ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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Dans cette vaste & importante glande que forme le conduit alimentaire, le gosier & l'oesophage sont le vaisseau déférent; l'estomac est le réservoir commun; les veines lactées sont les vaisseaux secrétoires; autrement les couloirs; & les intestins depuis le pylore jusqu'à l'anus, sont le canal excrétoire. Ainsi les fonctions de cette glande, comme de toutes les autres, sont principalement quatre; savoir, la solution, la séparation, la secrétion, & l'excrétion.

Conduit alimentaire, s'entend aussi quelquefois du canal thorachique. Voyez Thorachique. (L)

Loi Alimentaire (Jurisprud.) étoit une loi chez les Romains qui enjoignoit aux enfans de fournir la subsistance à leurs pere & mere. V. Alimens. (H)

Alimentaires (Page 1:270)

Alimentaires, adj. pris subst. (Hist. anc.) nom que donnoient les Romains à de jeunes garçons & de jeunes filles qu'on élevoit dans des lieux publics, comme cela se pratique à Paris dans les hôpitaux de la Pitié, des Enfans - rouges, &c. Ils avoient comme nous des maisons fondées où l'on élevoit & nourrissoit des enfans pauvres & orphelins de l'un & de l'autre sexe, dont la dépense se prenoit ou sur le fisc ou sur des revenus certains laissés par testament à ces établissemens, soit par les Empereurs, soit par les particuliers. On appelloit les garçons alimentarü pueri; & les filles alimentarioe puelloe. On les nommoit aussi souvent du nom des fondateurs & fondatrices de ces maisons. Jule Capitolin, dans la vie d'Antonin le Pieux, rapporte que ce Prince établit une maison en faveur des filles orphelines, qu'on appella Faustiniennes, Faustinianoe, du nom de l'Impératrice épouse d'Antonin; & selon le même auteur, Alexandre Severe en fonda une autre pour des enfans de l'un & de l'autre sexe, qu'on nomma Mamméens & Mamméennes, du nom de sa mere Mammée: Puellas & pueros, quemadmodum Antoninus Faustinianas instituerat, Mammoeanas & Mammoeanos instituit. Jul. Capitol. in Antonin. & Sever. (G)

A LINÉA (Gramm.) c'est - à - dire, incipe à lineâ, commencez par une nouvelle ligne. On n'écrit point ces deux mots à lineâ, mais, celui qui dicte un discours, où il y a divers sens détachés, après avoir dicté le premier sens, dit à celui qui écrit: punctum... à lineâ: c'est - à - dire, terminez par un point ce que vous venez d'écrire; laissez en blanc ce qui reste à remplir de votre derniere ligne; quittez - la, finie ou non finie, & commencez - en une nouvelle, observant que le premier mot de cette nouvelle ligne commence par une capitale, & qu'il soit un peu rentré en dedans pour mieux marquer la séparation, ou distinction de sens. On dit alors que ce nouveau sens est à lineâ, c'est - à - dire qu'il est détaché de ce qui précede, & qu'il commence une nou velle ligne.

Les à lineâ bien placés contribuent à la netteté du discours. Ils avertissent le lecteur de la distinction du sens. On est plus disposé à entendre ce qu'on voit ainsi séparé.

Les Vers commencent toujours à lineâ, & par une lettre capitale.

Les ouvrages en Prose des anciens Auteurs, sont distingués par des alineâ, cotés à la marge par des chiffres: on dit alors numero 1, 2, 3, &c. On les divise aussi par chapitres, en mettant le numero en chiffre romain.

Les chapitres des Instituts de Justinien sont aussi divisés par des à lineâ, & le sens contenu d'un à lineâ à l'autre est appellé paragraphe, & se marque ainsi , (F)

ALIPHE (Page 1:270)

* ALIPHE, ville d'Italie, au Royaume de Naples, dans la terre de Labour, près de Volturne.

ALIPTAE (Page 1:270)

* ALIPTAE, s. m. Pl. (Hist. ant.) du Grec A'LEIFW frotter, nom des Officiers chargés d'huiler & de froter les Athletes, sur - tout les Luteurs & les Pancratites avant que la lice fût ouverte.

ALIPTERION (Page 1:270)

* ALIPTERION, en Latin onctuarium, s. m. (Hist. anc.) étoit un des appartemens des Thermes des Anciens, dans lequel les athletes se rendoient pour se faire oindre par les officiers de Palestre, ou se rendre ce service les uns aux autres. On appelloit encore cette chambre oeleothesium.

ALIQUANTES (Page 1:270)

ALIQUANTES, adj. f. Les parties aliquantes d'un tout sont celles qui répetées un certain nombre de fois ne font pas le tout complet, ou qui répétées un certain nombre de fois, donnent un nombre plus grand ou plus petit, que celui dont elles sont les parties aliquantes. Voyez Partie, Mesure, &c.

Ce mot vient du Latin aliquantus, qui a la même signification.

Ainsi 5 est uné partie aliquante de 12; parce que prise deux fois, elle donne un nombre moindre que 12; & que prise trois fois, elle en donne un plus grand. Les parties aliquantes d'une livre ou vingt sols, sont:

 3s.  Partie aliquante, composée d'un dixieme &
        d'un vingtieme.
 6    composée d'un cinquieme & d'un dixieme.
 7    composée d'un quart & d'un dixieme.
 8    composée de deux cinquiemes.
 9    composée d'un quart & d'un cinquieme.
11    composée d'une moitié & d'un vingtieme.
12    composée d'une moitié & d'un dixieme.
13    composée d'une moitié, d'un dixieme & d'un
        vingtieme.
14    composée d'une moitié & d'un cinquieme.
15    composée d'une moitié & d'un quart.
16    composée d'une moitié, d'un cinquieme &
        d'un dixieme.
17    composée d'une moitié, d'un quart & d'un
        dixieme.
18    composée d'une moitié & de deux cinquie 
       mes.
19    composée d'une moitié, d'un quart, & d'un
        cinquieme.

Quant à la maniere de multiplier les parties aliquantes, Voyez Multiplication.

ALIQUOTES (Page 1:270)

ALIQUOTES, adj f. on appelle ainsi les parties d'un tout qui répétées un certain nombre de fois font le tout complet; ou qui prises un certain nombre de fois, égalent le tout. Voyez Partie, &c.

Ce mot vient du Latin aliquotus, qui signifie la même chose.

Ainsi 3 est une partie aliquote de 12, parce que prise quatre fois elle égale ce nombre.

Les parties aliquotes d'une livre ou vingt sols sont:

  10s. moitié de 20 s.
   5       quart.
   4       cinquieme.
   2       dixieme.
   1       vingtieme.
   6s. 8d. tiers.
   3   4   xieme
   2   6   huitieme.
   1   8   douzieme.
   1   4   quinzie.
   1   3   seizieme.
      10   vingt - quatrieme.
       5   quarante - huitieme.

Quant à la multiplication des parties aliquotes. Voyez l'article Multiplication. (E)

ALISÉ (Page 1:270)

ALISÉ, adj. vents alisés, (Physiq. & Marine.) sont certains vents réguliers qui soufflent toûjours du même côté sur les mers, ou alternativement d'un certain côté & du côté opposé.

Les Anglois les appellent aussi vents de commerce; parce qu'ils sont extrèmement favorables pour ceux qui font le commerce des Indes.

Ces vents sont de différentes sortes; quelques - uns soufflent pendant 3 ou 6 mois de l'année du même côté, & pendant un pareil espace de tems du côté [p. 271] opposé: ils sont extrèmement communs dans la mer des Indes, & on les appelle moussons. Voyez Moussons.

D'autres soufflent constamment du même côté; tel est ce vent continuel qui regne entre les deux tropiques, & qui souffle tous les jours le long de la mer d'orient en occident.

Ce dernier vent est celui qu'on appelle proprement vent alisé. Il regne toute l'année dans la mer Atlantique & dans la mer d'Ethiople entre les deux tropiques, mais de telle maniere qu'il semble souffler en partie du nord - est dans la mer Atlantique, & en partie du sud - est dans la mer d'Ethiopie.

Aussitôt qu'on a passé les isles Canaries, à peu près à la hauteur de 28 degrés de latitude septentrionale, il regne un vent de nord - est qui prend d'autant plus de l'est qu'on approche davantage des côtes d'Amérique, & les limites de ce vent s'étendent plus loin sur les côtes d'Amérique que sur celles d'Afrique. Ces vents sont sujets à quelques variations suivant la saison, car ils suivent le soleil; lorsque le soleil se trouve entre l'équateur & le tropique du cancer, le vent de nord - est qui regne dans la partie septentrionale de la terre, prend davantage de l'est, & le vent de sud - est qui regne dans la mer d'Ethiopie, prend davantage du sud. Au contraire lorsque le soleil éclaire la partie méridionale de la terre, les vents du nordest de la mer Atlantique prennent davantage du nord, & ceux du sud - est de la mer d'Ethiopie, prennent d'avantage de l'est.

Le vent général d'est souffle aussi dans la mer du sud. Il est vent de nord - est dans la partie septentrionale de cette mer, & de sud - est dans la partie méridionale. Ces deux vents s'étendent de chaque côté de l'équateur jusqu'au 28 & 30e degré. Ces vents sont si constans & si forts, que les vaisseaux traversent cette grande mer depuis l'Amérique jusqu'aux isles Philippines, en dix semaines de tems ou environ; car ils soufflent avec plus de violence que dans la mer du Nord & dans celle des Indes. Comme ces vents regnent constamment dans ces parages sans aucune variation & presque sans orages, il y a des Marins qui prétendent qu'on pourroit arriver plûtôt aux Indes, en prenant la route du détroit de Magellan par la mer du sud, qu'en doublant le cap de Bonne - Espérance, pour se rendre à Java, & de là à la Chine. Mussch. Essais de Physique.

Ceux qui voudront avoir un plus ample détail sur ces sortes de vents, peuvent consulter ce qu'en ont écrit M. Halley & le voyageur Dampierre. Ils pourront aussi avoir recours au chapitre sur les vents, qui se trouve à la fin de l'essai de Physique de M. Musschenbroek, ainsi qu'aux traités de M. Mariotte sur la nature de l'air & sur le mouvement des fluides.

Pour ce qui est des causes physiques de tous ces vents, Voyez l'article Vent.

Le Docteur Lister dans les Transactions philosophiques a sur la cause de ces vents une opinion singuliere. Il conjecture que les vents tropiques ou moussons, naissent en grande partie de l'haleine ou du souffle qui sort d'une plante marine appellée sargossa ou lenticula marina, laquelle croît en grande quantité depuis le 36d jusqu'au 18d de latitude septentrionale, & ailleurs sur les mers les plus profondes: « car, ditil, la matiere du vent qui vient du souffle d'une seule & même plante, ne peut être qu'uniforme & constante; au lieu que la grande variété d'arbres & plantes de terre, fournit une quantité de vents différens: d'où il arrive, ajoûte - t - il, que les vents en question sont plus violens vers le midi, le soleil réveillant ou ranimant pour lors la plante plus que dans une autre partie du jour naturel, & l'obligeant de souffler plus fort & plus fréquemment ». Enfin il attribue la direction de ce vent d'orient en occident, au courant général & uniforme de la mer, comme on observe que le courant d'une riviere est toûjours accompagné d'un petit vent agréable qui souffle du même côté: à quoi l'on dot ajoûter encore, selon lui, que chaque plante peut - être regardée comme un héliotrope, qui en se penchant suit le mouvement du soleil & exhale sa vapeur de ce côté - là; de sorte que la direction des vents alisés doit être attribuée en quelque façon au cours du soleil. Une opimon si chimérique ne mérite pas d'être réfutée. V. Courant.

Le Docteur Gordon est dans un autre système; & il croit que l'atmosphere, qui environne la terre & qui suit son mouvement diurne, ne la quitte point; ou que si l'on prétend que la partie de l'atmosphere la plus éloignée de la terre ne peut pas la suivre, du moins la partie la plus proche de la terre ne l'abandonne jamais: de sorte que s'il n'y avoit point de changemens dans la pesanteur de l'atmosphere, elle accompagneroit toûjours la terre d'occident en orient par un mouvement toûjours uniforme & entierement imperceptible à nos sens. Mais comme la portion de l'atmosphere qui se trouve sous la ligne est extrèmement raréfiée, que son ressort est relâché, & que par conséquent sa pesanteur & sa compression sont devenues beaucoup moins considérables que celles des parties de l'atmosphere qui sont voisines des poles, cette portion est incapable de suivre le mouvement uniforme de la terre vers l'orient, & par conséquent elle doit être poussée du côté de l'occident, & causer le vent continuel qui regne d'orient en occident entre les deux tropiques. Voyez sur tout cela l'article Vent. (O)

ALISIER (Page 1:271)

ALISIER, s. m. ou ALIZIER, cratoegus, arbre dont le fruit ne differe de celui du poirier que par la forme & la grosseur. Ce fruit n'est qu'une baie remplie de semences calleuses & renfermées dans de petites loges. Tournefort, Inst. rei herb. Voyez Plante. (I)

ALISMA (Page 1:271)

* ALISMA, espece de doronic: cette plante jette de sa racine plusieurs feuilles semblables à celles du plantin, épaisses, nerveuses, velues, & s'étendant à terre. Il sort du milieu des feuilles une tige qui s'éleve d'un pié ou d'un pié & demi, velue, portant des feuilles beaucoup plus petites que celles d'enbas, & à son sommet une fleur jaune radiée comme celle du doronic ordinaire, plus grande cependant & d'une couleur d'or plus foncée. Sa semence est longuette, garnie d'une aigrette, acre, odorante. Sa racine est rougeâtre, entourée de filamens longs comme celle de l'ellébore noir, d'un goût piquant, aromatique & agréable. Ce doronic croît aux lieux montagneux: il contient beaucoup de sel & d'huile: il est diurétique, sudorifique, qnelquefois émétique: il dissout les coagulations du sang. Ses fleurs font éternuer; leur infusion arrête le crachement de sang. Lemery. Il y a entre cette description & celle d'Oribase des choses communes & d'autres qui different. Oribase attribue à l'alisma des propriétés singulieres, comme de guérir ceux qui ont mangé du lievre marin. Hofman dit qu'il est résolutif & vulnéraire; qu'il est bon dans les grandes chûtes; & que les paysans le substituent avec succès à l'ellébore dans les maladies des bestiaux. Tournefort en distingue cinq especes: on en peut voir chez lui les descriptions, surtout de la quatrieme.

ALITEUS (Page 1:271)

* ALITEUS, surnom donné à Jupiter, parce que dans un tems de famine il prit un soin particulier des Meuniers, afin que la farine ne manquât pas.

ALKAHEST, ou ALCAHEST (Page 1:271)

ALKAHEST, ou ALCAHEST, s. m. (Chimie) est un menstrue ou dissolvant, que les Alchimistes disent être pur, au moyen duquel ils prétendent résoudre entierement les corps en leur matiere primitive, & produire d'autres effets extraordinaires & inexplicables. Voyez Menstrue, Dissolvant, &c.

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