des saintes - huiles, & du saint - chrême, & de les faire enfermer sous la clé: il leur enjoint de se faire promouvoir à l'ordre de prêtrise au moins dans la premiere année de leur possession, sur peine de privation de leur bénéfice.

Au concile de Ponteau - de - mer, en 1279, il leur fut recommandé par le canon 21, de prendre garde dans leurs kalendes ou assemblées, que tous les ecclésiastiques de leur ressort portent la tonsure & l'habit ecclésiastique; il paroît même par ce dernier concile qu'ils avoient jurisdiction, puisque par le canon 16, il leur est défendu de suspendre & d'excommunier sans mettre leur sentence par écrit.

Le concile de Saintes, en 1280, ordonne aux prêtres d'avertir les doyens ruraux des crimes publics & scandaleux, afin qu'ils en informent l'archidiacre ou l'évêque; que si l'évêque en étoit averti par d'autres que par eux, ils seroient sujets aux peines canoniques.

Il y eut quelque changement dans la forme de cette discipline depuis les conciles de Milan, tenus sous S. Charles, qui établirent des vicaires forains des évêques, & les chargerent de toutes les fonctions qui étoient auparavant commises aux archiprêtres ou aux doyens ruraux, comme de tenir des assemblées tous les mois, d'y conférer avec les curés de leurs obligations communes, & des cas de conscience difficiles, de veiller sur la vie des curés & sur l'administration de leurs paroisses. Ces vicaires forains étoient amovibles au gré de l'évêque; ce n'étoient que des commissions qu'il révoquoit quand il jugeoit à - propos.

Il est parlé des doyens ruraux dans les decrétales, où ils sont encore appellés archiprêtres de la campa<pb-> [p. 98] gne; c'est la decrétale de Leon IX, provideat etiam archipresbyter vitam sacerdotum cardinàlium proeceptis sui obtemperando episcopi, ne aliquando cedant aut scur<-> rilitate torpeant. Cap. ministerium, x. de offic. archi<-> presbyt.

La discipline présente de l'église gallicane, est que chaque archidiaconé est divisé en plusieurs doyennés, qui ont chacun leur nom particulier, & ausquels on donne pour chef un des curés du district, que l'on appelle doyen rural ou drchiprêtre rural; par exemple, le diocèse de Paris est divisé en trois archidiaconés; le premier appellé le grand archidiaconé ou archidia<-> coné de Paris, contient deux doyennés, savoir, celui de Montmorency & celui de Chelles; l'archidiaconé de Josas a les doyennés de Montlhéry & de Châteaufort; l'archidiaconé de Brie a trois doyennés, Lagny, le vieux Corbeil, & Champeaux.

Une des principales fonctions des doyens ruraux, est de veiller sur les curés de leur doyenné, & de rendre compte à l'évêque de toute leur conduite.

En général, les droits & les fonctions des doyens ruraux sont réglés par les statuts de chaque diocèse & par les termes de la commission qui leur est donnée. Leurs fonctions les plus ordinaires sont de visiter les paroisses de leur doyenné ou district, d'administrer les sacremens aux curés qui sont malades, de mettre en possession de leur bénéfice les nouveaux curés, de présider aux calendes ou conférences ecclésiastiques qui se tenoient autrefois au commencement de chaque mois, de distribuer aux autres curés les saintes huiles qui leur sont adressées par l'évêque, & de leur faire tenir ses ordonnances & mandemens. Au reste, quelque étendue que soit leur commission, ils ne doivent rien faire que conformément aux ordres qu'ils ont reçûs de lui, & doivent lui rapporter fidelement tout ce qui se passe.

Comme les doyens ruraux ont également à répondre à leur évêque & à l'archidiacre dans le district duquel est leur doyenné, le droit commun est qu'ils doivent être nommés par l'évêque & par l'archidiacre conjointement. C'est pourquoi, dans la plûpart des diocèses, l'évêque donne la commission de doyen rural sur la présentation de l'archidiacre; il y a néanmoins des diocèses où l'évêque choisit seul les doyens ruraux, d'autres où ce choix appartient aux curés du doyenné qui présentent à l'évêque celui qu'ils ont élû.

La commission des doyens ruraux contient ordinairement la clause, qu'elle ne vaudra que tant qu'il plaira à l'évêque; cette clause y est même toûjours sous - entendue, ensorte que l'évêque peut les révoquer quand il juge à propos, à moins que l'archidiacre ou les curés du doyenné n'ayent eu quelque part à leur nomination, auquel cas ils ne pourroient être révoqués que du consentement de ceux qui les auroient nommés.

Il y a encore dans quelques églises cathédrales des archiprêtres de la ville épiscopale, qui ont sur les curés de la ville la même autorité que les doyens ruraux ont sur les curés de la campagne. A Verdun, l'archiprêtre est nommé doyen urbain. Voyez ci - après Doyen urbain.

Sur les doyennés ruraux, voyez ce qui est dit dans les mémoires du Clergé. (A)

Doyen du sacré Collége (Page 5:98)

Doyen du sacré Collége est la même chose que doyen des cardinaux; c'est le plus ancien en promotion. (A)

Doyen urbain (Page 5:98)

Doyen urbain est le titre que prend l'archiprêtre ou princier de l'église cathédrale de Verdun, quasi primicerius. Le doyenné urbain de cette ville comprend les dix paroisses de la ville & faubourgs. Voyez l'histoire de Verdun, liv. II. part. III. p. 119. (A)

DRABOURG (Page 5:98)

DRABOURG, (Géogr. mod.) ville d'Allemagne, dans la basse Carinthie, aux frontieres de la Stirie, sur la Drave.

DRACUNCULES ou DRAGONNEAUX (Page 5:98)

DRACUNCULES ou DRAGONNEAUX, s. m. pl. terme de Medecine dont on se sert pour désigner de petits vers capillaires auxquels on a supposé une figure relative à ce nom, parce qu'ils semblent lever la tête sur la surface du corps comme de petits dragons. On les appelle aussi à cause de leur ressemblance avec des cheveux, crinones; ils naissent sous la peau de différentes parties du corps des enfans sur - tout, & leur causent une maladie nommée par plusieurs auteurs improprement morbus pilaris, qui est un autre genre de maladie. Voyez Poil, Pilaires.

Les enfans qui ont des dragonneaux, deviennent ordinairement très - maigres, quoiqu'ils paroissent d'ailleurs se bien porter; ils tettent bien, ils mangent avec appétit, & cependant ils ne se nourrissent pas, quoiqu'il ne se présente aucune cause de maigreur; ce qui fait soupçonner que leur peau est infectée de ces vers, qui sont nommés comedones, gloutons, parce qu'on croit communément qu'ils consument le suc des alimens destiné à nourrir le corps, dans lequel ils s'engendrent.

Les dracuncules different des cirons, en ce que ceux - ci ressemblent à de très - petits poux qui naissent dans des pustules qui se forment sous l'épiderme de la paume des mains, & de la plante des pieds principalement.

Les dragonneaux paroissent avoir une figure allongée comme des fils ou des cheveux; mais on a découvert, par le moyen du microscope, qu'elle n'est pas si simple. Ils ont une tête assez grosse, respectivement au reste du corps qui est allongé, & se termine en forme de queue un peu velue: ils sont de couleur cendrée, ils ont deux yeux ronds, assez grands, avec deux antennes assez longues: ils se tiennent ordinairement sur les parties charnues, particulierement sur le dos, les épaules & les bras, de même que sur les cuisses & les jambes. Ils viennent aux enfans sur - tout, comme il a été dit, & à ceux d'entr'eux qui sont les plus jeunes & les moins robustes.

C'est l'insensible transpiration supprimée qui donne lieu à ce qu'il naisse des dracuncules, comme l'a soupçonné avec fondement Horstius, liv. IV. obser<-> vat. 53. Si la matiere de cette excrétion se trouve être d'une qualité peu acre, & qu'elle soit onctueuse, étant arrêtée dans les couloirs de la peau, elle y contracte un commencement de putréfaction qui donne occasion au développement des germes renfermés dans les oeufs d'insectes infiniment petits & de différentes sortes, qui sont portés dans le sang, avec le lait, par rapport aux alimens d'où il provient; ou avec les bouillies, ou autres préparations alimentaires, dont se nourrissent les enfans. Ces oeufs, sans cet accident, n'auroient trouvé dans aucune partie du corps un levain propre à les faire éclorre; comme ceux qui sont posés sur des morceaux de viande en hyver, ne sont point sécondés par défaut de chaleur & de mouvement intestin, dans les sucs de cette portion d'animal qui sont nécessaires pour donner lieu au développement de l'insecte qui se trouve renfermé dans ces particules séminales.

Ces vermisseaux ainsi développés dans les pores cutanés, s'y remuent, & excitent un sentiment de demangeaison, de picotement extraordinaire, en irritant les fibres nerveuses des tégumens, qui sont fort sensibles: le prurit est presque continuel, & plus ou moins fatiguant; ce qui rend les enfans inquiets, les fait plaindre, crier, s'agiter, leur procure des insomnies; ensorte que malgré qu'ils prennent bien le tet<pb->

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