ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"264"> que les Grecs eussent moins vanté leur tifane, s'ils avoient connu l'alica. De ces autorités comparées, Saumaise conclut que l'alica & le chondrus sont la même chose; avec cette différence, selon lui, que le chondrus n'étoit que l'alica grossier; & que l'alica est une préparation alimentaire. On peut voir sa dissertation de komonym. hyles, iatr. c. 57.

ALICAIRES (Page 1:264)

ALICAIRES, s. f. (Hist. anc.) alicarioe. On appelloit ainsi chez les Romains des femmes publiques, parce qu'elles se tenoient tous les jours à leur porte pour attirer les débauchés. On les nommoit aussi prostibula, parce que les lieux infâmes qu'elles habi<-> oient étoient appellés stabula, & encore celloe; ce qui les fit désigner par le nom de cellarioe. (G)

ALICANTE (Page 1:264)

* ALICANTE, ville d'Espagne, au Royaume de Valence, & sur le territoire de Cégura. Elle est sur là Méditerranée & dans la baie de ce nom. Long. 17. 40. lat. 38. 14.

ALICATA (Page 1:264)

* ALICATA, ville de Sicile, dans une espece d'île, près de la mer. Long. 31. 37. lat. 37. 11.

ALICATE (Page 1:264)

ALICATE, s. f. (Peint. en émail) c'est une espece de pince dont se servent les Emailleurs à la lampe, & que les Orfévres & autres ouvriers appellent bruxelles. Voyez Bruxelles.

ALIDADE (Page 1:264)

ALIDADE, s. f. (Géom.) On appelle ainsi l'index ou la regle mobile, qui partant du centre d'un instrument astronomique ou géométrique, peut en parcourir tout le limbe pour montrer les degrés qui marquent les angles, ave lesquels on détermine les distances, les hauteurs, &c. Ce mot vient de l'Arabe, où il a la même signification. En Grec & en Latin on l'appelle souvent DIOPRA, dioptra, & encore linea fiducioe, ligne de foi.

Cette piece porte deux pinules élevées perpendiculairement à chaque extrémité. Voyez Pinule, Demi - cercle, &c. (E)

Alidade (Page 1:264)

Alidade, (Canon.) c'est dans la machine à caneler les canons de fusil, une espece d'aiguille qui se meut sur le cadran de cette machine, & qui indique à l'ouvrier, lorsqu'il a travaillé un des pans de son canon, de combien il doit le tourner, pour que la canelure qu'il va commencer soit aux autres dans le rapport demandé; pour qu'elle soit, par exemple, égale, ou qu'elle soit double, de celle qui précéde. Voyez Planche II. du Canonier, fig. 12. e. Mais Voyez l'article Canon, pour l'usage de cette piece.

ALIEATIQUE (Page 1:264)

ALIEATIQUE, sorte de poids anciennement usité en Arabie. Voyez Poids. (G)

ALIENABLE (Page 1:264)

ALIENABLE, adj. (Jurisprudence) terme de droit, se dit des choses dont l'aliénation est permise: telles sont toutes celles qui sont dans le commerce civil. (H)

ALIENATION (Page 1:264)

ALIENATION, s. f. (Jurisprudence.) est un terme général qui signifie tout acte par lequel on se dépouille de la propriété d'un effet, pour la transférer à un autre. Telles sont la vente, la donation, &c.

L'aliénation en général est libre & permise à tout propriétaire: cependant un mineur ne sauroit aliéner valablement son bien sans y être autorisé par justice. L'aliénation des terres de la Couronne est toujours censée faite avec faculté perpétuelle de rachat.

Le Concile de Latran tenu en 1123, défend aux Bénéficiers d'aliéner leur Bénéfice, Brébende, ou autre bien ecclésiastique.

Le bail emphitéotique est une espece d'aliénation.

Le bail à ferme de plus de neuf ans passe aussi pour aliénation. Voyez Bail.

On tient cette maxime en Droit, que qui ne peut aliéner ne sauroit obliger. (H)

ALIES (Page 1:264)

ALIES (Hist, nat.) fêtes d'Apollon ou du Soleil, établies à Athènes. (G)

ALIGNEMENT (Page 1:264)

ALIGNEMENT, s. m. est la situation de plusieurs objets dans une ligne droite. V. Aligner. (O)

Alignement (Page 1:264)

Alignement, terme d'Architecture: lorsque les saces de deux pavillons ou de deux bâtimens sépàrés à une certaine distance l'un de l'autre, ont la même saillie, & sont sur une même ligne droite, on dit qu'ils sont en alignement. Donner un alignement, c'est régler par des réparations fixes le devant d'un mur de face sur une rue: prendre un alignement, c'est en faire l'opération. (P)

ALIGNER (Page 1:264)

ALIGNER, v. a. n'est autre chose en général, que placer plusieurs objets de maniere qu'ils soient tous dans une même ligne droite, ou dans un même plan. Voyez Ligne, Plan, &c.

On aligne ordinairement en plaçant des jalons ou piquets, de maniere qu'en mettant l'oeil assez près d'un de ces jalons, tous les autres qui suivent lui soient cachés. (O)

Aligner (Page 1:264)

Aligner, terme d'Architecture, c'est réduire plusieurs corps à une même saillie, comme dans la maçonnerie quand on dresse les murs, & dans le jardinage quand on plante des allées d'arbres. Ils sont alignés, lorsqu'en les bornoyant ils paroissent à l'oeil sur une même ligne. (P)

Aligner (Page 1:264)

Aligner en Jardinage, c'est tracer sur le terrein des lignes par le moyen d'un cordeau, & de bâtons appellés jalons, pour former des allées, des parterres, des bosquets, des quinconces & autres pieces.

Il faut être trois ou quatre personnes pour porter les jalons, les changer, les reculer selon la volonté du traceur. On observera de se placer à trois ou quatre piés au - dessus du jalon, & en se baissant à sa hauteur & fermant un oeil, mirer avec celui qui est ouvert tous les autres de maniere qu'ils se couvrent tous, suivant la tête du premier jalon & de ceux qui sont posés dans le milieu & à l'autre extrémité. On ne doit point parler en travaillant, sur - tout dans les grandes distances où la voix se perd aisément. Certains signes dont on conviendra suffiront pour se faire entendre de loin: par exemple, si en alignant un jalon sur une ligne, il verse du côté gauche il faut montrer avec la main, en la menant du côte droit, que ce jalon doit être redressé du côté droit; comme aussi pour le faire avancer ou reculer, pour le mettre en alignement: observez qu'il faut toujours en poser un à chaque bout de l'alignement, & les laisser même long - tems pour faciliter le plantage des arbres. Voyez Jalon.

Un jour de pluie & venteux empêche de bien aligner: on met du linge ou du papier pour discerner les jalons, & souvent on y appose un chapeau pour les mieux découvrir. (K)

ALIGNOUET (Page 1:264)

ALIGNOUET, s. m. instrument de fer dont on se sert dans la fabrication des ardoises. Il a son extrémité supérieure quarrée comme la tête d'un marteau; il va toûjours en diminuant comme un coin. Son extrémité inférieure se termineroit en taillant, comme l'extrémité tranchante d'un ciseau, si on n'y avoit pratiqué une entaille en V qui y forme deux pointes. La plus petite des figures K. Pl. premiere de l'ardoise, est un alignouet. Quand une piece d'ardoise est bien séparée de son banc, on la jette dans la foncée. Voyez banc & foncée. On la sort de la carriere; & la premiere opération qui consiste à la diviser par son épaisseur, s'exécute avec la pointe. Voyez pointe. La pointe prépare une entrée à l'alignouet. On place l'alignouet dans l'entrée préparée par la pointe; on frappe sur l'alignouet avec un pic moyen, & la séparation de la piece d'ardoise se fait. Voyez Pic moyen & Ardoise .

ALILAT (Page 1:264)

* ALILAT, nom sous lequelles Arabes adoroient la lune ou, selon d'autres, la planete de Venus, que nous nommons hesperus le soir, & phosphorus le matin.

ALIMENS (Page 1:264)

ALIMENS, s. m. pl. en Droit, signifient non - seulement la nourriture, mais aussi toutes les autres nécessités de la vie, & fort souvent même une pension [p. 265] destinée à fournir à quelqu'un ces besoins; qu'on appelle aussi par cette raison pension alimentaire.

Ainsi l'on dit que les enfans doivent les alimens à leurs pere & mere, s'ils sont en nécessité, & un pere ou une mere à ses enfans, même naturels: un mari est obligé de nourrir & entretenir sa femme quand elle ne lui auroit point apporté de dot; comme la femme est obligée de fournir des alimens à son mari lorsqu'il n'a pas de quoi vivre: le beau - pere & la belle - mere sont pareillement obligés d'en fournir à leur gendre & à leur bru; & le gendre & la bru à leur beau - pere ou leur belle - mere, tant que l'alliance dure.

Le pere n'est pas obligé de fournir des alimens à un enfant qu'il est dans le cas de deshériter; ni l'ayeul à ses petits enfans si leur pere s'est marié sans son consentement, à moins qu'il n'ait fait les sommations respectueuses.

Pour la faveur des alimens, il est défendu de faire aucune stipulation sur les revenus à écheoir pour les éteindre ou les diminuer; on n'en admet point la compensation. Les contestations pour cause d'alimens doivent être jugées sommairement, & le jugement qui intervient doit être exécuté nonobstant l'appel. Les alimens légués par testament sont ordonnés par provision, si l'héritier est absent ou qu'il differe d'accepter la succession. Quand le Prince accorde des Lettres de surséance, ils en sont exceptés. Si les alimens ont été légués jusqu'à l'âge de puberté, elle est réputée pour ce cas ne commencer qu'à dix - huit ans.

C'est aussi en conséquence de la faveur que méritent les alimens, que le Boulanger & le Boucher, & autres marchands de fournitures de bouche, sont, dans quelques Jurisdictions, préférés aux autres créanciers. (H)

Alimens (Page 1:265)

Alimens (les) méritent une attention singuliere dans la pratique de la Medecine; car on peut les regarder 1°. comme causes des maladies lorsqu'ils sont ou vicieux ou pris en trop grande quantite: 2°. comme remedes dans les maladies, ou comme faisant partie du régime que doivent tenir les malades pour obtenir leur guérison.

Des alimens considérés comme cause de maladies.

On peut considérer dans les alimens leur quantité, leur qualité, le tems de les prendre, les suites des alimens mêmes. Tous ces motifs peuvent faire envisager les alimens comme causes d'autant de maladies, & tendent à prouver que ce n'est pas sans raison que les plus grands Medecins insistent si fort sur la diete dans la pratique ordinaire de Medecine.

I. La quantité trop grande des alimens devient la cause de nombre de maladies En effet, les alimens amassés dans l'estomac en plus grande quantité qu'il n'en peut porter, causent à ce viscere un grand travail: la digestion devient pénible, les deux orifices du ventricule se trouvent fermés de maniere que les alimens ne peuvent en sortir; ce qui excite des cardialgies, des douleurs dans l'épigastre, des gonflemens des hypochondres, des sussocations qui sont plus grandes lorsqu'on est couché sur le dos & sur le côté gauche; parce que le diaphragme étant horisontal, le poids & la plénitude de l'estomac l'emportent sur la contraction de ce muscle, & le ventricule ne se vuide que par des convulsions, sans avoir changé le tissu des alimens; ce qui cause des diarrhées, des lienteries, & des coliques avec dyssenterie. S'il passe dans les vaisseaux lactées quelques parties de ces alimens indigestes & non divisés, elles épaississent le chyle, comme nous l'allons voir.

II. La qualité vicieuse des alimens produit un effet encore plus dangereux: en se digérant ils se mêlent avec les humeurs à qui elles communiquent leur mau<cb-> vaise qualité. Ces qualités sont l'alkalescence, l'acidité, la qualité rance, la viscosité & la glutinosité; toutes ces qualités méritent l'attention des Praticiens, & font un des plus grands objets dans les maladies.

1°. Tous les alimens tirés du regne animal sont alkalins, de même que toutes les plantes légumineuses & cruciferes. Les chairs des animaux vieux ou fort exercés sont encore plus alkalines. Les sels volatils des parties des animaux s'exaltent de même que les huiles, & produisent l'effet des alkalis volatils. Voyez Alkali.

2°. L'acidité des alimens est occasionnée par les fruits acides, les herbes, les fruits d'été, les boissons acides, le lait, les vins acides, l'esprit - de - vin, la bierre, & enfin toutes les substances où l'acide domine. Cette acidité produit des maladies dans ceux où les organes sont trop foibles pour dénaturer ces acides & empêcher leur effet pernicieux. V. Acide.

3°. La qualité rance des alimens est sur - tout remarquable dans les chairs salées, le lard, les graisses trop vieilles, de même que les huiles; elle est aussi produite par le séjour trop long de ces alimens dans l'estomac sans être digérés. Elle produit les mêmes maladies que l'alkalicité des humeurs, & demande les mêmes remedes.

4°. L'acrimonie muriatique est produite par les alimens salés, les poissons, les chairs salées, la grande quantité de sel dans les alimens & leur assaisonnement de trop haut goût: la quantité des épiceries & aromates engendrent des maladies qui dépendent de l'acrimonie muriatique, telles que le scorbut des pauvres & des gens de mer, & le scorbut des gens oisifs, & sur - tout des riches & des gens de Lettres. Voyez Scorbut & Acrimonie.

5°. La viscosité & la glutinosité se trouvent dans les alimens durs, ténaces, compacts, dont le suc est muqueux, visqueux & comme de la colle; tels sont les viandes dures, les extrémités des animaux, les peaux, les cartilages, les tendons; telles sont les plantes Jégumineuses, les féves & les pois, les féves de marais, &c. Cette viscosité produit les maladies de l'épaississement & de la viscosité des humeurs; l'obstruction des petits vaisseaux, les flatuosités, les coliques venteuses & souvent bilieuses avec diarrhées.

Mais ces différentes sortes d'alimens ne produisent ces effets qu'à raison de leur trop grande quantité ou de la disposition particuliere du tempérament: d'ailleurs le défaut de boisson suffisante ou même le trop de boisson servent encore à diminuer les forces des organes de la digestion.

III. Le tems de prendre les alimens influe sur leur altération. Si on les prend lorsque l'estomac est plein & chargé de crudités ou de salure, ils ne servent qu'à l'augmenter: lorsque l'estomac est vuide, & leur quantité immoderée ou leur qualité vicieuse, ils ne peuvent produire que des effets pernicieux.

Si on mange après une grande évacuation de sang, de semence ou de quelqu'autre humeur, la digestion devient difficile à cause de la déperdition des esprits animaux.

3°. Lorsque l'on mange dans le tems de la fievre, alors les sucs digestifs ne peuvent se séparer par l'érétisme & la trop grande tension des visceres; il se forme un nouveau levain qui entretient & augmente celui de la sievre.

La cure des maladies dont la cause est produite par les alimens, se réduit à enlever la salure qu'ils ont formée, à empêcher la régénération d'une nouvelle, & à fortifier l'estomac contre les effets produits, ou par la quantité ou par la qualité des alimens.

Le premr moyen consiste à employer les émétiques, si l'estomac est surchargé, selon la nature & la force du tempérament; l'métique est préférable aux purgatifs, d'autant que ceux - ci mêlent une

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