ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"246"> Inquisiteurs, ces hérétiques multipliés mépriserent les foudres de l'Eglise. La puissance temporelle se joignit à la spirituelle pour les terrasser. On publia contre eux une croisade en 1210, & ce he fut qu'après dix - huit ans d'une guerre sanglante, qu'abandonnés par les Comtes de Toulouse leurs protecteurs, & affoiblis par les victoires de Simon de Montfort, les Albigeois poursuivis dans les Tribunaux ecclésiastiques, & livrés au bras séculier, furent entierement détruits, à l'exception de quelques - uns qui sejoignirent aux Vaudois des vallées de Piémont, de France & de Savoie. Lorsque les nouveaux réformés parurent, ces hérétiques projetterent de se joindre aux Zuingliens, & s'unirent enfin aux Calvinistes, sous le regne de François I. L'execution de Cabrieres & de Mérindol, qu'on peut lire dans notre histoire, acheva de dissiper les restes de cette secte dont on ne connoît plus que le nom. Au reste, quoique les Albigeois se soient joints aux Vaudois, il ne faut pas croire que ceux - ci ayent adopté les opinions des premiers; les Vaudois n'ayant jamais été Manichéens, comme M. Bossuet l'a démontré dans son histoire des Variations, Liv. XI. Petrus Vall. Cern. Sanderus, Baronius, Spondan de Marca, Bossuet, hist. des Variat. Dupin, Biblioth eccles. siecl. XII. & XIII. (G)

ALBION (Page 1:246)

* ALBION, ancien nom de la grande Bretagne. Les conjectures que l'on a formées sur l'origine de ce nom nous paroissent si vagues; que quand elles ne seroient pas hors de notre objet nous n'en rapporterions aucune.

Albion (Page 1:246)

* Albion la nouvelle, partie de l'Amérique septentrionale, découverte & nommée par Drake en 1578. elle est voisine du Mexique & de la Floride.

ALBIQUE (Page 1:246)

* ALBIQUE, s. f. nom qu'ón donne à une espece de craie ou terre blanche qui a quelque ressemblance avec la terre sigillée, & qu'on trouve en plusieurs endroits de France.

ALBLASSER - WAERT (Page 1:246)

* ALBLASSER - WAERT (Géog.) pays de la Hollande méridionale, entre la Meuse & le Leck.

ALBOGALERUS (Page 1:246)

* ALBOGALERUS, s. m. bonnet des Flamines Diales ou des Flamines de Jupiter. Ils le portoient toûjours, & il ne leur étoit permis de le quitter que dans la maison. Il étoit fait, dit Festus, de la peau d'une victime blanche: on y ajustoit une pointe faite d'une branche d'olivier. Celui qu'on voit Planc. 7. Hist. anc. est orné de la foudre de Jupiter dont le Flamine diale étoit Prêtre.

ALBORA (Page 1:246)

* ALBORA, espece de gale ou plûtôt de lepre dont Paracelse donne la description suivante: c'est, dit - il, une complication de trois choses; des dartres farineuses, du serpigo, & de la lepre.

Lorsque plusieurs maladies dont l'origine est différente viennent à se réunir, il s'en forme une nouvelle à laquelle il faut donner un nom différent. Voici les signes de celle - ci. On a sur le visage des taches semblables au serpigo; elles se changent en petites pustules de la nature des dartres farineuses: quant à leur terminaison, elle se fait par une évacuation puante par la bouche & le nez. Cette maladie, qu'on ne connoît que par ses signes extérieurs, a aussi son siége à la racine de la langue. Voici le remede que Paracelse propose pour cette maladie qu'il a nommée.

Prenez d'étain, de plomb, d'argent, de chacun une dragme; d'eau distillée de blancs - d'oeufs demi-pinte: mêlez. Il faut distiller les blancs d'oeufs après les avoir fait cuire, verser l'eau sur la limaille des métaux, & en laver l'albora. Paracelse de apostematibus. Voyez Dartre, Serpigo, Lepre

ALBORNOZ (Page 1:246)

* ALBORNOZ, s. m. manteau à capuce fait de poil de chevre, & tout d'une piece, à l'usage des Maures, des Turcs, & des Chevaliers de Malte, quand ils vont au camp par le mauvais tems.

ALBOUR ou AULBOURG (Page 1:246)

ALBOUR ou AULBOURG, arbre mieux connu sous le nom d'ébenier ou de faux ébenier. Voyez Ebenier. (I)

ALBOURG (Page 1:246)

* ALBOURG (Géog.) ville de Danemark dans le Nord Jutland. Lon. 27. lat. 57.

ALBRAND, ou ALEBRAN, ou ALEBRENT (Page 1:246)

* ALBRAND, ou ALEBRAN, ou ALEBRENT, nom qu'on donne en Venerie au jeune canard, qui devient au mois d'Octobre canardeau, & en Novembre canard, ou oiseau de riviere.

ALBRENÉ (Page 1:246)

ALBRENÉ, adj. terme de Fauconnerie, se dit d'un oiseau de proie qui a perdu entierement ou en partie son plumage. On dit: ce gerfaut est albrené, il faut le baigner.

ALBRENER (Page 1:246)

ALBRENER, v. n. veut dire chasser aux albrans: il fait bon albrener.

ALBRET ou LABRIT (Page 1:246)

* ALBRET ou LABRIT, (Géog.) ville de France en Gascogne, au pays d'Albret. Lon. 17. lat. 44. 10.

ALBUGINÉE (Page 1:246)

ALBUGINÉE, adj. f. en Anatomie, est la tunique la plus extérieure de l'oeil, appellée autrement conjonctive. Voyez Conjonctive. Ce mot vient du Latin albus, blanc; la tunique albuginée recouvrant le blanc de l'oeil. Voyez OEil.

Albuginée est aussi la tunique qui enveloppe immédiatement les testicules. Voyez Testicules & Scrotum. (L)

ALBUGO (Page 1:246)

ALBUGO ou TAIE, est une maladie des yeux où la cornée perd sa couleur naturelle, & devient blanche & opaque.

La taie est la même chose que ce qu'on appelle autrement leucoma, LEUXWMA. Voyez Leucoma & Taie.

Albugo ou Leucoma, s. m. (Chirug.) c'est une tache blanche & superficielle qui survient à la cornée transparente par un engorgement des vaisseaux lymphatiques de cette partie. Ce vice empêche la vûe tant qu'il subsiste. Il ne faut pas confondre l'albugo avec les cicatrices de la cornée: les cicatrices sont ordinairement d'un blanc luisant & sans douleur: ce sont des marques de guérison, & non de maladie. L'albugo est d'un blanc non luisant comme de craie, & est accompagné d'une légere fluxion, d'un peu d'inflammation & de douleur, & d'un petit larmoyement; il arrive sans qu'aucun ulcere ait précédé: la cicatrice au contraire est la marque d'un ulcere guéri.

L'albugo peut se terminer par un ulcere, & alors après sa guérison il laisse une cicatrlce qui ne s'efface point.

Pour guérir l'albugo, il faut prescrire les remedes généraux propres à détourner la fluxion: on fait ensuite usage des remedes particuliers. Les auteurs proposent les remedes acres & volatils pour dissoudre, détacher & nettoyer l'albugo, comme les fiels de brochet, de carpe ou autres poissons; ou ceux de perdrix, d'oiseaux de proie & autres, dans lesquels on trempe la barbe d'une plume pour en toucher la tache deux fois par jour. M. Me Jean conseille entr'autres remedes le collyre sec avec l'iris, le sucre candi, la myrrhe, de chacun un demi gros, & quinze grains de vitriol blanc. On s'est souvent servi avec succès d'un mêlange de poudre de tuthie, de sucre candi & de vitriol blanc à parties égales, qu'on souffle sur la tache avec un fétu de paille ou un tuyau de plume. (Y)

ALBUMINEUX (Page 1:246)

ALBUMINEUX, adj. (Physiol.) suc albumineux, dans l'oeconomie animale, est une espece d'huile fort fixe, ténace, glaireuse & peu inflammable, qui forme le sang & les lymphes des animaux. Ses propriétés sont assez semblables à celles du blanc d'oeuf; c'est ce qui lui a fait donner le nom de suc albumineux. Voyez Suc & Huile.

L'huile albumineuse a des propriétés fort singulieres, dont il est difficile de découvrir le principe: elle [p. 247] se durcit au feu, & même dans l'eau chaude; elle ne se laisse point délayer par les liqueurs vineuses, même par l'esprit - de - vin, ni par l'huile de terebenthine, & les autres huiles résineuses fluides; au contraire, ces huiles la durcissent. Elle contient assez de sel tartareux pour être fort susceptible de pourriture, sur - tout lorsqu'elle est exposée à l'action de l'air: mais elle n'est sujette à aucun mouvement de sermentation remarquable, parce que son sel est plus volatilisé & plus tenacement uni à l'huile que celui des végétaux; aussi le feu le fait - il facilement dégénérer en sel alkali volatil; ce qui n'arrive presque pas au sel tartareux des végétaux, sur - tout lorsqu'il n'est encore uni qu'à une huile mucilagineuse. L'indissolubilité, le caractere glaireux, & le défaut d'inflammabilité de cette huile, lui donnent beaucoup de conformité avec l'huile muqueuse: mais elle en differe par quelques autres propriétés, & sur - tout par le sel qu'elle contient, & dont l'huile muqueuse est entierement ou presqu'entierement privée. Voyez ess. de Phys. par M. Quesnay. (L)

ALBUNÉE (Page 1:247)

* ALBUNÉE, la dixieme des Sibylles. Varron dit qu'elle étoit de Tibur; c'est aujourd'hui Tivoli. Elle y fut adorée: elle eut une fontaine & un bois consacrés près du fleuve Anis. On dit que sa statue fut trouvée dans le fleuve; elle étoit représentée tenant un livre à la main.

ALBUQUERQUE (Page 1:247)

* ALBUQUERQUE, (Géog.) ville d'Espagne, dans l'Estramadure. Long. 11. 40. lat. 38. 52.

ALBURNE (Page 1:247)

* ALBURNE, s. m. Ce fut d'abord le nom d'une montagne de Lucanie, puis celui du Dieu de cette montagne. On dut à M. AEmilius Metellus la connoissance de cette nouvelle Divinité.

ALBUS (Page 1:247)

ALBUS, s. m. (Commerce.) petite monnoie de Cologne qui vaut deux creuzers; & le creuzers vaut un sol six deniers, & 6/13 de denier; ainsi l'albus vaut neuf deniers 3/13 de France.

ALCADE (Page 1:247)

ALCADE, s. m. (Hist. mod.) en Espagne, est un Juge ou Officier de Judicature, qui répond à peu près à ce que nous appellons en France un Prevôt.

Lés Espagnols ont tiré le nom d'alcade, de l'alcaïde des Mores. Voyez Alcaïde. (G)

ALCAÇAR - QUIVIR, ou ALCAZAR - QUIVIR (Page 1:247)

* ALCAÇAR - QUIVIR, ou ALCAZAR - QUIVIR, (Géog.) ville d'Afrique, sur la côte de Barbarie, Province d'Asgar, Royaume de Fez.

ALCACAR DO SAL (Page 1:247)

* ALCACAR DO SAL, (Géog.) ville de Portugal, dans l'Estramadure, sur la riviere de Cadaon. Long. 9. 41. lat. 38. 18.

ALCAÇAR CEGUER (Page 1:247)

ALCAÇAR CEGUER, (Géog.) ville d'Afrique, au Royaume de Fez, Province d'Habat. Long. 12. lat. 35.

ALCAHEST (Page 1:247)

ALCAHEST, Voyez Alkahest.

ALCAIDE, ou ALCAYDE (Page 1:247)

ALCAIDE, ou ALCAYDE, s. m. (Hist. mod.) chez les Mores, en Barbarie, est le Gouverneur d'une ville ou d'un château, sous l'autorité du Roi de Maroc. Ce mot est composé de la particule al, & du verbe , kad, ou akad, gouverner, régir, administrer.

La Jurisdiction de l'alcaïde est souveraine, tant au criminel qu'au civil; & c'est à lui qu'appartiennent les amendes. (G)

ALCAIQUES (Page 1:247)

ALCAIQUES, adj. (Littérat.) dans la poësie Greque & Latine est un nom commun à plusieurs sortes de vers, ainsi appellés du nom d'Alcée, à qui on en attribue l'invention.

La premiere espece d'alcaïques est de vers de cinq piés, dont le premier est un spondée, ou un ïambe; le second un ïambe, le troisieme une syllabe longue, le quatrieme un dactyle, & le cinquieme un dactyle ou un amphimacre, tels que sont ces vers d'Horace:

Omnes||dem|cogimur|, omnium| Versa|tur ur||serius|ocyus| Sors exitura.

La seconde espece consiste en deux dactyles & deux trochées, tel que celui - ci:

Exili|um imposi|tura|cymboe.

Outre ces deux premieres sortes qu'on appelle alcaïques dactyliques, il y en a une troisieme qui s'appelle simplement alcaïques, dont le premier pié est un épitrite, le second & le troisieme deux choriambes, & le quatrieme un bacche, comme celui - ci.

Cur timet fla|vum tiberim|tangere, cur|olivum?

L'ode alcaïque consiste en quatre strophes, de quatre vers chacune, dont les deux premiers sont des vers alcaïques de la premiere espece, le troisieme un ïambe dimetre hypercatalectique, c'est - à - dire, de quatre piés & une syllabe longue, tel que celui - ci:

Trans mu|tat in|cer|tos ho|nores|.
Et le quatrieme est un alcaïque de la seconde espece, tel que le dernier de la strophe suivante:

Non possidentem multa vocaveris Recte beatum: rectius occupat Nomen beati, qui Deorum Muneribus sapienter uti, &c. Horat.

Pour peu qu'on ait l'oreille délicate, on sent combien les vers alcaïques, mais surtout ceux dont est formée cette strophe, sont harmonieux. Aussi Horace les appelle - t - il les sons mâles & nerveux d'Alcée, minaces Alcoei camoenoe. (G)

ALCALA LA REALE (Page 1:247)

* ALCALA LA REALE, (Géog.) ville d'Espagne, dans l'Andalousie, près de la riviere de Salado. Long. 14. 30. lat. 37. 18.

ALCALA DE HENAREZ (Page 1:247)

* ALCALA DE HENAREZ, (Géog.) ville d'Espagne, dans la nouvelle Castille, sur la riviere de Henarez. Long. 14. 32. lat. 40. 30.

ALCALA DE GUADAIRA (Page 1:247)

* ALCALA DE GUADAIRA, (Géog.) ville d'Espagne, dans l'Andalousie, sur la riviere de Guadaira. Long. 12. 40. lat. 35. 15.

ALCALESCENT, TE (Page 1:247)

ALCALESCENT, TE, adj. en Medecine, qui n'est pas tout - à - fait alkali, qui approche de la nature du sel lixiviel. Boerhaave, Comm. Pourquoi les choses naturellement acescentes, ou alcalescentes, n'essuyeroient - elles pas dans l'estomac les mêmes dégénérations qu'elles souffrent au dehors? (L)

ALCALI (Page 1:247)

ALCALI, Voyez ALKALI.

ALCAMO (Page 1:247)

* ALCAMO, (Géog.) ville de Sicile, au pié du mont Bonifati. Long. 30. 42. lat. 38. 2.

ALCANA (Page 1:247)

* ALCANA, s. m. le Troesne d'Egypte fournit à la teinture un rouge ou un jaune qu'on tire de ses feuilles, selon qu'on emploie cette couleur: un jaune, si on la fait tremper dans l'eau; un rouge, si on la laisse infuser dans du vinaigre, du citron, ou de l'eau d'alun. On extrait des baies de la même plante une huile d'une odeur très - agréable; on en fait usage en Medecine.

ALCANNA (Page 1:247)

ALCANNA, (Medecine) alcanna offic. Ligustrum indicum, seu alcanna manithondi. Herm. Mus. Zeil. 6. 65. C'est le kenna des Turcs & des Maures; ses feuilles réduites en poudre jaune, servent de cosmétique aux naturels du pays, qui en font une espece de pâte avec du suc de limon; les hommes en teignent leur barbe, & les femmes leurs ongles. Elle est bonne pour exciter les regles, & pour les maladies hystériques; aussi les Orientaux s'en servent - ils pour causer l'avortement, & pour chasser le foetus mort dans la matrice. (N)

ALCANTARA (Page 1:247)

* ALCANTARA, (Géog.) ville d'Espagne, dans l'Estramadure, sur le Tage. Long. 11. 35. lat. 39. 20. Il y a en Espagne une autre ville nommée Valencia d'Alcantara; c'est encore le nom d'une contrée de Portugal, à une lieue ou environ au - dessous de Lisbonne.

Alcantara (Page 1:247)

Alcantara (Ordre d') Hist. mod. ancien Or<pb->

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