ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"909"> ou dessaisit, pour en transmettre à un autre la propriété & possession.

Ce terme est opposé à celui de vest, où on expliquera ce qui touche cette matiere. (A)

DEVESTISSEMENT (Page 4:909)

DEVESTISSEMENT, s. m. (Jurispr.) signifie la même chose que devest. Voyez ci - devant Devest, & Vest. (A)

DEVEZE (Page 4:909)

DEVEZE, (Géog. mod.) petite ville de l'Armanach en France; elle est du diocese d'Auch.

DEVIARIA (Page 4:909)

* DEVIARIA, adj. (Myth.) surnom de Diane; il lui venoit de ce que les chasseurs font sujets à s'égarer.

DEVIATION (Page 4:909)

DEVIATION, s. f. (Phys.) se dit en général du détour que prend un corps en s'écartant de sa direction ou de sa position naturelle.

Les anciens astronomes appelloient aussi déviation, le mouvement par lequel ils imaginoient que le déférent ou l'excentrique d'une planete s'approchoit de l'écliptique. En effet, les orbites des planetes étant inclinées au plan de l'écliptique, comme l'on sait, & coupant même ce plan, il est évident que les planetes s'approchent & s'éloignent de l'écliptique dans leurs mouvemens; que quelquefois elles se trouvent sur l'écliptique même: ainsi le déférent qu'on imaginoit porter la planete dans l'ancienne astronomie, avoit un mouvement de déviation; la plus grande déviation étoit égale à l'inclinaison même de l'orbite. Voyez Déférent, Inclinaison, &c. (O)

DEVIDER LE FIL (Page 4:909)

DEVIDER LE FIL, (Corderie.) c'est le rouler sur le touret. Voyez l'article Corderie.

Devider (Page 4:909)

Devider, terme de Manége. On dit qu'un cheval devide, lorsqu'en maniant sur ses voltes ses épaules vont trop vîte, & que la croupe ne suit pas à proportion, en sorte qu'au lieu d'aller de deux pistes il n'en marque qu'une. Cela vient de la résistance qu'il fait en se défendant contre les talons, ou de la faute du cavalier qui hâte trop la main. Voyez Volte, Piste. (V)

Devider (Page 4:909)

* Devider, (Ruban.) c'est l'action de mettre les foies, fils, filoselles, & autres, sur les rochets en bobines, qui étoient auparavant en bottes. La botte contient plusieurs pantines, la pantine plusieurs écheveaux; c'est d'un de ces écheveaux qu'il est question pour le devidage. On prend un écheveau, & apres avoir passé les deux mains dedans pour le secoüer à plusieurs reprises, ce qui sert à le décatir, c'est - à - dire détacher les brins d'ensemble que souvent l'humidité fait attacher; après ce décatissage l'écheveau est mis sur les tournettes (voyez Tournettes), où étant, s'il se trouve trop gros, & que la soie soit extrèmement fine, il aura beaucoup de peine à souffrir le tour de la tournette: il faut en ce cas le diviser, autant qu'il est possible, en plusieurs petites écagnes; ce qui se fait en cette maniere. Apres avoir dénoüé ou cassé la centaine, on prend une portion ou petite quantité de cet écheveau, & à force de chercher à parvenir à cette division, en essayant à plusieurs reprises ce partage avec les doigts de la main droite, pendant que la gauche fait mouvoir ou tourner lentement la tournette, tantôt d'un côté tantôt de l'autre; par ce moyen on parvient à se faire jour en écartant ce qui s'y oppose, rejettant sur une partie & reprenant une autre, selon qu'on le juge à propos, & tâchant de ne casser de ces brins que le moins qu'il est possible: car plus il y a de ces brins cassés, plus il est à craindre que la confusion ne s'y mette; ce qu'il est très - nécessaire d'éviter. Cette opération faite, & les écagnes ainsi séparées, il en reste une sur les tournettes; les autres après avoir été noüées séparément & avec soin, font mises dans un linge blanc pour attendre leur tour. Cette précaution est nécessaire, tant pour empêcher que l'air agissant sur les couleurs tendres n'en altere l'éclat, que parce que ce même air rend les soies (toûjours dans la supposition d'une même finesse) bien plus cassantes. Pour les soies rondelettes on peut prendre moins de précaution; quand on juge que l'écheveau souffrira le tour des tournettes, la division dont on vient de parler n'est pas nécessaire; c'est toûjours autant de tems gagné, car cette division ne laisse pas d'en prendre considérablement: il est vrai que cette perte est bien réparée par la facilité avec laquelle on vient à bout de devider ces petites parties; car moins une tournette est chargée, plus facilement tourne - t - elle: si l'écheveau est donc resté entier, on en trouve les bouts au moyen de la centaine où ils sont attachés: après avoir fait choix de l'un d'eux, & l'avoir fixé au moyen de plusieurs tours à l'entour du rochet ou bobine, on le devide, & en voilà la maniere. On a une broche de fer quarrée, menue, longue de quatorze, quinze ou seize pouces, très - menue par les bouts, & qui va en s'élargissant imperceptiblement jusqu'au milieu où elle a environ trois lignes sur chaque face. Il y en a qui se servent de broches rondes, d'autres qui se servent de broches tournées en spirale seulement à l'endroit de la main; ceux - ci prétendent avoir plus de facilité à tourner cette broche par le secours de cette spirale; chacun a sa méthode particuliere: cette broche, telle qu'elle soit, est mise dans le trou du rochet, où il doit demeurer fixé environ un tiers de la longueur de la broche, les deux autres tiers servant pour la faire rourner. Si le trou du rochet ou bobine se trouvoit trop grand, on le rempliroit d'autant de papier qu'il en seroit besoin, ou l'on prendroit une broche plus grosse. Il s'agit à présent de démontrer la façon de la faire agir; c'est avec la main droite: mais il y a différentes positions de cette main. Lorsqu on devide à la main (ce que l'on est souvent obligé de faire quand les soies sont très - fines ou l'écheveau embrouillé), la position est différente que lorsqu'on se sert du canon: en devidant à la main, les quatre doigts sont pliés de maniere que l'intérieur de la main forme une cavité arrondie dans toute la longueur de la paume; l'auriculaire & l'annulaire touchent par l'extrémité à cette éminence qui est au bas du pouce, appellée muscle thénar; le doigt mitoyen forme une portion de cercle le plus étendu, & l'index de cette même main est presque tout étendu: cette position formant à - peu - pres un cone renversé, la broche est mise dans ce cone, & l'extrémité porte vers l'angle postérieur & externe de la paume; & lorsqu'il s'agit de la faire tourner, cette action lui est communiquée par un mouvement demi - circulaire que forme le poignet du dedans en dehors; la broche par ce moyen roule sur le doigt mitoyen & l'index, à l'extrémité desquels étant arrivée, elle est rechassée par le même mouvement du poignet vers l'articulation de la premiere phalange du doigt index, pour continuer toûjours de même à tourner du dehors en - dedans, lorsqu'on se sert de l'instrument appellé canon a devider. Voyez Canon à devider. Ce canon qui est passé dans la ceinture de la devideuse, sert à la soulager, puisque son bras droit peut être appuyé le long de son côté; le bout inférieur de la broche est mis dans le trou du canon, & pour lors la main droite est plus ouverte, & les doigts plus étendus que dans le devidage à la main: la main cependant formant toûjours un demi - cercle, le mouvement est communiqué à la broche par cesui des quatre doigts qui renvoye la broche contre l'articulation de la premiere phalange du doigt index, d'où elle descend en roulant le long de ces quatre doigts, à l'extrémité desquels étant parvenue, elle est de nouveau rechassée au lieu d'où elle vient, & toûjours de même de quelque maniere que l'on devide: le bout de soie qui s'enroule sur le rochet [p. 910] doit être tenu ferme entre les doigts de la main gauche, pour le conduire uniment sur le rochet, sans souffrir que le devidage soit lâche ou mou; ce qui étant, lorsqu'on employeroit la soie de dessus ce rochet, le bout de soie étant violemment tiré, se logeroit dans la quantité molle des tours qui sont sous lui, & pourroit tout mêler; au lieu qu'étant devidée ferme, ce bout ne trouvant point de place sous lui, est obligé de se dérouler tout naturellement. Il faut encore éviter que le rochet ne soit tortu ou en bosse; d'où il arriveroit que lorsque la soie du bas de la butte seroit employée, celle qui forme l'éminence seroit en danger d'ébouler & de tout gâter. Il faut aussi prendre garde à ne devider qu'un seul bout à la fois; ou s'il n'importoit pas qu'elle fût double, avoir grand soin de faire un noeud où ce double commence, & un autre où il finit; il arrive par l'omission de ces noeuds, sur - tout de celui où finit le double, que l'un de ces deux bouts déroulant par le tirage, l'autre s'enroulant sur le rochet, fait casser celui que l'on employe, ou empêche que le bon bout ne puisse aller & venir au besoin le long de ce rochet. Cette soie ainsi enroulée sur le rochet se nomme chapeau, qu'il faut ôter sitôt que l'on s'en apperçoit; ce que l'on fait en soulevant ce chapeau au moyen d'un bon bout: ce soulevement fait hausser la partie du chapeau que le bon bout tire à lui; on introduit une épingle dans l'espace ainsi détaché du reste, & l'on casse toute la soie qui formoit ce chapeau. On voit qu'il faut de grandes précautions pour éviter tous ces divers inconvéniens, & que dans cette opération, comme généralement dans toutes celles de ce métier, on n'en sauroit trop prendre; la perte du tems, la perte de la matiere toûjours très - chere, doivent engager les différens ouvriers qui travaillent à ménager le bien du maître qui les employe comme le leur propre. Lorsque la soie est assez grosse & aisée, ou que c'est du fil que l'on devide, on se sert du roüet; ce qui avance bien plus vîte, & devide plus serré.

Devider le fil (Page 4:910)

* Devider le fil, (Manufact. en soie.) c'est le mettre sur de grosses bobines au sortir de la boutique du cordier, ou le tirer de dessus l'asple ou aspel dans une corbeille pour en faire des lacs. Voyez Lacs. La soie au roüet à quatre guindres ou à la main, c'est mettre l'organcin sur des canons à deux têtes, ou la trame sur des canons à une tête.

DEVIDOIR (Page 4:910)

DEVIDOIR, s. m. Les fabriquans de draps ont leur devidoir. Voyez à l'article Laine, Manufacture d'etoffes en laine

Devidoir (Page 4:910)

* Devidoir, ou Rouet à devider la soie. Cette machine est composée d'une table de bois de trois piés de long sur deux piés environ de large, à la hauteur d'environ trois piés: aux quatre coins de la table, sur son plat, se trouvent debout quatre bâtons ronds, portant chacun un guindre tournant sur son pivot. Sur le devant de la table est une rainure large d'environ un pouce & demi dans toute la longueur de la table, qui sert à recevoir un bois quarré taillé exprès d'entrée dans cette rainure: ce bois est percé de plusieurs trous à la distance d'un pouce chacun; on met dans ces trous des bois pointus servant à porter des crochets de verre tournés: à un bout de ce bois est une poulie, sur laquelle est une ficelle qui aboutit à un crochet qui est derriere la grande roue, & qui par le tour de la roue fait aller & venir ce bois dans la chanée au moyen d'un contrepoids qui est attaché à l'autre bout. Il y a de plus du même côté, sur le devant de la table, deux morceaux de bois attachés fermes, dans chacun desquels est incrusté un morceau de nerf de boeuf percé, qui sert à recevoir à chaque bout une broche de fer à laquelle sont enfilés quatre roquets: à côté de la table se trouve une grande roue avec une manivelle dans le milieu, que l'on fait tourner par le moyen d'une lisiere qui est attachée à une marche de bois que l'on fait remuer avec le bout du pié sous la table.

On distribue sur chaque guindre un écheveau de soie, & on en passe les bouts chacun séparément dans les crochets de verre; chaque bout est ensuite distribué par la manoeuvre de la grande roue sur les roquets, en observant de changer de trou les crochets de verre, pour que le roquet se garnisse également. On rectifiera aux articles Velours & Soie, ce qu'il peut y avoir d'inexact dans cette description.

DEUIL (Page 4:910)

DEUIL, s. m. (Hist. anc.) espece particuliere d'habit pour marquer la tristesse qu'on a dans des occasions fâcheuses, sur - tout dans des funérailles.

Les couleurs & les modes des deuils sont différentes en différens pays: à la Chine on porte le deuil en blanc; en Turquie on le porte en bleu ou en violet; en Egypte, en jaune; en gris chez les Ethiopiens. Les dames de Sparte & de Rome portoient le deuil en blanc; & le même usage a eu lieu en Castille à la mort des princes. Cette mode finit en 1498 à la mort du prince dom Jean, comme dit Herrera. Chaque nation a eu ses raisons pour choisir une certaine couleur particuliere pour marquer le deuil: on suppose que le blanc marque la pureté; le jaune ou feuille morte, fait voir que la mort est la fin des espérances humaines & de la vie, parce que les feuilles des arbres, quand elles tombent, & les herbes quand elles sont flétries, deviennent jaunes. Le gris signifie la terre où les morts retournent. Le noir marque la privation de la vie, parce qu'il est une privation de la lumiere. Le bleu marque le bonheur dont on desire que les morts joüissent. Et le violet étant une couleur mêlée de bleu & de noir, marque d'un côté la tristesse, & de l'autre ce qu'on souhaite aux morts. Dictionn. de Trév. & Chambers. (G)

Voilà bien des explications qu'il faut regarder comme celles que l'on donne aux songes allégoriques. On en donneroit bien d'autres aussi peu vraissemblables, si l'on portoit le deuil en rouge. Et pour conclure, tout ne dépend que de l'usage des nations, qui appliquent aux différentes couleurs des signes de joie, de pleurs & de tristesse. (a)

Les Orientaux se coupoient les cheveux en signe de deuil; les Romains au contraire les laissoient croître, ainsi que leur barbe. Les Grecs avoient imité les peuples d'Orient; non - seulement à la mort de leurs parens & de leurs amis ils se coupoient les cheveux sur leur tombeau, mais encore les crins de leurs chevaux. Ils pratiquoient la même chose dans les calamités publiques, après la perte d'une bataille, &c. (G)

Deuil (Page 4:910)

Deuil, s. m. (Jurispr.) Il y a plusieurs objets à considérer dans cette matiere, relativement à la jurisprudence; savoir, l'obligation respective de poiter le deuil entre mari & femme; les habits de deuil qui peuvent leur être dûs; les peines des femmes qui vivent impudiquement pendant l'année du deuil, ou qui se remarient avant ou après l'année du deuil; enfin les réglemens qui ont été faits pour le tems du deuil, & le droit de deuil qu'ont les commensaux de la maison du Roi.

Suivant les lois du digeste, la femme survivante étoit obligée de porter le deuil de son mari, lugubria sumere, pendant un an, à peine d'infamie: l'année n'étoit alors que de dix mois.

Par le droit du code, les femmes furent dispensées de porter les ornemens extérieurs du deuil.

En France, dans les pays coûtumiers, comme dans les pays de droit écrit, la femme est obligée de porter le deuil de son mari pendant un an; & comme personne n'est obligé de porter le deuil à ses dépens,

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