ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"314"> taine proportion de mercure, en remuant les deux substances, qui par ce moyen s'incorporent ensemble. La trituration seule pourroit suffire pour faire cette dissolution, ou cet alliage du mercure avec les métaux: mais l'opération se fait mieux par la chaleur.

Tous les métaux, excepté le fer, s'unissent & s'amalgament plus ou moins facilement avec le mercure: mais l'or est celui de tous qui le fait le plus aisément; ensuite l'argent, puis le plomb & l'étain; le cuivre assez difficilement, & le fer point du tout. Il n'est cependant pas absolument impossible de le faire; il paroît que Becker en a connu les moyens. Le remede de M. Desbois, Medecin de la Faculté de Paris, est un alliage de fer & de mercure.

L'amalgamation de l'or se fait ordinairement en échauffant les lames ou feuilles d'or jusqu'à ce qu'elles soient rouges; après quoi on verse le mercure dessus, & on remue le mêlange avec une petite baguette de fer jusqu'à ce qu'il commence à fumer; alors on le jette dans un vaisseau plein d'eau, où il se fige & devient maniable.

Cette sorte de calcination est fort en usage chez les Orfevres & les Doreurs, qui par ce moyen rendent l'or fluide & ductile pour servir à leurs ouvrages.

Ce mêlange ou amalgame étant mis sur un autre métal, par exemple sur le cuivre, & le tout étant mis ensuite sur le feu à évaporer, l'or reste seul sur la surface du cuivre; ce qui forme ce qu'on appelle dorure. Voyez Dorure.

On peut enlever la noirceur de l'amalgame en le lavant avec de l'eau, & on peut en séparer une portion de mercure en l'exprimant à travers un linge; le reste étant évaporé dans un creuset, l'or reste sous la forme d'une poudre impalpable, & dans cet état on l'appelle chaux d'or. Voyez Or. L'or retient environ trois fois son poids du mercure par l'amalgamation. (M)

AMALGAME (Page 1:314)

AMALGAME, s. m. en Chimie est une combinaison ou un alliage du mercure avec quelqu'un des métaux. Voyez Amalgamation, Mercure, Métal . Ce mot est formé du Grec A'MA, simul, ensemble, & de GAMEIN, jungere, joindre.

L'amalgame du mercure avec le plomb est une substance molle, friable, & de couleur d'argent. Voyez Plomb.

Si on lave cet amalgame avec de l'eau bien claire & qui soit chaude, & qu'on le broye en même tems dans un mortier de verre, les impuretés du métal se mêleront avec l'eau; & si on change l'eau & qu'on répete la lotion plusieurs fois, le métal se purifiera de plus en plus. Un des plus grands secrets de la Chimie, selon Boerhaave, c'est de trouver moyen d'avoir à la fin la liqueur aussi pure & aussi nette, que lorsqu'elle a été versée sur l'amalgame; ce qui pourroit fournir une méthode d'annoblir les métaux, ou de les retirer des métaux moins précieux. V. Transmutation, Pierre philosophale , &c.

Cette maniere philosophique de purifier les métaux, peut s'appliquer à tous les métaux, excepté au fer. Voyez Amalgamation.

Les amalgames s'amollissent par la chaleur, & au contraire se durcissent par le froid. Les métaux amalgamés avec le mercure, prennent une consistance molle & quelquefois presque fluide, selon la quantité du mercure qu'on y a employée.

On peut retirer les métaux du mercure & les remettre dans leur premier etat par le moyen du feu. Le mercure est volatil, & cede bien plus aisément au feu que ne font les màtaux; c'est pourquoi en mettant l'amalgame sur le feu, le mercure se dissipe & le métal reste divisé en petites parties, ce qui est l'effet du mercure qui a dissous le métal qui est ainsi réduit en poudre, qu'on nomme quelquefois chaux. Voyez Chaux d'or.

Si on veut ne pas perdre ainsi le mercure par l'évaporation, il faut faire l'opération dans des vaisseaux clos, dans une cornue avec son récipient, & y faire distiller le mercure comme on fait dans la révivification du mercure de son cinabre.

Et pour avoir le métal dans son premier état, tel qu'il étoit avant que d'en faire l'amalgame, on prend la poudre ou la chaux du métal, qui reste après en avoir retiré le mercure, & on fait fondre ce reste dans un creuset.

L'amalgame est un moyen dont on se sert dans plusieurs pays pour tirer l'or & l'argent de leurs mines. On broye ces mines avec du mercure qui se charge de ce qu'elles ont de fin, c'est - à - dire de ce qu'elles ont d'or ou d'argent, & qui ne se mêle point avec la terre,ni avec la pierre; de sorte que le mercure étant retiré de la mine par son propre poids & par la lotion qu'on fait de ce mercure dans de l'eau, on retire par la cornue le mercure, qui laisse le métal qui étoit dans la mine. (M)

AMALGAMER (Page 1:314)

AMALGAMER, v. a. Voyez Amalgame & Amalgamation.

AMALTHÉE (Page 1:314)

* AMALTHÉE, s. f. c'est le nom de la chevre qui allaita Jupiter, & que ce dieu par reconnoissance plaça parmi les astres. Les Grecs ont fait d'une de ses cornes leur corne d'abondance. Voyez Chevre.

AMAM (Page 1:314)

* AMAM, ville de la tribu de Juda. Voyez Josué, 15. 26.

AMAN (Page 1:314)

* AMAN, port du Royaume de Maroc sur la côte de l'Océan Atlantique, entre le cap Ger & celui de Canthin.

AMANA (Page 1:314)

* AMANA, île de l'Amérique septentrionale, & une des Lucayes.

AMANAS (Page 1:314)

* AMANAS, îles Turques au nord de l'île Espagnole dans l'Amérique; ce sont les plus orientales.

AMANBLUCÉE (Page 1:314)

* AMANBLUCÉE, s. f. toile de coton qui vient du Levant par la voie d'Alep.

AMANCE (Page 1:314)

* AMANCE, bourg de France en Lorraine sur l'Amance, ruisseau. Long. 23. 57. 9. lat. 48. 45. 5.

AMAND (Page 1:314)

* AMAND (Saint), ville des Pays - Bas dans le Comté de Flandre sur la Scarpe. Long. 21. 5. 42. lat. 50. 27. 12.

Amand (Page 1:314)

* Amand (Saint), ville de France dans le Bourbonnois sur le Cher & les consins du Berry. Long. 20. 20. lat. 46. 32.

Amand (Page 1:314)

* Amand (Saint), petite ville de France dans le Gatinois au diocèse d'Auxerre.

AMANDE (Page 1:314)

AMANDE, s. f. semence renfermée dans une écorce dure & ligneuse. Le composé de ces deux parties est appelle noyau. Voyez Noyau (I)

Les amandes font douces ou ameres. Les amandes douces passent pour être nourrissantes, mais elles sont de difficile digestion, lorqu'on en mange trop. On en fait avec le sucre différentes sortes de préparations, comme des massepains, des macarons: on en tire l'orgeat, & une huile fort en usage en Medecine. Elle est excellente dans les maladies des poumons, la toux, les aigreurs d'estomac, l'asthme & la pleurésie. Sa qualité adoucissante & émolliente la rendent d'un usage admirable dans la pierre de la vessie, dans la gravelle, dans toutes les maladies des reins, & de la vessie. Elle corrige les sels acres & irritans qui se trouvent dans l'estomac & les intestins; elle est bonne pour la colique & la constipation. On en donne aux femmes enceintes quelque tems avant qu'elles accouchent. Elle abbat les tranchées des enfans qu'elle purge, si on la mêle avec quelque sirop convenable.

L'amande douce contient beaucoup d'huile, peu de sel & de phlegme.

L'amande amere contient beaucoup d'huile, plus de sel que l'amande douce, peu de phlegme; c'est [p. 315] pourquoi l'huile d'amandes ameres se conserve plus long - tems, sans se rancir, que l'huile d'amandes douces. On employe les amandes ameres extérieurement, pour nettoyer & embellir la peau; l'huile qu'on en tire est bonne pour la surdité, elle entre souvent dans les linimens anodyns. L'huile d'amandes ameres employée extérieurement est bonne pour les duretés des nerfs, pour effacer les taches de la peau, & pour dissiper la dureté du ventre des enfans. Selon quelques - uns, l'esprit de vin tartarisé empêche les huiles d'amandes douces & d'amandes ameres de devenir rances.

Les amandes douces procurent le sommeil & augmentent la secrétion de la semence; les unes & les autres conviennent en tout tems, à tout âge & à toutes sortes de tempéramens, pourvû qu'on en use modérément.

On exprime des amandes douces pilées & délayées dans l'eau, un lait que l'on fait boire aux gens maigres ou hectiques, aux pleurétiques, & qui leur fait un bien évident, parce que ce lait contient beaucoup de parties huileuses balsamiques, propres à nourrir & rétablir les parties solides, à modérer le mouvement impétueux des humeurs & à adoucir leur acreté.

La différence du goût entre les amandes douces & les ameres, vient de ce que dans les douces il se trouve moins de sel, & que ce sel est parfaitement lié & retenu par des parties rameuses, de sorte qu'il ne peut faire qu'une impression très - légere sur la langue. Les ameres au contraire contiennent plus de sel acre, qui n'étant qu'à demi embarrassé par des parties huileuses, excite une sensation plus forte & plus desagreable.

L'huile d'amandes douces tirée sans feu est la meilleure; elle soulage dans les douleurs, les spasmes & les convulsions. (N)

* Pour faire l'huile d'amandes douces, choisissez - les; jettez - les dans l'eau chaude; ôtez - en la peau; essuyez avec un linge. Pilez dans un mortier; mettez la pâte dans un sac de canevas, & le sac sous une presse, & vous aurez de l'huile sans feu.

Vous aurez de la même maniere l'huile d'amandes ameres; vous observerez seulement de mettre la pâte chaude dans le sachet de canevas.

Vous confirez les amandes vertes, comme les abricots. Voyez Abricot. C'est encore la même méthode qu'il faut suivre pour les mettre en compote.

Si vous prenez pour deux livres d'amandes, une livre ou cinq quarterons de sucre; que vous le fassiez cuire à la plume; que vous y jettiez vos amandes; que vous remuiez bien, pour les empêcher de prendre au sond; que vous continuiez jusqu'à ce qu'il n'y ait plus de sucre; que vcus les mettiez ensuite sur un petit feu; que vous les y teniez jusqu'à ce qu'elles petent; que vous les remettiez dans la poësle, & les y teniez couvertes jusqu'à ce qu'elles soient essuyées; vous aurez des amandes à la praline grises.

Si quand vos amandes ont pris sucre, vous les laissez égouter dans un poëslon, & qu'à cette égouture vous ajoûtiez un peu d'eau, de cochenille, d'alun & de crême de tartre; que vous fassiez bien cuire le tout, & que vous y jettiez vos amandes, vous les aurez pralines rouges.

Si vous vous contentez de les faire cuire dans du sucre préparé & cassé, vous les aurez blanches.

Prenez du sucre en poudre, du blanc d'oeuf, de la fleur d'orange, faites - en une glace; roulez - y vos amandes pelées; faites - leur prendre cette glace; dressez - les sur un papier; mettez - les sur ce papier sécher à petit feu dans un four, & vous aurez des amandes glacées.

Si après avoir échaudé & pelé vos amandes, vous les jettez dans du blanc d'oeuf, & de - là dans du sucre en poudre; si vous les glacez ensuite, recommençant de les remettre dans le blanc d'oeuf, de - là dans le sucre en poudre, & de les glacer jusqu'à ce qu'elles soient assez grosses; vous aurez des amandes soufflées.

Amande (Page 1:315)

Amande (Commerce.) fruit très - dur & extrêmement amer qui sert de basse monnoie aux indes orientales, principalement où les cauris des Maldives n'ont point cours. Voyez Cauris.

Ces amandes croissent & sont très - communes dans la Caramanie deserte; on les envoie premierement à Ormus, île du golfe Persique, & d'Ormus elles passent dans une grande partie des Indes. La valeur de ces amandes va assez communément jusqu'à quarante - cinq à cinquante pour un pacha, petite monnoie de cuivre d'une valeur variable, de six à sept deniers de France.

Amande (Page 1:315)

Amande, en terme de fourbisseur, est cette partie de la branche d'une garde d'épée qui en occupe le milieu, de figure un peu ovale comme la poignée, & enrichie de divers ornemens. Voyez la fig. 9. Pl. du Damasquineur, qui représente une garde d'épée: on donne le nom d'amande à l'endroit n de la branche qui est en ventre ou renflement oval.

AMANDE (Page 1:315)

* AMANDE, s. m. c'est une boisson qui se fait de la maniere suivante. Pelez des amandes douces; faites bouillir légerement dans de l'eau une demi - poignée d'orge mondé; jettez cette eau; faites bouillir votre orge une seconde fois, jusqu'à ce qu'il commence à crever; retirez la décoction; passez le tout par un linge; pilez vos amandes; à mesure qu'elles se mettent en pâte, délayez cette pâte avec la décoction d'orge. Vous aurez un lait dans lequel vous dissoudrez du sucre; ajoûtez - y un peu de fleur d'orange, & vous aurez une boisson agréable au goût, ratraichissante, somnifere, & nourrissante. Voyez Amandier.

AMANDEMENT (Page 1:315)

AMANDEMENT, s. m. (Agric.) c'est l'action d'amander une terre. Voyez Amander. (K)

AMANDER (Page 1:315)

AMANDER, v. a. (Agriculture.) c'est améliorer une terre maigre & usée en y répandant de bon fumier, ou d'autres engrais convenables à sa nature. Il y a plusieurs sortes d'amandemens, tels que les fumiers, les terres, les cendres, les excrémens des animaux; les curures des marres, des étangs, & les boues des rues. Voyez Engrais. (K)

AMANDIER (Page 1:315)

AMANDIER, en latin amygdalus, arbre dont la fleur est composée de plusieurs feuilles disposées en rose; il sort du calice un pistil qui devient dans la suite un fruit dur, ligneux, oblong, & recouvert d'une sorte d'écorce; ce fruit renferme une semence oblongue. Tournefort, Inst. rei herb. Voyez Plante. (I)

L'Amandier sert à recevoir les greffes des pêchers & des abricotiers. Ses feuilles & ses fleurs sont toutes semblables à celles du pêcher; son fruit oblong & verdâtre forme une coque qui renferme une amande douce, ou amere; c'est par ce moyen qu'il perpétue son espece. (K)

Sur le fruit de l'amandier, voyez Amande.

AMANDOURI (Page 1:315)

* AMANDOURI, sorte de coton qui vient d'Alexandrie par la voie de Marseille.

AMANGUER (Page 1:315)

* AMANGUER, ville d'Asie dans l'isle de Nyphon, sur la côte occidentale de Jamaysoti, où elle a un port.

AMANSES (Page 1:315)

AMANSES, s. f. plur. (Chimie) mot barbare & factice, dont certains Alchimistes fantasques se servent pour dire, pierres précieuses contrefaites, ou pierres artificielles, ou factices. Voyez Pierre. (M)

AMANT, AMOUREUX (Page 1:315)

* AMANT, AMOUREUX, adj. (Gramm.) Il suffit d'aimer pour être amoureux; il faut témoigner qu'on aime pour être amant. On est amouteux de

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