ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"290"> vent d'écorces d'arbres, pointues devant & derriere, & leur donnent 40 à 50 piés de long; elles vont à la voile & à la rame d'une très - grande vîtesse. (Z)

ALMAGESTE (Page 1:290)

ALMAGESTE, s. m. (Astron.) est le nom d'un ouvrage fameux composé par Ptolomée. C'est une collection d'un grand nombre d'observations & de problèmes des Anciens, concernant la Géométrie & l'Astronomie. Dans le Grec, qui est la langue dans laquelle il a été composé originairement, il est intitulé SUNACI MEGIH, comme qui diroit, très - ample collection: or de ce mot MEGIH, avec la particule al, il a été appellé. almageste par les Arabes, qui le traduisirent en leur langue vers l'an 800, par ordre du Calife Almamoun. Le nom Arabe est Almagherti.

Ptolomée vivoit sous Marc Aurele; son ouvrage & ceux de plusieurs Auteurs qui l'ont précedé ou qui l'ont suivi, nous font connoître que l'Astronomie étoit parvenue au point où elle étoit de son tems, par les seules observations des Grecs, sans qu'il paroisse qu'ils ayent eu connoissance de ce que les Chaldéens ou Babyloniens avoient découvert sur la même matiere. I est vrai qu'il cite quelques observations d'éclipses, qui avoient été apparemment tirées de celles que Callisthene envoya de Babylone à Aristote. Mais on ne trouve pas que les systèmes de ces anciens Astronomes cussent été connus par les Grecs.

Cet ouvrage avoit été publié sous l'empire d'Antonin; & soit qu'il nous ait d'abord été apporté par les Sarrasins d'Espagne, le nombre des Astronomes s'étant multiplié d'abord sous la protection des Califes de Bagdad, soit qu'on en eût enlevé diverses copies du tems des Croisades, lorsqu'on fit la conquête de la Palestine sur les Sarrasins, il est certain qu'il a d'abord été traduit d'Arabe en Latin par ordre de l'Empereur Frideric II. vers l'an 1230 de l'Ere chrétienne.

Cette traduction étoit informe, & celles qu'on a faites depuis ne sont pas non plus trop exactes: on est souvent obligé d'avoir recours au texte original. Ismael Bouillaud en a cependant rétabli divers passages, dont il a fait usage dans son Astronomie Philolaïque, s'étant servi pour cet effet du manuscrit Grec que l'on conserve à la Biliotheque du Roi.

L'Almageste a été long - tems regardé comme une des plus importantes collections qui eussent été faites de toute l'Astronomie ancienne; parce qu'il ne restoit gueres que ce livre d'Astronomie qui cût échappé à la fureur des Barbares. Présace des Inst. Astron. de M. le Monnier.

Le P. Riccioli, Jésuite Italien, a aussi fait un traité d'Astronomie, qu'il a intitulé, à l'imitation de Ptolomée, Nouvel Almageste; c'est une collection d'observations astronomiques anciennes & modernes. V. Astronomie & Astronomique.

ALMAMOUN (Page 1:290)

ALMAMOUN, est le nom d'un Calife des Sarrasins, le septieme de la race des Abbassides, à qui nous avons l'obligation de la premiere mesure de la Terre qui ait été faite depuis l'Ere chrétienne.

Vers l'an 820 deux Astronomes Arabes, Chalid Ibn Abd'mlic & Ali Ibn Isa mesurerent dans les plaines de Sinjar, par l'ordre de ce Calife, un degré de la circonférence de la Terre; l'un vers le nord & l'autre vers le sud. Comme ce fait est peu connu & a rapport à l'histoire des Sciences, nous avons cru de voir lui donner place dans cet Ouvrage. (O)

ALMANACH (Page 1:290)

ALMANACH, s. m. (Astron.) Calendrier ou Table, où sont marqués les jours & les fêtes de l'année, le cours de la Lune pour chaque mois, &c. Voyez Calendrier, Année, Jour, Mois, Lune , &c.

Les Grammairiens ne sont point d'accord sur l'origine de ce mot: les uns le font venir de la particule Arabe al, & de manah, compte: d'autres, du nombre desquels est Scaliger, le dérivent de cette même préposition al, & du mot Grec MANAKO, le coeurs des mois. Golius n'est pas de ce sentiment voici quel est le sien; c'est, dit - il, l'usage dans tout l'Orient, que les sujets fassent des présens à leurs Princes au commencement de l'année: or le présent que font les Astronomes sont des Ephémerides pour l'année commençante; & c'est de - là que ces Ephémerides ont été nommées almanha, qui signifie étrennes ou présens de la nouvelle année. Voyez Ephéméride. Enfin Verstegan écrit almon - ac, & le fait venir du Saxon. Nos ancêtres, dit - il, traçoient le cours des Lunes pour toute l'année sur un bâton ou morceau de bois quarré, qu'ils appelloient al monagnt, par contraction pour al - moon - held, qui signifie en vieil Anglois, ou en vieux Saxon, contenant toutes les Lunes.

Nos almanachs modernes répondent à ce que les anciens Romains appelloient Fastes. Voyez Fastes.

Le Lecteur peut s'instruire de ce qu'il faut faire pour construire un almanach, à l'atricle Calendrier.

Le Roi de France Henri III. par une Ordonnance de l'an 1579, défendit « à tous faiseurs d'almanachs d'avoir la témérité de faire des predictions sur les affaires civiles ou de l'Etat, ou des particuliers, soit en termes exprès, ou en termes couverts ». Voyez Astrologie. Notre siecle est trop éclairé pour qu'une pareille défense soit nécessaire; & quoique nous voyions encore plusieurs almanachs remplis de ces sortes de prédictions, à peine le plus bas peuple y ajoûte - t - il quelque foi.

La plûpart de nos almanachs d'aujourd'hui contiennent non - seulement les jours & les fêtes de l'année, mais encore un très - grand nombre d'autres choses. Ce sont des especes d'agenda, où l'on peut s'instruire d'une infinité de détails souvent nécessaires dans la vie civile, & qu'on auroit peine quelquefois à trouver ailleurs.

L'almanach le plus ancien & le plus utile est l'Almanach Royal, vol. in - 8°. Dans son origine, qui remonte à l'année 1679, cet almanach ou calendrier, avec quelques prédictions ajoûtées aux phases de la Lune, renfermoit seulement le départ des couriers, le journal des fêtes du Palais, un extrait des principales foires du Royaume, & les villes où l'on bat monnoie. Les premieres Lettres de privilége sont datées du 16 Mars 1679; il a subsisté à peu près dans la même forme jusqu'en 1697. Le feu Roi Louis XIV ayant eu la curiosité de le voir cette année, Laurent d'Houry eut l'honneur de le lui présenter, & peu de tems après il obtint de Sa Majesté des Lettres de renouvellement de privilége, sous le titre d'Almanach Royal, le 29 Janvier 1699. Le but dé l'Auteur, dès cet instant, fut d'y renfermer peu - à - peu les Naissances des Princes & Princesses de l'Europe, le Clergé de France, l'Épée, la Robe, & la Finance, ce qu'il a exécuté en très - grande partie jusqu'à sa mort arrivée en 1725. Depuis ce tems cet ouvrage a été continué, tant par la Veuve d'Houry que par le Breton petit - fils d'Houry, à qui le Roi en a confié la manutention & donné le privilége aux charges, clauses, & conditions portées par l'Arrêt du Conseil du 15 Décembre 1743. Cet Almanach contient aujourd'hui les Naissances & Alliances des Princes & Princesses de l'Europe, les Cardinaux, les Évêchés & Archevêchés de France, les Abbayes commendataires, les Ducs & Pairs, les Maréchaux de France, & autres Officiers généraux de terre & de mer, les Conseils du Roi, & tout ce qui y a rapport, le Parlement, les Cours Souveraines & Jurisdictions de Paris; l'Université, les Académies, les Bibliotheques publiques, les Fermiers Généraux, Thrésoriers des deniers royaux, &c. mis dans leut ordre de réception, & singulierement leurs demeures à Paris. (O) [p. 291]

ALMANDINE, ALABANDINE (Page 1:291)

ALMANDINE, ALABANDINE, alabandica gemma, (Hist. nat.) pierre précieuse de couleur rouge, dont le nom vient d'Alabanda ancienne ville de Carie dans l'Asie mineure. On trouve dans le Mercure Indien un chapitre qui traite de l'almandine. L'Auteur prétend qu'elle est beaucoup plus tendre & plus légere que le rubis oriental, qu'elle tire plus sur la couleur de grenat que sur celle de rubis; ce qui fait que cette pierre est moins agréable à la vûe & moins estimée que le rubis oriental, ou même le rubis balais, ou le rubis spinel, quoiqu'elle soit mise au nombre des pierres les plus precieuses, II. part. chap. iv. Le même Auteur ajoûte que cette pierre, pour peu qu'il s'en trouve, peut être évaluée au prix du rubis balais; que les plus belles peuvent être estimées à l'égal du rubis spinel de la premiere couleur. III. part. ch. iv. & que les almandines étoient rares de son tems. Ce nom n'est presque plus en usage aujourd'hui; je ne sai même pourquoi il est venu jusqu'à nous, tandis que l'on a oublié tant d'autres noms de pierres précieuses qui avoient été tirés des noms des villes où se faisoit le commerce de ces pierres, ou du nom des contrées où se trouvoient leurs mines. Pour avoir des connoissances plus détaillées de la nature de la pierre qui a été appellée almandine, il faut remonter à la source, & consulter le 3e chap. du XXXVII. livre de l'Histoire naturelle de Pline. (I)

ALMANZA (Page 1:291)

* ALMANZA, ville d'Espagne dans la nouvelle Castille, sur les frontieres du Royaume de Valence. Long, 16. 35. lat. 38. 54.

ALMEDA (Page 1:291)

* ALMEDA, ville de Portugal dans l'Estramadoure, sur le Tage, à l'opposite de Lisbonne. Long. 9. lat. 38. 42.

ALMEDINE (Page 1:291)

* ALMEDINE, ville du Royaume de Maroc en Afrique, entre Azamor & Sasle.

ALMEIDE (Page 1:291)

* ALMEIDE, ville frontiere de Portugal, dans la province de Tra - los - montes, sur les consins du royaume de Léon. Long. 11. 20. lat. 40. 51.

ALMENE (Page 1:291)

* ALMENE, s. f. (Commerce.) poids de deux livres dont on se sert à peser le safran en plusieurs endroits des Indes orientales.

ALMERIE (Page 1:291)

* ALMERIE, ville maritime d'Espagne dans le Royaume de Grenade, avec un bon port sur la Méditerranée, sur la riviere d'Almorra. Long. 15. 45. lat. 36. 51.

ALMICANTARATS, ou ALMUCANTARATS (Page 1:291)

ALMICANTARATS, ou ALMUCANTARATS, s. m. terme d'Asironomi; ce sont des cercles paralleles à l'horison qu'on imagine passer par tous les degrés du méridien. Voyez Oercle, Horison, Parallele , &c. Ce mot vient de l'Arabe almocantharat.

Les almicantarats coupent le méridien dans tous ses degrés, comme les paralleles à l'équateur coupent le méridien. Voyez Meridien & Equateur.

Les almicantarats sont donc par rapport aux azimuts & à l'horison ce que sont les paralleles par rapport aux méridiens & à l'équateur. Voyez Azimut.

Ils servent à faire connoître la hauteur du soleil & des étoiles; c'est pourquoi on les appelle aussi cercles de hauteur, ou paralleles de hauteur; ils sont d'usage dans la Gnomonique pour tracer des cadrans solaires.

Feu M. Mayer de l'Acadédémie de Petersbourg, à qui l'Astronomie doit plusieurs excellentes choses, a donné une méthode pour trouver la déclinaison des étoiles & la hauteur du pole indépendamment l'une de l'autre, & sans se servir d'aucun angle mesuré par des arcs de cercles, en supposant que l'on connoisse les passages de deux étoiles par le méridien; par deux verticaux & par deux almicantarats inconnus, mais constans. M. de Maupertuis a aussi résolu ce même problème à la fin de son Astronomie nautique. (O)

ALMISSA (Page 1:291)

* ALMISSA, ville de Dalmatie, à l'embouchure de la Cetina. Long. 36. lat. 43. 50.

ALMONDE (Page 1:291)

* ALMONDE, s. f. (Comm.) mesure de Portugal qui sert à mesurer les huiles. Les Portugais vendent leurs huiles d'olive par almondes dont les 26 font une botte ou pipe. Chaque almonde est composée de douze canadors, & le canador est semblable au mingle ou bouteille d'Amsterdam. V. Mingle.

ALMORAVIDES (Page 1:291)

* ALMORAVIDES, s. m. peuples qui habitent les environs du mont Atlas.

ALMOUCHIQUOIS (Page 1:291)

* ALMOUCHIQUOIS, peuples de l'Amérique dans la nouvelle France, le long de la riviere de Chovacouet.

ALMOX, ARISFASGO (Page 1:291)

* ALMOX, ARISFASGO, c'est dans quelques ports de l'Amérique Espagnole, & fur - tout à Buenos - Ayres, un droit de deux & demi pour cent, levé pour le Roi d'Espagne sur les peaux de taureaux qu'on charge pour l'Europe. Ce droit est sans préjudice de celui de quint ou des quatre réaux par cuir.

ALMSFEOH (Page 1:291)

* ALMSFEOH, s. m. (Jurisprud.) étoit un des noms que les anciens Anglois donnoient au denier S. Pierre. Voyez Denier S. Pierre . (H)

ALMUCANTARATS (Page 1:291)

ALMUCANTARATS. Voyez Almicantarats.

ALMUDE (Page 1:291)

* ALMUDE, s. f. (Commerce.) mesure des liqui des; on la nomme plus ordinairement almonde. Voyez Almonde. (G)

ALMUGIE (Page 1:291)

* ALMUGIE, s. f. en Astrologie, se dit de deux planetes, du Jupiter, par exemple, & du Soleil, lorsqu'ils se regardent de trine, parce que le Lion & le Sagittaire qui sont leurs maisons se regardent aussi de trine. Ainsi deux planetes sont en almugie quand elles se regardent du même aspect que leurs maisons.

ALMUNECAR (Page 1:291)

* ALMUNECAR, ville d'Espagne au Royaume de Grenade, avec port sur la Mediterranée. Long. 14. 37. lat. 36. 50.

ALOES (Page 1:291)

ALOES (Bot.) en Latin aloe, plante à fleur liliacée, monopétale, en forme de tuyau, & découpée en six parties: il y a des especes dont le calice devient le fruit, & d'autres où c'est le pistil qui se change en un fruit oblong, & pour l'ordinaire cylindrique, divisé en trois loges remplies de semences applaties, & presque demi - circulaires. Tournesort, Inst. rei herb. Voyez Plante. (I)

Aloé (Page 1:291)

Aloé ou Aloès, s. m. (Mat. Med.) est le suc épaissi de plusieurs plantes du même genre & portant le même nom, qui croissent à différentes hauteurs, suivant le terrain & le climat. Il vient d'Espagne & de plusieurs autres pays chauds.

L'espece la plus ordinaire de ces plantes est celle qu'on nomme aloe, J. B. Pit. Tourn. aloe vulg. C. B.

Cette plante a un goût extrèmement amer; elle croît en Perse, en Egypte, en Arabie, en Italie & en Espagne.

On divise l'aloès en trois especes; en aloès succotrin, en aloès hépatique & en aloès caballin: ils se tirent tous les trois de différentes especes d'aloès.

Le premier est appellé en Latin aloès socotrina vel succotrina, parce qu'on en tiroit beaucoup de l'île de Succotra; c'est le plus beau & le meilleur de tous; il est net, de couleur noire ou brune, luisante en - dehors, citrine en - dedans; friable, résineux, assez léger, fort amer au goût, d'une odeur désagréable, & il devient jaune en le pulvérisant.

Le second est appellé en Latin aloès hepatica, parce qu'étant rompu il a la couleur du foie; il ne differe du succotrin qu'en ce que sa couleur est plus obscure: mais on confond assez ces deux especes, & l'on prend l'une pour l'autre.

Le troisieme est appellé caballina, parce qu'on ne s'en sert que pour les maladies des chevaux; c'est le plus grossier, le plus terrestre & le moins bon de tous. Pour le tirer on pile la plante, & l'on en exprime le suc à la presse; on fait ensuite épaissir ce suc au soleil ou sur le feu, jusqu'à une consistence solide; il est fort noir, compact & pesant.

L'aloès en calebasse ou aloès des Barbades, est sembla<pb->

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