ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

RECHERCHE Accueil Mises en garde Documentation ATILF ARTFL Courriel

Previous page

"737"> dience, où le défendeur propose verbalement ses exceptions, défenses, & autres moyens. (A)

Défenses; (Page 4:737)

Défenses; arrêt de défenses, sentence ou autre jugement de défenses, qu'on appelle communément défenses simplement, sont des jugemens portant défenses d'exécuter une sentence, soit indéfiniment ou jusqu'à ce qu'il en ait été autrement ordonné. (A)

Défenses par atténuation, (Page 4:737)

Défenses par atténuation, sont des exceptions en matiere criminelle, proposées par l'accusé pour détruire les preuves & moyens dont se sert l'accusateur, pour prouver que l'accusé a commis le crime dont est question.

Ces sortes de défenses ont été abrogées par le tit. xxiij. de l'ordonnance criminelle, art. 1. mais l'accusé peut répondre par requête signifiée, avec copie de ses pieces justificatives, sans néanmoins que le défaut de donner une telle requête de la part de l'accusé, puisse retarder le jugement du procès. Ibid. art. 3. (A)

Défenses au contraire, (Page 4:737)

Défenses au contraire, c'est une clause que l'on insere dans des jugemens qui contiennent quelque réglement provisoire, sans statuer sur les incidens formés respectivement par les parties; par exemple sur un appel, lorsque l'intimé soûtient que l'appellant est non - recevable, & que sans statuer sur les fins de non - recevoir, on appointe les parties: en ce cas le même jugement joint les sins de non - recevoir de l'intimé, défenses au contraire, c'est - à - dire que le juge réserve aussi à l'appellant la liberté de proposer ses défenses contre les prétendues fins de non - recevoir; de maniere que par cette clause clause les choses restent entieres, & que l'appointement ne fait aucun préjugé ni pour ni contre les fins de nonrecevoir. (A)

Défenses generales, (Page 4:737)

Défenses generales, sont des lettres de chancellerie, ou un jugement obtenu par un débiteur contre tous ses créanciers pendant un tems, pour faire omologuer le contrat qu'il a fait avec la plus grande partie d'entr'eux, ou pour faire entériner les lettres de répi qu'il a obtenues.

Ceux qui ont obtenu de telles défenses, ne peuvent plus être consuls, administrateurs d'hôpitaux, échevins, ni parvenir à aucunes charges ou fonctions publiques, à moins qu'ils n'obtiennent des lettres de réhabilitation, & ne prouvent qu'ils ont depuis entierement payé leurs créanciers. Voy. Répi, & l'ordonn. de 1673. tit. jx. (A)

Défenses (Page 4:737)

Défenses (sentence de), voyez ci - devant Défenses, arrêt de défenses. (A)

Défense (Page 4:737)

Défense (la), dans la guerre des siéges, est la resistance que font les troupes enfermées dans une place qux attaques de l'ennemi. (Q)

Défenses, (Page 4:737)

Défenses, en terme de Fortification, se dit de tout ce qui sert à conserver & à couvrir les ouvrages & les soldats qui défendent une place. Ainsi les parapets, les flancs, les demi - lunes, & tous les autres ouvrages de la place, en sont les défenses. Voy. Parapet, Flanc, &c.

On appelle particulierement les défenses d'un ouvrage, les parties d'un autre ouvrage ou du même, par lesquelles le premier est défendu. Ainsi on dit que les flancs sont les défenses du bastion; les faces, celles des demi - lunes, &c.

Lorsque le canon a battu ces sortes d'ouvrages, de maniere qu'ils ne peuvent plus couvrir les soldats, ni avoir d'embrasures, on dit que les défenses de la place sont ruinées.

Il y a deux sortes de défenses; savoir, la défense de front, & celle de flanc.

La défense de front est commune à tous les ouvrages: c'est celle que font les soldats placés sur les parties saillantes de l'ouvrage, comme celle des soldats placés sur les faces du bastion, qui ne peuvent tirer devant eux qu'à une certaine distance du pié du revêtement.

La défense de flanc est celle qui découvre le flanc des soldats qui attaquent un ouvrage: c'est la plus essentielle de la fortification, & elle est infiniment préférable à la défense de front.

Pour le prouver, soit ADC (Pl. I. de Fort. fig. 3.) la coupe ou le profil d'une enceinte formée d'un rempart & l'un parapet: le soldat qui est placé derriere le parapet en A, ne peut à cause de l'épaisseur A D du parapet, découvrir le pié C du revêtement C D; il ne peut même découvrir la campagne qu'à l'extrémité B du prolongement de la partie supérieure A D du parapet: ainsi la défense directe de cette enceinte ne commence qu'au point B, ensorte que l'espace C B n'est point défendu. La défense de flanc n'a pas cet inconvénient; elle découvre toute la longueur des parties qu'elle défend, & c'est elle qui contribue, pour ainsi dire, uniquement à la défense des ouvrages.

La défense de flanc peut être de deux especes, savoir directe ou oblique.

Elle est directe, lorsque les parties qui servent de flancs sont à - peu - pres perpendiculaires à celles qu'ils défendent; & elle est oblique, quand ces parties sont dans une situation oblique, ou inclinée à l'égard des parties défendues.

Ainsi, dans les systèmes de M. de Pagan & de M. de Vauban, où le flanc est à - peu - près perpendiculaire à la ligne de défense, les flances défendent directement les faces des bastions opposés, parce que le soldat en s'appuyant ou en se plaçant parallelement au côté intérieur du parapet des flancs, découvre devant lui les faces qu'il doit défendre.

Dans les systemes d'Errard, de Marolois, du chevalier de Ville, &c. où le slanc fait un angle aigu avec la ligne de défense, la défense est oblique, attendu que le soldat placé sur le flanc, ne peut découvrir la face du bastion opposé qu'en se mettant de côté, dans une posture gênante, & qui demande de l'attention. Cette sorte de défense est généralement méprisée, parce que l'expérience fait voir dans les attaques, que les soldats tirent toûjours vis - à - vis d'eux, sans se donner la peine de se placer de côté pour tirer sur l'ennemi: ainsi la défense oblique ne doit être employée que lorsqu'on ne peut faire autrement, ou que le soldat est peu exposé à l'ennemi, comme dans les tenailles du fossé, sur - tout dans les simples, qui n'ont qu'une défense très - oblique. Voyez Tenailles. (Q)

Défense des Places, (Page 4:737)

Défense des Places, c'est l'art de resister aux attaques de l'ennemi, qui veut s'emparer de la ville par un siége en forme. V. Attaque, Siége, &c.

Cette partie de l'art militaire étoit beaucoup plus parfaite chez les anciens que chez les modernes: il étoit ordinaire, avant l'invention de la poudre à canon, de voir des villes médiocres se défendre plusieurs années. L'usage du canon & des mines a donné depuis une si grande supériorité à l'attaque, que les villes les plus fortes & les mieux défendues ne peuvent guere se soûtenir plus de deux ou trois mois, malgré la défense d'une nombreuse & courageuse garnison.

Il est aisé de conclure de - là, que notre fortification actuelle a besoin d'une rectification, qui remette plus d'équilibre entre la défense & l'attaque. Depuis la fortification avec des bastions, c'est - à - dire depuis que la poudre a fait substituer le canon aux anciennes machines avec lesquelles on battoit les places, la fortification a fait peu de progrès. Les ingénieurs se sont occupés d'abord de la disposition & de la grandeur des angles, & des autres parties du bastion. Lorsque la nombreuse artillerie employée dans les siéges a rendu ces sortes de considérations peu [p. 738] importantes, ils ont pris le parti de s'attacher à augmenter les dehors: ce qui occasionne une dépense excessive dans la fortification, & qui exige d'ailleurs de fortes garnisons dans les places. Tout cela ne demande ni une grande capacité, ni un grand effort de génie. Il s'agiroit de trouver quelque expédient pour empêcher l'ennemi d'approcher des places, & d'en détruire les ouvrages aussi aisément qu'il le fait aujourd'hui: car il faut convenir que le peu de résistance des villes fortes ne mérite assûrément pas la dépense qu'on a faite pour les fortifier. Il n'est point de simple enceinte formée seulement d'un rempart, d'un fossé, & d'un chemin - couvert, que des troupes courageuses ne puissent défendre trois semaines ou un mois. Or si les villes fortifiees avec le plus de dépense ne peuvent faire qu'une aussi courte défense, l'argent de leur construction pourroit être employé plus utilement. Les défauts de notre fortification moderne sont plus aisés à sentir qu'à corriger: mais pour donner des vûes nouvelles qui remédient à sa foiblesse, il est important de bien se convaincre d'abord de cette foiblesse; c'est le premier pas pour aller en avant. Voyez Fortification.

On propose dans les différentes académies de l'Europe, des prix pour ceux qui traitent le plus savamment des questions d'Astronomie, de Physique, &c. plusieurs souverains font la dépense de ces prix: ne pourroit - on pas aussi en proposer pour perfectionner notre fortification? On demandera peut - être quel seroit le tribunal qui pourroit en juger? Une académie militaire, composée des officiers généraux les plus habiles & les plus distingués par leurs connoissances dans l'art de la guerre, & des ingénieurs dont les talens sont les plus recommandables. Il est certain qu'un tel établissement pourroit servir à augmenter nos connoissances sur la fortification, & même sur la Tactique; & que l'exécution d'un projet de cette espece, ne pourroit que faire beaucoup d'honneur au souverain qui voudroit y donner quelque attention.

Nous n'avons point, dit M. le chevalier de Folard, de lois qui obligent les gens de guerre, à étudier les Sciences qui ont rapport à leur profession. Nous ne voyons ni académies ni écoles militaires, ni champ de Mars; aucun monarque n'a pensé à un tel établissement: néanmoins ces académies seroient aussi utiles à plusieurs puissances de l'Europe, & aussi glorieuses aux souverains que toutes les autres que l'on a établies; dans celles - ci on fait des découvertes; en feroit - on moins dans la science de la guerre? y trouveroit - on moins dequoi s'occuper? car elle n'est point isolée & séparée des autres sciences, &c.» Prés. du VI. vol. du comment. sur Polybe.

L'école militaire que le Roi vient d'établir, renouvellera les anciennes écoles de Tactique des Grecs & des Romains. Le plan qui sera suivi dans l'éducation des cinq cents gentilshommes qui y seront élevés, pourra servir à détruire l'ancien préjugé qui fait croire que la valeur seule fait l'homme de guerre, & le faire céder insensiblement au goût des études militaires qu'on fera dans cette école. Voyez Ecole militaire.

Défense du Chemin couvert: (Page 4:738)

Défense du Chemin couvert: lorsque l'ennemi travaille à se loger sur le glacis, il faut redoubler les sorties, & les soûtenir avec plus d'opiniâtreté. On le peut sans inconvénient, à cause de la facilité de la retraite. Lorsque la sortie est rentrée, on met le feu aux fourneaux & caissons, qui dérangent beaucoup l'ennemi. Les fourneaux bien disposés, doivent endommager ses logemens; aussi - tôt qu'ils ont joüé, on peut tomber sur l'ennemi: c'est un moment favorable pour le surprendre en desordre, & pour détruire toûjours quelque partie de ses travaux. Cette sorte de manoeuvre doit être répétée très - souvent pour fatiguer l'ennemi, & reculer la prise du chemin couvert.

Lorsque l'ennemi est à portée de s'en emparer de vive force, il faut s'apprêter à le bien recevoir: un double rang de palissades dans le chemin couvert, peut lui augmenter la difficulté de s'y établir; celles du second rang doivent être un peu plus basses que celles du premier, afin que l'ennemi ne puisse pas s'en appercevoir. Ces deux rangs doivent être éloignés l'un de l'autre de quatre à cinq piés, pour que l'ennemi ne puisse pas sauter dans le chemin couvert par - dessus. Entre ces deux rangs de palissades, on peut pratiquer un petit fossé; la plûpart des grenades de l'ennemi y tomberont, & leur effet sera moins dangereux pour les troupes du chemin couvert. Il ne faut pas manquer de bien retrancher les places d'armes, soit en élevant dans l'intérieur de la place d'armes, & parallelement à ses faces, un parapet au pié duquel on conduit un petit fossé, soit par de simples rangs de palissades qui empêcheront toûjours l'ennemi d'y pénétrer aussi aisément qu'il le feroit sans cela. On met dans chaque place d'armes un ou deux tonneaux de poudre, avec du plomb, & les armes de main nécessaires pour la défense du chemin couvert.

On prépare toutes les batteries pour les mettre en état de faire un grand feu sur l'ennemi lorsqu'il travaillera à son logement; toutes les parties de la place qui ont vûe sur le chemin couvert, doivent être garnies de troupes pour faire aussi feu sur l'assiégeant. On doit seulement ne pas en garnir les parties qui sont vis - à - vis les places d'armes, afin que ceux qui sont dedans ne soient pas exposés à être fusiliés par ceux de la place.

On peut être instruit par des deserteurs du jour où l'ennemi doit faire son attaque: on peut aussi faire observer ses mouvemens par des hommes placés dans le haut des clochers de la ville; & lorsqu'on s'apperçoit d'un grand mouvement de troupes dans les tranchées, qu'elles en paroissent plus remplies qu'à l'ordinaire, on doit s'attendre à une prochaine attaque. La proximité des travaux de l'ennemi doit aussi faire juger de ce qu'il peut entreprendre; tout cela réuni ensemble peut faire prendre les arrangemens convenables pour le bien recevoir.

Lorsqu'on s'apperçoit que les assiégeans sortent de leurs tranchées, on fait sur eux un feu continuel de mousqueterie & de toutes les batteries qui peuvent les découvrir. Ce feu leur fait perdre bien du monde avant que de parvenir aux palissades. Les deux rangs qu'ils en trouvent dans le chemin couvert, les empêchent de s'y jetter brusquement. Il faut qu'ils les fassent briser & rompre successivement à coups de hache; & pendant ce travail, le feu de la place, qui doit être servi avec la plus grande vivacité, cause une grande perte d'hommes à l'ennemi. Lorsqu'après une longue résistance on se trouve trop pressé de l'ennemi, on lui abandonne le chemin couvert, & on se retire dans les places d'armes; & pendant qu'il travaille à son logement, il se trouve en butte au feu de la place, qui le voit directement, & à celui des places d'armes qui lui découvrent le flanc; ensorte que sa perte s'augmente de plus en plus. Si l'on a des fourneaux préparés, comme nous le supposons, on les fait joüer, après avoir laissé l'ennemi travailler pendant quelque tems à ses logemens, & fait agir sur lui tout le feú de la place; ensuite de quoi l'on sort brusquement des places d'armes, & profitant du desordre dans lequel il ne peut manquer d'être, on lui fait abandonner tout le chemin couvert.

Si l'on ne peut pas empêcher l'ennemi de faire quelque logement sur la crête du chemin couvert, ou ce qui est la même chose, sur le haut du glacis,

Next page


The Project for American and French Research on the Treasury of the French Language (ARTFL) is a cooperative enterprise of Analyse et Traitement Informatique de la Langue Française (ATILF) of the Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), the Division of the Humanities, the Division of the Social Sciences, and Electronic Text Services (ETS) of the University of Chicago.

PhiloLogic Software, Copyright © 2001 The University of Chicago.