ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"1087"> d'urine; & ce remede est quelquefois très - efficace: l'application des herbes émollientes, réduites par la cuite ou par le pilon en consistence de cataplasme, sur la région des reins & de la vessie, ou même sur tout le bas - ventre, réusfit quelquefois dans le même cas, aussi - bien que les bains & le demi - bain; mais ces derniers remedes ne sont pas des diurétiques proprement dits, mais des remedes généraux. Le bain d'huile, auquel j'ai vû souvent avoir recours dans les mêmes cas, m'a toûjours paru une ressource fort équivoque: on peut cependant consulter encore à ce sujet une observation plus attentive & plus éclairée. Voyez Retention d'urine. Ce secours, s'il étoit réel, seroit un diurétique faux, ou un remede général.

Quant à la maniere d'agir des diurétiques, voyez les articles Excrétion, Secrétion, Rein, Urine , & Médicament. (b)

DIURNAIRE (Page 4:1087)

DIURNAIRE, s. m. (Hist. anc.) officier des anciens empereurs Grecs, qui écrivoit tout ce que l'empereur faisoit & ordonnoit par jour, dans un livre destiné à cet usage. Voyez la 8e. loi du cod. Théod. de cohort. Nous apellerions cet officier un journaliste ou historiographe. Chambers. (G)

DIURNE ou JOURNALIER (Page 4:1087)

DIURNE ou JOURNALIER, adj. se dit, en Astronomie, de ce qui a rapport au jour, par opposuion au mot nocturne qui regarde la nuit. Voyez Jour & Nuit.

Arc diurne, c'est l'arc ou le nombre de degrés que le soleil, la lune, ou les étoiles décrivent entre leur lever & leur coucher. Arc semi - diurne, c'est l'arc qu'un astre décrit depuis son lever jusqu'à son passage au méridien, ou depuis son passage au méridien jusqu'à son coucher. On appelle cet arc semi - diurne, parce qu'il est environ la moitié de l'arc diurne.

Le cercle diurne est un cercle immobile dans lequel une étoile ou un point quelconque, pris dans la surface de la sphere du monde, se meut, ou est supposé se mouvoir par son mouvement diurne. Voyez Cerole.

Ainsi, en concevant une ligne droire tirée du centre d'une étoile perpendiculairement à l'axe du monde, & prolongée jusqu à la surface de la sphere, & supposant que cette ligne droite fasse une révolution entiere autour de cet axe, elle décrira dans le ciel un cercle qui sera le cercle diurne de l'étoile.

Le mouvement diurne d'une planete est d'autant de dégrés & de minutes qu'une planete en parcourt dans l'espace de 24 heures. Pour avoir le mouvement diurne d'une planete, il faut connoître d'abord le tems qu'elle employe à faire sa révolution, c'est - à - dire à parcourir 360 degrés; & l'on dira ensuite: comme le tems connu de la révolution est de 24 heures, ainsi 360 degrés sont au nombre de degrés que l'on cherche: mais cette proportion ne donne que le mouvement diurne moyen; car le mouvement diurne véritable, dans le soleil, par exemple, est tantôt plus grand, tantôt plus petit.

Le mouvement diurne de la terre est sa rotation autour de son axe, ce qui forme le jour naturel. Voyez Jour.

La réalité de la rotation diurne de laterre est à - présent au - dessus de toute contestation. Voyez Terre & Copernic. (O)

Diurne (Page 4:1087)

Diurne, est aussi un terme dont on se sert en parlant de ce qui a rapport au nyctemeron, ou jour naturel de 24 heures: diurne, pris en ce sens, est opposé à annuel, menstruel, &c.

On explique les phénomenes diurnes des corps célestes, par le moyen de la révolution diurne de la terre autour de son axe en 24 heures. Pour nous faire entendre, supposons que le cercle P R T H (Pl. astron. fig. 2.) représente la terre, C le centre de la terre, & qu'au - travers du point C passe son axe, autour duquel elle fait sa révolution diurne; soit P un lieu quelconque de la terre, E W l'horison visible de ce lieu, E le point est de cet horison, W le point oüest; que le cercle a b c d e f représente la circonférence du ciel, le cercle S le Soleil, le demi - cercle P R T l'hémisphere que la terre présente au Scleil qui en est éclairé; & enfin le demi - cercle P H T, l'hémisphere de la terre non - éclairé. Nous supposons ici que le Soleil éclaire tout un hémisphere à la fois: ce qui n'est pas rigoureusement vrai; mais à cause de la grande distance du Soleil à la terre, la partie éclairée differe si peu d'un hémisphere exact, qu'on peut la prendre sensiblement pour telle.

Supposons présentement que la terre dans cette situation vienne à se mouvoir autour de son axe, il est évident que le lieu P commencera précisément au premier instant de cette rotation à être éclairé par le Soleil, & que cet astre paroîtra se lever sur l'horison de ce lieu. La terre continuant à se mouvoir sur son axe, de sorte que le point P qui étoit auparavant sous le point a vienne sous le point b, il est évident que l'horison du lieu P sera pour lors situé de maniere que le spectateur placé en P verra le Soleil considérablement élevé par rapport au point est de son horison; & tandis que par la révolution diurne de la terre autour de son axe, le lieu P passe sous le point b, & de - là sous le point c, l'horilon du lieu P baissera continuellement par rapport au Soleil, de maniere que le Soleil paroîtra monter de plus en plus au - dessus, jusqu à ce que le point P vienne sous le point c, auquel cas le Soleil paroîtra être à sa plus grande hauteur pour ce jour - là, & il sera alors midi pour l'observateur qui est en P. La terre continuant sa rotation, le lieu P passera sous le point d, & le point oüest de l'horison paroîtra monter toûjours de plus en plus, comme il est représenté par l'horison du point de la terre qui est sous d. Enfin quand le lieu P sera parvenu sous le point e, le Soleil paroîtra en W, c'est - à - dire au point oüest de l'horison, & par conséquent paroîtra se coucher. Quand le lieu P sera parvenu sous f, il sera minuit pour l'observateur. Le point P étant retourné au - dessous du point a, l'observateur verra de nouveau le Soleil se lever. La même chose a lieu pour le lever & le coucher apparent des autres corps célestes: car le cercle qu'on a pris pour le Soleil, peut représenter une planete ou une étoile quelconque. Il nous reste à remarquer que par la révolution diurne de la terre, tous les corps célestes semblent se mouvoir d'orient en occident; & que ce mouvement apparent est appellé leur mouvement commun, parce qu'il a lieu également pour tous. Mais outre ce mouvement apparent, tous les corps célestes, excepté le Soleil, en ont un autre vrai & propre, d'où naissent les phénomenes qui sont propres à chacun d'eux. A l'égard des phénomenes propres du Soleil, ils semblent aussi être produits par le mouvement du Soleil, quoiqu'ils viennent réellement du mouvement annuel de la terre, c'est - à - dire de la révolution qu'elle fait chaque année autour de cet astre. Voyez Absolu. (O)

DIVUS, DIVA (Page 4:1087)

DIVUS, DIVA, adj. lat. (Hist. anc.) étoit le nom qu'on donnoit autrefois aux hommes & aux femmes qui avoient été mis au nombre des dieux. Voyez Dieu, Apothéose, &c.

C'est pour cela que sur les médailles frappées pour la consécration des empereurs ou des impératrices, on leur donne le nom de divus, diva: Par exemple, divus Julius, divo Antonino Pio, divo Pio, Claudio, diva Faustina Aug. &c. Chambers. (G)

DIX (Page 4:1087)

DIX, (Arith.) c'est le premier ou le moindre des nombres qui ont deux chiffres; il se marque par l'unité suivie d'un zéro, suivant la propriété qu'a le zéro de décupler tout chiffre qui le précede. Voyez [p. 1088] Arithmétique, Binaire, Calcul, Dactylonomie , &c. D'où il s'ensuit qu'on multiplie un nombre par 10, en écrivant un zéro à la droite de ce nombre après le dernier chiffre; & qu'on le divise par 10, en retranchant le dernier chiffre. Cette opération si simple devroit faire souhaiter que toutes les parties d'un tout fussent toûjours décimales. Voyez Décimal, &c. (O)

Dix (Page 4:1088)

Dix (conseil des), Hist. de Venise, tribunal composé de dix personnes d'entre les nobles, qui ont une autorité & une jurisdiction très étendue dans le gouvernement de la république.

Ce tribunal fut créé en 1310, pour redonner à la ville la tranquillité & la sûreté qu'elle avoit perdue après l'entreprise de Bayamonte - Tiepolo, & pour s'opposer aux changemens que le doge Pierre Gradenigue avoit introduits dans legouvernement. Comme on s'apperçut que ce tribunal avoit produit des effets très - avantageux dans le nouveau gouvernement, il fut rétabli en plusieurs rencontres; & enfin il fut confirmé pour toûjours 25 ans après sa premiere création.

Le conseil des dix prend connoissance des affaires criminelles qui arrivent entre les nobles, tant à Venise que dans le reste de l'état. Il juge les criminels de lése - majesté publique; il a droit d'examiner la conduite des podestats, commandans, & ossiciers qui gouvernent les provinces, & de recevoir les plaintes que les sujets pourroient faire contre eux; il a soin de la tranquillité générale, ordonne toutes les fêtes & tous les divertissemens publics, les permet ou les défend, selon sa volonté. Il procede aussi contre ceux qui font profession de quelque secte particuliere prohibée par les lois, contre les pédérastes & contre les faux monnoyeurs.

Ce conseil a plusieurs autres priviléges que j'ignore; parce que ceux qui en sont instruits, & à qui je me suis adressé, cachent scrupuleusement aux étrangers la connoissance de tout ce qui a quelque rapport au gouvernement intérieur de leur république: je ne puis donc ajoûter ici que quelques autres généralités connues de tout le monde.

On tire de ce tribunal les inquisiteurs d'état, au nombre de trois, d'entre les six conseillers qui entrent avec le doge dans le conseil des dix. Quoique le doge préside à ce tribunal, les dix sénateurs qui le composent, n'ont pas moins de pouvoir sans lui, que lorsqu'il y assiste avec les six conseillers. Ils doivent tous être de différentes familles, & sont élûs chaque année par le grand - conseil; mais ils élisent trois de leur corps pour en être les chefs, & ils les changent tous les trois mois, pendant lesquels ces chefs roulent par semaine, rendent la justice particuliere, & ne proposent au corps que les affaires les plus graves. Le chef qui est de semaine, reçoit les mémoires, les accusations, les rapports des espions & les communique à ses collegues, qui sur les dépositions des témoins, & sur les réponses des accusés, qu'ils tiennent dans des cachots, font le procès aux coupables, sans qu'il leur soit permis de se défendre ni par eux - mêmes, ni par avocats.

Cela suffit pour prouver que la liberté est encore moins à Venise que dans plusieurs monarchies. Car quelle peut être la situation d'un citoyen dans cette république! Un corps de magistrature, composé de dix membres, a, comme exécuteur des lois, tout le pouvoir qu'il s'est donné comme législateur; il peut détruire dans le silence & par ses seules volontés particulieres, les citoyens qui lui déplaisent. Qu'on ne dise point que pour éviter de tels abus, la magistrature qui a la puissance, change perpétuellement, & que les divers tribunaux se temperent les uns les autres. Le mal est, comme le remarque un des beaux génies de ce siecle, que ce sont toûjours des magistrats du même corps qui changent, des magistrats qui ont les mêmes principes, les mêmes vûes, la même autorité, ce qui au fond ne fait guere qu'une même puissance. Article de M. le Chevalier d e Jaucourt.

DIXAINE (Page 4:1088)

DIXAINE, s. f. (Hist. mod.) en Angleterre il signifie le nombre ou la compagnie de dix hommes avec leurs familles, qui forment entre eux une espece de société, & s'obligeoient solidairement envers le roi d'observer la paix publique, & de tenir une bonne conduite.

Dans ces compagnies se trouvoit toûjours un chef, qui par rapport à son office, étoit appellé dixenier ou décurion. A l'oüest de l'Angleterre, on lui donne encore le même nom; mais ailleurs il porte celui de connétable, parce qu'il y a long - tems que l'usage des dixaines n'y subsiste plus. Voyez Dixenier. Le nom de dixenier subsiste encore dans les officiers municipaux de l'hôtel - de - ville de Paris; mais ce sont des charges sans exercice. Chambers. (G)

Dixaines (Page 4:1088)

* Dixaines, (Manuf. en soie.) on donne ce nom aux espaces séparés sur le papier reglé, & distingués les uns des autres par des lignes fortes. Ces espaces sont soûdivisés par d'autres lignes plus foibles. Les lignes tant foibles que fortes sont à égales distances les unes des autres; elles sont coupées perpendiculairement par d'autres, aussi à égales distances entre elles, & à la même distance que celles qu'elles coupent: ce qui partage tout le papier reglé en petits quarrés.

DIXENIER (Page 4:1088)

DIXENIER, s. m. (Police.) officier de ville qui reçoit les ordres des quartiniers. Ils sont seize dans chaque quartier, & seize quartiers dans Paris: ce qui fait deux cents soixante - six dixeniers. Le nombre en est moindre dans les autres villes où il y a des dixeniers.

DIX - HUIT (Page 4:1088)

DIX - HUIT, oiseau; voyez Vanneau.

DIX - HUITIEME (Page 4:1088)

DIX - HUITIEME, s. m. (Jeu de cartes.) une dix - huitieme est composée des huit cartes d'une même couleur, qui valent dix - huit points à celui qui les a.

DIXIEME (Page 4:1088)

DIXIEME, s. m. (Jurispr.) ce terme a dans cette matiere plusieurs significations différentes.

Dixieme, selon l'article 6. de la coûtume de Saint - Omer, est le dixieme denier qui est dû au seigneur pour vente, donation, ou autre acte translatis de propriété d'un héritage féodal. (A)

Dixieme denier (Page 4:1088)

Dixieme denier des revenus du royaume, est une imposition extraordinaire que le roi leve quelquefois sur ses sujets, dans les besoins pressans de l'état, comme pour fournir aux frais de la guerre.

Le plus ancien exemple que l'on trouve d'une imposition de cette quotité au profit du roi, est celle que Charles Martel fit sur le clergé, pour la guerre qu'il préparoit contre les Lombards.

Il y en eut une autre semblable sous Philippe - Auguste en 1188. Lorsque ce prince partit pour aller délivrer Jérusalem des mains de Saladin, soudan d'Egypte, qui s'en étoit emparé, on leva pour cette expédition sur les ecclésiastiques le dixieme de leurs revenus; & sur les laïcs qui ne feroient point le voyage, le dixieme de leurs meubles & de leurs revenus. Cette imposition fut appellée la dixme ou décime saladine.

Plusieurs des levées qui furent faites pour les autres croisades, soit contre les infideles, soit contre les hérétiques & excommuniés, & pour les autres guerres de religion, retinrent aussi le nom de dixieme ou décimes, quoiqu'elles fussent souvent moindres de la dixieme partie des revenus. C'est ce que l'on voit dans quelques anciennes ordonnances de 1365, & des années suivantes jusqu'en 1358. Voyez ci - devant au mot Décimes.

Pour ce qui est du dixieme proprement dit, il fut

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