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Vous exécuterez le point jetté en prenant 1°. les quatre premiers fuseaux à droite, les tordant deux à deux, faisant un point, tordant une seconde fois, & faisant encore un point: 2°. les quatre suivans, & opérant sur ces quatre comme sur les quatre premiers: 3°. les quatre suivans, & opérant comme sur les quatre précédens, & ainsi de suite: on finira, si l'on veut, par la couronne.
On fermera le point jetté en laissant les deux premiers à gauche, prenant les quatre suivans, les tordant deux à deux, faisant un point, & attachant une épingle: prenant deux des précédens & deux des suivans, les tordant deux à deux, & faisant un point: prenant les deux derniers & les deux suivans, les tordant deux à deux, faisant un point, & plaçant une épingle, & ainsi de suite, jusqu'à ce qu'on soit arrivé aux six derniers, alors on ne travaille que sur les quatre avant - derniers: on en tord les deux premiers de ces quatre & non les deux autres, on fait un point; si l'on veut clôre le pié, on prend les quatre derniers, on les tord deux à deux, & l'on fait un point.
Du demi - point; pour le faire en allant de gauche à droite, laissez deux fuseaux; prenez les quatre suivans; tordez les deux premiers de ces quatre & non les deux autres, & faites un point: prenez les deux derniers & les deux suivans; tordez - les deux à deux, & faites un demi - point, c'est - à - dire tordez & mettez le 2 sur le 3, le 2 sur le 1, le 4 sur le 3. Lorsque vous serez arrivé aux deux premiers des quatre derriers, tordez - les deux fois; faites le point entier sans tordre les deux derniers, & finissez par la couronne.
Veut - on faire le point d'esprit, qui est assez lourd & assez laid, il faut tenir les tuseaux écartés, faire un demi - tors, du 2 sur le 3, du 4 sur le 3, du 4 sur le 3, du 2 sur le 3, du 2 sur le 1; du 2 sur le 1, du 2 sur le 3, du 4 sur le 3, du 4 sur le 3; du 2 sur le 3, du 2 sur le 1, du 2 sur le 1, du 2 sur le 3, du 4 sur le 3, du 4 sur le 3, & ainsi de suite. Passez ensuite à quatre autres fuseaux, & opérez de même.
Pour fermer ce point, faites un point complet: placez une épingle qui sépare les quatre fuseaux en deux: conservez deux des quatre, & prenez les deux survans; tordez & faites un point: conservez deux des quatre & prenez les deux suivans; tordez & faites un point: placez une épingle qui sépare les quatre derniers: conservez deux de ces quatre, & prenez les deux suivans; tordez & faites un point, & ainsi de suite.
Il faut avoir peu d'égard à tous ces points, qui peuvent passer de mode, & qu'on auroit quelque peine à exécuter sur ce que nous venons d'en dire. Ce qu'il importe de bien posséder, c'est ce que nous avons dit de la méthode; c'est là ce qui constitue l'art. Ces élemens bien compris, il n'y aura rien dans ce genre de travail dont on ne puisse venir à bout. On formera des desseins surprenans: on les remplira d'une multitude de points inconnus, & l'on fera de très - belle dentelle.
Pour apprendre à former les points & à les fermer, il faut monter les fuseaux de ficelle; plus la ficelle sera grosse, plus on verra clairement la formation de l'ouvrage, & plus facilement on l'apprendra.
Il y a des dentelles d'or, d'argent, de soie, de fil; cet ouvrage a été ainsi nommé, selon toute apparence, du picot qui le termine & qui le borde comme d'une rangée de petites dents. Les points, le dessein, en un mot les différences du travail distinguent différentes sortes de dentelle: il y a la neige, le réseau, la bride, la fleur, la grande fleur, la petite fleur, la
Les dentelles sont des ornemens très beaux & très précieux; celles en fil, au linge des hommes & des femmes; celles en or & argent, aux habits & aux meubles. Elles font partie du commerce des Merciers & des Lingeres. Il y a des garnitures de femmes qui vont au - delà de deux mille écus.
Dentelle (Page 4:847)
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DENTICULE (Page 4:847)
DENTICULE, s. m. (Architecture.) ornement
consacré au larmier inférieur de l'entablement de
l'ordre Ionique, ce qui le fait nommer larmier denticulaire. Les denticules qui ont ordinairement de largeur
les deux tiers de leur hauteur, sont séparés par
des reglets renfoncés, qu'on nomme métoches. Ces
métoches ont de largeur la moitié du denticule. Ces
dernieres sont ornées dans les angles saillans de la
corniche, d'une pomme de pin, qui sert à remplir
l'espace que forme le retour à angle droit des deux
derniers denticules. Voyez
Dans la plûpart des edifices antiques, le plus grand nombre des auteurs anciens, & presque tous nos architectes modernes, ont placé indistinctement des denticules dans leurs entablemens, à l'exception de l'ordre toscan. Le théatre de Marcellus d'ordre dorique, au lieu de mutules, a des denticules. Il s'en voit dans tous les ordres corinthiens de l'antiquité, & Vignole en a mis dans l'ordre composite; néanmoins il faut convenir que les mutules dans l'ordre dorique, sont la richesse la plus convenable au caractere viril de cet ordre. Claude Perrault les a supprimés à l'entablement corinthien du péristyle du Louvre. Palladio a préferé aux denticules les modillons à l'entablement composite; de maniere que suivant le système des Grecs, les denticules étoient destinés à l'ordre ïonique, comme ordre moyen; encore plusieurs commentateurs de Vitruve y ont - ils attribué des modillons, lorsqu'ils ont voulu employer seule cette ordonnance dans leurs édifices; de maniere que l'on peut dire en général, que cette espece d'ornement peut être employé ou supprimé dans l'Architecture, selon l'élegance de l'ordre, la richesse de la décoration, & l'importance du bâtiment; par exemple, lorsque toutes les moulures d'une corniche sont taillées d'ofnemens, il est bon de les omettre, ainsi que Perrault l'a pratiqué à son péristyle, malgré l'exemple de l'intérieur du Louvre qu'il avoit sous les yeux. Cette suppression emporte un repos dans les différentes moulures d'une corniche, qui produit un bon effet. Au contraire, lorsque les moulures sont lisses, cette richesse dans l'un de ses larmiers est un ornement d'autant plus desirable, qu'il appartient tout à l'Architecture; qu'il est composé de lignes droites, paralleles, & d'une expression plus ferme & plus analogue aux membres horisontaux dont est [p. 848]
Denticules (Page 4:848)
DENTIFRICE (Page 4:848)
DENTIFRICE, s. m. terme de matiere médicale externe, médicament qui sert à nettoyer & à blanchir les dents. La base des dentifrices sont des remedes détersifs & dessiccatifs: commele corail, la corne de cerf, l'os de seche, l'alun, la pierre de ponce, toutes les coquilles pulvérisées lorsqu'elles ont été calcinées au soleil ou au feu. Elles contractent assez souvent une odeur desagréable par cette calcination artificielle; c'est pourquoi on ne les prépare pas ordinairement par cette opération, ou bien on y ajoûte quelques médicamens aromatiques, comme la poudre de canelle, de cloux de gérofles, de noix muscade, & autres. On se sert de ces poudres avec une petite éponge fine moüillée & exprimée avant de la mettre dans la composition. Pour les personnes qui aiment mieux se servir de ces remedes en consistance d'opiate, on mêle ces poudres dans du miel, ou on les incorpore avec quelque sirop, de l'oximel scillitique, ou du mucillage de gomme adragant ou arabique.
On se sert aussi d'une racine de mauve ou de guimauve qu'on prépare en en faisant boüillir dans de l'eau salée, ou dans de l'eau alumineuse, puis on les fait secher au four.
On raffermit les dents chancelantes & on nettoye les gensives, en mettant quelques gouttes d'esprit de cochléaria dans un demi - verre d'eau.
Le sieur Lécluze, expert pour les dents, ayant remarqué qu'il n'étoit presque pas possible de nettoyer les dents à leur partie postérieure, a inventé un gratte - langue, dont le manche forme une pincette courbe, au moyen de laquelle on porte aisément une éponge au - dedans de la bouche & aux surfaces extérieures des dents les plus éloignées, pour enlever le limon que forme le tartre, si préjudiciable à leur durée & à celle des gencives. (Y)
DENTITION (Page 4:848)
DENTITION, s. f. (Médecine.) c'est la sortie
naturelle des dents, qui se fait en différens tems,
depuis la naissance jusqu'à l'adolescence. V.
L'homme naît ordinairement sans dents: il est très rare d'en voir naître avec des dents. Harris rapporte avoir vû une femme, qui dans toute sa vie n'en avoit jamais eu aucune: on peut regarder ces cas comme des écarts de la nature. Les enfans n'ont pas besoin de dents, parce qu'il ne doivent d'abord être nourris que de lait: elles ne sont nécessaires que pour concourir à l'élaboration des alimens solides, pour les disposer à la digestion: elles ne commen<cb->
Cette sortie des dents est presque toûjours accompagnée de douleurs, à cause du sentiment très - délicat dont sont doiiées les gencives qui recouvrent l'alvéole, & qui doivent par conséquent être percées, déchirées, pour leur donner issue: c'est pourquoi la sage nature a établi qu'elles ne poussent pas toutes à la fois, pour éviter la trop vive douleur que causeroit infailliblement la déchirure des gencives dans toute l'étendue des mâchoires, & les symptomes violents & mortels qui auroient pû s'ensuivre: les dents canines sortent les premieres, d'autant plus aisément qu'elles sont figurées de maniere à ne faire que pénétrer entre les fibres de la gencive par leur pointe; que les écarter, pour ainsi dire, sans les déchirer; ensuite viennent les incisives, qui par leur tranchant coupent & séparent la gencive avec plus de facilité que ne font les molaires, qui se font jour les dernieres, parce qu'elles sont les moins propres par leur tête applatie à forcer la résistance de la gencive, & qu'elles causent de plus grandes ruptures qu'aucune autre: leur sortie est conséquemment accompagnée d'une plus forte douleur & plus continuée, l'ouvrage devant nécessairement être plus long, à cause de la plus grande résistance, causée par la plus grande étendue de surface à rompre dans la gencive, & par la plus grande solidité de cette même gencive acquise par un âge plus avancé.
On observe communément que les dents sortent successivement dans l'espace de deux années, dans l'ordre qui vient d'être décrit: environ à sept ans il vient d'autres dents à la place des premieres qui ont garni les mâchoires; & environ à vingt - un ans, pour l'ordinaire, & quelquefois plûtôt ou plûtard, on voit paroître les deux dernieres dents molaires, qui n'avoient été précedées d'aucune autre à la place qu'elles occupent; ce sont celles que l'on nomme dents de sagesse.
Les signes qui annoncent l'éruption des dents, sont
la chaleur contre nature de la bouche, la demangeaison,
& ensuite l'enslure & la douleur des gencives,
l'écoulement abondant de salive; ces symptomes
accompagnent ordinairement la dentition: mais
lorsque les gencives sont d'un tissu plus ferme, qui
résiste davantage aux efforts des dents, ou lorsque
plusieurs sortent à la fois, sur - tout d'entre les molaires,
les accidens qui s'ensuivent sont encore
plus violens: il survient des inflammations dans la
bouche, des insomnies, des inquiétudes, des frayeurs,
des tourmens, des coliques: la fievre se met de la
partie; elle est accompagnée de dégoûts, de vomissemens,
de flux de ventre avec des déjections
verdâtres, de constipation, quelquefois de convulsions,
d'acces épileptiques, & de plusieurs autres
fâcheux symptomes. Ceux qui dépendent des nerfs
doivent être attribués, selon Hoffmann, à la communication
des nerfs de la cinquieme paire (dont
une branche se distribue aux mâchoires) avec le
grand nerf sympathique ou intercostal, & la huitieme
paire; ensorte que, conséquemment à l'irritation
lancinante des gencives, le cerveau, la poitrine,
l'estomac & les entrailles peuvent être affectés
de différens mouvemens spasmodiques, qui
causent, entr'autres effets, des constrictions dans
les boyaux, y retiennent les alimens qui se corrompent,
deviennent âcres, dégénerent en mauvais
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