ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"1005"> s'ensuit que l'effort de l'eau sur la digue sera égal au poids d'un prisme d'eau, dont la base seroit un triangle rectangle isoscele, ayant pour côté la hauteur de la digue, & dont la hauteur seroit la largeur de la digue. Il est à remarquer aussi, que comme l'action du fluide n'est pas la même sur tous les points, le centre d'impulsion n'est pas le même que le centre de gravité, ou milieu de la digue: mais ce centre d'impulsion est aux deux tiers de la hauteur de la digue, à compter d'en - haut.

Si le fluide est en mouvement, alors pour avoir son action sur chaque partie infiniment petite de la digue, il faut multiplier cette partie par le quarré de la vîtesse du fluide qui la choque, & par le quarré du sinus d'incidence. Voyez Fluide. Et on doit remarquer de plus, que l'action d'un fluide qui frappe perpendiculairement une surface plane avec une vîtesse donnée, est égale au poids d'une colonne de fluide de même densité, qui auroit pour base cette surface, & pour hauteur, celle d'où un corps pesant devroit tomber pour acquérir la vîtesse du fluide.

C'est pourquoi si le mouvement du fluide est uniforme, & la surface rectangle & opposée perpendiculairement au fluide, & que ce fluide parcourre, par exemple, 30 piés uniformément par seconde; l'action du fluide sur la digue sera égale au poids d'une colonne de fluide qui auroit la digue pour base, & quinze piés de hauteur: car un corps qui tombe de quinze piés, acquiert une vîtesse à parcourir uniformément trente piés par seconde. Voyez Accélération & Descente. Si la vîtesse du fluide est inégale, il faut avoir égard à cette inégalité. Or dans un fleuve, par exemple, les vîtesses à différentes profondeurs, sont inégales; la vîtesse à la surface & au milieu du courant, est la plus grande; la vîtesse aux bords est moindre, à cause des frottemens & des inégalités du rivage; la vîtesse au fond, est moindre encore. On peut prendre pour faciliter le calcul, la vîtesse du filet moyen entre le fond & la surface; & cette détermination sera souvent assez exacte pour la pratique. Voilà les regles purement mathématiques de l'effort de l'eau contre les digues. Mais il faut encore avoir égard à un grand nombre de circonstances physiques qu'on ne peut soûmettre au calcul, & sur lesquelles l'expérience seule peut instruire; telles que la nature du bois, ou des matieres qu'on y employe; la corrosion de l'eau sur ces matieres, les vers ou autres accidens qui peuvent les endommager, & ainsi des autres. Voyez Bcis, Ecluse, &c. (O)

DIHELIE (Page 4:1005)

DIHELIE, adj. dans l'Astronomie elliptique, est le nom que Kepler donne à l'ordonnée de l'ellipse qui passe par le foyer, dans lequel on suppose que le Soleil est placé. Ce nom vient de DI/S2, deux fois, & ELIOS2, Soleil; parce que cette ordonnée qu'on imagine passer par le centre du Soleil, le coupe pour ainsi dire en deux. Ce mot n'est plus en usage. Voyez Ellipse. (O)

DIJAMBE ou DOUBLE IAMBE (Page 4:1005)

DIJAMBE ou DOUBLE IAMBE, s. m. (Belleslettres.) dans la Poésie latine, c'est une mesure ou pié de vers, composé de deux ïambes ou de quatre syllabes, dont la premiere & la troisieme sont breves, la seconde & la quatrieme longues, comme dans ce mot mnts. (G)

DIJON (Page 4:1005)

DIJON, (Géog. mod.) capitale de la Bourgogne, province de France, située entre l'Ouche & Suzon, deux petites rivieres. Long. 22d. 42'. 23". lat. 47d. 19'. 22".

DIIPOLIES (Page 4:1005)

* DIIPOLIES, adj. pris subst. fêtes que les premiers Athéniens célébroient en l'honneur de Jupiter, protecteur d'Athenes. Elles ne subsistoient plus au tems d'Aristophane.

DILATANS (Page 4:1005)

DILATANS, adj. pl. terme de Chirurgie, c'est le aom qu'on donne à certains corps qu'on introduit dans la cavité d'une plaie ou d'un ulcere, & qu'on y laisse comme une piece de l'appareil. C'est en quoi les dilatans different des dilatatoires. Voyez Dilatatoires & Dilatation.

Les dilatans sont les bourdonnets, les tentes, les cannules. Voyez à chacun de ces mots quelle est la nature & l'usage de ces corps, & quels sont leurs avantages & leurs inconvéniens dans la pratique. Cette matiere a fait le sujet du prix proposé en 1733 par l'académie royale de Chirurgie, & l'académie a publié les mémoires qu'elle a admis sur ce point de doctrine dans un recueil concernant les prix, imprimé en 1753. (Y)

DILATATEUR (Page 4:1005)

DILATATEUR, s. m. en Anatomie, nom des muscles qui servent à dilater certaines parties.

Dilatateurs des narines (Page 4:1005)

Dilatateurs des narines. Voyez Myrtiforme.

Dilatateurs de l'oreille (Page 4:1005)

Dilatateurs de l'oreille. Voyez Oreille. (L)

DILATATION (Page 4:1005)

DILATATION, s. f. en Physique, est le mouvement des parties d'un corps, par lequel il s'étend en un plus grand volume.

La plûpart des auteurs confondent la dilatation avec la raréfaction; mais quelques - uns les distinguent; ils définissent la dilatation une expansion par laquelle un corps augmente son volume par sa force élastique, & la raréfaction une pareille expansion occasionnée par la chaleur. Voyez Raréfaction.

On remarque de plusieurs corps, qu'ayant été comprimés, & étant ensuite mis en liberté, ils se rétablissent parfaitement dans leur premier état, & que si on tient ces corps comprimés, ils font pour se dilater un effort égal à la force qui les comprime.

De plus, les corps en se dilatant par l'effet de leur ressort ont beaucoup plus de force au commencement qu'à la fin de leur dilatation, parce que dans ce premier instant ils sont beaucoup plus comprimés; & plus la compression est grande, plus la force élastique & l'effort pour se dilater est considérable. Ensorte que ces deux choses, savoir la force comprimante, & la force élastique, sont toûjours égales.

Le mouvement par lequel les corps comprimés reprennent leur premier état, est ordinairement accéleré. En effet quand l'air comprimé, par exemple, commence à se dilater dans un espace plus grand, il est encore comprimé; conséquemment il reçoit une nouvelle force de lacause dilatante, & la premiere force se trouvant réunie avec l'augmentation procurée par cette cause, l'effet, c'est - à - dire le mouyement & la vîtesse doivent être également augmentés; c'est par cette raison qu'une fleche que l'on décoche d'un arc ne se sépare point de la corde que cette derniere ne soit parfaitement rétablie dans son état naturel: la vîtesse du mouvement de la fleche est la même que celle de la corde; ensorte que si la corde, avant que d'être parfaitement rétablie dans sa ligne droite, étoit arrêtée, la fleche ne seroit point lancée à toute sa portée; ce qui prouve que la corde lui communique à chaque instant une nouvelle force jusqu'au moment où elles se séparent.

De tous les corps que nous connoissons, il n'y en a point qui se dilate davantage que l'air; les effets de cette dilatation sont continuellement sous nos yeux; on en trouve le détail au mot Air.

En général tout corps à ressort, ou qui a une force élastique, est capable de dilatation & de compression; il n'y a point même de corps qui n'en soit susceptible jusqu'à quelque point: les métaux qui sont les plus durs de tous les corps se dilatent par la chaleur, & se retrécissent par le froid; le bois s'allonge par l'humidité, & se retrécit par un tems sec, &c. On trouvera dans l'essai de Physique de M. Musschenbroek, pag. 453. une table de la dilatation des métaux par le feu. Nous dirons seulement ici que le [p. 1006] fer battu est de tous les métaux observés par M. Musschenbroek, celui qui s'est dilaté le moins, & le plomb, celui qui s'est dilaté le plus. Voyez aussi Feu, Raréfaction, Pyrometre . (O)

Dilatation (Page 4:1006)

Dilatation, s. f. (Médecine.) ce terme signifie la même chose que diastole dans l'oeconomie animale; il sert également à exprimer l'état du coeur, des arteres, & de tous les vaisseaux & sacs membraneux dont les parois sont susceptibles d'être écartées de leur axe ou d'un centre commun. Voy. Diastole.

Ce terme est aussi employé pour exprimer l'état d'un vaisseau qui reste dilaté contre nature, comme dans l'anevrysme, la varice. Voyez Anevrysme, Varice. (d)

Dilatation (Page 4:1006)

Dilatation, en Chirurgie, est l'action d'écarter un orifice ou les levres d'une plaie pour la rendre plus large. On confond assez souvent dans l'usage le terme de dilatation avec celui d'incision. On dit communément qu'on a dilaté une plaie ou un ulcere, lorsqu'on a aggrandi la plaie par une incision, ou qu'on a ouvert un sinus. On doit entendre précisément par dilatation l'écartement des levres d'une plaie, ou d'un orifice qui se fait sans instrument tranchant: c'est ainsi qu'on dilate la plaie qu'on fait pour l'opération de la taille par l'écartement des branches de la tenette. Lorsqu'on veut faire une contre - ouverture à une plaie, on la garnit exactement, & on la dilate avec de la charpie pour que le pus, ne trouvant point d'issue, soit obligé de prononcer ou de faire éminence à la partie où l'on se propose de faire la contre - ouverture. Un pansement uni & mollet, exempt de dilatation, ne retiendroit pas le pus dans la plaie, & ne favoriseroit point la contre - ouverture. Voyez Contre - ouverture.

On dilate souvent les playes avec des morceaux d'éponge préparée, ou de racines de gentiane qui se gonflent par l'humidité de la partie, & en écartent les parois. On dilate l'anus & le vagin avec des instrumens nommés dilatatoires. Voyez Dilatatoire. (Y)

DILATATOIRE (Page 4:1006)

DILATATOIRE, s. m. instrument de Chirurgie, dont les Lithotomistes de la fin du dernier siecle se servoient dans l'opération de la taille au grand appareil, après avoir fait une section au périnée, qui étoit parallele à la peau & à l'urethre. Au moyen de cet instrument introduit dans la vessie, ils dilatoient le passage de la pierre. On ne se sert plus de cet instrument, parce qu'on peut, en cas de besoin, écarter les branches de la tenette, ce qui remplit la fonction du dilatatoire sans multiplier le nombre des instrumens, & sans allonger l'opération. Voyez les fig. 1, 2 & 3. Planche XI.

On appelle aussi dilatatoire ou dilatateur de la matrice & du vagin, un instrument très - composé, dont la description seroit fort longue & inutile, puisqu'il n'est plus d'usage. Voyez la fig. 7. Pl. XXVI. On introduisoit dans le vagin les trois branches qui forment le bec de cet instrument. En tournant le treffle ou manche de la vis, les trois branches s'écartoient de maniere à laisser entr'elles des espaces égaux. On a donné le nom de speculum matricis à cet instrument, & on dit que son usage est de dilater le vagin pour y appercevoir quelques maladies, & pour y opérer. Il est facile de voir que rien n'est plus capable d'empêcher qu'on puisse opérer dans le vagin, que l'usage d'un pareil instrument. Il est d'ailleurs bien plus propre à cacher les maladies de ce conduit, qu'à aider à les découvrir. L'introduction du doigt d'un chirurgien intelligent est le vrai speculum ou miroir du vagin; c'est par ce moyen qu'on reconnoît journellelement des excroissances fongueuses, des relâchemens du vagin, des descentes ou chûtes de matrice, des hernies intestinales dans le vagin, des ulceres, & autres maladies dont on ne peut juger que par le tact.

Le dilatatoire du fondement est une espece de pincette à laquelle on a donné aussi mal - à - propos le nom de speculum ani qu'au dilatatoire du vagin: on nous dispensera d'en faire une description détaillée; la fig. 8. Pl. XXVI. donnera sur cet instrument des connoissances suffisantes. S'il se trouvoit par hasard quelques cas où l'on crût qu'il fût à - propos de se servir de cet instrument, il est bon d'avertir qu'il faut l'introduire peu - à - peu & fort doucement dans le rectum, après l'avoir graissé avec du beurre, du suif, ou de l'huile, pour en faciliter l'insinuation. (Y)

DILATOIRE (Page 4:1006)

DILATOIRE, (Jurisprud.) Voyez Exception dilatoire.

DILE (Page 4:1006)

DILE, (la) (Géogr. mod.) riviere du Brabant qui se jette dans l'Escaut.

DILEMME (Page 4:1006)

DILEMME, s. m. (Logique.) Le dilemme est un argument composé de deux ou de plusieurs propositions, arrangées de façon, qu'en accordant telle de ces propositions que vous voudrez, la conclusion sera toûjours contre vous.

Un dilemme est un argument composé de deux parties, ou faces contraires, l'une & l'autre desquelles portent contre l'adversaire. C'est pour cette raison qu'on l'appelle argument corna; ces deux parties étant disposées de façon, que si on élude l'une, on ne peut eviter l'autre.

On l'appelle aussi crocodilus, parce que de même que le crocodile conduit dans le Nil tous ceux qu'il suit, & court après ceux qui s'enfuyent pour les dévorer; de même, quelque parti que prenne un adversaire, soit qu'il accorde ou qu'il nie, cette espece de sylogisme tourne toûjours à son desavantage.

Cicéron, pour prouver qu'il faut supporter toutes les peines avec patience se sert de ce dilemme: Omnis dolor aut est vehemens aut levis; si levis, facilè feretur; si vehemens, certè brevis futurus est. Le même auteur prouve par un autre dilemme qu'il ne faut point envoyer des députés à Antoine: legatos decernitis; si ut deprecentur, contemnet; si ut imperetis, non audiet.

Il ne faut point passer sous silence ce beau dilemme dont se sert Tertullien pour détromper les payens, & pour faire des reproches à Trajan, qui avoit défendu de faire la recherche des chrétiens, & avoit cependant ordonné qu'on les punît lorsqu'on les auroit arrêtés. O sententiam necessitate confusam! negat inquirendos, ut innocentes; & mandat puniendos, ut nocentes: parcit & soevit, dissimulat & animadvertit. Quid temetipsum censurâ circumvenis! si damnas, cur non & inquiris? si non inquiris, cur non & absolvis?

Pour qu'un dilemme soit exact, deux choses sont nécessaires: 1°. une parfaite énumération des parties. Ainsi ce fameux dilemme par lequel Aristippe vouloit dissuader du mariage, n'est pas exact, parce qu'il y a un défaut dans l'énumération, y ayant un milieu entre la beauté & la laideur. Si vous vous mariez, votre femme sera belle ou laide; si vous la prenez belle, elle vous causera de la jalousie: si vous la prenez laide, elle vous donnera du dégoùt. 2°. Que le dilemme ne soit que contre l'adversaire seul, & que celui qui le fait ne soit point exposé à le voir retorquer contre lui. Tel est ce fameux dilemme, par lequel un ancien philosophe prouvoit qu'on ne devoit point se mêler des affaires de la république. Si en vous chargeant du gouvernement de l'état, vous vous en acquitez bien, vous offenserez les hommes: si vous vous en acquittez mal, vous offenserèz Dieu: donc vous ne devez pas vous charger du gouvernement de l'état. L'argument rétorqué est: Si vous vous en acquittez bien, vous plairez à Dieu: si vous vous en.acquittez mal, vous plairez aux hommes: donc, &c.

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