RECHERCHE | Accueil | Mises en garde | Documentation | ATILF | ARTFL | Courriel |
"851">
DÉPARER la marchandise (Page 4:851)
DÉPARER
DÉPARIER (Page 4:851)
DÉPARIER, (Manege.) se dit des chevaux de
carrosse de différent poil ou de différente taille, qu'on
ne trouve pas à - propos d'atteler ensemble, parce
que cela feroit un méchant effet. Voy.
DÉPART (Page 4:851)
DÉPART, s. m. (Métall.) le départ est une opération, ou plûtôt un procédé, une suite d'opérations, par lesquelles on sépare l'or de l'argent.
L'opération principale, ou le premier moyen de séparation est fondé sur la proprieté qu'ont certains menstrues d'attaquer l'argent sans toucher à l'or, ou de s'unir à ce dernier métal en épargnant le premier.
Le départ par le moyen des menstrues qui attaquent l'argent, est celui que l'on employe le plus ordinairement.
Il y a deux sortes de départs de cette classe; celui qu'on appelle par la voie humide, & le départ par la voie seche ou par la fonte. Nous allons traiter d'abord du premier: cet usage des acides minéraux a été decouvert, & mis en usage à Venise peu de tems apres la découverte de ces acides, vers l'an 1400.
L'argent est soluble par l'eau - forte; il ne perd point cette propriété, lorsqu'il est mélé à l'or en une certaine proportion: cette proportion est celle que l'argent doit être presque le triple de l'or dans la masse à départir; & cette proportion est la plus exacte qu'il est possible, c'est - à - dire la plus avantageuse pour le succes, pour la perfection & pour l'élégance de l'opération, si le mélange est composé de trois parties d'argent & d'une partie d'or. L'avan tage singulier que cette proportion procure, c'est que si l'on ne brusque pas trop la dissolution de l'argent tenant or, la chaux d'or restée après cette dissolution retient la figure qu'avoit l'argent tenant or avant l'opération; ce qui fait qu'on ne perd aucune portion de cette chaux: au lieu que si l'or est contenu en moindre proportion dans l'argent aurifere, il n'est pas possible de lui conserver de la continuité, & que dans cet état de poudre subtile on en perd nécessairement quelque partie.
C'est le départ d'une masse formée par l'or & l'argent mêlés dans la proportion que nous venons d'assigner, qui s'appelle proprement inquart, quartatio: ce nom se donne aussi assez communement à tout départ par l'eau - forte.
L'acide vitriolique très - concentré & bouillant, dissout l'argent, mais n'attaque point l'or. Quelques départeurs se servent de cet acide pour séparer l'or de l'argent: mais cette méthode est beaucoup moins usitée que celle où l'on employe l'eau forte. Nous allons rapporter cette derniere méthode.
On commence par granuler ou grenailler la masse
d'argent tenant or, propre à être départie par l'eauforte,
c'est - à - dire contenant au moins trois parties
d'argent sur une d'or. Voy.
Ce qui suit a été extrait du traité de la fonte des mines, &c. de Schlutter, publié en françois par M. Hellot.
On prend ensuite des cucurbites coniques ou des matras, qu'on place sur des bains de sable; il faut que ces vaisseaux ayent été bien recuits au fourneau de verrerie, & que le fourneau où on les a mis à recuire, se soit refroidi de lui - même avant qu'on les en ait retirés: si l'on n'a pas eu cette attention dans la verrerie, il est rare de trouver de ces vaisseaux qui ne se fêlent pas, même à froid, en les faisant égoutter après les avoir rincés. C'est selon la quantité d'argent tenant or qu'on veut départir, qu'on choisit les cucurbites. Je suppose que le départ soit fort: cependant je compte qu'il faut prendre tout au plus six mares d'argent par cucurbite; ainsi si l'on a beaucoup d'argent on le distribue dans plusieurs de ces vaisseaux, car on en peut mettre jusqu'à dix en oeuvre s'il est nécessaire: ce qui fait une dissolution de soixante marcs à la fois. Si l'on veut aller doucement, on ne verse que quatre livres d'eau - forte dans chacun des vaisseaux contenant six marcs de grenaille d'argent; mais quand il s'agit d'accélérer le départ, on peut tout d'abord en verser six livres: car on compte ordinairement une livre d'eau - forte pour un marc d'argent; c'est de l'eau - forte précipitée & purifiée par l'argent qu'on doit employer. La cucurbite ne doit être remplie qu'aux deux tiers par ces six marcs d'argent, & six livres d'eau - forte. C'est ce qui détermine sur le choix des cucurbites; car il doit toùjours y rester un vuide, parce que l'eau - forte se gonfle quand elle commence à agir.
On place ensuite toutes les cucurbites sur le bain de sable qui doit être froid; on allume dessous un feu modéré, pour que le sable s'échauffe peu - à - peu, quoique l'eau - forte, quand elle est bonne & que les grenailles ont été rougies, commence aussi - tôt à agir sur l'argent: cependant la chaleur facilite la dissolution, & la liqueur devient blanche; de sorte qu'il faut prendre garde quelle ne soit trop échauffée dans le commencement, parce qu'elle monteroit facilement, sur - tout quand les capsules des bains de sable sont de fer, ou que les cucurbites sont placées sur la plaque de fer du bain de sable commun: car le fer s'echauffe davantage, & garde plus long - tems sa chaleur, que des capsules de terre. S'il arrivoit cependant que la liqueur montât trop haut, le meilleur remede seroit d'ôter le feu aussi - tôt, & ensuite le sable qui est autour du vaisseau, pour le mêler avec du sable froid, & le remettre: car il ne faut jamais y mettre du sable froid seul, il feroit fêler la cucurbite; même pendant l'opération, il ne faut pas toucher ce vaisseau avec les mains froides, ou en approcher quoi que ce soit de froid. Lorsque la premiere chaleur est passée, la dissolution commence à être plus calme; & quand la liqueur n'est plus blanche ni écu>neuse, on peut augmenter modérément le feu. néanmoins la chaleur du vaisseau doit être telle qu'on puisse le prendre & le lever avec un linge.
Quand on veut savoir s'il reste au fond de la cucurbite de la grenaille d'argent qui ne soit pas encore dissoute, on y sonde avec une baguette de bois blanc bien nette: dans la suite on se sert toûjours de la même baguette, parce qu'elle s'imbibe de la dissolution de l'argent. Lorsqu'elle a long - tems servi, on la brûle, & l'argent qu'elle donne se fond ensuite avec d'autre. Si l'on ne sent plus de grenaille, & [p. 852]
Lorsqu'on a dessein de précipiter l'argent de cette dissolution dans une bassine de cuivre, on peut verser cette eau - forte saoulée d'argent & toute chaude, dans cette bassine, où l'on aura mis auparavant de l'eau de riviere bien pure. On pose ensuite la cucurbite contenant la chaux d'or, sur un rond ou valet de paille un peu chauffé; mais si l'on veut précipiter l'argent dans des vaisseaux de verre ou de grais, par le moyen de lames de cuiv e; ou si l'on veut faire la reprise de l'argent par la distillation de l'eau - forte, on peut la verser par inclination dans d'autres vaisseaux, & la garder jusqu'à ce qu'on la distille. Il faut observer que si c'est dans des vaisseaux de verre qu'on décante cette dissolution, on ne peut le faire que lòrsqu'elle est froide; car quand même on les chaufferoit auparavant, il y auroit toûjours risque de les rompre.
Quand tout est refroidi, & que l'eau forte saoulée d'argent est décantée, on remet de nouveau six marcs d'argent en grenaille, & recuit dans les mêmes cucurbites, avec six livres d'eau - forte; on les replace sur les bains de sable; on rallume le feu dans le fourneau, & l'on procede comme on a dit ci - dessus. Si l'on se sert de la bassine de cuivre dont on parlera dans un moment, on avance beaucoup les opérations, parce qu'on y verse les dissolutions d'argent à mesure qu'elles finissent. Les cucurbites sont bien plûtôt froides quand il n'y reste que la chaux, d'or, que lorsqu'on y laisse l'eau forte chargée d'argent; & aussi - tôt qu'on a décanté ces dissolutions, on y remet de l'argent en grenaille & de nouvelle eau - forte: on ôte le sable chaud des capsules pour y en mettre de froid, & l'on replace les cucurbites sur ce sable, qui est bientôt échauffé par la capsule de fer & par le feu qui est dessous; par ce moyen les opérations se suivent presque sans interruption.
Après que tout l'argent qu'on avoit mis en grenaille est dissous, & qu'il y a tant de chaux d'or accumulée dans les cucurbites, qu'il faut cesser, on sonde avec la baguette de bois blanc; & si l'on y fent encore quelque grenaille, on remet de l'eauforte par - dessus, ce qu'il faut répeter non - seulement jusqu'à ce qu'on ne sente plus de grenaille, mais même jusqu'à ce que regardant avec une bougie la surface de la liqueur, on n'y apperçoive plus le moindre petillement, ni la plus petite bulle d'air.
Lorsque la derniere eau - forte ne travaille plus, on la décante comme la précedente, & l'on édulcore la chaux d'or. Pour aller plus vîte, il faut avoir de l'eau de fontaine chaussée au même degré de chaleur que la cucurbite, & la verser sur cette chaux aussi - tôt qu'on a vuidé l'eau - forte, Si l'on a fait le départ dans plusieurs cucurbites à la fois, & que cependant il n'y ait pas beaucoup d'or dans chacune,
Comme l'eau des lotions de la chaux d'or contient beaucoup d'argent, il n'en faut rien perdre; & si l'on a dessein de retirer l'eau - forte de dessus l'argent par distillation, il ne conviendroit pas d'y mêler cette eau des lotions, parce que ce seroit emaugmenter inutilement le volume: mais il faut la verser dans un chauderon ou bassine de cuivre rouge, ou dans un autre vaisseau où l'on aura mis des lames de cuivre.
Après avoir bien égoutté la chaux d'or rassemblée au fond de la jatte de fayence, on la verse dans un creuset de Hesse, ayant soin de n'en rien perdre: on le couvre d'un couvercle de terre: on construit sur le foyer un fourneau avec des briques, sans terre & sans grille; on place le creuset au milieu sur un morceau de brique, & on l'entoure de charbon qu'on allume par - dessus, afin que le feu descende peu - à - peu, & fasse évaporer l'humidité de la chaux d'or à un feu très - doux; car un feu violent & subit pourroit en faire sauter quelques parties en l'air. Aussitôt que l'or est séché, on le fait rougir autant qu'il est nécessaire pour lui faire reprendre sa couleur naturelle. La raison pourquoi on ne met pas le creuset au fourneau à vent, c'est que le feu y descend trop vîte & devient trop violent, ce qui pourroit faire fondre l'or; & comme outre cela les creusets mouillés se fendent aisément lorsqu'on les expose à un feu trop subit, on courroit le risque de perdre l'or.
La chaux d'or ayant rougi, si l'on ne veut pas que ce métal soit à un plus haut titre que celui où il est sorti du départ, on le met dans un creuset de Hesse, & on le place devant la tuyere du soufflet, ou au fourneau à vent: on jette autour du charbon non allumé, & par - dessus des charbons ardens. Aussi - tôt que le feu a descendu, on souffle, si l'opération se fait devant le soufflet; mais il est mieux de faire cette fonte au fourneau à vent, sur - tout quand il y a beaucoup d'or. Après que le feu a fait rougir l'or, on jette dessus un peu de borax, pour aider la fusion: dès qu'il est bien en fonte, & qu'il affine ou circule, il est suffisamment fondu. Alors on sort le creuset, & l'on verse l'or dans une lingotiere, ou bien on le laisse figer dans le creuset, quand il y a beaucoup d'or, & l'on casse ensuite ce creuset, pour l'avoir en culot. Soit qu'on veuille avoir un lingot ou un culot, on chauffe assez fort la lingotiere, ou le cone, si l'on en fait usage, pour qu'on puisse à peine les tenir avec la main; car il ne faut jamais verser de l'or, de l'argent, ou d'autres métaux en fusion, dans des vaisseaux froids, autrement on risque de les faire pétiller & sauter.
Ce qui suit est un extrait très - abrégé des ch. xlij. & xliij. de l'ouvrage de Schlutter déjà cité.
Le départ se fait en Hongrie par la voie humide.
Comme les départs sont considérables en ces payslà,
on y a établi un très - bon ordre. Entr'autres laboratoires
de Hongrie & de Transilvanie destinés
pour les départs des matieres d'or & d'argent, il y
en a un très - beau à Schemnitz. Comme on n'y passe
Next page
The Project for American and French Research on the Treasury of the French Language (ARTFL) is a cooperative enterprise of Analyse et Traitement Informatique de la Langue Française (ATILF) of the Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), the Division of the Humanities, the Division of the Social Sciences, and Electronic Text Services (ETS) of the University of Chicago.