ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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AVERTISSEMENT DES EDITEURS.

M. Dufour, versé dans les matieres de Finances, a donné les mots Droits du Roi, Emprunt , & une partie de l'article Espece.

L'article de la Cir culation des Especes , destiné à l'Encyclopédie par M. de Forboney, est tiré de l'excellent ouvrage du même auteur, intitulé Elémens du Commerce; ouvrage qu'on doit savoir gré a l'Encyclopédie d'avoir fait naître.

M. Le Roy, Lieutenant des Chasses de Versailles, a donné le mot Engrais; & pour les Volumes suivans Faisanderie, Fauconnerie, Ferme , &c.

M. le Romain a continué de fournir pour ce Volume quelques articles, marqués de son nom.

M. de Laire a donné l'article Epingle, où toute la manoeuvre de cet art est détaillée avec beaucoup d'exactitude & de clarté. Le Public lui est redevable d'un ouvrage beaucoup plus important, l'Analyse de la Philosophie du Chancelier Bacon, qui vient de paroître.

M. Faiguet, Maître de Pension, a donné l'article Epargne; le Volume suivant contiendra les articles Etude & Extraction des Racines, du même auteur.

M. de Villiers est auteur des articles Essai, en Métallurgie, Ecartement, &c. & de quelques autres qu'on a marqués de la lettre (f).

M. de la Motte - Conflant, Avocat au Parlement, a bien voulu donner encore quelques articles pour ce Volume, comme pour le précédent; ils sont marqués de son nom.

M. Durand, habile Peintre en émail, a fourni des secours pour cet important article.

M. Ferdinand Berthoud, Horloger, a donné l'article Equation, en Horlogerie.

M. Genson a fourni quelques articles de Maréchallerie, comme Clou de rue, à la suite de l'article Encloueure, &c. on ne les trouvera point inférieurs à l'article Dessoler, que nous lui devions déjà.

Les articles d'Orfévrerie ont été revûs pour la plûpart, ou fournis en entier, comme dans le Volume précédent, par M. Magimel, qui exerce avec succès cette profession.

M. Papillon, Graveur en bois, est auteur des articles qui concernent son art.

M. Durival l'aîné a continué de nous envoyer des observations utiles sur le Volume précédent. Nous prions tous les Gens de Lettres, & en général tous nos Lecteurs, de vouloir bien imiter son exemple.

M. d'Argenville, auteur des articles de Jardinage, nous a donné quelques articles omis dans les Volumes précédens, comme Cautere, &c. ils pourront entrer dans un supplément. Le même Auteur nous promet d'excellentes observations sur l'Agriculture, dûes aux travaux de M. l'Abbé Roger son ami.

Nous avons déjà reçu pour le Volume sixieme des secours importans, dont nous rendrons compte en publiant ce Volume.

L'Encyclopédie a perdu M. l'Abbé Lenglet du Fresnoy. Nous prions les personnes qui l'ont connu particulierement de nous faire parvenir des mémoires pour son éloge, que nous comptons placer à la tête du sixieme Volume. C'est un devoir que nous nous proposons de rendre dans la suite à tous ceux qui auront bien voulu nous aider; devoir que nous souhaiterions de n'avoir jamais à remplir. M. de Montesquieu sera le premier envers lequel nous nous en acquitterons. Sa famille a eu la bonté de nous fournir pour cela les mémoires dont nous avions besoin, & de nous remettre en même tems un article que ce grand Homme nous destinoit. [omission: image; to see, consult fac-similé version] ÉLOGE DE M. LE PRÉSIDENT DE MONTESQUIEU (Page 5:ij)

[p. iij]

ELOGE DEM. LE PRÉSIDENT DE MONTESQUIEU.

L'Intérest que les bons citoyens prennent à l'Encyclopédie, & le grand nombre de Gens de Lettres qui lui consacrent leurs travaux, semblent nous permettre de la regarder comme un des monumens les plus propres à être dépositaires des sentimens de la Patrie, & des hommages qu'elle doit aux hommes célébres qui l'ont honorée. Persuadés néanmoins que M. de Montesquieu étoit en droit d'attendre d'autres Panégyristes que nous, & que la douleur publique eût mérité des interprètes plus éloquens, nous eussions renfermé au - dedans de nous - mêmes nos justes regrets & notre respect pour sa mémoire; mais l'aveu de ce que nous lui devons nous est trop précieux pour en laisser le soin à d'autres. Bienfaiteur de l'Humanité par ses écrits, il a daigné l'être aussi de cet Ouvrage; & notre reconnoissance ne veut que tracer quelques lignes au pié de sa Statue.

Charles de Secondat, Baron de la Brede et de Montesquieu (Page 5:iij)

Charles de Secondat, Baron de la Brede et de Montesquieu, ancien Président à Mortier au Parlement de Bordeaux, de l'Académie Françoise, de l'Académie Royale des Sciences & des Belles - Lettres de Prusse, & de la Société Royale de Londres, naquit au Château de la Brede près de Bordeaux, le 18 Janvier 1689, d'une famille noble de Guyenne. Son trisayeul, Jean de Secondat, Maître d'Hôtel de Henri II. Roi de Navarre, & ensuite de Jeanne, fille de ce Roi, qui épousa Antoine de Bourbon, acquit la Terre de Montesquieu d'une somme de 10000 liv. que cette Princesse lui donna par un acte authentique, en récompense de sa probité & de ses services. Henri III. Roi de Navarre, depuis Henri IV. Roi de France, érigea en Baronie la Terre de Montesquieu, en faveur de Jacob de Secondat, fils de Jean, d'abord Gentilhomme ordinaire de la Chambre de ce Prince, & ensuite Mestre de Camp du Régiment de Châtillon. Jean Gaston de Secondat, son second fils, ayant épousé la fille du Premier Président du Parlement de Bordeaux, acquit dans cette Compagnie une Charge de Président à Mortier; il eut plusieurs enfans, dont un entra dans le Service, s'y distingua, & le quitta de fort bonne heure: ce fut le pere de Charles de Secondat, auteur de l'Esprit des Lois. Ces détails paroîtront peut - être déplacés à la tête de l'Eloge d'un Philosophe dont le nom a si peu besoin d'Ancêtres; mais n'envions point à leur mémoire l'éclat que ce nom répand sur elle.

Les succès de l'enfance, présage quelquefois si trompeur, ne le furent point dans Charles de Secondat: il annonça de bonne heure ce qu'il devoit être; & son pere donna tous ses soins à cultiver ce genie naissant, objet de son espérance & de sa tendresse. Dès l'âge de vingt ans, le jeune Montesquieu préparoit déjà les matériaux de l'Esprit des Lois, par un Extrait raisonné des immenses volumes qui composent le corps du Droit Civil, ainsi autrefois Newton avoit jetté dès sa premiere jeunesse les fondemens des ouvrages qui l'ont rendu immortel. Cependant l'étude de la Jurisprudence, quoique moins aride pour M. de Montesquieu que pour la plûpart de ceux qui s'y livrent, parce qu'il la cultivoit en Philosophe, ne suffisoit pas à l'étendue & à l'activité de son génie; il approfondissoit dans le même tems des matieres encore plus importantes & plus délicates, & les discutoit dans le silence avec la sagesse, la décence, & l'équité qu'il a depuis montrées dans ses ouvrages.

Un oncle paternel, Président à Mortier au Parlement de Bordeaux, Juge éclairé & citoyen vertueux, l'oracle de sa Compagnie & de sa Province, ayant perdu un fils unique, & voulant conserver dans son Corps l'esprit d'élévation qu'il avoit tâché d'y répandre, laissa ses biens & sa charge à M. de Montesquieu, il étoit Conseiller au Parlement de Bordeaux depuis le 24 Février 1714, & fut reçû Président à Mortier le 13 Juillet 1716. Quelques années après, en 1722, pendant la minorité du Roi, sa Compagnie le chargea de présenter des remontrances à l'occasion d'un nouvel impôt. Placé entre le Thrône & le Peuple, il remplit en sujet respectueux & en Magistrat plein de courage l'emploi si noble & si peu envié, de faire parvenir au Souverain le cri des malheureux; & la misere publique représentée avec autant d'habileté que de force, obtint la justice qu'elle demandoit.

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