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Becker dit que pour changer le cuivre en argent, il faut dissoudre de l'argent dans l'eau - forte, en faire la précipitation par le moyen du sel commun ou avec de l'esprit de sel, & édulcorer le précipité. L'argent dans cet état est fusible, volatil & très - pénétrant. On le mêle avec poids égal ou plus, de cendre d'étain ou de limaille de fer. On met le mêlange dans une boîte de cuivre façonné comme une boîte à savonnette, de sorte que l'hémisphere d'en - bas soit rempli du mêlange.
On lutte bien les jointures, & on met la boîte au feu pour l'y faire rougir & ensuite blanchir, sans fondre.
Alors on laisse éteindre le feu; la boîte refroidie
& ouverte, on prend ce qui est dedans qu'on rétablit
en métal, en le faisant fondre avec du flux noir.
Par ce moyen on a l'argent qu'on avoit employé,
& de plus la boîte de cuivre est presque toute convertie
en bon argent. Ce que Becker attribue à la
force pénétrante de l'argent chargé de l'acide du sel.
Voyez
ALLIEMENT (Page 1:286)
ALLIEMENT, s. m. c'est le nom que les Charpentiers, Massons, Architectes, en un mot tous les
ouvriers qui ont à se servir de la grue ou d'une autre
machine à élever de grands fardeaux, donnent au
noeud qu'ils font à la corde qui doit enlever la piece.
Voyez
ALLIER (Page 1:286)
ALLIER, v. a. (Chimie.) c'est mêler différens métaux
en les faisant fondre ensemble, comme lorsqu'on
fond ensemble du cuivre, de l'étain, & quelquefois
de l'argent, pour faire des cloches, des statues, &c.
V.
En alliant l'or & l'argent ensemble, il faut beaucoup d'or pour jaunir l'argent, & il faut peu d'argent pour blanchir l'or.
Les Indiens allient l'or avec l'émeri d'Espagne pour en augmenter la quantité, comme les Européens allient le cuivre avec la pierre calaminaire.
Pour déterminer le degré de l'alliage ou de la pureté de l'argent, on le suppose divisé en douze deniers; & lorsqu'il est allié avec un douzieme de cuivre, c'est un argent à onze deniers; lorsqu'il contient un sixieme d'alliage ou deux douziemes, l'argent est à dix deniers.
Il y a environ deux gros de cuivre pour l'alliage sur chaque marc d'argent. L'argent de monnoie est allié avec une plus grande quantité de cuivre, que ne l'est l'argent de vaisselle; au lieu que l'or de monnoie a moins d'alliage que l'or de vaisselle.
On se sert du terme d'amalgamer lorsqu'on allie le mercure avec les métaux. Le mercure amollit les autres métaux lorsqu'on les mêle ensemble sans les faire fondre, & qu'on y met une grande quantité de mercure, & ce mêlange retient toûjours le nom d'amalgame: mais lorsqu'on employe une moindre quantité de mercure, & qu'on le fond avec les métaux, on se sert du terme d'alliage.
J'ai cherché (Hist. de l'Ac. Royale des Sc. 1740.) à perfectionner l'étain en le rendant plus blanc, plus dur, plus sonore, & en lui faisant perdre le cri qu'il a ordinairement lorsqu'on le fait plier.
J'ai allié le mercure avec l'étain fondu, ce qui se fait fort aisément, pourvû qu'on ait l'attention de ne laisser l'étain au feu que le tems qu'il faut pour le mettre dans une fonte parfaite. Si on l'y laissoit plus long - tems, ou qu'on donnât un feu trop fort, l'étain se calcineroit, & étant trop chaud, il rejailliroit de la matiere en pétillant lorsqu'on y verseroit le mercure.
J'ai essayé différentes proportions du mercure & de l'étain: j'ai trouvé que celle qui convient le mieux est de mettre une partie de mercure sur huit parties
Lorsque j'ai mis moins de mercure, il ne perfectionnoit pas assez l'étain; lorsque j'en ai mis plus, il le rendoit trop cassant; & même lorsque j'en ai mis beaucoup, il l'a rendu friable.
Le mercure a aussi la propriété de faire perdre par l'alliage le cri de l'étain, & je crois que ce cri n'est pas essentiel à l'étain.
Cet alliage résiste au feu auquel résiste l'étain ordinaire: j'ai chauffé l'étain allié avec du mercure, suivant la proportion que j'ai indiquée: je l'ai fondu & refondu, mais j'ai trouvé que cela ne lui faisoit point perdre de son poids, & qu'il en devenoit plus beau; ce qui vient de ce que tant qu'on n'employe qu'un feu suffisant pour faire fondre l'étain, ce feu n'est pas assez fort pour vaincre l'adhérence qui est entre les globules de mercure & les parties de l'étain: au contraire il mêle plus également & plus intimement le mercure avec l'étain.
Pour perfectionner le plomb en le rendant plus propre aux ouvrages pour lesquels il seroit utile qu'il fût plus dur, je l'ai allié avec du mercure, & j'ai trouvé que le mercure ôte au plomb sa couleur livide, qu'il le rend plus blanc & plus dur, & que dans cet état il ressemble à de l'étain ordinaire.
J'ai trouvé que la proportion du plomb & du mercure, qui réussit le mieux pour cela, est celle d'une partie de mercure sur quatre parties de plomb.
J'ai refondu le plomb que j'avois ainsi allié avec du mercure; je l'ai pesé après l'avoir laissé refroidir, & j'ai trouvé qu'il n'avoit rien perdu du mercure que j'y avois mêlé.
Pour allier le mercure au plomb, il faut faire chauffer le mercure dans une cuillere de fer pendant que le plomb est au feu à fondre.
On verse le mercure dans le plomb dès qu'il est fondu, & on retire aussitôt le tout du feu.
Lorsque l'alliage est refroidi, on le remet au feu pour le fondre de nouveau, & on le retire du feu dès qu'il est fondu.
C'est ce tems de la seconde fusion qu'il faut prendre pour verser dans des moules, le plomb ainsi allié, si on veut lui donner une forme particuliere. (M)
Allier (Page 1:286)
Allier (Page 1:286)
Allier (Page 1:286)
ALLIGATOR (Page 1:286)
* ALLIGATOR, s. m. espece de crocodile des Indes Occidentales; il a jusqu'à dix - huit piés de long, & sa grosseur est proportionnée à sa longueur. Il est amphibie. On dit qu'il ne cesse de croître jusqu'à ce [p. 287]
ALLINGUES (Page 1:287)
ALLINGUES, s. f. (terme de riviere.) sortede pieux que l'on enfonce dans une riviere flotable au - dessus de l'arrêt, à environ une toise & demie de la berge, pour faire entrer le bois qui vient à flot, afin de le tirer plus commodément & l'empiler sur la berge que l'on souhaite.
ALLIOTH (Page 1:287)
ALLIOTH, terme d'Astronomie, étoile qui se remarque
à la queue de la grande ourse. Voyez
ALLITERATION (Page 1:287)
ALLITERATION, s. f. figure de Rhétorique; c'est une répétition & un jeu sur la même lettre. (G)
ALLOBROGES (Page 1:287)
* ALLOBROGES, s. m. On entendoit autrefois par Allobroges un peuple ancien de la Gaule Narbonnoise; & l'on entend par ce mot aujourd'hui les Savoyards.
ALLOCATION (Page 1:287)
ALLOCATION, (Commerce & reddition de compte.)
se dit quand on a approuvé, alloüé ou admis un article
de l'une des trois parties d'un compte, recette
dépense ou reprise, pour le passer en compte à l'état
final. Voyez
Allocation (Page 1:287)
ALLOCUTION (Page 1:287)
ALLOCUTION, s. f. (Hist. anc.) nom donné par les Romains aux harangues faites aux soldats par les Généraux ou les Empereurs. Plusieurs médailles de Caligula, de Néron, de Galba & des autres Empereurs Romains, représentent ces Princes en habit de guerre, haranguant des soldats avec ces légendes: Adloc. coh. Adlocutio cohortium. Adlocutio coh. proetor. Adlocutio Aug. Augusti adlocutio militum. Ce qui prouve que les harangues militaires des Anciens ne sont pas si suspectes que les ont voulu rendre quelques critiques, puisque les Empereurs ont consacré par des monumens publics celles qu'ils faisoient à leurs armées. (G)
ALLODIAL (Page 1:287)
ALLODIAL, adj. (Jurisprud.) épithete d'un héritage
qui est tenu en franc - alleu. Voyez
Une terre allodiale est une terre dont quelqu'un a
la propriété absolue, & pour raison de laquelle le
proprietaire n'a aucun Seigneur à recon>oître, ni
redevance à payer. Voyez
En ce sens allodial est opposé à feudal ou féodal, ou
bénéficiaire. Voyez
ALLOGNE (Page 1:287)
ALLOGNE, s. m. est dans l'Artillerie un cordage qui s'employe dans la construction des ponts. (Q)
ALLONGE (Page 1:287)
ALLONGE, s. f. (Marine.) c'est une piece de
bois ou un membre de vaisseau dont on se sert pour
en allonger un autre. On éleve l'allonge sur les varangues,
sur les genoux & sur les porques, pour former
la hauteur & la rondeur du vaisseau. Les plus
proches du plat - bord qui terminent la hauteur du vaisseau
s'appellent allonges de >vers. V.
Allonge premiere ou demi grenier, c'est celle qu'on empatte avec la varangue & le genou de fond. Allonge seconde ou seconde allonge, c'est celle qui est placée au - dessus de la premiere, & qui s'empatte avec le bout du haut du genou de fond.
Allonge de revers, ou troisieme allonge; c'est celle qui acheve la hauteur du vaisseau par ses côtés. Lorsqu'il n'y a que deux allonges, la seconde s'appelle de revers.
Les allonges de revers different des premieres en ce
qu'elles présentent leur concavité au lieu de leur
convexité. Voyez la
Gabarit de trois allonges, ce sont les trois allonges l'une sur l'autre, qui forment les côtés du vaisseau.
Lorsque les allonges sont bien empattées sur les genoux, le vaisseau en est plus fort & mieux lié; l'épaisseur des allonges est ordinairement des deux cinquiemes parties de l'étrave, à la hauteur des gouttieres du premier pont.
Leur rétrécissement qui donne la façon au vaisseau,
est du tiers de la hauteur du pontal, c'est - à - dire
du creux. Voyez
On met deux allonges aux deux côtés de l'étrave, & deux aux deux côtés de l'étambot pour affermir davantage ces pieces principales.
Le serre - gouttiere vient répondre entre les secondes allonges & les allonges de revers. (Z)
Allonge (Page 1:287)
Allonge (Page 1:287)
Allonge (Page 1:287)
Allonges de Poupe (Page 1:287)
On leur donne le plus souvent les deux tiers de
l'épaisseur de l'étrave, & on les fait rentrer ou tomber
en dedans, autant qu'il faut pour achever la
courbe que les estains ont commencé à former, &
par ce moyen il ne doit y avoir d'espace par le haut
entr'elles que les trois cinquiemes parties de la longueur
de la lisse de hourdi, ou deux piés plus que la
moitié de cette longueur. Voyez la figure de cette piece,
Allonges d'étrave, ce sont deux pieces de bois
qu'on met souvent aux deux côtés de l'étrave pour
la fortifier. Voyez
Allonges de porque, ce sont des allonges qui viennent
joindre les porques, & qui sont dans les côtés
des plus grands vaisseaux par - dessus le serrage. Les
allonges de porque d'un vaisseau de 134 piés de long
de l'étrave à l'étambot, doivent avoir dix pouces
d'épaisseur, & de la largeur à proportion; leur bout
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