ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

RECHERCHE Accueil Mises en garde Documentation ATILF ARTFL Courriel

Previous page

"256"> quels on les fait tourner à force. Voyez fig. 39. Pl. XIV. d'Horlogerie. (T)

Alésoir (Page 1:256)

Alésoir, en terme de Doreur, est une autre espece de foret qui se monte sur un fut de vilebrequin. On s'en sert pour équarrir les trous d'une piece. Voyez la fig. 22. Pl. du Doreur.

ALÉSONNE (Page 1:256)

* ALÉSONNE, ville de France en Languedoc, généralité de Toulouse, diocese de Lavaur.

ALESSANA (Page 1:256)

* ALESSANA, petite ville du Royaume de Naples dans la province d'Otrante. Longit. 36. latit. 40. 12.

ALESSIS (Page 1:256)

* ALESSIS (Géog.) ville d'Albanie dans la Turquie Européenne, proche l'embouchure du Drin. Long. 37. 15. lat. 41. 48.

ALESURE (Page 1:256)

ALESURE, s. f. Les Fondeurs de canons appellent ainsi le métal qui provient des pieces qu'on alese. Voyez Aléser & Alésoir.

ALETES (Page 1:256)

ALETES, s. f. pl. (Architect.) de l'Italien aletta, petite aile ou côté, s'entend du parement extérieur d'un pié - droit: mais la véritable signification d'aletes s'entend de l'avant - corps que l'on affecte sur un pié - droit pour former une niche quarrée, lorsque l'on craint que le pié - droit sans ce ressaut, ne devienne trop massif ou trop pesant en rapport avec le diametre de la colonne ou pilastre. Voyez Piedroit. (P)

ALÉTIDES (Page 1:256)

ALÉTIDES, adj. pris subst. (Hist. anc.) sacrifices solemnels que les Athéniens faisoient aux mânes d'Erigone, par ordre de l'oracle d'Apollon.

ALEUROMANCIE (Page 1:256)

ALEUROMANCIE, s. f. (Divinat.) divination dans laquelle on se servoit de farine, soit d'orge, soit d'autres grains; ce mot est Grec & formé d'A'LEU<-> RON, farine, & de MANTEIA, divination.

On sait que l'aleuromancie étoit en usage dans le Paganisme, qu'elle s'est même introduite parmi les Chrétiens, comme en fait foi cette remarque de Théodore Balsamon, sur le sixieme Concile général. Mulieres quoedam, cum ordeo ea, quoe ab alüs ignorantur enunciant; quoe . . . . ecclesüs & sanctis imaginibus assidentes, & se ex üs futura dïscere pradicantes, non secus ac Pythonissoe futura proedicant: mais on ignore de quelle maniere on disposoit cette farine pour en tirer des présages. Delrio Disquisit. magic. lib. IV. cap. 2. Quoest. VII. sect. ij. pag. 553. (G)

ALEXANDRETTE (Page 1:256)

* ALEXANDRETTE (Géog.) ville de Syrie en Asie, à l'extrémité de la mer méditerranée, à l'embouchure d'un peti ruisseau appellé Belum ou Soldrat, sur le golfe d'Ajazze. Lat. 36d. 35'. 10". long. 54, Voyez Alep.

ALEXANDRIE ou SCANDERIA (Page 1:256)

* ALEXANDRIE ou SCANDERIA, ville d'Egypte, à l'une des embouchures occidentales du Nil, près de la mer Méditerranée. Long. 47d. 56'. 30". lat. 31d. 11'. 30".

Il y a en Pologne une petite ville de ce nom. Voyez Alexandrow.

ALEXANDRIE DE LA PAILLE (Page 1:256)

* ALEXANDRIE DE LA PAILLE, ville d'Italie dans l'Alexandrin, au Duché de Milan, sur le Tanaro. Long. 26. 15. lat. 44. 53.

ALEXANDRIN (Page 1:256)

* ALEXANDRIN (l') quartier d'Italie dans le Duché de Milan, autour d'Alexandrie, qui lui donne le nom d'Alexandrin.

Alexandrin (Page 1:256)

* Alexandrin; épitéthe qui désigne dans la Poësie françoise la sorte de vers affectée depuis longtems, & vraissemblablement pour toûjours, aux grandes & longues compositions, telles que le poëme épique & la tragédie, sans être toutefois exclue des ouvrages de moindre haleine. Le vers alexandrin est divisé par un repos en deux parties qu'on appelle hémistiches. Dans le vers alexandrin, masculin ou féminin, le premier hémistiche n'a jamais que six syllabes qui se comptent: je dis qui se comptent, parce que s'il arrive que cet hémistiche ait sept syllabes, sa derniere finira par un e muet, & la premiere du second hémistiche commencera par une voyelle ou par une h non aspirée, à la rencontre de laquelle l'e muet s'élidant, le premier hémistiche sera réduit à six syllabes. Dans le vers alexandrin masculin, le second hémistiche n'a non plus que six syllabes qui se comptent, dont la derniere ne peut être une syllabe muette. Dans le vers alexandrin féminin, le second hémistiche a sept syllables dont la derniere est toûjours une syllabe muette. Voyez Rime masculine, Rime féminine, Hémistiche . Le nombre & la gravité forment le caractere de ce vers; c'est pourquoi je le trouve trop éloigné du ton de la conversation ordinaire pour etre employé dans la comédie. Le vers alexandrin françois répond au vers hexametre latin, & notre vers marotique ou de dix syllables, au vers iambique latin. Il faudroit donc faire en françois de notre alexandrin & de notre marotique l'usage que les Latins ont fait de leur héxametre & de leur iambique. Une loi commune à tout vers partagé en deux hémistiches, & principalement au vers alexandrin, c'est que le premier hémistiche ne rime point avec le second ni avec aucun des deux du vers qui précede ou qui suit. On dit que notre vers alexandrin a été ainsi nommé ou d'un Poëme françois de la vie d'Alexandre composé dans cette mesure par Alexandre de Paris, Lambert Licor, Jean le Nivelois, & autres anciens Poëtes, ou d'un Poëme latin intitulé l'Alexandriade, & traduit par les deux premiers de ces Poëtes, en grands vers, en vers alexandrins, en vers héroïques; car toutes ces dénominations sont synonymes, & désignent indistinctement la sorte de vers que nous venons de définir.

ALEXANDROW (Page 1:256)

ALEXANDROW, petite ville de Pologne, dans la Wolhinie, sur la riviere de Horin.

ALEXIPHARMAQUES (Page 1:256)

ALEXIPHARMAQUES, adj. pris subst. (Medecine.) Ce terme vient d'A'LEÛCW, repousser, & de FARMAXON qui veut dire proprement poison. Ainsi les alexipharmaques, selon cette étymologie, sont des remedes dont la vertu principale est de repousser ou de prévenir les mauvais effets des poisons pris intérieurement. C'est ainsi que l'on pensoit autrefois sur la nature des alexipharmaques; mais les Modernes sont d'un autre avis. Ils disent que les esprits animaux sont affectés d'une espece de poison dans les maladies aiguës, & ils attribuent aux alexipharmaques la vertu d'expulser par les ouvertures de la peau ce poison imaginaire. Cette nouvelle idée qui a confondu les sudorifiques avec les alexipharmaques, a eu de fâcheuses influences dans la pratique; elle a fait périr des millions de malades.

Les alexipharmaques sont des remedes altérans, cordiaux, qui n'agissent qu'en stimulant & irritant les fibres nerveuses & vasculeuses. Cet effet doit produire une augmentation dans la circulation & une raréfaction dans le sang. Le sang doit être plus broyé, plus atténué, plus divisé, parce que le mouvement intestin des humeurs devient plus rapide: mais la chaleur augmente dans le rapport de l'effervescence des humeurs; alors les fibres stimulées, irritées, agissant avec une plus grande force contractive, les actions toniques, musculaires & élastiques sont plus énergiques. Les vaisseaux fouettent le sang & l'expriment avec plus de vigueur: la force trusive & compressive du coeur augmente, celle des vaisseaux y correspond; & les résistances devenant plus grandes par la pléthore présupposée ou par la raréfaction qui est l'effet de ces mouvemens augmentés, il doit se faire un mouvement de rotation dans les molécules des humeurs, qui étant poussées de la circonférence au centre, du centre à la circonférence, sont sans cesse battues contre les parois des vaisseaux, de ces pa<pb-> [p. 257] rois à la base, & de la base à la pointe de l'axe de ces mêmes canaux; la force systaltique du genre vasculeux augmente donc dans toute l'étendue; les parois fortement distendues dans le tems de la systole du coeur réagissent contre le sang, qui les écarte au moment de la diastole; leur ressort tend à les rapprocher, & son action est égale à la distension qui a précédé.

Il doit résulter de cette impulsion du sang dans les vaisseaux & de cette rétropulsion, une altération considérable dans le tissu de ce fluide; s'il étoit épais avant cette action, ses parties froissées passent de l'état de condensation àcelui de raréfaction, & cetteraréfaction répond au degré de densité & de tenacité précédentes; les molécules collées & rapprochées par une cohésion intime doivent s'écarter, se séparer, s'atténuer, se diviser; l'air contenu dans ce tissu resserré & condensé tend à se remettre dans son premier état, chaque molécule d'air occupant plus d'espace augmente le volume des molécules du liquide qui l'enferme; & enfin celles - ci cherchant à se mettre à l'aise, distendent les parois des vaisseaux, ceux - ci augmentent leur réaction, ce qui produit un redoublement dans le mouvement des liquides. Delà viennent la fievre, la chaleur, les lésions de fonctions qui sont extrèmes, & qui ne se terminent que par l'engorgement des parties molles, le déchirement des vaisseaux, les dépôts de la matiere morbifique sur des parties éloignées ou déjà disposées à en recevoir les atteintes, les hémorrhagies dans le poûmon, dans la matrice, les inflammations du bas ventre, de la poitrine & du cerveau. Celles - ci se terminent par des abscès, & la gangrene devient la fin funeste de la cure des maladies entreprise par les alexipharmaques, dans le cas d'un sang ou trop sec ou trop épais.

Mais si le sang est acre, dissous & rarefié, ces remedes donnés dans ce cas sans préparation préliminaire sont encore plus funestes: ils atténuent le sang déjà trop divisé; ils tendent à exalter les sels acides & alkalins qui devenant plus piquans font l'effet des corrosifs sur les fibres; ainsi il arrive une fonte des humeurs & une diaphorese trop abondante. Delà une augmentation de chaleur, de sécheresse & de tension. Ces cruels effets seront suivis d'autres encore plus fâcheux.

Les alexipharmaques ne doivent doncpas être donnés de toute main, ni administrés dans toutes sortes de maladies. Les maladies aiguës, surtout dans leur commencement, dans l'état d'acroissement, dans l'acme, doivent être respectées; & malheur à ceux à qui on donnera ces remedes incendiaires dans ces tems où la nature fait tous ses efforts pour se débarrasser du poids de la maladie qui la surcharge. Ces maladies aiguës où la fievre, la chaleur, la sécheresse, le délire, sont ou au dernier degré, ou même legers, ne permettent point l'usage des alexipharmaques avant d'avoir desempli les vaisseaux; il faut diminuer la quantité, la raréfaction & l'acrimonie des sels répandus dans les humeurs, avant de les mettre en action. Les aignées, les adoucissans, les délayans, les purgatifs sont donc les préliminaires requis à l'administration des alexipharmaques. Mais ce n'est pas assez d'employer ces precautions générales; elles doivent être modifiées selon la différence des circonstances que présentent la délicatesse ou la force du tempérament, l'épaississement ou la raréfaction des humeurs, la dissolution & l'acrimonie, ou la viscosité des liqueurs, la secheresse ou la mollesse de la peau, la tension ou la laxité des fibres. Cela étant, l'usage de ces remedes actifs ne sera point si général qu'il l'est, & leur administration ne se fera qu'après un mûr examen de l'état actuel des forces ou oppressées par la quantité des humeurs ou épuisées par la disette & l'acrimonie de ces mêmes humeurs.

Voici des réflexions utiles pour l'administration de ces remedes.

1°. Les alexipharmaques ne pouvant que redoubler la chaleur du corps, doivent être proscrits dans les inflammations, dans la fievre, dans les douleurs vives, dans la tension & l'irritation trop grande. Ainsi ils ne conviennent nullement dans tous les cas où les empyriques les donnent, sans avoir égard à aucune des circonstances énoncées.

2°. On doit les éviter toutes les fois que leur effet ne peut qu'irriter & accélérer le mouvement des liquides déjà trop grand. Ainsi les gens secs, bilieux, dont les humeurs sont adustes & résineuses, doivent en éviter l'usage.

3°. Ces remedes devant agiter le sang, il est bon de ne les administrer que dans les cas où l'on ne craindra point de faire passer les impuretés des premieres voies dans les plus petits vaisseaux. Ainsi on se gardera de les employer avant d'avoir évacué les levains contenus dans les premieres voies, qui se mêlant avec le sang deviendroient plus nuisibles & plus dangereux.

4°. Quoique dans les maladies épidémiques le poison imaginaire fasse soupçonner la nécessité de ces remedes, il faut avoir soin d'employer les humectans avant les incendiaires, & tempérer l'action des alexipharmaques par la douceur & l'aquosité des délayans & des tempérans: ainsi le plus sûr est de les mêler alors dans l'esprit de vinaigre délayé & détrempé avec une suffisante quantité d'eau.

5°. Comme la sueur & la transpiration augmentent par l'usage de ces remedes, il faut se garder de les ordonner avant d'avoir examiné si les malades suent facilement, s'il est expédient de procurer la sueur: ainsi quoique les catarrhes, les rhumes, les péripneumonies, &c. ne viennent souvent que par la transpiration diminuée, il seroit imprudent de vouloir y remédier par les alexipharmaques, avant de sonder le tempérament, le siége & la cause du mal.

Le poumon reçoit sur - tout une terrible atteinte de ces remedes dans la fievre & dans la péripneumonie, car ils ne font qu'augmenter l'engorgement du sang déja formé: aussi voit - on tous les jours périr un nombre infini de malades par cette pratique, aussi pernicieuse que mal raisonnée.

6°. Quoique les sueurs soient indiquées dans bien des maladies, il est cependant bon d'employer avec circonspection les alexipharmaques: le tissu compact de la peau, la chaleur actuelle, l'épaississement des liqueurs, l'obstruction des couloirs, demandent d'autres remedes plus doux & plus appropriés, qui n'étant pas administrés avant les sudorifiques, jettent les malades dans un état affreux, faute d'avoir commencé par les délayans, les tempérans & les apéritifs légers.

7°. Dans les chaleurs excessives de l'été, dans les froids extrèmes, dans les àffections cholériques, dans les grandes douleurs, dans les spasmes qui resserrent le tissu des pores, il faut éviter les alexipharmaques, ou ne les donner qu'avec de grands ménagemens.

Les alexipharmaques sont en grand nombre: les trois regnes nous fournissent de ces remedes. Les fleurs cordiales, les tigs & les racines, les graines & les feuilles des plantes aromatiques, sur - tout des ombelliferes, sont les plus grands alexipharmaques du regne végétal. Dans le regne animal, ce sont les os, les cornes, les dents des animaux, & sur - tout du cerf, rapés & préparés philosophiquement; les différens besoards, les calculs animaux. Dans le regne minéral, les différentes préparations de l'antimoine, le soufre anodyn ou l'éther fait par la dulcification de l'esprit de vitriol avec l'alkool. Les remedes simples tirés des trois regnes sont à l'infini dans la classe des alexipharmaques.

Next page


The Project for American and French Research on the Treasury of the French Language (ARTFL) is a cooperative enterprise of Analyse et Traitement Informatique de la Langue Française (ATILF) of the Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), the Division of the Humanities, the Division of the Social Sciences, and Electronic Text Services (ETS) of the University of Chicago.

PhiloLogic Software, Copyright © 2001 The University of Chicago.