ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"1003"> l'espece de l'aliment & de la boisson, leur degré de chaleur, manger & boire chaud, froid, à la glace; dormir après le repas, se promener, faire un exercice plus violent, &c. (voyez Stomachique & Régime.) En général le caffé, les sucs acidules parfumés, comme la limonade aromatisée avec l'oléosaccharum de citron, l'infusion théiforme des plantes aromatiques ameres; les extraits amers, comme le cachou, les alkalis volatils végétaux, comme la moutarde, les ratafia, les vins appellés cordiaux ou doux & spiritueux, l'eau fraîche & même à la glace prise deux heures après le repas, les eaux thermales, & sur - tout celles qui contiennent du sel marin & du sel catartique amer, les acidules martiales, & les acidules telles que celles de Selters, &c. (voyez Stomachiques.) sont des remedes dont on tente l'usage avec succes, & qu'on combine quelquefois diversement. La digestion difficile accidentelle, n'est proprement qu'une espece ou un degré d'indigestion. Voyez Indigestion. (b)

Digestion (Page 4:1003)

Digestion, terme de Chirurgie: action de la nature, qui convertit & change en pus les humeurs arrêtées dans les vaisseaux dont la continuité est rompue. La digestion est aux plaies & aux ulceres, ce que la suppuration est aux humeurs. Voyez Suppuration & Digestifs. (Y)

Digestion (Page 4:1003)

Digestion, (Chimie.) opération chimique qui consiste à appliquer un feu doux & continu à des matieres contenues dans un unique vaisseau ordinairement fermé, ou dans des vaisseaux de rencontre. Voyez Vaisseaux de rencontre.

Les sujets de la digestion peuvent se ranger sous deux c'asses: car, ou l'on fait digérer, avec un menstrue approprié, un corps qu'on veut dissoudre, ou d'où l'on veut tirer une teinture; ou l'on expose à la digestion un liquide homogene, mais composé, que l'on se propose d'altérer par cette opération.

Dans le premier cas, on ne fait autre chose que favotiser l'action menstruelle, par le secours de la chaleur. Voyez Menstrue.

L'effet de la digestion est, dans le secend cas, un peu plus essentiel, c'est - à - dire plus particulier à cette opération. Les plus grands maîtres de l'art ont prétendu qu'un feu doux & long - tems continué excitoit dans un liquide composé, expose à son action, des mouvemens qui étoient suivis des changemens les plus merveilleux, d'exaltations, d'améliorations, de transmutations même: tous ces miracles de la digestion célébrés par de très - grands chimistes sur ce haut ton hyperbolico - alchimique, qui a été presque le ton de l'art jusqu'à Stahl, quoique évalués un peu moins avantageusement par les chimistes dogmatiques, ont paru à ceux - ci même assez considérables, pour leur faire regretter que ce moyen fût presque absolument négligé, & pour le leur faire recommander comme une source nouvelle d'une infinité de connoissances.

Il est à présumer effectivement qu'un mouvement intestin leger & très - long - tems continué, & des alternatives d'approximation & d'éloignement dans les particules d'un corps agité doucement par une chaleur continuelle, supérieure à celle que ces corps pourroient recevoir de l'atmosphere; que ces causes, dis - je, peuvent produire dans ces corps des dégagemens & des combinaisons nouvelles, en un mot les altérer chimiquement de différentes façons.

L'analogie des corps fermentans & de la fermentation confirme les idées avantageuses qu'on nous a données des effets de la digestion: car un corps propre à être altéré par la fermentation, ne differe d'un sujet propre à la digestion, que par le degré de constance de sa mixtion; & la chaleur agissant dans l'une & l'autre de ces opérations, ne differe aussi que par le degré.

C'est la longueur de cette opération, la lenteur, & pour ainsi dire l'insensibilité de ces effets, qui a sans doute empêché les Chimistes de la mettre en oeuvre. Cet inconvénient est encore plus considérable pour nous que pour les autres nations chimistes, les Allemans, les Suédois.

La circulation ne differe de la digestion que par la forme de l'appareil. Voyez Circulation.

La macération differe de la digestion de la premiere classe, en ce que dans la macération on n'excite point l'action du menstrue (qui est ordinairement de l'eau) par une chaleur artificielle. Voyez Macération.

L'infusion est une courte digestion de la premiere classe. Voyez Infusion.

Les vaisseaux les plus ordinaires dans lesquels on exécute les digestions de la premiere classe, aussi usitées en Chimie que celles de la seconde le sont peu, sont des matras de verre, des cucurbites à bouche étroite, & des bouteilles de verre mince sans pontis, comme celles dans lesquels on apporte à Paris certains vins d'Italie, & les eaux aromatiques de Toscane, ou de la côte de Genes. On ferme ces vaisseaux avec un morceau de vessie moüillée, ou de parchemin moüillé, que l'on tend bien sur l'ouverture, & que l'on ficelle autour du cou; on fait dans le parchemin un trou avec une épingle qu'on laisse dans ce trou, & qu'on peut retirer si on veut donner de l'air au vaisseau, ce qui est rarement nécessaire. On se sert aussi des vaisseaux de rencontre, dont nous avons parlé plus haut. (b)

Digestion (Page 4:1003)

Digestion, (Jard.) se dit dans les plantes comme dans les animaux, de la bonne seve qui leur sert de nourriture, & qui est parfaitement digérée dans les entrailles de la terre. (K)

DIGESTOIRE ou DIGESTEUR de Papin (Page 4:1003)

DIGESTOIRE ou DIGESTEUR de Papin, est une machine très - connue en Physique, & dont on a dejà parlé à l'article Digesteur, où l'on a expliqué l'usage de cette machine & son effet. On en voit ici la figure, Pl. de Physiq. fig. 26. Elle est tirée des Essais de Physique de M. Musschenbroek, p. 427, 428. On y voit le pot de métal A B qui fait le corps & la partie principale du digestoire; le couvercle que l'on applique fortement sur le vase par le moyen des deux pieces mobiles D, D, & sur - tout par le secours de plusieurs vis E, que l'on serre au moyen d'une manivelle F. Cette machine à laquelle on a donné le nom de machine de Papin, est, comme l'on voit, fort simple, & ne mérite guere le nom de machine: ce n'est absolument qu'un vase bien fermé d'où il ne peut sortir d'exhalaison. (O)

DIGITALE (Page 4:1003)

DIGITALE, digitalis, s. f. (Hist. nat. bot.) genre de plante à fleur monopétale, anomale, & faite en forme de tuyau ouvert par les deux bouts, & découpée en deux levres. Il sort du calice un pistil, qui entre comme un clou dans la partie postérieure de la fleur, & qui devient dans la suite un fruit, ou une coque arrondie & terminée en pointe. Ce fruit se partage en deux parties, est divisé en deux loges, & renferme des semences qui sont petites pour l'ordinaire. Tournefort, inst. rei herb. Voyez Plante. (l)

Digitale (Page 4:1003)

Digitale, (Matiere medic.) J. Rai dit que la digitale est émétique. Dodonée rapporte que quelques personnes ayant mangé des gâteaux & des oeufs où il y avoit de cette plante, s'étoient trouvées mal, & avoient vomi. Lobel dit aussi que le peuple de Sommerset en Angleterre, est dans l'usage de faire vomir avec la décoction de cette plante, ceux qui ont la fievre, & qu'elle leur cause quelquefois des super - purgations. Parkinson assûre qu'elle est efficace contre l'épilepsie, prise en décoction dans de la bierre, à la dose de deux poignées, auxquelles on ajoûte quatre onces de polipode de chêne; mais comme l'observe J. Rai, ce remede ne convient qu'aux per. [p. 1004] sonnes robustes, parce qu'il purge violemment, & excite des vomissemens énormes.

Parkinson assûre, fondé sur l'expérience, que cette plante pilée & appliquée, guérit les glandes écroüelleuses. Continuat. cynos. mat. medic. Hermanni. Mais on n'en fait aucun usage parmi nous. (b)

DIGITATIONS (Page 4:1004)

DIGITATIONS, en Anatomie, terme dont on se sert pour exprimer la maniere dont deux muscles dentelés par leur extrémité opposée, s'endentent l'un dans l'autre, à peu - près de même que les doigts des deux mains lorsqu'on les place les uns entre les autres. (L)

DIGNANT (Page 4:1004)

DIGNANT, (Géog. mod.) ville d'Istrie en Italie; elle appartient aux Vénitiens. Long. 31. 40. lat. 45. 10.

DIGNE (Page 4:1004)

DIGNE, (Géog. mod.) ville de Provence en France. Elle est située sur la Mardaric. Long. 23. 2. lat. 44. 5.

DIGNITAIRE (Page 4:1004)

DIGNITAIRE, s. m. (Jurisprud.) est celui qui est pourvû d'une dignité ecclésiastique dans un chapitre, comme le doyen ou prévôt, le grand chantre, l'archidiacre, le chancelier, le pénitencier. Voyez ci - après Dignités ecclésiastiques. (A)

DIGNITÉ (Page 4:1004)

DIGNITÉ, s. f. (Jurispr.) est une qualité honorable, dont celui qui en est revêtu peut prendre le titre & en accompagner son nom; c'est une qualité qui releve l'état de la personne, & qui a été ainsi appellée comme pour dire qu'elle rend la personne digne de la considération publique attachée à sa place: comme quand un président ou conseiller de cour souveraine ajoûte à son nom sa qualité de conseiller.

La dignité des personnes est différente de leur condition, qui ne concerne que l'état; comme d'être libre ou affranchi, pere ou fils de famille, en tutelle, émancipé ou majeur.

Toute qualité honorable ne forme pas une dignité; il faut que ce soit un titre que la personne puisse prendre elle - même: ainsi les qualités de riche & de savant ne font pas des dignités, parce qu'on ne se qualifie pas soi - même de riche ni de savant.

Les Grecs & les Romains, & tous les anciens en général, ne connoissoient d'autres dignités que celles qui pouvoient résulter des ordres ou des offices. Tout ordre n'étoit pas dignité; en effet il y avoit trois ordres ou classes différentes de citoyens à Rome; savoir l'ordre des sénateurs, celui des chevaliers, & le peuple. De ces trois ordres il n'y avoit que les deux premiers qui attribuassent quelque dignité à ceux qui en étoient membres; aucun de ces ordres, même les deux premiers qui étoient honorables, ne donnoit point part à la puissance publique: mais les deux premiers ordres donnoient une aptitude pour parvenir aux offices auxquels la puissance publique étoit attachée.

Les offices n'étoient pas tous non plus considérés comme des dignités; il n'y avoit que ceux auxquels la puissance publique étoit attachée: les Grecs & les Romains appelloient ces sortes d'offices honores seu dignitates, parce qu'ils relevoient l'état des personnes, & que les magistrats (c'est ainsi que l'on appelloit ceux qui étoient revêtus de ces dignités) n'avoient la plûpart aucun gage, ni la liberté de prendre aucun émolument; de sorte que l'honneur étoit leur seule récompense.

En France, les dignités procedent de trois sources différentes; savoir des offices qui ont quelque part dans l'exercice de la puissance publique, des ordres qui donnent quelque titre honorable, & enfin des seigneuries. Cette troisieme sorte de dignité s'acquiert par la possession des fiefs & des justices que l'ony a attachées; ce qui est de l'invention des Francs ou du moins des peuples du Nord, dont ils ont emprunté l'usage des fiefs.

On distingue parmi nous les dignités ecclésiastiques des dignités temporelles.

Les dignités ecclésiastiques sont celles du pape, des cardinaux, des archevêques, évêques, abbés, de ceux qui ont quelque prééminence dans le chapitre, comme les doyens, prevôts, chantres, dignitaires, archidiacres, &c.

On distingue dans l'état ecclésiastique les dignités des simples personats & des offices. Dignité est une place à laquelle il y a honneur & jurisdiction attachés; personat est une place honorable sans jurisdiction, & office est une fonction qui n'a ni prééminence ni jurisdiction.

Les dignités temporelles procedent ou de l'épée, ou de la robe, ou des fiefs: les premieres sont celles de roi ou d'empereur, de prince, de chevalier, d'écuyer, & plusieurs autres.

Les dignités de la robe sont celles de chancelier, de conseiller d'état, de président, de conseiller de cour souveraine, & plusieurs autres.

Celles qui procedent des fiefs, sont les qualités de duc, de marquis, de comte, de baron, de simple seigneur de fief avec justice, ou sans justice.

Les fiefs qu'on appelle fiefs de dignité, sont ceux auxquels il y a quelque titre d'honneur attaché; tels que les principautés, duchés, marquisats, comtés, vicomtés, baronies. Voyez Fiefs.

Sur les dignités romaines, voyez le livre XII. du code; & sur les dignités en général, le traité de Martin Garat; ceux de Loiseau, sur les offices, les seigneuries, & les ordres. (A)

Dignités (Page 4:1004)

Dignités & Foiblesses accidentelles, (Divin.) ce sont certaines dispositions ou affections casuelles des planetes, en vertu desquelles les astrologues croyent qu'elles fortifient ou affoiblissent, lorsqu'elles sont en telle ou telle maison de la figure, &c. (G)

DIGON ou DIGUON (Page 4:1004)

DIGON ou DIGUON, s. m. (Marine.) c'est le bâton qui porte un pendant, une flame, ou banderole, arborée au bout d'une vergue. (Z)

Digon (Page 4:1004)

* Digon, terme de Pêche, est un outil dont les pêcheurs se servent pour faire la pêche du poisson plat entre les roches qui découvrent de basse mer. Cet instrument est une espece de dard pointu, & qui ne peut ressortir de la plaie, à cause de deux ou plusieurs crochets semblables à ceux des hameçons dont il est garni.

DIGUE (Page 4:1004)

DIGUE, s. f. (Hydr.) est une espece de levée: elle differe de l'écluse en ce qu'elle ne sert ordinairement qu'à soûtenir les eaux par de fortes murailles, ou par des ouvrages de charpente & de clayonages, souvent remplis entre deux par des caillous, des blocailles de pierre, ou des massifs de terre. (K)

Le principe général pour trouver l'effort de l'eau contre une digue, est celui - ci. Ou l'eau qui agit contre la digue est une eau stagnante, ou c'est une eau en mouvement; si c'est une eau stagnante, on se rappellera d'abord ce théorème d'hydrostatique, qu'un fluide en repos presse une surface quelconque qui lui est opposée obliquement ou perpendiculairement, avec une force qui est égale au produit de cette surface par la hauteur du fluide. De - là il s'ensuit, 1Q. qu'une digue opposée à un fluide stagnant, souffre également de ce fluide dans quelque direction qu'elle lui soit opposée: 2°. qu'une digue opposée à un tel fluide, souffre davantage dans les points les plus bas; & qu'ainsi elle doit pour être bien faite, être inégalement épaisse, plus épaisse en - bas qu'en - haut, & aller même en augmentant d'épaisseur, en raison de la hauteur du fluide: 3°. si on regarde la digue comme un rectangle, & qu'on imagine ce rectangle divisé en une infinité de rectangles très - petits, on trouvera que l'effort de l'eau sur chacun est égal au produit du rectangle par la hauteur de l'eau; d'où il

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