ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"224"> qu'il faudroit plûtôt attribuer cette mauvaise qualité à une autre espece d'aimant qui a la couleur de l'argent, & qui me paroît être une espece de litarge naturelle, qu'à l'aimant qui attire le fer.

L'aimant employé extérieurement desseche, resserre & affermit; il entre dans la composition de l'emplâtre appellé main de Dieu, dans l'emplâtre noir, l'emplâtre divin, & l'emplâtre styptique de Charras. Geoffroy.

Schroder dit que l'aimant est astringent, qu'il arrête les hémorrhagies; calciné, il chasse les humeurs grossieres & atrabilaires: mais on s'en sert rarement. (N)

Aimant arsénical (Page 1:224)

Aimant arsénical, magnes arsenicalis, (Chim.) c'est une préparation d'antimoine avec du soufre & de l'arsénic blanc qu'on met ensemble dans une phiole, & dont on fait la fusion au feu de fable. Les Alchimistes prétendent ouvrir parfaitement l'or par le moyen de cette composition, qui est d'un beau rouge de rubis, après la fusion. (M)

AIMORROUS (Page 1:224)

* AIMORROUS, s. m. (Hist. nat.) serpent qu'on trouvoit autrefois & qu'on trouve même encore aujourd'hui en Afrique. L'effet de sa morsure est très - extraordinaire; c'est de faire sortir le sang tout pur des poumons. M. de la Métrie dans son Commentaire sur Boerhaave cite ce fait sur l'endroit des institutions où son Auteur dit des venins, qu'il y en a qui nuisent par une qualité occulte, & qui exigent de ces remedes merveilleux appellés spécifiques, dont la découverte ne se peut faire que par hasard. On ne connoît la vertu de l'amorrous que par expérience, ajoûte M. de la Metrie; l'expérience seule peut mener à la découverte des remedes.

AINE (Page 1:224)

AINE, s. f. bâton qu'on passe à travers la tête des harengs, pour les mettre sorer à la fumée.

Aine (Page 1:224)

Aine, terme d'Anatomie, c'est la partie du corps qui s'étend depuis le haut de la cuisse jusqu'au - dessus des parties génitales.

Ce mot est purement Latin, & dérivé selon quelques - uns d'unguen, onguent, parce qu'on oint souvent ces parties: d'autres le dérivent d'ango, à cause qu'on sent souvent des douleurs dans cet endroit: d'autres d'ingenero, à cause que les parties de la génération y sont placées. (L)

AINÉ (Page 1:224)

AINÉ, adj. pris subst. en Droit, est le plus âgé des enfans mâles, & à qui à ce titre échet dans la succession de ses pere & mere, une portion plus considérable qu'à chacun de ses freres ou soeurs. Voyez Préciput.

Je dis des enfans mâles; parce que l'ainesse ne se considere qu'entre mâles, & qu'il n'y a pas de droit d'ainesse entre filles, si ce n'est dans quelques Coûtumes particulieres, dans lesquelles au défaut d'enfans mâles, l'ainée des filles a un préciput. Voyez ci - dessous Ainesse.

L'ainé ne se considere qu'au jour du décès; ensorte néanmoins que les enfans de l'ainé, quoique ce soit des filles, représentent leur pere au droit d'ainesse.

Il n'est tenu des dettes pour raison de son préciput; & si son fief ou préciput est saisi & vendu pour les biens de la succession, il doit être récompensé sur les autres biens.

L'ainé a les mêmes prérogatives du préciput & de la portion avantageuse dans les terres tenues en francalleu noble, que dans les fiefs. Voyez Alleu & Fief. (H)

AINES & DEMI - AINES (Page 1:224)

AINES & DEMI - AINES, s. f. (Orgue.) ce sont les premieres des pieces de peau de mouton Y de forme de losange, & les secondes des pieces X de la même étoffe, qui sont triangulaires; elles servent à joindre les éclisses & les têtieres des soufflets d'orgue. Voyez Soufflet d'Orgue, & la figure 25. Pl. d'Orgue.

AINESSE (Page 1:224)

AINESSE, s. f. en Droit, priorité de naissance ou d'âge entre des enfans nobles, ou qui ont à partager des biens possédés noblement, pour raison de laquelle le plus âgé des mâles emporte de la succession de son pere ou de sa mere, une portion plus considérable que celle de chacun de ses freres ou soeurs en particulier. Voyez Ainé.

J'ai dit entre des enfans nobles, ou qui ont à partager des biens possédés noblement, par rapport à la Coûtume de Paris, & plusieurs autres semblables: mais il y a des Coûtumes où le droit d'ainesse a lieu, même entre roturiers & pour des biens de roture.

Le droit d'ainesse étoit inconnu aux Romains: il a été introduit singulierement en France pour perpétuer le lustre des familles en même tems que leurs noms.

Dans la Coûtume de Paris, le droit d'ainesse consiste 1°. dans un préciput, e'est - à - dire, une portion que l'ainé préleve sur la masse de la succession avant que d'entrer en partage avec ses freres & soeurs: & ce préciput consiste dans le château ou principal manoir, la basse - cour attenant & contiguë audit manoir; & en outre un arpent dans l'enclos ou jardin joignant ledit manoir; le corps du moulin, four ou pressoir banaux, étant dans l'enclos du préciput de l'ainé, lui appartient aussi: mais le revenu en doit être partagé entre les puînés, en contribuant par eux à l'entretenement desdits moulin, four ou pressoir. Peut toutefois l'ainé garder pour lui seul le profit qui en revient, en récompensant ses freres.

2°. Le préciput prélevé, voici comme se partage le reste des biens: s'il n'y a que deux enfans, l'ainé des deux prend les deux tiers des biens restans, & le cadet l'autre tiers: s'il y a plus de deux enfans, l'ainé de tous prend la moitié pour lui seul, & le reste se partage également entre tous les autres enfans.

S'il n'y avoit pour tout bien dans la succession qu'un manoir, l'ainé le garderoit: mais les puînés pourroient prendre sur icelui leur légitime, ou droit de doüaire coûtumier ou préfixe; si mieux n'aimoit l'ainé, pour ne point voir démembrer son fief, leur bailler récompense en argent.

Si au contraire il n'y avoit dans la succession que des terres sans manoir, l'ainé prendroit pour son préciput un arpent avant partage.

S'il y a des fiefs dans différentes Coûtumes, l'ainé peut prendre un préciput dans chaque Coutume selon la Coûtume d'icelle; ensorte que le principal manoir que l'ainé aura pris pour son préciput dans un fief situé dans la Coûtume de Paris, n'empêche pas qu'il ne prenne un autre manoir dans un fief situé dans une autre Coûtume, qui attribuera le manoir à l'ainé pour son préciput.

Ce droit est si favorable, que les pere & mere n'y sauroient préjudicier en aucune façon, soit par derniere volonté, ou par actes entre - vifs, par constitution de dot ou donation en avancement d'hoirie, au profit des autres enfans.

Ce droit se prend sur les biens substitués, même par un étranger: mais il ne se prend pas sur les biens échûs à titre de doüaire, & ne marche qu'après la légitime ou le doüaire.

Voyez sur cette matiere la Coûtume de Paris, article xiij. xiv. &c. jusqu'à xix. inclusivement. C'est sur cette Coûtume que se reglent toutes celles qui n'ont pas de dispositions contraires.

Le droit d'ainesse ne peut être ôté par le pere au premier né, & transporté au cadet, même du consentement de l'ainé: mais l'ainé peut de son propre mouvement & sans contrainte, renoncer validement à son droit: & si la renonciation est faite avant l'ouverture de la succession, elle opere le transport du droit d'ainesse sur le puîné; secus, si elle est faite après l'ouverture de la succession: auquel cas elle accroît au profit de tous les enfans, à moins qu'il n'en ait fait cession expresse à l'un d'eux. [p. 225]

Les filles n'ont jamais de droit d'ainesse, à moins qu'il ne leur soit donné expressément par la Coûtume.

La représentation a lieu pour le droit d'ainesse dans la plûpart des Coûtumes, & spécialement dans celle de Paris, où les enfans de l'ainé, soit mâles ou femelles, prennent tout l'avantage que leur pere auroit eu.

Observez néanmoins que les filles ne représentent leur pere au droit d'ainesse, que lorsque le défunt n'a pas laissé de frere: seulement elles prennent à ce titre la part qu'auroit eu un enfant mâle, laquelle est double de celle qui revient à une fille.

Quoique la plûpart des Coutumes se servent indifféremment du mot de préciput, en parlant du principal manoir, & de la moitié ou des deux tiers que l'ainé prend dans les fiefs, néanmoins ce qu'on appelle proprement le préciput, c'est le manoir, la basse - cour ou le vol du chapon: le reste s'appelle communément la portion avantageuse. V. Portion avantageuse.

Il y a cette différence de l'un à l'autre, que quand il y auroit dix terres en siefs toutes bâties, dans une même succession & dans une même Coùtume, l'ainé ne peut avoir qu'un château tel qu'il veut choisir pour son préciput, au lieu qu'il prend la portion avantageuse dans tous les siefs. (H)

AIOL (Page 1:225)

AIOL, Scarus varius, s. m. (Hist. nat.) Poisson de mer appellé en grec A'IOLO, à cause de ses différentes couleurs d'où sont venus les noms d'aiol & d'auriol. On a aussi appellé ce poisson rochau, parce qu'il vit au milieu des rochers, comme les autres poissons que l'on appelle saxatiles: celui - ci a les yeux & le bas du ventre où se trouve l'anus, de couleur de pourpre, la queue de couleur bleue, & le reste du corps en partie vert & en partie noir bleuâtre, les écailles sont parsemées de taches obscures. La bouche est petite, les dents larges, celles de la mâchoire supérieure sont serrées, & celles de la mâchoite inférieure sont éloignées les unes des autres & pointues. Ce poisson a sur le dos presque jusqu'auprès de la queue, des aiguillons posés à des distances égales, & qui tiennent à une membrane mince qui est entr'eux; il y a aussi à la pointe de chaque aiguillon, une autre petite membrane qui flotte comme un étendard. Les nageoires qui sont auprès des ouïes sont larges & presqu'ovales; il y a deux taches de couleur de pourpre sur le milieu du ventre: ce poisson est un des plus beaux que l'on puisse voir, sa chair est tendre & délicate. On en trouve à Marseille & à Antibe. Rondelet. Voyez Poisson. (I)

AJOURÉ (Page 1:225)

AJOURÉ, adj. terme de Blason. Il se prend pour une couverture du chef, de quelque forme qu'elle soit, ronde, quarrée, en croissant, &c. pourvû qu'elle touche le bout de l'écu; il se dit encore des jours d'une tour & d'une maison, quand ils sont d'autre couleur.

Viry en Bourgogne, de sable à la croix anchrée d'argent, ajourée en coeur, en quarré, c'est - à - dire ouverte au milieu; ce sont des croix de fer de moulin. (V)

AJOURNEMENT (Page 1:225)

AJOURNEMENT. Voyez Adjournement.

AJOUTÉE ou ACQUISE (Page 1:225)

AJOUTÉE ou ACQUISE, adj. pris subst. c'est, dans la musique des Grecs, la corde ou le son qu'ils appelloient Proslambanomenos. Voyez ce mot.

Sixte ajoutée (Page 1:225)

Sixte ajoutée. Voyez Sixte. (S)

AJOUTER, AUGMENTER (Page 1:225)

* AJOUTER, AUGMENTER. On ajoute une chose à une autre. On augmente la même. Ajouter laisse une perception distincte des choses ajoutées; lorsque j'ai ajouté une somme connue à une autre somme connue, j'en vois deux. Augmenter ne laisse pas cette perception; on n'a que l'idée du tout, lorsqu'on augmente l'eau contenue dans un bassin. Aussi, M. l'Abbé Girard a - t - il dit très - heureusement, Syn. Franç. Bien des gens ne font point scrupule pour augmenter leur bien, d'y ajoûter celui d'autrui. Ajoûter est toujours actif; augmenter est quelquefois neutre. Notre ambition augmente avec notre fortune; à peine avons nous une dignité, que nous pensons à y en ajoûter une autre. Voyez Syn. Franç. l'addition est de parties connues & déterminées; l'augmentation de parties indéterminées.

AJOUX (Page 1:225)

AJOUX, s. m. se dit parmi les Tireurs d'or, de deux lames de fer, entre lesquelles sont retenues les filieres & les précatons. Voyez Filieres & Précatons.

AIR (Page 1:225)

AIR, s. m. est un corps léger, fluide, transparent, capable de compression & de dilatation; qui couvre le globe terrestre jusqu'à une hauteur considérable. Voyez Terre & Terrestre. Ce mot vient du grec A'H\R, qui signifie la même chose.

Quelques Anciens ont considéré l'air comme un élement: mais ils ne prenoient pas le mot élement dans le même sens que nous. Voyez Élement.

Il est certain que l'air, pris dans sa signification ordinaire, est très - éloigné de la simplicité d'une substance élémentaire, quoiqu'il puisse avoir des parties qui méritent cette dénomination. C'est pourquoi on peut distinguer l'air en air vulgaire ou hétérogene, & en propre ou élémentaire.

L'air vulgaire ou hétérogene est un assemblage de corpuscules de differentes sortes, qui toutes ensemble constituent une masse fluide, dans laquelle nous vivons & nous nous mouvons, & que nous inspirons & expirons alternativement. Cette masse totale est ce que nous appellons atmosphere. V. Atmosphere.

A la hauteur où finit cet air ou atmosphere, commence l'ether selon quelques Philosophes. V. Éther & Réfraction.

Les substances hétérogenes dont l'air est composé, peuvent se reduire à deux sortes; savoir 1°. la matiere de la lumiere ou du feu, qui émane perpetuellement des corps célestes. Voyez Feu. A quoi quelques Physiciens ajoûtent les émanations magnétiques de la terre, vraies ou prétendues. Voyez Magnétisme.

2°. Ce nombre infini de particules qui s'élevent en forme de vapeurs ou d'exhalaisons seches de la terre, de l'eau, des minéraux, des végétaux, des animaux, &c. soit par la chaleur du soleil, ou par celle des feux soûterrains, ou par celle des foyers. Voyez Vapeur & Exhalaison.

L'air élémentaire, ou air proprement dit, est une matiere subtile, homogene & élastique, qui est la base, pour ainsi - dire, & l'ingrédient fondamental de tout l'air de l'atmosphere, & qui lui donne son nom.

On peut reconnoître l'air proprement dit, à une infinité de caracteres; nous en allons ici exposer quelques - uns.

1°. Lorsqu'on renferme l'air dans quelque vaisseau de métal ou dans un verre, il y reste sans qu'il lu arrive aucun changement, & toûjours sous la forme d'air: mais il n'en est pas de même des vapeurs; car dès qu'elles deviennent froides, elles perdent toute leur élasticité, & vont s'attacher tout autour des parois internes du verre, d'où elles dégoûtent & tombent ensuite en - bas; de sorte que les verres & les vaisseaux, qui auparavant étoient remplis de vapeurs élastiques, se trouvent ensuite comme vuides. Il en est à peu - près de même des exhalaisons des autres corps, qui se dissipent avec le tems & se perdent en quelque maniere, lorsque leurs parties, après avoir perdu l'élasticité qu'elles avoient, viennent à se réunir & à ne faire qu'un corps. Cela paroît par plusieurs expériences qui ont été faites par M. Boyle avec l'air que l'on tire des raisins, de la pâte de farine, de la chair, & de plusieurs autres corps: cela se confirme aussi par les expériences dont M. Hales a

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