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D'autres exemples qui servent à entretenir ces conjectures,
font les sels qui paroissent & qui s'accroissent
dans certains corps, qui n'en produiroient point
du tout ou en produiroient beaucoup moins s'ils n'étoient
pas exposés à l'air. M. Boyle parle de quelques
marcassites tirées de dessous terre, qui etant
gardées dans un endroit sec, se couvroient assez vîte
d'une efflorescence vitriolique, & s'égrugeoient en
peu de tems en une poudre qui contenoit une quantité
considérable de couperose, quoique vraissemblablement
elles fussent restées en terre plusieurs siécles
sans se dissoudre. Ainsi la terre ou la mine d'alun
& de quantité d'autres minéraux, dépouillée de ses
sels, de ses métaux & autres substances, les recouvre
avec le tems. On observe la même chose du
fraisi dans les forges, Voyez
M. Boyle ajoûte, que sur des enduits de chaux de
vieilles murailles, il s'amasse avec le tems une efflorescence
copieuse d'un qualité nitreuse dont on tire
du salpetre. Le colcothar de vitriol n'est point naturellement
corrosis, & n'a de lui - même aucun sel:
mais si on le laisse quelque tems exposé à l'air, il
donne du sel, & beaucoup. Voyez
Autre preuve qui constate ces propriétés cachées
de l'air; c'est que ce fluide, introduit dans les médicamens
antimoniaux, les rend émétiques, propres à
causer des foiblesses de coeur & des brûlemens d'entrailles;
& qu'il gâte & pourrit en peu de tems des
arbres déracinés qui s'étoient conservés sains & entiers
pendant plusieurs siecles qu'ils étoient restés sur
pié. Voyez
Enfin les soies dans la Jamaïque se gâtent bien - tôt, si on les laisse exposées à l'air, quoiqu'elles ne perdent pas toûjours leur couleur; au lieu que quand on ne les y expose pas, elles conservent leur force & leur teinture. Le taffetas jaune porté au Bresil y devient en peu de jours gris - de - fer, si on le laisse exposé à l'air; au lieu que dans les boutiques il conserve sa couleur. A quelques lieues au - delà du Paraguai, les hommes blancs deviennent tannés: mais dès qu'ils quittent cette contrée, ils redeviennent blancs. Ces exemples, outre une infinité d'autres que nous ne rapportons point ici, suffisent pour nous convaincre que nonobstant toutes les découvertes qu'on a faites jusqu'ici sur l'air, il reste encore un vaste champ pour en faire de nouvelles.
Par les observations qu'on a faites sur ce qui arrive,
lorsqu'après avoir été saigne dans des rhûmatismes
on vient à prendre du froid, il est avéré que
l'air peut s'insinuer dans le corps avec toutes ses qualités,
& vicier toute la masse du sang & des autres humeurs.
Voyez
Par les paralysies, les vertiges & autres affections
nerveuses que causent les mines, les lieux humides
& autres, il est évident que l'air chargé des qualités
qu'il a dans ces lieux, peut relâcher & obstruer
tout le système nerveux. Voyez
M. Desaguliers a imaginé une machine pour changer l'air de la chambre d'une personne malade, en en chassant l'air impur, & y en introduisant du frais par le moyen d'une roue qu'il appelle roue centrifuge, sans qu'il soit besoin d'ouvrir ni porte, ni fenêtre; expédient qui seroit d'une grande utilité dans les mines, dans les hôpitaux & autres lieux semblables, où l'air ne circule pas. On a déja pratiqué quelque chose de semblable à Londres, pour évacuer de ces lieux l'air échauffé par les lumieres & par l'haleine & la sueur d'un grand nombre de personnes, ce qui est très - incommode, surtout dans les grandes chaleurs. Voyez Transact. Philos. n°. 437. p. 41.
M. Hales a imaginé depuis peu une machine très propre
à renouveller l'air. Il appelle cette machine
le ventilateur. Il en a donné la description dans un ouvrage
qui a été traduit en François par M. de Mours,
Docteur en Medecine, & imprimé à Paris il y a peu
d'années. Voyez
Air (Page 1:236)
Mais par les questions agitées dans ces derniers tems au sujet de l'existence de cet air inné, il commence à être fort vraissemblable quecet air n'existe pas réellement.
Machine à pomper l'air. Voyez
Air (Page 1:236)
Air (Page 1:236)
Air, Manieres (Page 1:236)
Air (Page 1:237)
Air (Page 1:237)
Saumaise croit que ce mot vient du Latin oera; & M. Burette est de son opinion, quoique Menage combatte ce sentiment dans son étymologie de la langue Françoise.
Les Romains avoient leurs signes pour le rythme, ainsi que les Grecs avoient les leurs; & >es signes, tirés aussi de leurs caracteres numériques, se nommoient non - seulement numerus, mais encore oera, c'est - à - dire nombre, ou la marque du nombre; numeri nota, dit Nonius Marcellus. C'est en ce sens qu'il se trouve employé dans ce vers de Lucile:
Hoec est ratio? perversa oera? summa subducta improbè? Et Sextus Rusus s'en est servi de même. Or quoique ce mot oera ne se prît originairement parmi les Musiciens que pour le nombre ou la mesure du chant, dans la suite on en fit le même usage qu'on avoit fait du mot numerus; & l'on se servoit d'oera pour désigner le chant même: d'où est venu le mot François air, & l'Italien aria pris dans le même sens.
Les Grecs avoient plusieurs sortes d'airs qu'ils appelloient nomes, qui avoient chacun leur caractere, & dont plusieurs étoient propres à quelques instrumens particuliers, à peu près comme ce que nous appellons aujourd'hui pieces ou sonates.
La musique moderne a diverses especes d'airs qui
conviennent chacune à quelque espece de danse dont
ils portent le nom. Voyez
Air (Page 1:237)
Air (Page 1:237)
Air (Page 1:237)
AIRAIN ou CUIVRE JAUNE (Page 1:237)
AIRAIN ou CUIVRE JAUNE, s. m. (Chim.) c'est
un métal factice composé de cuivre fondu avec la
pierre de calamine qui lui communique la dureté &
la couleur jaune. Voyez
On dit que les Allemands ont possédé long - tems le fecret de faire ce métal. Voici présentement comment on le prépare. On mêle avec du charbon de terre de la pierre calamine calcinée & réduite en poudre: on incorpore ces deux substances en une seule masse par le moyen de l'eau; ensuite quand cela est ainsi préparé, on met environ sept livres de calamine dans un vase à fondre qui doit contenir environ quatre pintes, & on y joint à peu près cinq livres de cuivre: on met le vase dans une fournaise à vent de huit piés de profondeur, & on l'y laisse environ onze heures, au bout duquel tems l'airain est formé. Quand il est fondu, on le jette en masses ou en bandes. Quarante - cinq livres de calamine crue, trente livres étant brûlée ou calcinée, & soixante livres de cuivre, font avec la calamine cent livres d'airain. Du tems d'Erker, fameux Métallurgiste, soixante & quatre livres de cuivre ne donnoient par le moyen de la calamine, que quatre - vingts - dix livres d'airain.
Airain qui autrefois ne signifioit que le cuivre, & dont on se sert présentement plus particulierement pour signifier le cuivre jaune, se dit encore du métal dont on fait des cloches, & qu'on nomme aussi bronze. Ce métal se fait le plus communément avec dix parties de cuivre rouge & une partie d'étain; on y ajoûte aussi un peu de zinc.
L'airain de Corinthe a eu beaucoup de réputation parmi les Anciens. Le consul Mummius ayant saccagé & brûlé Corinthe 146 ans avant J. C. on dit que ce précieux métal fut formé de la prodigieuse quantité d'or, d'argent & de cuivre dont cette ville étoit remplie, & qui se fondirent ensemble dans cet incendie. Les statues, les vases, &c. qui étoient faits de ce métal, étoient d'un prix inestimable. Ceux qui entrent dans un plus grand détail, le distinguent en trois sortes: l'or étoit le métal dominant de la premiere espece; l'argent de la seconde; & dans la troisieme, l'or, l'argent & le cuivre, étoient en égale quantité.
Il y a pourtant une difficulté au sujet du cuivre de
Corinthe; c'est que quelques Auteurs disent que ce
métal étoit fort recherché avant le sac de Corinthe
par les Romains, ce qui prouveroit que le cuivre de
Corinthe n'étoit point le produit des métaux fondus
confusément dans l'incendie de cette ville, & que
les Corinthiens avoient possédé particulierement l'art
de composer un métal où le cuivre dominoit, & qu'on
nommoit pour cela cuivre de Corinthe. V.
L'airain ou cuivre jaune est moins sujet à verdir que le cuivre rouge: il est aussi plus dur, c'est de tous les métaux le plus dur: c'est ce qui a fait qu'on s'en est servi pour exprimer la dureté; on dit un siecle d'airain, un front d'airain, &c. Les limes qui ne peuvent plus servir à l'airain sont encore bonnes pour limer le fer; ce qui prouve que le fer est moins dur que l'airain. (M)
AIRE (Page 1:237)
AIRE, area, s. f. Une aire est proprement une
surface plane sur laquelle on marche. Voyez
Le mot Latin area, d'où vient aire, signifie proprement le lieu où l'on bat le blé; il est dérivé de arere, être sec.
Aire (Page 1:237)
Si une aire, par exemple un champ, a la figure
d'un quarré dont le côté soit de 40 piés, cette aire
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