ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"899"> croire autrefois à quelques - uns, que dans ces cas les officiers des seigneurs ne pouvoient absolument être destitués.

Cependant les officiers de seigneur pourvûs à titre onéreux, c'est - à - dire qui ont payé une finance au seigneur pour avoir leur office, ne laissent pas d'être destituables ad nutum, comme les autres; avec cette différence seulement, que le seigneur doit pour toute indemnité leur rembourser la finance qu'ils ont payée; & jusqu'au parfait remboursement l'officier continue d'exercer.

Il n'est pas permis néanmoins au seigneur de destituer un officier pourvû à titre onéreux, pour revendre l'office plus cher à un autre; ce seroit une indignité de la part du seigneur, qui rendroit nulle la destitution.

Si l'officier a été pourvû pour cause de services qui n'ayent point été récompensés d'ailleurs, il ne peut être destitué qu'en lui donnant une indemnité proportionnée à ses services, pourvû qu'ils soient exprimés dans ses provisions, ou qu'ils soient justifiés d'ailleurs, à moins que les provisions qui énoncent ses services ne le dispensent expressément d'en faire la preuve.

Les évêques, abbés, & autres bénéficiers, ont le même pouvoir que les seigneurs laïcs, pour la destitution des officiers de leurs justices temporelles, & doivent y observer les mêmes regles.

Il faut seulement observer que le bénéficier qui destitue un officier pourvû par son prédécesseur pour récompense de service ou autre titre onéreux, n'est tenu de l'indemniser qu'autant que les services ou la finance qui a été donnée ont tourné au profit de l'église & du bénéfice, & non pas au profit particulier du bénéficier.

Les évêques & abbés peuvent pareillement destituer adnutum leurs officiaux, vicegérens, promoteurs, appariteurs, & autres officiers de leur jurisdiction ecclésiastique.

Le chapitre a aussi le droit, sede vacante, de destituer ad nutum les grands - vicaires, officiaux, promoteurs, & autres officiers, soit ecclésiastiques ou laïcs, de l'évêché.

Les usufruitiers, doüairiers, tuteurs & curateurs, & autres administrateurs, peuvent destituer les officiers des seigneuries dont ils joüissent; & les mineurs & autres qui sont en tutelle ou curatelle, ne peuvent desavoüer ce qui a été fait par leurs tuteurs: mais ils ont aussi la liberté, lorsqu'ils sont joüissans de leurs droits, de destituer les officiers qui ne leur conviennent pas.

Les officiers des villes & communautés, tels que les maires & échevins, syndics, ne peuvent être destitués sans cause légitime avant la fin du tems de leurs commissions.

Voyez Loyseau, tr. des off. liv. I. chap. x. n. 50. liv. IV. chap. v. n. 15. & suiv. & chap. vj. & liv. V. chap. jv. & v. Benedict. in cap. Raynutius, in verbo auas habens filias. Chenu, tit. xxxiij. de son recueil de reglem. & des off. de France, tit. xliij. Bacquet, des droits de justice, chap. xvij. Filleau, II. part. tome III. & VIII. Brodeau sur Louet, lett. O, chap. j. Carondas, liv. II. rep. 58. Lapeyrere, lett. O, n. 4. Basnage, tit. de jurisdict. art. 13. Basset, tome II. liv. II. titre iij. chap. v. Stokmans, décis. 92. Bouchel, bibliot. au mot Destitution, & au mot Officiers. Boniface, tome IV. liv. I. tit. ij. chap. ij. Leprêtre, cent. 2. ch. lij. Corbin, plaid. chap. cviij. & cxxj. & suite de patronage, ch. clxxxv. Bardet, tome I. liv. II. chap. cij. & cvij. Soefve, tome I. cent. 3. chap. ijx. & tome II. cent. 4. chap. xcviij. Henrys, tome I. liv. II. ch. jv. Biblioth. canon. tome I. p. 122. col. 2. Journ. des aud. tome I. liv. I. chap. iij. & tome V. liv. VI. chap. viij. Catelan, liv. I. chap. xlvj. & liv. III. chap. jx. (A)

Destitution de curateur et de tuteur (Page 4:899)

Destitution de curateur et de tuteur, voyez ci - devant au mot Curateur, & au mot Tuteur. (A)

DESTRIER (Page 4:899)

DESTRIER, s. m. (Manége.) vieux mot qui signifie un cheval de main ou de bataille. Il est opposé à palefroi qui étoit un cheval de cérémonie ou de service ordinaire. Diotionn. de Trév. (V)

DÉSUDATION (Page 4:899)

DÉSUDATION, s. f. terme de Medecine, qui fignifie une maladie de la peau que les Grecs appelloient IDRWA, les Latins sudamina. Ils entendoient par ces noms de petits boutons, comme des grains de millet qui exulcerent & excorient la peau.

Ces éruptions, dit Sennert, attaquent principalement les enfans & les jeunes personnes d'un tempérament chaud, & cela sur - tout en été: elles se montrent autour du cou, aux épaules, à la poitrine, aux bras & aux cuisses, mais le plus souvent auprès du fondement & des parties de la génération.

Les sueurs âcres, mordicantes, qui détruisent l'épiderme, rongent la peau, & y causent un sentitiment de demangeaison, sont le plus souvent la cause prochaine de la désudation: le mauvais régime des nourrices qui usent d'alimens échauffans, de liqueurs spiritueuses, & même défaut dans les enfans & autres qui sont atteints de cette maladie, en sont les causes prédisponentes; mais sur - tout la négligence à changer de linge, la malpropreté, produisent le plus souvent la désudation.

Elle n'a rien de dangereux, & la guérison en doit être abandonnée à la nature, si la nourrice est saine, si l'enfant se porte bien d'ailleurs, s'ils ne sont dans le cas d'être soupconnés d'aucun vice dominant dans la masse des humeurs: on doit prescrire un bon régime, si le mauvais peut avoir donné lieu à la maladie: si elle vient de cause externe, comme des linges malpropres, il faut en employer de bien nets, & en changer souvent: on peut adoucir l'acrimonie prurigineuse en oignant la partie affectée avec du beurre frais seul ou lavé dans l'eau rose: on doit s'abstenir de tout remede repercussif & dessiccatif, qui ne peut qu'être très - nuisible en ce cas en faisant rentrer l'humeur qui établit le vice de la peau sur quelque partie plus importante, ou en empêchant qu'elle ne se dissipe au - dehors, ce qui arrive peu - à - peu, & contribue beaucoup à purifier le sang, & à emporter la cause de bien d'autres maladies. Voyez Eruption, Exantheme. (d)

DÉSULTEUR (Page 4:899)

DÉSULTEUR, s. m. (Hist. anc.) en latin desultor, nom qu'on donnoit à ceux qui sautoient avec beaucoup d'adresse & d'agilité d'un cheval sur l'autre, soit dans la course équestre, soit à la guerre quand la nécessité le requéroit. On appelloit les chevaux desultorii, & les cavaliers desultores; sur quoi je supprime toute l'érudition répandue à ce sujet dans les lexicographes. Il me suffira de remarquer que la course à cheval passa des Grecs aux Romains, après avoir été réduite en regle; mais il falloit que cet établissement fût bien ancien chez les Grecs, puisque Pindare, dans sa premiere Ode, célebre la victoire remportée dans cette course par Hiéron, roi de Syracuse. D'un autre côté, les nations que les Grecs nommoient barbares, les Indiens, les Scythes, les Numides, moins curieux de jeux que d'incursions, étoient en usage d'avoir à la guerre des desulteurs, c'est - à - dire des cavaliers qui menoient avec eux plusieurs chevaux pour en changer au besoin, & alors ils sautoient en courant à bride abattue d'un cheval sur l'autre. Cette pratique demandoit sans doute beaucoup d'habitude & d'adresse, dans un tems sur - tout où les chevaux étoient sans selle & sans étriers. Les Tartares & les Polonois sont encore dans l'usage des anciens Scythes, & les [p. 900] hussards en tiennent quelque reste. Article de M. le Chevalier de Jaucourt.

DESUNI (Page 4:900)

DESUNI, part. terme de Manége. Un cheval est desuni lorsqu'ayant commencé à galoper en avançant la jambe droite la premiere, il change de jambe & avance la gauche la premiere: il est desuni du derriere lorsqu'il avance la jambe droite de derriere au galop en même tems que la jambe droite de devant; car à toutes les allures, excepté à l'amble, la jambe gauche de derriere doit marcher avec la jambe droite de devant, & ainsi des deux autres.

Se desunir est la même chose que desuni. Voyez Desuni. (V)

DESUNION (Page 4:900)

DESUNION, s. f. (Jurisp.) c'est la séparation de deux choses qui étoient unies ensemble.

Desunion de bénéfices (Page 4:900)

Desunion de bénéfices, c'est lorsque l'on disjoint deux bénéfices qui avoient été unis ensemble: ce qui arrive lorsque l'union n'est pas réguliere, ou lorsque pour des considérations importantes on juge à - propos de desunir ce qui avoit été uni. Voyez bénéfice, Cure, & Union. (A)

Desunion de fief (Page 4:900)

Desunion de fief, c'est lorsqu'on desunit quelque portion d'un fief ou deux fiefs qui étoient réunis ensemble. Voyez ci - devant Démembrement de fief, & Fief, Jeu de fief & Réunion. (A

Desunion de justice (Page 4:900)

Desunion de justice, on réunit quelquefois plusieurs justices ensemble pour en former une seule plus considérable. Il arrive aussi quelquefois que l'on en distrait ou desunit quelqu'une; il n'y a que le roi qui puisse faire ces unions & desunions. Voyez Justice & Ressort. (A)

DÉTACHÉ (Page 4:900)

DÉTACHÉ, part. adj. terme de Musique, qui, mis au commencement d'un air, annonce qu'il doit être exécuté de maniere que les notes ne fassent pas un son continu, & qu'elles ne soient pas liées ensemble, mais détachées les unes des autres, & comme séparées par de petits silences. Ce mot revient àpeu - près au spiccato ou staccato des Italiens. (S)

Détaché (Page 4:900)

Détaché, (Maréchal.) On dit qu'un cheval a le nerf bien détaché. Voyez Nerf.

DÉTACHEMENT (Page 4:900)

DÉTACHEMENT, s. m. (Art milit.) est un corps particulier de gens de guerre qu'on envoye, ou pour s'emparer de quelque poste, ou pour former quelque entreprise sur l'ennemi. Ils sont plus ou moins considérables, suivant l'objet que le général se propose. On envoye aussi des détachemens en avant pour avoir des nouvelles de l'ennemi, & pour visiter les lieux par où l'armée doit passer. Ces détachemens doivent être composés de troupes legeres ou de hussards. Ces troupes doivent fouiller les villages qui sont sur la route de l'armée, pour s'assûrer s'il n'y a pas d'embuscades. Tout officier qui va en détachement doit prendrè de grandes précautions pour n'être point enlevé ou coupé. Il ne doit avancer qu'avec circonspection, & en assûrant toûjours sa retraite.

Les détackemens se font par compagnies, pour partager entr'elles la perte qui peut arriver. Lorsqu'ils sont de deux ou trois mille hommes, c'est un lieutenant général qui les commande, ou un maréchal de camp, ou un brigadier. S'ils sont de huit cents, c'est un colonel, &c. Un capitaine ne marche jamais en détachement sans cinquante soldats. Un lieutenant commande ordinairement trente hommes, & un sergent dix, douze, ou quinze. Dans la cavalerie les mestres - de - camp ou colonels commandent des détachemens de trois ou quatre cents cavaliers. Les capitaines & les lieutenans commandent le même nombre d'hommes que dans l'infanterie. Les cornettes commandent vingt hommes: les maréchaux des logis quinze, & les brigadiers dix ou douze. (Q)

DÉTACHER (Page 4:900)

DÉTACHER, v. act. (Marine.) on dit détacher quelques vaisseaux pour aller à la découverte, ce qui ne peut se faire que par l'ordre du commandant de l'escadre. (Z)

Détacher (Page 4:900)

Détacher, se dit en Peinture lorsqu'il n'y a point de confusion entre les objets représentés dans un tableau, qu'ils paroissent bien de relief, & qu'ils semblent quitter leur fond & venir au spectateur. Le peintre fait bien de détacher ses figures. On dit: cette maison, cet arbre se détachent bien, sont bien détachés du ciel. (R)

Détacher (Page 4:900)

Détacher la ruade (Maréchall.) c'est ruer vigoureusement. Voyez Ruer.

DÉTAIL (Page 4:900)

* DÉTAIL, s. m. (Gramm.) énumération étendue, ou des circonstances d'une action, ou des formes d'un corps, ou plus généralement des parties d'un tout quelconque.

Détail (Page 4:900)

Détail, (Architecture) Voyez Devis.

Détail (Page 4:900)

Détail, se dit dans l'Art militaire, de tout ce qui concerne l'ordre & la police des tems. Ainsi le détail d'une armée ou d'un corps de troupe comprend tout ce qui appartient aux régimens & à la discipline qu'on doit y observer. Les majors des régimens sont chargés du détail de leurs régimens: les capitaines le sont de celui qui regarde leurs compagnies, &c. Nous avons un ouvrage intitulé, détails militaires, par M. de Chenneviere. On y trouve le détail du service des commissaires des guerres, celui des hôpitaux, &c. (Q)

Détail (Page 4:900)

Détail, (Comm.) partage, division qu'on fait d'une chose en plusieurs parties ou morceaux.

On appelle marchand en détail celui qui vend la marchandise dont il fait négoce à plus petites mesures & à plus petits poids qu'il ne l'a achetée, qui la coupe & la divise pour en faire le débit. De ce nombre sont les Merciers qui achetent en pieces, par grosse, & à la livre, & qui revendent à l'aulne, à la douzaine, à l'once: les Cabaretiers & autres marchands de liqueurs qui achetent en muid, à la pipe, à la queue, &c. & qui revendent au pot, à la pinte, & à la bouteille: & les regratiers de sel, de grains, de légumes, qui achetent au muid, au septier & au minot, & qui débitent au boisseau & au litron, &c. Dictionn. de Comm. & de Trév. (G)

DÉTAILLER (Page 4:900)

DÉTAILLER, v. act. (Comm.) les marchands appellent détailler lorsqu'ils ne vendent pas les balles entieres & sous corde, ou les pieces d'étoffes avec cap & queue, mais qu'ils les coupent ou les divisent pour en donner, soit à l'aulne, soit au poids, soit à quelqu'autre mesure ce que chacun de leurs chalands peuvent en demander & en avoir besoin.

Les marchands Bouchers appellent aussi détailler leur viande, la dépecer, la couper pour la vendre ensuite, ou à la livre, ou à la main. Dictionn. de Comm. & de Trév. (G)

DÉTAILLEUR (Page 4:900)

DÉTAILLEUR, s. m. (Comm.) marchand qui vend en détail.

On appelle ordinairement marchands détailleurs ceux qui vendent en boutique, & marchands grossiers ceux qui vendent en magasin, quoiqu'il y ait des grossiers qui font leur commerce en boutique, & des détailleurs qui ont des magasins.

A Amsterdam il n'y a point de différence entre ces deux especes de marchands, chacun pouvant vendre sa marchandise en gros ou en détail, comme bon lui semble, excepté pourtant ceux qui font commerce d'eau - de - vie & de vins étrangers, & qui ne peuvent pas vendre moins de deux tonneaux de vin ou d'une piece d'eau - de - vie à la fois, à moins qu'ils ne se soient fait recevoir marchands de vin, n'y ayant que ceux qui ont cette qualité qui puissent faire le détail, & qui ont d'ailleurs la liberté de vendre en gros. Dictionn. de Comm. & de Trév. (G)

DÉTALER (Page 4:900)

DÉTALER, (Comm.) serrer la marchandise que l'on avoit mise en étalage, fermer sa boutique.

Détaler (Page 4:900)

Détaler, se dit aussi des marchands qui cou<pb->

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