ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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L'effroi naît de ce qu'on voit; la terreur de ce qu'on imagine; l'allarme de ce qu'on apprend; la crainte de ce qu'on sait; l'épouvante de ce qu'on présume; la peur de l'opinion qu'on a; & l'appréhension de ce qu'on attend.

La présence subite de l'ennemi donne l'allarme; la vûe du combat cause l'effroi; l'égalité des armes tient dans l'appréhension; la perte de la bataille répand la terreur; ses suites jettent l'épouvante parmi les peuples & dans les provinces; chacun craint pour soi; la vûe d'un soldat fait frayeur; on a peur de son ombre.

Cene sont pas là toutes les manieres possibles d'envisager ces expressions: mais ce détail regarde plus particulierement l'Académie Françoise.

ALLASSAC (Page 1:278)

* ALLASSAC, (Géog.) ville de France, dans le Limosin & la Généralité de Limoges.

ALLÉE (Page 1:278)

ALLÉE, s. f. terme d'Architecture, est un passage commun pour aller depuis la porte de devant d'un logis, jusqu'à la cour, ou à l'escalier ou montée. C'est aussi dans les maisons ordinaires un passage qui communique & dégage les chambres, & qu'on nomme aussi corridor. Voyez Corridor. (P)

ALLÉE (Page 1:278)

ALLÉE D'EAU, (Hyd.) V. Gallerie d'eau.

ALLÉES DE JARDIN (Page 1:278)

ALLÉES DE JARDIN. Les allées d'un jardin sont comme les rues d'une ville, ce sont des chemins droits & paralleles, bordés d'arbres, d'arbrisseaux, de gason &c. elles se distinguent en allées simples & allées doubles.

La simple n'a que deux rangs d'arbres; la double en a quatre; celle du milieu s'appelle maîtresse allée, les deux autres se nomment contre - allées.

Les allées vertes sont gasonnées; les blanches sont toutes sablées, & ratissées entierement.

L'allée couverte se trouve dans un bois touffu; l'allée découverte est celle dont le ciel s'ouvre par enhaut.

On appelle sous - allée, celle qui est au fond & sur les bords d'un boulingrin, ou d'un canal renfoncé, entouré d'une allée supérieure.

On appelle allée de niveau celle qui est bien dressée dans toute son étendue: allée en pente ou rampe douce, est celle qui accompagne une cascade, & qui en suit la chûte: on appelle allée parallele celle qui s'éloigne d'une égale distance d'une autre allée: allée retounée d'equerre, celle qui est à angles droits: allée tournante ou circulaire, est la même: allée diagonale, traverse un bois ou un parterre - quarré d'angle en angle, ou en croix de Saint - André: allée en zigzag, est celle qui serpente dans un bois sans former aucune ligne droite.

Allée de traverse, se dit par sa position en équerre par rapport à un bâtiment ou autre objet: allée droite, qui suit sa ligne: allée biaisée, qui s'en écarte: grande allée, petite allée, se disent par rapport à leur étendue.

Il y a encore en Angleterre deux sortes d'allées; les unes couvertes d'un gravier de mer plus gros que le sable, & les autres de coquillages, qui sont de très petites coquilles toutes rondes liées par du mortier de chaux & de sable: ces allées, par leur variété, font quelque effet de loin; mais elles ne sont pas commodes pour se promener.

Allée en perspective, c'est celle qui est plus large à son entrée qu'à son issue.

Allée labourée & hersée, celle qui est repassée à la herse, & où les carrosses peuvent rouler.

Allée sablée, celle où il y a du sable sur la terre battue, ou sur une aire de recoupe.

Allée bien tirée, celle que le Jardinier a nettoyée de méchantes herbes avec la charrue, puis repassée au rateau.

Allée de compartiment, large sentier qui sépare les carreaux d'un parterre.

Allée d'eau, chemin bordé de plusieurs jets ou bouillons d'eau, sur deux lignes paralleles; telle est celle du jardin de Versailles, depuis la fontaine de la pyramide, jusqu'à celle du dragon.

Les allées doivent être dressées dans leur milieu en ados, c'est - à - dire, en dos de carpe, ou dos d'âne, afin de donner de l'écoulement aux eaux, & empêcher qu'elles ne corrompent le niveau d'une allée. Ces eaux même ne deviennent point inutiles; elles servent à arroser les pallissades, les plattebandes, & les arbres des côtés.

Celles des mails & des terrasses qui sont de niveau, s'égoûtent dans les puisarts bâtis aux extrémités.

Les allées simples, pour être proportionnées à leur longueur, auront 5 à 6 toises de largeur, sur 100 toises de long. Pour 200 toises, 7 à 8 de large; pour 300 toises, 9 à 10 toises; & pour 400, 10 à 12 toises.

Dans les allées doubles on donne la moitié de la largeur à l'allée du milieu, & l'autre moitié se divise en deux pour les contre - allées; par exemple, dans une allée de 8 toises, on donne 4 toises à celle du milieu, & 2 toises à chaque contre - allée: si l'espace est de 12 toises, on en donne 6 à l'allée du milieu, & chaque contre - allée en a trois.

Si les contre - allées sont bordées de pallissades, il faut tenir les allées plus larges. On compte ordinairement pour se promener à l'aise trois piés pour un homme, une toise pour deux, & deux toises pour quatre personnes.

Afin d'éviter le grand entretien des allées, on remplit leur milieu de tapis de gason, en pratiquant de chaque côté des sentiers assez larges pour s'y promener.

Voyez la maniere de les dresser & de les sabler à leurs articles. (K)

* Il n'y a personne, qui étant placé, soit au bout d'une longue allée d'arbres plantée sur deux lignes droites paralleles, soit à l'extrémité d'un long corridor, dont les murs de côté, & le platfond & le pavé sont paralleles, n'ait remarqué dans le premier cas que les arbres sembloient s'approcher; & dans le second cas, que les murs de côté, le platfond & le pavé offrant le même phénomene à la vûe, ces quatre surfaces paralleles ne présentoient plus la forme d'un parallelepipede, mais celle d'une pyramide creuse; & cela d'autant plus que l'allée & le corridor étoient plus longs. Les Géometres ont demandé sur quelle ligne il faudroit disposer des arbres pour corriger cet effet de la perspective, & conserver aux rangées d'arbres le parallélisme apparent. On voit que la solution de cette question sur les arbres, satisfait en même tems au cas des murs d'un corridor.

Il est d'abord évident que, pour paroître paralleles, il faudroit que les arbres ne le fussent pas; mais que les rangées s'écartassent l'une de l'autre. Les deux lignes de rangées devroient être telles que les intervalles inégaux de deux arbres quelconques correspondants, c'est - à - dire, ceux qui sont le premier, le second, le troisieme, &c. de sa rangée, fussent toûjours vûs égaux ou sous le même angle, si c'est de cette seule égalité des angles visuels que dépend l'égalité de la grandeur apparente de la distance des objets; ou si en général la grandeur des objets ne dépend que de celle des angles visuels.

C'est sur cette supposition que le P. Fabry a dit sans démonstration, & que le P. Taquet a démontré d'une maniere embarrassée, que les deux rangées devoient former deux demi - hyperboles; c'est - à - dire, que la distance des deux premiers arbres étant prise à volonté, ces'deux arbres seront chacun au sommet de deux hyperboles opposées. L'oeil sera à l'extrémité d'une ligne partant du centre des hyperboles, égale à la moitié du second axe, & perpendiculaire à l'allée. M. Varignon l'a trouvé aussi par une seule analogie: mais le problème devient bien plus [p. 279] général, sans devenir gueres plus compliqué, entre les mains de M. Varignon; il le résout dans la supposition que les angles visuels seront non - seulement toûjours égaux, mais croissans ou decroissans selon tel ordre que l'on voudra, pourvû que le plus grand ne soit pas plus grand qu'un angle droit, & que tous les autres soient aigus. Comme les sinus des angles sont leur mesure, il suppose une courbe quelconque dont les ordonnées représenteront les sinus des angles visuels, & qu'il nomme par cette raison courbe des sinus. De plus, l'oeil peut être placé où l'on voudra, soit au commencement de l'allée, soit en de - çà, soit en de - là: cela supposé, & que la premiere rangée soit une ligne droite, M. Varignon cherche quelle ligne doit être la seconde qu'il appelle courbe de rangée; il trouve une équation générale & indéterminée, où la position de l'oeil, la courbe quelconque des sinus; & la courbe quelconque de rangée, sont liées de telle maniere, que deux de ces trois choses déterminées, la troisieme le sera nécessairement.

Veut - on que les angles visuels soient toûjours égaux, c'est - à - dire, que la courbe des sinus soit une droite, la courbe de rangée devient une hyperbole, l'autre rangée ayant été supposée ligne droite: mais M. Varignon ne s'en tient pas - là; il suppose que la premiere rangée d'arbres soit une courbe quelconque, & il cherche quelle doit être la seconde, afin qu les arbres fassent à la vûe tel effet qu'on voudra.

Dans toutes ces solutions, M. Varignon a toûjours suppoé avec les PP. Fabry & Taquet, que la grandeur apparente des objets ne dépendoit que de la grandeur de l'angle visuel; mais quelques Philosophes prétendent qu'il y faut joindre la distance apparente des objets qui nous les font voir d'autant plus grands, que nous les jugeons plus éloignés: afin donc d'accommoder son problème à toute hypothèse, M. Varignon y a fait entrer cette nouvelle condition. Mais un phénomene remarquable, c'est que quand on a joint cette seconde hypothèse sur les apparences des objets, à la premiere hypothèse, & qu'ayant supposé la premiere rangée d'arbres en ligne droite, on cherche, selon la formule de M. Varignon, quelle doit être la seconde rangée, pour faire paroître tous les arbres paralleles, on trouve que c'est une coube qui s'approche toûjours de la premiere rangée droite, ce qui est réellement impossible; car si deux rangées droices paralleles font paroître les arbres non paralleles & s'approchans, à plus forte raison deux rangées non paralleles & qui s'approchent, feront - elles cet effet. C'est donc là, si on s'en tient aux calculs de M. Varignon, une très - grande difficulté contre l'hypothèse des apparences en raison composée des distances & des finus des angles visuels. Ce n'est pas là le seul exemple de suppositions philosophiques; qui, introduites dans des calculs géométriques, menent à des conclusions visiblement fausses; d'où il résulte que les principes sur lesquels une solution est fondée, ou ne sont pas employés par la nature, ou ne le sont qu'avec des modifications que nous ne connoissons pas. La Géométrie est donc en ce sens là une bonne, & même la seule pierre de touche de la Physique. Hist. de l'Acad. année 1718, pag. 57.

Mais il me semble que pour arriver à quelque résultat moins équivoque, il eût fallu prendre la route opposée à celle qu'on a suivie; on a cherché dans le problème précédent quelle loi devoient suivre des distances d'arbres mis en allées, pour paroître toûjours à la même distance, dans telle ou telle hypothèse sur la vision; au lieu qu'il eût fallu ranger des arbres de maniere que la distance de l'un à l'autre eût toûjours paru la même, & d'après l'expérience déterminer quelle seroit l'hypothèse la plus vraissemblable sur la vision.

Nous traiterons plus à fond cette matiere à l'article Parallelisme, & nous tâcherons de donner sur ce sujet de nouvelles vûes, & des remarques sur la méthode de M. Varignon. Voyez aussi Apparent.

ALLÉGATION (Page 1:279)

ALLÉGATION, s. f. en terme de Palais, est la citation d'une autorité ou d'une piece authentique, à l'effet d'appuyer une proposition, ou d'autoriser une prétension, ou l'énonciation d'un moyen. (H)

ALLEGE (Page 1:279)

ALLEGE, terme de riviere, bateau vuide qu'on attache à la queue d'un plus grand, afin d'y mettre une partie de sa charge, s'il arrivoit que son trop grand poids le mît en danger. On appelle cette manoeuvre rincer. Voyez Rincer.

On donne en général le nom d'alleges à tous les bâtimens de grandeur médiocre, destinés à porter les marchandises d'un vaisseau qui tire trop d'eau, & à le soulager d'une partie de sa charge. Les alleges servent donc au délestage.

Allege le cable (Page 1:279)

Allege le cable, (Marine.) terme de commandement pour dire filer un peu de cable.

Allege la tournevire (Page 1:279)

Allege la tournevire, (Mar.) c'est un commandement que l'on fait à ceux qui sont pres de cette manoeuvre, afin qu'ils la mettent en état, & qu'on puisse s'en servir promptement. V. Tournevire.

Alleges à voiles (Page 1:279)

Alleges à voiles, bâtimens grossierement faits, qui ont du relévement à l'avant & à l'arriere, & qui portent mâts & voiles.

Alleges (Page 1:279)

Alleges d'Amsterdam, bateaux grossierement faits qui n'ont ni mât, ni voiles, dont on se sert dans la ville d'Amsterdam pour décharger & transporter d'un lieu à l'autre les marchandises qu'on y débite. Les écoutilles en sont fort cintrées & presque toutes rondes; le croc ou la gasse lui sert de gouvernail, & il y a un retranchement ou une petite chambre à l'arriere. (Z)

Alleges (Page 1:279)

Alleges, terme d'Architecture, ce sont des pierres sous les piés - droits d'une croisée qui jettent harpe, (Voyez Harpe.) pour faire liaison avec le parpin d'appui, lorsque l'appui est évidé dans l'embrasement On les nomme ainsi, parce qu'elles allegent ou soulagent, étant plus légeres à l'endroit où elles entrent sous l'appui. (P)

ALLÉGEANCE (Page 1:279)

ALLÉGEANCE (Serment d'- ), s. f. (Jurisp.) c'est le serment de fidélité que les Anglois pretent à leur Roi en sa qualité de Prince & Seigneur temporel, différent de celui qu'ils lui petent en la qualité qu'il prend de chef de l'Eglise Anglicane, lequel s'appelle serment de suprématie. Voyez Suprématie.

Le serment, d'allégeance est conçu en ces termes: »Je N.... proteste & déclare solemnellement devant Dieu & les hommes, que je serai toûjours fidele & soûmis au Roi N.... Je professe & déclare solemnellement que j'abhorre, déteste & condamne de tout mon coeur comme impie & hérétique cette damnable proposition: que les Princes excommuniés ou destitués par le Pape ou le siége de Rome, peuvent être légitimement déposés ou mis à mort par leurs sujets, ou par quelque personne que casoit».

Les Quacres sont dispensés du serment d'allégeance: on se contente à ce sujet de leur simple déclaration. Voyez Quacre. (H)

ALLEGEAS (Page 1:279)

* ALLEGEAS, (Commerce.) s. m. étoffes des Indes Orientales, dont les unes sont de chanvre ou de lin, les autres de coton. Elles portent huit aunes sur cinq, six à sept huitiemes, ou douze aunes sur trois quarts & cinq sixiemes.

ALLEGER (Page 1:279)

ALLEGER le cable, c'est en Marine soulager le cable, ou attacher plusieurs morceaux de bois ou barils le long d'un cable pour le faire floter, afin qu'il ne touche point sur les roches qui pourroient se trouver au fond de l'eau & l'endommager.

Alleger (Page 1:279)

Alleger un vaisseau, c'est lui ôter une partie de sa charge pour le mettre à flot, ou pour le rendre plus léger à la voile. (Z)

ALLEGERIR ou ALLEGIR (Page 1:279)

ALLEGERIR ou ALLEGIR un cheval, (Manege.)

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