ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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ALCIDON; (Page 1:250)

* ALCIDON; c'est le nom que les Fleuristes donnent à une des especes d'oeillets piquetés. V. OEillet.

ALCIS (Page 1:250)

* ALCIS, nom sous lequel Minerve étoit adorée chez les Macédoniens.

ALCMAER (Page 1:250)

* ALCMAER (Géog.) ville des Provinces - Unies dans le Kennemerland, partie de la Hollande septentrionale. Long. 22. 10. lat. 52. 28.

ALCMANIEN (Page 1:250)

ALCMANIEN, adj. (Bell. Lett.) dans la poësie Latine, c'est une sorte de vers composé de deux dactyles & de deux trochées, comme celui - ci,

Virgini|bus pue|risque|canto. Horat.

Cenom vient d'Alcman, ancien poëte Grec, estimé pour ses poësies lyriques & galantes dans lesquelles il employoit fréquemment cette mesure de vers. (G)

ALCOHOL (Page 1:250)

ALCOHOL. Voyez Alkool.

ALCORAN ou AL - CORAN (Page 1:250)

ALCORAN ou AL - CORAN, s. m. (Théol.) C'est le livre de la loi Mahométane, ou le livre des révélations prétendues & de la doctrine du faux Prophete Mahomet. Voyez Mahométisme.

Le mot alcoran est arabe, & signifie à la lettre livre ou collection, & la premiere de ces deux interprétations est la meilleure; Mahomet ayant voulu qu'on appellât son alcoran le livre par excellence, à l'imitation des Juifs & des Chrétiens, qui nomment l'ancien & le nouveau Testament, l'Écriture, , les livres, TA BILIA. Voyez Livre & Bible.

Les Musulmans appellent aussi l'alcoran, , alforkan, du verbe , pharaka, diviser ou distinguer, soit parce que ce livre marque la distinction entre ce qui est vrai ou faux, licite ou illicite, soit parce qu'il contient des divisions ou chapitres, ce qui est encore une imitation des Hébreux, qui donnent à différens livres le même nom de , perakim, c'est - à - dire, titres ou chapitres, comme , chapitres des Peres. , chapitres du R. Eliezer: enfin ils nomment encore leur alcoran alzeehr, avertissement ou souvenir, pour marquer que c'est un moyen d'entretenir les esprits des Croyans dans la connoissance de la loi, & de les y rappeller. Dans toutes les fausses religions, le mensonge a affecté de se donner les traits de la vérité.

L'opinion commune parmi nous sur l'origine de l'alcoran, est que Mahomet le composa avec le secours de Batyras hérétique Jacobite, de Sergius Moine Nestorien, & de quelques Juifs. M. d'Herbelot, dans sa Bibliotheque orientale, conjecture qu'après que les hérésies de Nestorius & d'Eutychès eurent été condamnées par des Conciles oecuméniques, plusieurs Evêques, Prêtres, Religieux & autres, s'étant retirés dans les deserts de l'Arabie & de l'Egypte, fournirent à cet imposteur des passages défigurés de l'Fcriture - Sainte, & des dogmes mal conçus & mal réfléchis, qui s'altererent encore en passant par son imagination: ce qu'il est aisé de reconnoître par les dogmes de ces anciens hérétiques, dispersés dans l'alcoran. Les Juifs répandus dans l'Arabie n'y contribuerent pas moins; aussi se vantent - ils que douze de leurs principaux Docteurs en ont été les auteurs. Quoiqu'on n'ait pas de certitude entiere sur le premier de ces sentimens, il paroît néanmoins plus probable que le second; car comme il s'agissoit en donnant l'alcoran de tromper tout un peuple, le secret & le silence, quelque grossiers que pûssent être les Arabes, n'étoient - ils pas les voies les plus sûres pour accréditer la fraude? & n'étoit - il pas à craindre que dans la multitude, il ne se rencontrât quelques esprits assez éclairés pour ne regarder pas comme inspiré un ouvrage auquel tant de mains auroient eu part?

Mais les Musulmans croyent comme un article de foi, que leur Prophete, qu'ils disent avoir été un homme simple & sans lettres, n'a rien mis du sien dans ce livre, qu'il l'a reçû de Dieu par le mi<cb-> nistere de l'Ange Gabriel, écrit sur un parchemin fait de la peau du bélier qu'Abraham immola à la place de son fils Isaac, & qu'il ne lui fut communiqué que successivement verset à verset en différens tems & en différens lieux pendant le cours de 23 ans. C'est à la faveur de ces interruptions qu'ils prétendent justifier la confusion qui regne dans tout l'ouvrage, confusion qu'il est si impossible d'éclaircir, que leurs plus habiles Docteurs y ont travaillé vainement; car Mahomet, ou si l'on veut son copiste, ayant ramassé pêle - mêle toutes ces prétendues révélations, il n'a plus été possible de retrouver dans quel ordre elles ont été envoyées du Ciel.

Ces vingt - trois ans que l'Ange a employées à apporter l'alcoran à Mahomet, sont, comme on voit, une merveilleuse ressource pour ses sectateurs: parlà ils sauvent une infinité de contradictions palpables qui se rencontrent dans leur loi. Ils les rejettent pieusement sur Dieu même, & disent que pendant ce long espace de tems il corrigea & réforma plusieurs des dogmes & des préceptes qu'il avoit précédemment envoyés à son Prophete.

Quant à ce que contient l'alcoran, ce que nous en allons dire avec ce qu'on trouvera au mot Maho - Metisme, suffira pour donner une idée juste & complete de la Religion Mahométane.

On peut rapporter en général toute sa doctrine aux points historiques & dogmatiques: les premiers avec quelques traces de vérité, sont mêlés d'une infinité de fables & d'absurdités: par exemple, on y lit qu'après le châtiment de la premiere postérité des enfans d'Adam, qu'on y nomme le plus ancien des Prophetes, Noé avoit réparé ce que les premiers avoient perdu; qu'Abraham avoit succédé à ce second, Joseph au troisieme; qu'un miracle avoit produit & conservé Moyse; qu'enfin Saint Jean étoit venu prêcher l'Evangile; que Jesus - Christ, conçu sans corruption dans le sein d'une Vierge, exemte des tentations du demon, créé du soufle de Dieu, & animé de son Saint Esprit, étoit venu l'établir, & que Mahomet l'avoit confirmé. En donnant ces éloges au Sauveur du Monde, que ce livre appelle le verbe, la vertu, l'ame & la force de Dieu, il nie pourtant sa génération éternelle & sa divinité, & mêle des fables extravagantes aux vérités saintes de notre Religion; & rien n'est plus ordinaire que d'y trouver à côté d'une chose sensée les imaginations les plus ridicules.

Quant au dogme, les peines & les récompenses de la vie future étant un motif très - puissant pour animer ou retenir les hommes, & Mahomet ayant affaire à un peuple fort adonné aux plaisirs des sens, il a cru devoir borner la félicité éternelle à une facilité sans bornes de contenter leurs desirs à cet égard; & les châtimens, principalement à la privation de ces plaisirs, accompagnée pourtant de quelques châtimens terribles, moins par leur durée que par leur rigueur.

En conséquence il enseigne dans l'alcoran qu'il y a sept Paradis; & le livre d'Azar ajoûte que Mahomet les vit tous, monté sur l'alborak, animal de taille moyenne, entre celle de l'âne & celle du mulet. Que le premier est d'argent fin, le second d'or, le troisieme de pierres précieuses, où se trouve un Ange d'une main duquel à l'autre il y a soixante & dix mille journées, avec un livre qu'il lit toujours: le quatrieme est d'émeraudes; le cinquieme de crystal; le sixieme de couleur de feu: & le septieme est un jardin délicieux arrosé de fontaines & de rivieres de lait, de miel & de vin, avec divers arbres toûjours verds, dont les pepins se changent en des filles si belles & si douces, que si l'une d'elles avoit craché dans la mer, l'eau n'en auroit plus d'amertume. Il ajoûte que ce Paradis est gardé par des Anges, dont les uns ont la tête d'une vache, qui porte des cornes, les<pb-> [p. 251] quelles ont quarante mille noeuds, & comprennent quarante journées de chemin d'un noeud à l'autre. Les autres Anges ont 70000 bouches, chaque bouche 70000 langues, & chaque langue loue Dieu 70000 fois le jour en 70000 sortes d'idiomes différens. Devant le throne de Dieu sont quatorze cierges allumés qui contiennent cinquante journées de chemin d'un bout à l'autre. Tous les appartemens de ces Cieux imaginaires seront ornés de ce qu'on peut concevoir de plus brillant; les Croyans y seront servis des mets les plus rares & les plus délicieux, & épouseront des Houris ou jeunes filles, qui, malgré le commerce continuel que les Musulmans auront avec elles, seront toûjours vierges. Par où l'on voit que Mahomet fait consister toute la béatitude de ses prédestinés dans les voluptés des sens.

L'Enfer consiste dans des peines qui finiront un jour par la bonté de Mahomet, qui lavera les réprouvés dans une fontaine, & les admettra à un festin composé des restes de celui qu'il aura fait aux Bienheureux. Il admet aussi un Jugement après la mort, & une espece de Purgatoire; c'est - à - dire, des peines dans le tombeau & dans le sein de la terre pour les corps de ceux qui n'auront pas parfaitement accompli sa loi. Voyez Munkir & Nekir.

Les deux points fondamentaux de l'alcoran suffiroient pour en démontrer la fausseté: le premier est la prédestination, qui consiste à croire que tout ce qui arrive est tellement déterminé dans les idées éternelles, que rien n'est capable d'en empêcher les effets; & l'on sait à quel point les Musulmans sont infatués de cette opinion. Le second est que la Religion Mahométane doit être établie sans miracle, sans dispute, sans contradiction, de sorte que tous ceux qui y répugnent doivent être mis à mort; & que les Musulmans qui tuent ces incrédules, méritent le Paradis: aussi l'histoire fait - elle foi qu'elle s'est encore moins établie & répandue par la séduction, que par la violence & la force des armes.

Il est bon d'observer que l'alcoran, tant que véçut Mahomet, ne fut conservé que sur des feuilles volantes; & que ce fut Aboubekre son successeur, qui le premier fit de ces feuilles volantes un volume, dont il confia la garde à Hapsha ou Aiicha, veuve de Mahomet, comme l'original auquel on pût avoir recours en cas de dispute; & comme il y avoit déja un nombre infini de copies de l'alcoran répandues dans l'Asic, Othman successeur d'Aboubekre, en fit faire plusieurs conformes à l'original qui étoit entre les mains d'Hapsha, & supprima toutes les autres. Quelques Auteurs prétendent que Mohavia Calife de Babylone, ayant fait recueillir les différentes copies de l'alcoran, confia à six Docteurs des plus habiles le soin de recuéillir tout ce qui étoit véritablement du fondateur de la Secte, & fit jetter le reste dans la riviere. Mais malgré l'attention de ces Docteurs à établir un seul & même fondement de leur doctrine, ils devinrent néanmoins les chefs de quatre Sectes différentes. La premiere & la plus superstitieuse, est celle du Docteur Melik, suivie par les Maures & par les Arabes. La seconde, qu'on nomme l'Imeniane, conforme à la tradition d'Ali, est suivie par les Persans. Les Turcs ont embrassé celle d'Omar, qui est la plus libre; & celle d'Odman, qu'on regarde comme la plus simple, est adoptée par les Tartares; quoique tous s'accordent à regarder Mahomet comme le plus grand des Prophetes.

Les principales différences qui soient survenues aux copies faites postérieurement à celle d'Aboubekre, consistent en des points qui n'étoient pas en usage du tems de Mahomet, & qui y ont été ajoûtés par les Commentateurs, pour fixer & déterminer la véritable leçon, & cela à l'exemple des Massoretes, qui ont aussi mis de pareils points au texte Hébreu de l'écriture. Voyez Point.

Tout l'alcoran est divisé en suras ou chapitres, & les suras sont sous-divisées en petits versets mal cousus & sans suite, qui ressemblent plus à de la prose qu'à de la poësie. La division de l'alcoran en suras est moderne; le nombre en est fixé à soixante. La plûpart de ces suras ou chapitres ont des titres ridicules, comme de la vache, des fourmis, des mouches, & ne traitent nullement de ce que leurs titres annoncent.

Il y a sept principales éditions de l'alcoran; deux à Medine, une à la Mecque, la quatrieme à Coufa, une à Balsora, une en Syrie, & l'édition commune. La premiere contient 6000 vers ou lignes, les autres en contiennent 200 ou 236 de plus: mais pour le nombre des mots ou des lettres, il est le même dans toutes: celui des mots est de 77639, & celui des lettres de 323015.

Le nombre des Commentaires de l'alcoran est si immense, que des titres seuls rassemblés on en pourroit faire un très - gros volume. Ben Oschair en a écrit l'histoire intitulée, Tarikh Ben Oschair. Ceux qui ont le plus de vogue sont le Raidhaori Thaalebi, le Zamalch schari, & le Bacai.

Outre l'alcoran, dont les Mahométans font la base de leur croyance, ils ont un livre de traditions appellé la Sonna. Voyez Sonna, Tradition, Mahométisme . Ils ont aussi une Théologie positive, fondée sur l'alcoran & sur la sonna, & une scholastique fondée sur la raison. Ils ont leurs casuistes & une espece de Droit - canon, où ils distinguent ce qui est de droit divin d'avec ce qui est de droit positif.

On a fait différentes traductions de l'alcoran: nous en avons une en François d'André du Riel, sieur de Maillezais: & le P. Maracci, Professeur en langue Arabe dans le Collége de Rome, en fit imprimer à Padouë en 1698 une Latine, à laquelle il avoit travaillé 40 ans, & qui passe pour la meilleure, tant par rapport à la fidelité à rendre le texte, qu'à cause des notes savantes & de la réfutation complete des rêveries de l'alcoran, dont il l'a ornée.

Les Mahométans ont un culte extérieur, des cérémonies, des prieres publiques, des mosquées, & des ministres pour s'acquiter des fonctions de leur Religion, dont on trouvera les noms & l'explication dans ce Dictionnaire sous les titres de Mosquée, Muphti, Iman, Hatib, Scheik, Dervis , & autres.

Alcoran (Page 1:251)

Alcoran, chez les Persans, signifie aussi une espece de tour ou de clocher fort élevé, environné de deux ou trois galeries l'une sur l'autre, d'où les Moravites, espece de prêtres parmi eux, recitent des prieres à haute voix plusieurs fois le jour en faisant le tour de la galerie afin d'être entendus de tous côtés. C'est à - peu - près la même chose que les Minarets dans les Mosquées des Turcs. V. Minaret.

ALCOVE (Page 1:251)

ALCOVE, s. m. (Architect.) C'est la partie d'une chambre où est ordinairement placé le lit, & où il y a quelquefois des siéges; elle est séparée du reste par une estrade, ou par quelques colonnes ou autres ornemens d'architecture.

Ce mot nous vient de l'Espagnol alcoba, lequel vient lui - même de l'Arabe elcauf, qui signifie simplement un cabint, un lieu où l'on dort, ou d'elcobat, qui signifie une tente sous laquelle on dort, en Latin Zeta. On décore les alcoves de plusieurs façons. Voyez Niche. C'est à l'Architecte à marquer la place de l'alcove; c'est au Sculpteur ou au Menuisier à l'exécuter. (P)

ALCREBIT (Page 1:251)

ALCREBIT, s. m. (Chimie.) instrument de fer qui garnit une ouverture faite à la partie postérieure du fourneau à fondre les mines; ce fourneau se nomme castillan. On ne se servoit que de cette espece de fourneau pour la fonte des mines en Espagne, avant

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