ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"252"> la découverte de l'Amérique. L'alcrebit sert à recevoir le canon du soufflet; desorte que le bout du soufflet ne déborde point dans le fourneau. (M)

ALCYON (Page 1:252)

ALCYON, s. m. alcedo, nom que les Anciens ont donné à un oiseau: mais ils n'ont pas assez bien décrit cet oiseau pour que l'on ait pû le reconnoître: ainsi nous ne favons pas précisément quel étoit l'alcyon des Anciens. Cependant les Modernes on fait l'application de ce nom. Belon l'a donné à deux especes d'oiseaux que nous appellons en François martin - pêcheur & rousserolle. Voyez Martin - Pescheur, Rousserolle. On trouvera dans l'Ornithologie d'Aldrovande, liv. XX. chap. lx. tout ce que cet Auteur a pû tirer des Anciens, par rapport à leur alcyon. (I)

ALCYONIUM (Page 1:252)

ALCYONIUM, s. m. substance qui se trouve dans la mer, & que l'on avoit mise presque jusqu'à présent au rang des végétaux, & au nombre des plantes de mer. Les Botanistes ont distingué plusieurs especes d'alcyonium; on en trouve douze dans les Institutions de M. de Tournefort: mais comme on ne pouvoit reconnoître ni feuilles ni fleurs ni semences dans aucune de ces especes, on ne leur a donné aucun caractere générique. Le degré de consistance, la couleur, la grandeur & la figure de ces prétendues plantes servoient de caracteres spécifiques: mais le meilleur moyen de les reconnoître est d'en voir les gravures dans différens Auteurs, comme le conseille M. de Tournefort. On en trouve aussi des descriptions détaillées, Hist. pl. Jo. Bauh. tom. III. liv. 39. Hist. pl. Raii. tom. I. &c. Enfin on a reconnu que ces prétendues plantes doivent être soustraites du regne végétal, & qu'elles appartiennent au regne animal. On est redevable de cette découverte à M. Peyssonel; il a reconnu que l'alcyonium étoit produit & formé par des insectes de mer qui sont assez ressemblans aux polypes. Cette observation a été confirmée, & elle s'étend à la plûpart des substances que l'on croyoit être des plantes marines. V. Plantes marines, Polypier . Le mot alcyonium vient d'alcyon, parce qu'on a cru que l'alcyonium avoit quelque rapport avec cet oiseau pour son nid. En effet, il y a des alcyonium qui sont creux & spongieux, & que l'on a bien pû prendre pour des nids d'oiseaux. (I)

ALDBOROUG (Page 1:252)

* ALDBOROUG, (Géog) ville d'Angleterre, dans le comté de Suffolk. Longit. 18. lat. 57. 40. Il y a encore une ville de même nom dans la subdivision septentrionale de la province d'Yorck. L. 17. lat. 57. 9.

ALDEBARAM ou ALDEBARAN (Page 1:252)

ALDEBARAM ou ALDEBARAN, s. m. (Astron.) mot Arabe, nom d'une étoile de la premiere grandeur dans l'oeil d'un des douze signes ou constellations du Zodiaque, appellé le Taureau; ce qui fait qu'on l'appelle aussi très - communément l'oeil du Taureau. Voyez Taureau. (O)

ALDENBOURG (Page 1:252)

* ALDENBOURG. Voyez Altembourg.

ALDERMAN (Page 1:252)

ALDERMAN, s. m. (Hist. mod.) terme usité en Angleterre, où il signifie un adjoint ou collegue associé au Maire ou Magistrat civil d'une ville ou cité, afin que la police y soit mieux administrée. V. Cité, Ville, &c.

Il y a des Aldermans dans toutes les cités & les villes municipales, qui en composent le conseil commun, & par l'avis desquels se font les reglemens de police. Ils prennent aussi connoissance en quelques occasions de matieres civiles & même criminelles: mais très rarement.

Leur nombre n'est point le même par - tout; il y en a plus ou moins, selon les différentes villes: mais il n'y en a nulle - part moins de six, ou plus de vingt - six.

C'est de ce corps d'Aldermans qu'on tire tous les ans des Maire & échevins, qui après leur Mairie ou Echevinage retournent dans la classe des Aldermans, dont ils étoient comme les Commissaires. Voyez Maire.

Les vingt - six Aldermans de Londres sont supérieurs aux trente - six Quarteniers. Voyez Quartenier.

Quand un des Aldermans vient à mourir, les Quarteniers en présentent deux, entre lesquels le Lord Maire & les Aldermans en choisissent un.

Tous les Aldermans qui ont été Lords Maires, & les trois plus anciens Aldermans qui ne l'ont pas été, ont le brevet de Juges de paix.

Il y a eu autrefois des Aldermans des marchands, des Aldermans de l'hôpital, & autres. Il est parlé aussi dans les anciennes Archives des Anglois de l'Alderman du Roi, qui etoit comme un Intendant ou Juge de Province envoyé par le Roi pour rendre la justice. Il étoit joint à l'Evêque pour connoître des délits; de sorte néanmoins que la jurisdiction du premier se renfermoit dans les lois humaines, & celle de l'autre dans les lois divines, & qu'elles ne devoient point empiéter l'une sur l'autre. Voyez Sénateur.

Les Aldermans chez les Anglois - Saxons étoient le second ou troisieme ordre de leur noblesse: Voyez Noblesse. Aussi ce mot vient - il du Saxon alder, ancien, & man, homme.

Un Auteur moderne prétend avec assez de vraissemblance que chez les anciens Allemands le chef de chaque famille ou tribu se nommoit Ealderman, non pas pour signifier qu'il fût le plus vieux, mais parce qu'il représentoit l'aîné des enfans, conformément au gouvernement paternel qui étoit usité dans cette nation.

Comme un village ne consistoit ordinairement qu'en une tribu ou branche de famille, le chef de cette branche ou tribu, qui en cette qualité avoit une sorte de jurisdiction sur le village, s'appelloit l'Ealderman du village.

Thomas Eliensis, dans la vie de S. Ethelred, rend Alderman par Prince ou Comte: Egelwinus, qui cognominatus est Alderman, quod intelligitur Princeps sive Comes. Matthieu Paris rend le mot d'Alderman par Justicier, Justiciarius; & Spelman observe que ce furent les Rois de la Maison des Ducs de Normandie qui substituerent le mot de Justicier à celui d'Alderman.

Atheling signifioit un noble de la premiere classe; Alderman, un noble de la seconde; & Thane, un simple gentilhomme. Voyez Atheling & Thane.

Alderman étoit la même chose que ce que nous appellons Comte; & ce fut après le regne d'Athelstane qu'on commença à dire Comte, au lieu d'Alderman. Voyez Comte.

Alderman, dès le tems du Roi Edgar, s'employoit aussi pour signifier un Juge ou un Justicier. Voyez Juge & Justicier.

C'est dans ce sens qu'Alwin, fils d'Athelstane, est appellé Aldermanus totius Anglia; ce que Spelman rend par capitalis Justiciarius Anglia. (G)

ALEA (Page 1:252)

* ALEA, surnom de Minerve: il lui fut donné par Aleus Roi d'Arcadie, qui lui bâtit un temple dans la ville de Tegée, capitale de son royaume. On conservoit dans ce temple la peau & les défenses du sanglier Calydon; & Auguste en enleva la Minerve Alea, pour punir les Arcadiens d'avoir suivi le parti d'Antoine.

ALECHARITH (Page 1:252)

ALECHARITH, s. m. (Chim.) il y en a qui se servent de ce nom pour signifier le mercure. V. Mercure, Vif - argent. (M)

ALECTO (Page 1:252)

* ALECTO, s. f. une des trois Furies; Tisiphone & Megere sont ses soeurs. Elles sont filles de l'Acheron & de la Nuit. Son nom répond à celui de l'Envie. Quelle origine & quelle peinture de l'envie! Il me semble que pour les peuples & pour les enfans qu'il faut prendre par l'imagination, cela est plus frappant que de se borner à représenter cette passion comme un grand mal. Dire que l'envie est un mal, c'est presque ne [p. 253] faire entendre autre chose, sinon que l'envieux ressemble à un autre homme: mais quel est l'envieux qui n'ait horreur de lui - même, quand il entendra dire que l'Envie est une des trois Furies, & qu'elle est fille de l'Enfer & de la Nuit? Cette partie emblématique de la Théologie du Paganisme n'étoit pas toûjours sans quelqu'avantage; elle étoit toute de l'invention des Poëtes; & quoi de plus capable de rendre aux autres hommes la vertu aimable & le vice odieux, que les peintures charmantes ou terribles de ces imaginations fortes?

ALECTORIENNE, PIERRE ALECTORIENNE (Page 1:253)

ALECTORIENNE, PIERRE ALECTORIENNE, PIERRE DE COQ, gemma alectoria, pierre qui se forme dans l'estomac & dans le foie des coqs & même des chapons. Celles qui se trouvent dans le foie sont les plus grosses, & il y en a eu une qui avoit jusqu'à un pouce & demi de longueur, & qui étoit de figure irréguliere, & de couleur mélée de brun & de blanc. Celles de l'estomac sont pour la plûpart assez semblables aux semences de lupin pour la figure, & à une féve pour la grandeur; leur couleur est cendrée, blanchâtre, ou brune claire; il y en a qui ressemblent à du crystal, mais elles sont plus obscures, & elles ont des filets de couleur rougeâtre. Voyez Agricola, de natura fossilium, Lib. VI. pag. 307. (I)

ALECTRYOMANCIE (Page 1:253)

ALECTRYOMANCIE, s. f. Divination, qui se faisoit par le moyen d'un coq. Voyez Divination. Ce mot est Grec, composé d'A'LEXTRUON, un coq, & de MANTEIA, divination.

Cet art étoit en usage chez les Grecs, qui le pratiquoient ainsi: on traçoit un cercle sur la terre, & on le partageoit ensuite en vingt - quatre portions ou espaces égaux, dans chacun desquels on figuroit une des lettres de l'alphabet, & sur chaque lettre on mettoit un grain d'orge ou de blé. Cela fait, on plaçoit au milieu du cercle un coq fait à ce manége, on observoit soigneusement les lettres de dessus lesquelles il enlevoit les grains, & de ces lettres rassemblées on faisoit un mot qui formoit la réponse à ce qu'on vouloit savoir.

Ce fut ainsi que quelques devins nommés Fidustius, Irenée, Bergamius, & Hilaire, selon Ammien Marcellin, auxquels Zonaras ajoûte Libanius & Jamblique, chercherent quel devoit être le suecesseur de l'Empereur Valens. Le coq ayant enlevé les grains qui étoient sur les lettres *Q, *E, *O, *D. ils en conclurent que ce seroit Theodore: mais ce fut Theodose, qui seul échappa aux recherches de Valens; car ce Prince, informé de l'action de ces devins, fit tuer tous ceux dont les noms commençoient par ces quatre premieres lettres, comme Theodose, Theodore, Theodat, Theodule, &c. aussi - bien que les devins. Hilaire, un de ces derniers, confessa dans son interrogatoire, rapporté par Zonaras & cité par Delrio, qu'ils avoient, à la vérité, recherché quel seroit le successeur de Valens, non par l'alectryomancie, mais par la nécyomancie, autre espece de divination, où l'on employoit un anneau & un bassin. V. Necyomancie. Voyez aussi Delrio, Disquisit magic. Lib. IV. cap. 2. quoest. VII. sect. iij. pag. 564 & 565. (G)

ALÉES (Page 1:253)

ALÉES, a. p. s. (Hist. anc.) fêtes qu'on célébroit en Arcadie en l'honneur de Minerve Alea, ainsi surnommée par Aleus, Roi de cette partie de la Grece.

ALEGRANIA (Page 1:253)

* ALEGRANIA, (Géog.) Voyez Allegrania.

ALEGRE (Page 1:253)

* ALEGRE, (Géog.) Voyez Allegre.

ALEGRETTE (Page 1:253)

* ALEGRETTE, (Géog.) ville de Portugal dans l'Alentéjo, sur la riviere Caia & les confins de Port - Alegre. Lon. 11. 10. lat. 39. 6.

ALEIRON ou ALERON (Page 1:253)

ALEIRON ou ALERON, s. m. piece du métier d'étoffe en soie. L'aleiron est un liteau d'environ un pouce de large & un peu plus, sur un demi - pouce d'épaisseur, & deux piés ou environ de longueut. Il est percé dans le milieu: on enfile des aleirons dans le carete, plus ou moins, selon le genre d'étoffe qu'on a à travailler. Au moyen des cordes ou ficelles qui passent dans chaque trou pratiqué aux deux extrémités de l'aleiron, & dont les unes répondent aux lisses, & les autres aux calquerons, on fait bausser & relever les lisses à discrétion. L'aleiron dans les bons métiers ne doit pas être coché à ses extrémités, mais percé. Si on passoit lès cordes autour des aleirons, elles pourroient frotter les unes contre les autres, & gêner le renvoi des lisses. Voyez soierie, fig. 2. Pl. VIII. V. aussi Pl. I. fig. l. q. Voyez Velours ciselé.

ALEMBROTH (Page 1:253)

ALEMBROTH, s. m. (Chim.) est un mot Chaldéen dont se servent les Alchimistes pour signifier clé de l'art, c'est - à - dire, de l'art chimique. Cette clé fait entrer le Chimiste dans la transmutation, & elle ouvre les corps de sorte qu'ils sont propres à former la pierre philosophale. Qui sait ou qui sauroit quelle est cette clé, sauroit le grand oeuvre. Il y en a qui disent que cette clé est le sel du mercure.

Alembroth signifie aussi un sel fondant; & parce que les sels les plus fondans sont les alkalis, alembroth e un l alkali qui sert à la fusion des métaux.

Dans ce sens alembroth a été employé pour signifier un sel alkali naturel qui se trouve en Chypre; & il y a apparence que ce sel est une espece de borax, ou qu'on en pourroit faire du borax. V. Borax. (M)

ALEMDAR (Page 1:253)

ALEMDAR, s. m. (Hist. mod.) Officier de la Cour du Grand Seigneur. C'est celui qui porte l'enseigne ou étendart verd de Mahomet lorsque le Sultan se montre en public dans quelque solemnité. Ce mot est composé d'alem, qui signifie étcndart, & de dar, avoir, tenir. Ricaut, de l'Emp. Ott. (G)

ALENCON (Page 1:253)

ALENCON, (Géog.) ville de France dans la basse Normandie sur la Sarte, grossie par la Briante. Lon. 17. 45. lat 48. 25.

Le commerce de la Généralité d'Alençon mérite d'être connu. On fait à Alençon des toiles de ce nom: au Pont - audemer & à Bernay, les blancards, qui sont des toiles de lin; à Bernay, à Lizieux, à Brionne, les brionnes; à Lizieux, les cretonnes, dont la chaine est chanvre, & la trame est lin; à Domfront & Vimoutiers, de grosses toiles; les points de France, appellés velin, à Alençon; les frocs à Lizieux, à Orbec, à Bernay, à Fervaques, & à Tardoüet; des serges, des étamines, des crêpons, à Alençon; des petites serges à Seez; des serges croisées & des droguets à Verneuil; des étamines de laine, de laine & soie, & des droguets de fil & laine, à Soüance & à Nogent - le - Rotrou; des serges fortes & des tremiéres à Escouche; des serges, des étamines, & des laineries à Laigle, où l'on fabrique aussi des épingles, de même qu'à Conches. Il y a à Conches quincaillerie & dinandrie; tanneries à Argentan, Vimoutiers, Conches, & Verneuil; fabrique de sabots, de bois quarrés, de planches & mairain; engrais de volailles, oeufs & beurre; salpêtre d'Argentan; verreries & forges, verreries à Nonant, à Tortissambert & à Thimarais; forges à Chansegrai, Varennes, Carouges, Rannes, Conches, & la Bonne - ville; mines abondantes dans le pays d'Houlme, & aux environs de Domfront; chevaux dans les herbages d'Auge, & bestiaux à l'engrais.

ALENE (Page 1:253)

ALENE, s. f. c'est un outil d'acier dont se servent les Selliers, Bourreliers, Cordonniers, & autres ouvriers qui travaillent le cuir épais, & qui le cousent. L'alene a la pointe très - fine & acerée, & va toûjours en grossissant jusqu'à la soie, ou à l'endroit par où elle est énfoncée dans un manche de bois. On a soin de fabriquer toûjours les alenes courbées en arc, afin de les rendre plus commodes pour travailler, & moins sujettes à blesser l'ouvrier qui s'en sert.

Ce sont les Maîtres Epingliers & Aiguilliers, qui

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