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DODRANS (Page 5:11)
DODRANS, s. m. (Hist. anc.) c'étoit anciennement une des parties de l'as, qui en contenoit les 3/4 ou 9 onces. Voyez As. (G)
DOÉ ou DOUÉ (Page 5:11)
DOÉ ou DOUÉ, (Geog. mod.) ville d'Anjou en France; elle est située à quatre lieues de la Loire. Long. 17. 15. lat. 47. 18.
DOESBOURG (Page 5:11)
DOESBOURG, (Géog. mod.) ville du comté de Zutphen, aux Provinces - Unies; elle est située sur la rive droite de l'Issel, au confluent du vieil Issel. Long. 23. 42. lat. 52. 3.
DOGADO ou DOGAT (Page 5:11)
DOGADO ou DOGAT, (Géog. mod.) partie des états Venitiens, dans laquelle cette capitale est situee.
DOGAN - BACHI (Page 5:11)
DOGAN - BACHI, s. m. (Hist. mod.) nom que les Turcs donnent au grand fauconier du Sultan; on le nomme aussi dochangi - bachi.
DOG - BOOT ou DOGGER - BOOT (Page 5:11)
DOG - BOOT ou DOGGER - BOOT, (Comm.) nom que les Hollandois donnent à de petits bâtimens plats, dont ils se servent pour la pêche sur le banc appellé dogger - banck.
DOGE de Genes (Page 5:11)
DOGE
Doge de Venise (Page 5:11)
C'est en 709 que les Vénitiens se regardant comme une république, eurent leur premier doge, qui ne fut qu'un espece de tribun du peuple élu par des bourgeois. Plusieurs familles qui donnerent leurs voix à ce premier doge, subsistent encore. Elles sont les plus anciens nobles de l'Europe, sans en excepter aucune maison, & prouvent, dit M. de Voltaire, que la noblesse peut s'acquérir autrement qu'en possedant un château, ou en payant des patentes à un souverain.
Le doge de la république accrut sa puissance avec
celle de l'état; il prenoit déjà vers le milieu du x
On traite toûjours le doge de sérénité, & les Vénitiens disent que c'est un titre d'honneur au - dessus d'altesse. Tous les sénateurs se levent & saluent le doge quand il entre dans les conseils, & le doge ne
Il est protecteur della Virginia, collateur de tous les bénéfices de saint Marc, & nomme à quelques autres petites charges d'huissiers de sa maison, qu'on appelle commandeurs du palais. Sa famille n'est point soûmise aux magistrats des pompes, & ses enfans peuvent avoir des estafiers & des gondoliers vêtus de livrée. Voilà les apanages du premier magistrat de Venise, dont la dignité est d'ailleurs tellement tempérée, qu'il n'est pas difficile de conclure que le doge est à la république, & non pas la république au doge.
Premierement on ne prend point le deuil pour la mort du doge, pour lui prouver qu'il n'est pas le souverain; mais nous allons faire voir par plusieurs autres détails qu'il est bien éloigné de pouvoir s'arroger ce titre.
Il est assujetti aux lois comme les autres citoyens sans aucune réserve; quoique les lettres de créance que la république envoie à ses ministres dans les cours étrangeres, soient écrites au nom du doge, cependant c'est un secrétaire du sénat qui est chargé de les signer, & d'y apposer le sceau des armes de la république. Quoique les ambassadeurs adressent leurs dépêches au doge, il ne peut les ouvrir qu'en présence des conseillers, & même on peut les ouvrir & y répondre sans lui.
Il donne audience aux ambassadeurs, mais il ne leur donne point de réponse de son chef sur les affaires importantes; il a seulement la liberté de répondre comme il le juge à propos aux complimens qu'ils font à sa seigneurie, parce que de telles réponses sont toûjours sans aucune conséquence.
Pour le faire ressouvenir qu'il ne fait que prêter son nom au sénat, on ne délibere & on ne prend aucune résolution sur les propositions des ambassadeurs & des autres ministres, qu'il ne se soit retiré avec ses conseillers. On examine alors la chose, on prend les avis des sages, & l'on dresse la délibération par écrit, pour être portée à la premiere assemblée du sénat, où le doge se trouvant avec ses conseillers, n'a comme les autres sénateurs que sa voix, pour approuver ou désaprouver les résolutions qu'on a prises en son absence.
Il ne peut faire de visites particulieres, ni rendre celles que les ambassadeurs lui font quelquefois dans des occasions extraordinaires, qu'avec la permission du sénat, qui ne l'accorde guere, que lorsqu'il manque de prétextes honnêtes pour la refuser. De cette façon, le doge vit chez lui d'une maniere si retirée, qu'on peut dire que la solitude & la dépendance sont les qualités les plus essentielles de sa condition.
La monnoie de Venise qu'on appelle ducat, se bat au nom du doge, mais non pas à son coin ou à ses armes, comme c'étoit l'usage lorsqu'il avoit un pouvoir absolu dans le gouvernement.
Il est vrai qu'il préside à tous les conseils, mais il n'est reconnu prince de la république qu'à la tête du sénat, dans les tribunaux où il assiste, & dans le palais ducal de S. Marc. Hors de - là il a moins d'auto<pb-> [p. 12]
Il ne sauroit sortir de Venise sans en demander une espece de permission à ses conseillers; & si pour lors il arrivoit quelque desordre dans le lieu où il se trouveroit, ce seroit au podestat comme étant revêtu de l'autorité publique, & non au doge, à y mettre ordre.
Ses enfans & ses freres sont exclus des premieres charges de l'état, & ne peuvent obtenir aucun bénéfice de la cour de Rome, mais seulement le cardinalat qui n'est point un bénéfice, & qui ne donne point de jurisdiction.
Enfin si le doge est marié, sa femme n'est plus traitée en princesse; le sénat n'en a point voulu couronner depuis le seizieme siecle.
Cependant quoique la charge de doge soit tempérée par toutes les choses dont nous venons de parler, qui rendent cette dignité onéreuse, cela n'empêche pas les familles qui n'ont point encore donné de doge à la république, de faire leur possible pour arriver à cet honneur, soit afin de se mettre en plus grande considération, soit dans l'espérance de mieux établir leur fortune par cette nouvelle décoration, & par le bien que ce premier magistrat peut amasser s'il est assez heureux pour vivre long tems dans son emploi.
Aussi l'on n'éleve guere à cette dignité que des hommes d'un mérite particulier. On choisit ordinairement un des procurateurs de S. Marc, un sujet qui ait servi l'état dans les ambassades, dans le commandement, ou dans l'exercice des premiers emplois de la république. Mais comme le senat ne le met dans ce haut rang que pour gouverner en son nom, les plus habiles sénateurs ne sont pas toûjours élus pour remplir cette place. L'âge avancé, la naissance illustre, & la modération dans le caractere, sont les trois qualités auxquelles on s'attache davantage.
La premiere chose qu'on fait après la mort du doge, c'est de nommer trois inquisiteurs pour rechercher sa conduite, pour écouter toutes les plaintes qu'on peut faire contre son administration, & pour faire justice à ses créanciers aux dépens de sa succession. Les obseques du doge ne sont pas plûtôt finies, que l'on procede à lui donner un successeur par un long circuit de scrutins & de balotations, afin que le sort & le mérite concourent également dans ce choix. Pendant le tems que les électeurs sont enfermés, ils sont gardés soigneusement & traités à - peu - près de la même maniere que les cardinaux dans le conclave.
Le doge après son élection prête serment, jure l'observation des statuts, & se fait voir au peuple: mais comme la république ne lui laisse jamais goûter une joie toute pure, sans la mêler de quelque amertume qui lui fasse sentir le poids de la servitude à laquelle sa condition l'engage, on le fait passer en descendant par la salle où son corps doit être exposé aprés sa mort. C'est - là qu'il reçoit par la bouche du chancelier les complimens sur son exaltation.
Il monte ensuite dans une machine qu'on appelle le puits, & qui est conservée dans l'arsenal pour cette cérémonie: effectivement elle a la figure extérieure d'un puits, soûtenu sur un brancard, qui est d'une longueur extraordinaire, & dont les deux bras se joignent ensemble. Environ cent hommes, & plus, soûtiennent cette machine sur leurs épaules.
Le doge s'assied dans cette espece de litiere, ayant un de ses enfans ou de ses plus proches parens qui se tient debout derriere lui. Il a deux bassins remplis de monnoie d'or & d'argent battue tout exprès pour cette cérémonie avec telle figure & telle inscription
Il résulte de ce détail, que quelle que soit la décoration
apparente du doge, son pouvoir a été àpeu - près limité à ce qu'il étoit dans sa premiere origine;
mais la puissance est toûjours une dans la main
des nobles; & quoiqu'il n'y ait plus de pompe extérieure
qui découvre un prince despotique, les citoyens
le sentent à chaque instant dans l'autorité du
sénat. Article de M. le Chevalier
DOGMATIQUE (Page 5:12)
DOGMATIQUE, adj. (Gram. & Théol.) ce qui
appartient au dogme, ce qui concerne le dogme.
On dit un jugement dogmatique, pour exprimer un
jugement qui roule sur des dogmes ou des matieres
qui ont rapport au dogme. Fait dogmatique, pour
dire un fait qui a rapport au dogme: par exemple,
de savoir quel est le véritable sens de tel ou tel auteur
ecclésiastique. On a vivement disputé dans ces
derniers tems à l'occasion du livre de Jansenius, sur
l'infaillibilité de l'Eglise quant aux faits dogmatiques.
Les défenseurs de Jansenius ont prétendu que l'Eglise
ne pouvoit porter de jugemens infaillibles sur cette
matiere, & qu'en ce cas le silence respectueux étoit
toute l'obéissance qu'ils devoient à ces sortes de décisions.
Mais les papes ont condamné ces opinions,
& divers théologiens ont prouvé contr'eux que l'Eglise étoit infaillible dans la décision des faits dogmatiques, & qu'on devoit à ces décisions une vraie soumission,
c'est - à - dire un acquiescement de coeur &
d'esprit, comme il est facile de le reconnoître dans
les jugemens que l'Eglise a portés sur les écrits d'Arius, d'Origene, de Pelage, de Celestius, de Nestorius, de Théodoret, de Théodore de Mopsueste, &
d'Ibas, sur lesquels on peut consulter l'histoire ecclésiastique.
Voyez aussi
Dogmatique (Page 5:12)
Hippocrate est regardé comme l'auteur de la medecine dogmatique ou rationelle, parce qu'il a le premier réuni ces deux fondemens, dont il a fait une doctrine particuliere qui n'étoit point connue avant lui; car parmi les medecins de son tems les uns s'arrêtoient à la seule expérience, sans raisonner, & c'étoit le plus grand nombre, & les autres au seul raisonnement sans aucune expérience.
La Medecine fut donc alors délivrée du jargon philosophique, & de l'aveuglement avec lequel l'on se conduisoit dans le traitement des maladies; l'observation éclairée par la raison fut cultivée avec toute la sagacité & toute l'exactitude imaginable par le fondateur de la vraie medecine, & à son exemple on s'y appliqua beaucoup plus qu'on n'avoit fait dans tous les siecles précédens, & qu'on n'a même fait dans la suite.
Ainsi tandis que quelques prétendus medecins ne se remplissoient la tête que de principes & de causes, qu'ils s'efforçoient de rendre raison de tout, & que d'autres livroient au hasard le sort des malades en les traitant, pour ainsi dire, machinalement, Hippocrate s'appliquoit à l'observation du véritable état de la santé & des maladies, & de ce que les medecins appellent les non - naturels, dans la vûe de découvrir en quoi ils consistent, & ce qui produit un changement si considérable, si surprenant, & si ordinaire néanmoins dans le corps humain.
De ce grand principe, que la Nature guérit elle - même
les maladies, ou indique à ses ministres les
voies qu'il faut suivre pour les guérir, il conclud
bien - tôt qu'à l'imitation de la Nature il falloit traiter
les maladies qui viennent de replétion par l'éva<pb->
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