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Mais si depuis le depié de fief les parties sont réunies à leur tout, la peine du depié de fief cesse, quand même le seigneur dominant auroit déjà obtenu des jugemens, & seroit en possession.
En Touraine, les possesseurs des portions de fief aliénées deviennent les vassaux immédiats du seigneur dominant; mais le vassal ne perd pas la mouvance des choses qu'il a retenues.
Le parage est une espece de depié de fief. Voyez
Argou, instit. liv. II. ch. ij. Livoniere, sur Anjou,
Pallu, sur l'art. 121. de la coûtume de Tours, & ci - dev.
DÉPILATOIRE (Page 4:861)
DÉPILATOIRE, s. m. terme de matiere Médicale
externe; c'est le nom qu'on donne aux médicamens
qui ont la vertu de faire tomber le poil. Tous, les
moyens dont on use pour se dépiler, ne sont pas à
proprement parler dépilatoires; tels sont ceux qui arrachent
le poil, ils n'ont cette propriété que par accident.
On dit dans le dictionnaire de Trévoux au
mot dépilatoire, que les anciens se servoient de résine
pour dépiler; & l'on cite à ce sujet Juvenal,
qui s'exprime ainsi dans sa satyre IX
Voici la traduction de Martignac sur ces vers: Vous ne prenez aucun soin d'avoir la peau nette par tout le corps, comme lorsque vous usez d'un dépilatoire de poix chaude.... Ce sens n'a pas été admis par les traducteurs modernes: il est vrai que la dépilation faisoit paroître frais & dodu. Leduchat, notes sur Rabelais. C'est probablement ce qui a donné lieu à la coûtume de se faire raser; car on peut douter si le soin qu'exigeoit une longue barbe, étoit plus incommode que l'assujettissement à se faire raser. Quoi qu'il en soit, les remedes qui arrachent le poil par leur vertu agglutinative, ne sont pas plus dépilatoires que des pincettes; ils agissent de même, quoique par un procedé un peu différent: ils procurent la dépilation, mais ils ne l'operent point. Un vrai dépilatoire agit sur le poil & le détruit, depilatorium medicamentum quod pilos corrumpit (lexic. medic. Castello - Brunonian). On met au rang des plus doux l'eau de persil, le suc d'acacia, la gomme de lierre: les oeufs de fourmis sont un peu plus forts; on en compose un dépilatoire assez puissant de la maniere suivante.
Prenez de la gomme de lierre, une once; de l'orpiment, des oeufs de fourmis, & de la gomme arabique, de chacun un gros: réduisez le tout en poudré, & en faites un liniment avec suffisante quantité de vinaigre.
Au rapport du docteur Turner, dans son traité des maladies de la peau, le suc de tithymale mêlé avec de l'huile, fait le même effet. La dissolution de la gomme de cerisier empêche, selon quelques - uns, les poils de croître.
Ambroise Paré donne la composition suivante comme un fort bon dépilatoire. Prenez de la chaux - vive, trois onces; de l'orpiment, une once: faites dissoudre la chaux dans l'eau, & ajoûtez - y quelque chose d'odoriférant. L'auteur dit qu'il ne faut tenir ce remede que fort peu de tems sur la partie, de crainte qu'il ne la brûle; on le doit appliquer chaudement. S'il avoit écorché la partie, on usera, dit - il, de l'onguent rosat ou autre semblable.
On voit que l'usage de ces remedes, & sur - tout des plus forts, demande beaucoup de circonspection, tant par rapport aux parties où on les applique, qu'au tems qu'on les y laisse. Paré recommande de faire boüillir dans de l'eau commune de la chauxvive, de l'orpiment, de l'amidon, & de la litharge pour dépiler. On connoîtra, dit - il, que la cuisson est parfaite, lorsque la barbe d'une plume d'oie mise
C'est une beauté parmi les femmes Juives d'avoir le front fort haut & dégarni de cheveux. Elles procurent cet avantage à leurs petites filles, en leur serrant le front avec une bandelette de drap. Je les ai vû communément préférer le drap écarlate: mais il y a apparence que la couleur contribue moins à cet effet que la nature de l'étoffe. Voilà un dépilatoire fort simple, & dont l'usage n'a rien de dangereux.
Parmi nous les Baigneurs en font usage dans les bains de propreté. Les Orientaux appellent leur dépilatoire, rusma; les femmes du serrail s'en servent très - fréquemment. Les matieres dont on se sert ordinairement sont, comme on vient de le dire, la chaux - vive & l'orpiment; c'est en variant les proportions de ces deux substances qu'on peut rendre l'effet du dépilatoire plus ou moins violent. En voici différentes doses.
1°. Sur 8 onces de chaux - vive mettez une once d'orpiment: apres avoir réduit ces deux matieres en une poudre très - fine, vous les mêlerez bien exactement, puis vous les passerez par un tamis, en prenant garde de ne point respirer la poussiere qui s'éleve en tamisant.
2°. Ou bien sur 12 onces de chaux - vive vous mettrez 2 onces d'orpiment, en observant les mêmes précautions qui viennent d'être dites.
3°. Ou enfin joignez à 15 onces de chaux - vive 3 onces d'orpiment, & procédez comme on a dit. En se servant de cette derniere dose, on aura un dépilatoire très - violent, & dont l'effet sera très - prompt. On conservera cette poudre dans une bouteille bien bouchée.
Quand on voudra faire usage de cette poudre, on y mêlera un septieme ou un huitieme de farine de seigle ou d'amidon pour corriger la trop grande activité du dépilatoire: on verse sur le tout un peu d'eau tiéde, & l'on en forme une pâte, que l'on applique sur les endroits dont on veut faire tomber le poil: on y laisse séjourner cette pâte pendant quelques minutes: on a soin de l'humecter un peu afin qu'elle ne seche point trop promptement, & l'on essaye si le poil se détache aisément & sans résistance, pour lors on l'emporte avec de l'eau tiéde; la pâte s'en va avec le poil, & l'opération sera faite. Il faut avoir soin de ne point laisser séjourner la pâte sur la peau plus longtems qu'il n'est nécessaire, de peur qu'elle ne l'endommage & ne la cautérise: il seroit aussi dangereux de faire un usage trop fréquent du dépilatoire. (Y)
DÉPLANTER (Page 4:861)
DÉPLANTER, v. act. (Jardinage.) est ôter de terre un végétal. On dit déplanter un parterre, un bosquet; c'est alors l'arracher. (K)
DÉPLANTOIR (Page 4:861)
DÉPLANTOIR, s. m. (Jardinage.) Voyez
DÉPLÉTION (Page 4:861)
DÉPLÉTION, s. f. (Médecine.) Ce terme a été employé par M. Quesnay dans son art de guérir par la saignée: il remarque que les effets de la saignée doivent être, 1°. de désemplir les vaisseaux; c'est ce qu'il appelle déplétion: 2°. d'enlever une plus grande quantité de certaines liqueurs que d'autres; ce qu'il appelle spoliation.
La déplétion peut être réparée en peu de tems par un nouveau chyle; mais ce chyle n'acquiert qu'à la longue la nature des liqueurs qui ont été évacuées: c'est pour cela que quoique le premier effet de la saignée puisse cesser promptement, le second qui est le principal sera de plus longue durée. (d)
DÉPLIER (Page 4:861)
DÉPLIER ou DÉPLOYER, v. act. (Commerce) [p. 862]
DÉPLOYÉ (Page 4:862)
DÉPLOYÉ, adj. dans le Blason, désigne la position
d'un aigle ou d'un autre oiseau, lorsqu'il est
tout droit, ayant ses aîles développées ou étendues.
Voyez
DÉPLOYER UNE VOILE (Page 4:862)
DÉPLOYER UNE VOILE, (Marine) c'est la mettre dehors pour la présenter au vent.
Déployer le pavillon (Page 4:862)
Déployer le trait (Page 4:862)
DÉPONENT (Page 4:862)
DÉPONENT, adj. m. terme de Grammaire latine. On ne le dit que de certains verbes qui se conjuguent à la maniere des verbes passifs, & qui cependant n'ont que la signification active. Ils ont quitté la signification passive; & c'est pour cela qu'on les appelle déponens, du latin deponens, participe de deponere, quitter, déposer. M. de Valenge les appelle verbes masqués, parce que sous le masque, pour ainsi dire, de la terminaison passive, ils n'ont que la signification active. Miror ne veut pas dire je suis admiré, il signifie j'admire.
Cette terminaison passive donne lieu de croire que ces verbes dans leur premiere origine n'avoient que la signification passive. En effet, miror, par exemple, ne signifie - t - il pas, je suis étonné, je suis dans la surprise, à cause de telle ou telle chose, par telle raison. Priscien, au liv. VIII. de significationibus verborum, rapporte un grand nombre d'exemples de verbes déponens, pris dans un sens passif, qui habet ultrò appetitur, qui est pauper aspernatur: le pauvre est méprisé: meam novercam lapidibus à populo consectari video: je vois ma belle - mere poursuivie par le peuple à coups de pierres.
Ces exemples sont dans Priscien: le tour passif est plus dans le génie de la langue latine que l'actif; au contraire, l'actif est plus analogue à notre langue; ce qui fait que nous aurions bien de la peine à trouver le tour passif original de tous les verbes, quin'a'yant été d'abord que passifs, quitterent avec le tems cette premiere signification, & ne furent plus qu'actifs. Les mots ne signifient rien par eux - mêmes; ils n'ont de valeur que celle que leur donnent ceux qui les employent: or il est certain que les enfans, dans le tems qu'ils conservent les mêmes mots dont leurs peresse servoient, s'écartent insensiblement du même tour d'imagination: quand le grand - pere disoit miror, il vouloit faire entendre qu'il étoit étonné, qu'il étoit affecté d'admiration & de surprise par quelque motif extérieur; & quand le petit - fils dit miror, il croit agir, & dit qu'il admire. Ce sont ces écarts multipliés qui font que les descendans viennent enfin à ne plus entendre la langue de leurs peres, & à s'en faire une toute différente: ainsi le même peuple passe insensiblement d'une langue à une autre. (F)
DÉPOPULATION (Page 4:862)
DÉPOPULATION, s. f. (Politique.) est proprement l'action de dépeupler un pays, ou une place. Cependantce mot seprend plus ordinairement dans le sens passif que dans le sens actif. On dit la dépopulation d'un pays, pour designer la diminution de ses habitans, soit par des causes violentes, soit par le seul défaut de multiplication. (O)
DÉPORT (Page 4:862)
DÉPORT, s. m. (Jurisprudence.) est de plusieurs sortes.
Déport en matiere bénéficiale (Page 4:862)
Ce droit paroît avoir la même origine que les annates dont on attribue l'invention à Jean XXII. lequel en son extravagante suscepti de elect. reçoit ex laudabili consuetudine privilegio statuto annalia, qui étoient les fruits de la premiere ou de la seconde année des bénéfices vacans.
On s'est souvent récrié contre ces droits de déport, aussi - bien que contre les annates qui furent abolies par les conciles de Constance & de Bâle, & défendues par un decret de la pragmatique sanction. Yves de Chartres en son épitre xcjv, Dumoulin, part. VII. styli parlam. arrêt 108, les condamnent formellement.
Cependant le concordat ayant en quelque sorte abrogé la pragmatique, le pape jouit du droit d'annate sur les grands bénéfices; & à l'égard de l'annate ou dépôt des collateurs ordinaires, cette coûtume a été appellée loüable par le clergé, & comme telle admise dans le droit canon, & confirmée par plusieurs arrêts; mais l'usage n'est pas par - tout uniforme, & dépend des titres & de la possession.
Dans le ressort du parlement de Paris, les archidiacres jouissent du déport sur les cures seulement, & non sur d'autres bénéfices.
En Normandie la plûpart des chapitres ont le droit de déport sur leurs prébendes.
Le déport n'a lieu qu'en deux cas; l'un est pendant la vacance de la cure, l'autre est pendant le litige.
Dans le premier cas, l'archidiacre a soin de faire desservir la cure qui est vacante; & c'est sans doute par cette considération qu'on lui a attribué les fruits de la cure pendant la vacance.
Dans le cas de litige, il ne joüit des fruits que jusqu'au jour que l'un des contendans est maintenu en
possession; & celui qui a donné lieu au déport par
sa mauvaise contestation, doit être condamné à rendre
à l'autre la valeur des fruits qu'il lui a fait perdre.
Voyez la glose de la pragmatique in verbo consuetudinis
in fine; Probus, tr. des régales, quoest. 51; les
recherche de la Fr. par Pasquier, liv. III. chap. xxv;
Ragueau, en son glossaire, au mot déport; Chopin,
liv. I. de sacra polit. tit. viij. num. 18. 19. & seq. Le
Maître, traité des fiefs, chap. jv. sur la fin; Rebuffe,
sur le concordat, tit. de collat §. volumus, verbo beneficium; Loüet, let. D. num 62. code des curés, arrêt
du 30 Août 1706, aux privileges définit canon, au
mot. déport. Voyez ci - après
Déport (Page 4:862)
Déport d'un Juge, d'un Arbitre, d'un Expert (Page 4:862)
Déport de minorité (Page 4:862)
Ce droit a été introduit pour récompenser le seigneur
du soin qu'il doit avoir de faire pouvoir de
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