ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"294"> brins. d'herbe; enfin elle éleve ses petits en peu de tems. Willughbi. Derham. Voyez Oiseau. (I).

Alouette de bois (Page 1:294)

Alouette de bois, alauda arborea, alauda sylvestris. Derh. Hist. nat. des oiseaux. tom. I. le mâle pese une once un quart; cet oiseau a six pouces de longueur depuis la pointe du bec jusqu'au bout de la queue, l'envergure est d'un pié; il est plus petit que l'alouette ordinaire, & son corps est plus court; le bec est comme dans les autres oiseaux de ce genre, droit, pointu, mince, un peu large, de couleur brune, & long de plus d'un demi pouce. La langue est large & fourchue; l'iris des yeux est couleur de noisette, les narines sont rondes; les piés sont d'un jaune pâle où de couleur de chair. Les ongles sont bruns; le doigt de derriere est le plus long; le doigt extérieur ient au doigt du milieu à sa naissance.

Le ventre & la poitrine sont d'un blanc jaunâtre. Cette même couleur est plus foncée sur la gorge, & sur le milieu de chaque plume il y a des taches brunes. La tête & le dos sont mouchetés de noir & de roux jaunâtre, & le milieu des plumes est de couleur noire. Le cou est un peu cendré; il y a une ligne blanchâtre qui va depuis l'un des yeux jusqu'à l'autre, & qui fait une espece de couronne autour de la tête. Le croupion est de couleur jaune roussâtre.

Il y a dix - huit grandes plumes dans chaque aile; l'exterieure est la plus courte, les cinq qui suivent sont plus longues que les autres d'un demi - pouce; leur extrémité est pointue, leurs bords extérieurs sont blanchâtres; les autres plumes sont plus courtes, leur pointe est émoussée & dentelée, & leurs bords sont de couleur jaune. Les plumes de la fausse aile sont brunes, & la pointe est de couleur roussâtre mêlée de blanc, & il y a une tache blanchâtre au bas de ces plumes. Les plumes qui couvrent l'articulation de l'aileron sont de couleur cendrée. La queue a deux pouces de longueur; elle est composée de douze plumes; elle n'est point fourchue, cependant les plumes du milieu sont un peu plus courtes que les autres, elles sont terminées en pointe, & elles sont de couleur verte mêlée d'un roux sale ou de fauve. Les quatre qui suivent de chaque côté ont la pointe émousiée, leur extrémite est blanchâtre. La couleur de celles qui sont successivement les plus avancées en - dehors est plus sombre & tire sur le noir. On trouve dans l'estomac de cet oiseau des scarabés, des chenilles & des graines, de l'herbe aux perles ou gremil.

Ces oiseaux volent en troupe & restent en l'air sans balancer leurs ailes; ils chantent en volant àpeu - près comme les merles.

L'alouette de bois differe principalement de l'alouette ordinaire, 1°. par sa voix & son chant qui imite celui du merle; 2°. par un petit cercle de plumes blanches qui forment une espece de couronne qui entoure la tête depuis l'un des yeux jusqu'à l'autre; 3°. parce que la premiere plume extérieure de l'aile est plus courte que la seconde, au lieu qu'elles sont d'égale grandeur dans l'alouette ordinaire; 4°. parce que les plumes extérieures de la queue ont la pointe blanchâtre; 5°. parce qu'elle se perche sur les arbres; 6°. parce qu'elle est plus petite, & que son corps est plus court & plus gros à proportion de sa longueur. Willughbi. Voyez Oiseau. (I).

Alouette de mer (Page 1:294)

Alouette de mer, schoeniclos, petit oiseau qui se trouve dans les lieux marécageux sur les côtes de la mer. On lui a donné le nom d'alouette, parce qu'il n'est guere plus gros que cet oiseau, & qu'il est à peu près de la même couleur; cependant il est un peu plus blanc par - dessous le ventre & plus brun sur le dos. Il a les jambes noires, minces & allongées de même que le bec, sa langue est noire, & elle s'étend dans toute la longueur du bec, il remue continuel<cb-> lement la queue, & il change de place à tout instant. L'alouette de mer seroit assez semblable au bécasseau, si elle étoit aussi grande. Ces oiseaux doivent multiplier beaucoup & être fort fréquens, car on en prend une très - grande quantité; on les trouve meilleurs à manger que les alouettes communes. Bellon, Hist. de la nat. des oiseaux, liv. IV. c. xxiv. V. Oiseau. (I)

Alouette de prés (Page 1:294)

Alouette de prés, alauda pratorum. Voyez Farlouse.

Alouette hupée (Page 1:294)

Alouette hupée, alauda cristata. Voyez Cochevis.

* On prend les alouettes diversement: la maniere la plus commune est avec des nappes, qui se tendent comme pour les ortolans, à la reserve qu'il faut se servir d'un miroir, & que les appellans sont à terre, au lieu qu'on met les ortolans sur de petites fourchettes; 2°. au traineau la nuit dans les chaumes; 3°. aux collets; 4°. au filet quarré, tendu en plain champ sur des fourchettes comme une espece de souriciere, dans laquelle on chasse doucement les alouettes; 5°. avec une autre sorte de filet appellé tonnelle murée. Voyez tous ces piéges à leurs articles.

ALPAGNE (Page 1:294)

* ALPAGNE, s. m. animal à laine, fort semblable au Llamas & aux vigognes, excepté qu'il a les jambes plus courtes & le mufle plus ramassé. C'est au Pérou une bête de charge: on fait des étoffes, des cordes & des sacs de sa laine. On la mêlange avec celle de vigogne: cette deniere ne vient guere du Pérou en Espagne sans en être fourrée.

ALPAM (Page 1:294)

* ALPAM, plante Indienne dont le tronc est divisé en deux ou trois tiges, & couvert d'une ecorce verte & endrée, sans odeur, & d'un goût acide astringent; le bois de la branche est blanchâtre, partagé par des noeuds, plein d'une moelle verte; la racine longue, rouge, composée d'un grand nombre de filets capillaires qui s'étendent en tout sens; la feuille oblongue, étroite, pointue par le bout, d'un verd foncé en - dessous, d'un verd pâle en - dessus, avec beaucoup de côtes, de fibres, de veines; attachée à un pédicule court, fort & plat en - dessus, désagréable à l'odorat & acre au goùt; la fleur pourpre foncé, sans odeur, placée sur un pédicule foible & rond, par deux ou trois, à trois feuilles assez larges, pointues par le bout, & couvertes en - dedans d'un duvet blanc; les étamines, au nombre de trois, rouges, oblongues & se croisant; & la cosse qui succede à la fleur, pointue, ronde, pleine d'une pulpe charnue & sans aucune semence, au moins qu'on puisse discerner.

Elle croît dans les lieux découverts & sablonneux; elle est commune à Aregatti & à Mondabelli: elle porte fleur & fruit au commencement & à la fin de l'année; elle est toûjours feuillée.

Quelque partie qu'on prenne de cette plante, on en fera avec de l'huile un onguent, qui guérira la gale & détergera les vieux ulceres.

ALPANET (Page 1:294)

* ALPANET, s. m. en Vénerie, c'est un oiseau de proie qui s'apprivoise & qui vole la perdrix & le lievre. Nous l'appellons tunissien, parce qu'il vient de Tunis. Cette description est insuffisante en histoire naturelle.

ALPARGATES (Page 1:294)

* ALPARGATES, c sont des sortes de souliers qui se font avec le chnvre. On prend le chanvre quand il est prêt à être filé, on le tord avec les machines du Cordier; on le natte à deux brins; on coud cette natte en la reployant sans cesse sur elle - même, plus ou moins, selon que la largeur de l'empeigne & des quartiers le demande; elle forme tout le dessus du soulier. Le Cordonnier ajuste la semelle à ce dessus, comme s'il étoit de cuir, & l'alpargate est faite. Il y a des alpargates d'hyver & d'été. Celles d'été sont d'une natte extrèmement légere & fine. Celles d'hyver sont d'une natte plus épaisse & plus large, & cette natte est encore soûtenue en - dessous par une fourrure ou piquûre de laine ou de coton. Le Cordonnier a [p. 295] soin d'en ajuster une pareille sur la semelle en - dedans; ce qui rend cette chaussure extrèmement chaude. On y a les pieds comme dans un manchon.

ALPES (Page 1:295)

* ALPES, hautes montagnes d'Europe, qui séparent l'Italie de la France & de l'Allemagne. Elles commencent du côté de France vers la côte de la Méditerranée près de Monaco, entre l'état de Genes & le comté de Nice, & finissent au golfe de Carnero, partie du golfe de Venise.

ALPHABET (Page 1:295)

ALPHABET, s. m. (Entendement, Science de l'homme, Logique, Art de communiquer, Grammaire.) Par le moyen des organes naturels de la parole, les hommes sont capables de prononcer plusieurs sons très - simples, avec lesquels ils forment ensuite d'autres sons composés. On a profité de cet avantage naturel. On a destiné ces sons à être le signes des idées, des pensées & des jugemens.

Quand la destination de chacun de ces sons particuliers, tant simples que composés, a été fixée par l'usage, & qu'ainsi chacun d'eux a été le signe de quelque idée, on les a appellés mots.

Ces mots considérés relativement à la société où ils sont en usage, & regardés comme formant un ensemble, sont ce qu'on appelle la langue de cette société.

C'est le concours d'un grand nombre de circonstances différentes qui a formé ces diverses langues: le climat, l'air, le sol, les alimens, les voisins, les relations, les Arts, le commerce, la constitution politique d'un Etat; toutes ces circonstances ont eu leur part dans la formation des langues, & en ont fait la variété.

C'étoit beaucoup que les hommes eussent trouvé par l'usage naturel des organes de la parole, un moyer facile de se communiquer leurs pensées quand ils étoient en présence les uns des autres: mais ce n'étoit point encore assez; on chercha, & l'on trouva le moyen de parler aux absens, & de rappeller à soi - même & aux autres ce qu'on avoit pensé, ce qu'on avoit dit, & ce dont on étoit convenu. D'abord les symboles ou figures hiéroglyphiques se présenterent à l'esprit: mais ces signes n'étoient ni assez clairs, ni assez précis, ni assez univoques pour remplir le but qu'on avoit de fixer la parole, & d'en faire un monument plus expressif que l'airain & quee marbre.

Le desir & le besoin d'accomplir ce dessein, firent enfin imaginer ces signes particuliers qu'on appelle lettres, dont chacune fut destinée à marquer chacun des sons simples qui forment les mots.

Dès que l'art d'écrire fut porté à un certain point, on représenta en chaque langue dans une table separée les sons particuliers qui entrent dans la formation des mots de cette langue, & cette table ou liste est ce qu'on appelle l'alphabet d'une langue.

Ce nom est formé des deux premieres lettres Greques alpha & betha, tirées des deux premieres lettres de l'alphabet Hébreu ou Phénicien, aleph, beth. Quid enim aleph ab alpha magnopere dffert? dit Eusebe, liv. X. de proepar. evang. c. vj. Quid autem vel betha à beth, &c. Ce qui fait voir, en paisant, que les Anciens ne donnoient pas au betha des Grecs le son de l'v consonne, car le beth des Hébreux n'a jamais eu ce son - là.

Ainsi par alphabet d'une langue, on entend la table ou liste des caracteres, qui sont les signes des sons particuliers qui entrent dans la composition des mots de cette langue.

Toutes les nations qui écrivent leur langue, ont un alphabet qui leur est propre, ou qu'elles ont adopté de quelque autre langue plus ancienne.

Il seroit à souhaiter que chacun de ces alphabets eut été dressé par des personnes habiles, après un examen raisonnable; il y auroit alors moins de contradictions choquantes entre la maniere d'écrire & la maniere de prononcer, & l'on apprendroit plus facilement à lire les langues étrangeres: mais dans le tems de la naissance des alphabets, après je ne sai quelles révolutions, & même avant l'invention de l'Imprimerie, les copistes & les lecteurs étoient bien moins communs qu'ils ne le sont devenus depuis; les hommes n'étoient occupés que de leurs besoins, de leur sûreté & de leur bieu - être, & ne s'avisoient guere de songer à la perfection & à la justesse de l'art d'écrire; & l'on peut dire que cet art ne doit sa naissance & ses progres qu'à cette sorte de génie, ou de goût épidémique qui produit quelquefois tant d'effets surprenans parmi les hommes.

Je ne m'arrêterai point à faire l'examen des alphabets des principales langues. J'observerai seulement:

I. Que l'alphabet Grec me paroît le moins défectueux. Il est composé de 24 caracteres qui conservent toûjours leur valeur, excepté peut - être le G qui se prononce en N devant certaines lettres: par exemple devant un autre G, A'GGELO qu'on prononce A'GELO, & c'est de là qu'est venu Angelus, Ange.

Le K qui répond à notre c a toûjours la prononciation dure de ca, & n'emprunte point celle du ou du ZHTA; ainsi des autres.

Il y a plus: les Grecs s'étant apperçus qu'ils avoient un e bref & un e long, les distinguerent dans l'écriture par la raison que ces lettres étoient distinguées dans la prononciation; ils observerent une pareille différence pour l'o bref & pour l'o long: l'un est appellé o micron, c'est - à - dire petit o ou o bref; & l'autre qu'on écrit ainsi W, est appellé o mega, c'est - à - dire o grand, o long, il a la forme & la valeur d'un double o.

Ils inventerent aussi des carcteres particuliers pour distinguer le c, le p & le t communs, du c, du p & du t qui ont une aspiration. Ces trois lettres X, F, Q, sont les trois aspirées, qui ne sont que le c, le p & le t, accompagnés d'une aspiration. Elles n'en ont pas moins leur place dans l'alphabet Grec.

On peut blâmer dans cet alphabet le défaut d'ordre. Les Grees auroient dû séparer les consonnes des voyelles; après les voyelles, ils devoient placer les diphthongues, puis les consonnes, faisant suivre la consonne foible de sa forte, b, p, z, s, &c. Ce défaut d'ordre est si considérable, que l'o bref est la quinzieme lettre de l'alphabet, & le grand o ou o long est la vingt - quatrieme & derniere, l'e bref est la cinquieme, & l'e long la septieme, &c.

Pour nous nous n'avons pas d'alphabet qui nous soit propre; il en est de même des Italiens, des Espagnols, & de quelques autres de nos voisins. Nous avons tous adopté l'alphabet des Romains.

Or cet alphabet n'a proprement que 19 lettres: a, b, c, d, e, f, g, h, i, l, m, n, o, p, r, s, t, u, z, car l'x & le & ne sont que des abbréviations.

x est pour gz: exemple, exil, exhorter, examen, &c. on prononce egzemple, egzil, egzhorter, egzamen, &c.

x est aussi pour es: axiome, sexe, on prononce acsiome, secse.

On fait encore servir l'x pour deux ss dans Auxerre, Flexelles, Uxel, & pour une simple s dans Xaintonge, &c.

L'& n'est qu'une abbréviation pour et.

Le k est une lettre Greque, qui ne se trouve en Latin qu'en certains mots dérivés du Grec; c'est notre c dur, ca, co, cu.

Le q n'est aussi que le c dur: ainsi ces trois lettres c, k, q, ne doivent être comptées que pour une même lettre; c'est le même son représenté par trois caracteres différens. C'est ainsi que c i font ci; s i encore si, & t i font aussi quelquefois si.

C'est un défaut qu'un même son soit représenté par plusieurs caracteres différens: mais ce n'est pas le seul qui se trouve dans notre alphabet.

Souvent une même lettre a plusieurs sons différens; l's entre deux voyelles se prend pour le z, au

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