ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

RECHERCHE Accueil Mises en garde Documentation ATILF ARTFL Courriel

Previous page

"579"> missions signées par le pape ou par le préfet de la justice. Deux de ces curseurs sont obligés d'aller tous les jours au palais prendre les ordres du souverain pontìfe. Piazza, de la cour de Rome, trait. II. chap. xvj. (G)

CURSITEUR (Page 4:579)

CURSITEUR, s. m. (Hist. mod.) en Angleterre, est un clerc de la chancellerie, qui dresse les originaux des actes qui y doivent être expédiés. Ils sont au nombre de vingt - quatre, & forment une communauté. A chacun est assigné un nombre de comtés, dans l'étendue desquelles ils dressent les actes dont les particuliers les requierent. Chambers. (G)

CURSOLAIRES (Page 4:579)

CURSOLAIRES, (les) Géog. mod. petites îles de la Grece, dans le golfe de Patras.

CURTATIO (Page 4:579)

CURTATIO, qu'on peut traduire curtation ou accourcissement, est un terme d'Astronomie plus usité en latin qu'en françois; c'est la différence entre la distance d'une planete au soleil, & sa distance réduite au plan de l'écliptique, qu'on appelle distantia curtata, distance accourcie. Voyez Planete.

Il est aisé de voir que la distance réduite au plan de l'écliptique, se détermine par le point où ce plan est rencontré par une perpendiculaire menée du centre de la planete: il est donc facile de construire des tables de curtation. Voyez Ecliptique.

Comme la distance d'une planete à l'écliptique, la réduction de son lieu au même plan, & sa curtation, dépendent de l'argument de la latitude, Kepler, dans ses tables Rudolphines, a réduit toutes les tables de ces quantités en une seule, sous le titre de tabuloe latitudinarioe. Wolf & Chambers. (O)

CURTICONE (Page 4:579)

CURTICONE, s. m. en terme de Géometrie, signifie un cone, dont le sommet a été retranché par un plan parallele à sa base: on l'appelle plus communément cone tronqué. Voyez Tronqué. (O)

CURVILIGNE (Page 4:579)

CURVILIGNE, adj. terme de Géometrie. Les figures curvilignes sont des espaces terminés par des lignes courbes; comme le cercle, l'ellipse, le triangle sphérique, &c. Voyez Courbe & Figure.

Angle curviligne, est un angle formé par des lignes courbes. Pour la mesure de l'angle curvi igne, tirez au point de concours des deux courbes ou sommet de l'angle les tangentes de chacune de ces courbes, l'angle formé par les tangentes sera égal à l'angle curviligne. Cela vient de ce que l'on peut regarder une courbe comme un polygone d'une infinité de côtés, dont les tangentes sont le prolongement; d'où il s'ensuit qu'en tirant les tangentes, on a la position des petits côtés & par conséquent leur inclinaison. (O)

CURULE (Page 4:579)

CURULE, adj. (Hist. anc.) chaise curule; c'etoit un siége d'ivoire, sur lequel certains magistrats de Rome avoient droit de s'asseoir. Voyez Chaise.

Les magistrats curules étoient les édiles, les préteurs, les censeurs, & les consuls. Voyez Edile.

Les senateurs qui avoient exercé ces premieres magistratures curules, se faisoient porter au senat sur ces chaises. Ceux qui triomphoient étoient aussi sur une chaise posée sur une espece de char, currus, d'où est venu le nom de curule. Voyez Triomphe.

La chaise curule sur les médailles marque la magistrature. Quand elle est traversée par une haste, c'est le symbole de Junon, dont on se sert pour marquer la conservation des princesses. Voy. le P. Jobert, Science des médailles.

Statues curules. Voyez Statue. (G)

CURUPA (Page 4:579)

CURUPA, s. f. (Bot. exot.) plante de l'Amérique méridionale, que nous connoîtrons peut - être bientôt si elle peut lever de graine en Europe. Voici en attendant ce qu'en dit M. de la Condamine.

« Les Omaguas font grand usage de deux sortes de plantes: l'une, que les Espagnols nomment floripondio, dont la fleur a la figure d'une cloche renversée, & qui a été décrite par le P. Feuillée; l'autre qui dans la langue Omagua se nomme curupa, & dont j'ai rapporté la graine: l'une & l'autre est purgative. Ces peuples se procurent par leur moyen une yvresse qui dure 24 heures, pendant laquelle ils ont des visions fort étranges. Ils prennent aussi la curupa réduite en poudre, comme nous prenons le tabac, mais avec plus d'appareil: ils se servent d'un tuyau de roseau terminé en fourche, & de la figure d'un Y; ils inserent chaque branche dans une narine: cette opération suivie d'une aspiration violente, leur fait faire une grimace fort ridicule aux yeux d'un Européen, qui ne peut s'empêcher de tout rapporter à ses usages ». Mém. de l'acad. des Sc. année 1745, pag. 428. Article de M. le Chevalier de Jaucourt.

CURURES (Page 4:579)

CURURES, s. f. (Jardinage.) se dit des boues & de la vase qui restent au fond des fossés, mares, canaux, étangs, lorsqu'ils sont vuides, ce qui fait un bon engrais. Voyez Engrais. On en a dérivé le mot curer. (K)

CURURU (Page 4:579)

CURURU, s. m. (Hist. nat. bot.) genre de plante dont la fleur est en rose, composée ordinairement de quatre pétales disposées en rond. Le pistil s'éleve du fond du calice, qui est à plusieurs feuilles. Ce pistil devient dans la suite un fruit en forme de poire à trois lobes, qui s'ouvre d'un bout à l'autre en trois parties, & qui renferme trois semences charnues recouvertes d'une coeffe fort tendre. Plumier, nova plant. Amer. gener. Voyez Plante. (I)

Cururu - ape (Page 4:579)

Cururu - ape, (Hist. nat bot. exot.) arbre rampant du Brésil.

Ses feuilles vertes, broyées & appliquées sur les blessures écentes les guérissent, en unissant leurs levres, dès la premiere application. Dict. de Med.

CURUTU PALA (Page 4:579)

CURUTU PALA, (Hist. nat. bot. exot.) arbrisseau du Malabar. L'écorce de sa racine bioyée & prise dans l'eau chaude arrête la diarrhée, & dans du lait soulage la dyssenterie: broyée dans de l'eau & appliquée sur les abscès, on dit qu'elle les termine par résolution. Dict. de Med.

CURZOLA (Page 4:579)

CURZOLA, (Géog. mod.) île du golfe de Venise, sur les côtes de Dalmatie, aux Vénitiens. Long. 34. 50. lat. 43. 6.

CUSCO (Page 4:579)

CUSCO, (Géog. mod.) grande ville de l'Amérique méridionale, autrefois capitale du Pérou, & le séjour des incas, près de la riviere d'Yucay. Long. 304. lat. mérid. 13.

CUSCUTE (Page 4:579)

CUSCUTE, s. f. cuscuta, genre de plante parasite, à fleur monopétale, faite à peu - ptes en forme de cloche, & découpée. Le pistil sort du calice. Il est attache comme un clou à la partie postérieure de la fleur, & il devient dans la suite un fruit membraneux, arrondi, anguleux, & rempli de semences tres - petites. Ce fruit est perce dans le fond, & il s'applique sur une petite capsule qui est au fond du calice. Tournefort, inst. rei herb. app. Voyez Plante. (I)

La cuscute est une parasite d'une espece bien singuliere, puisqu'elle ne le devient qu'après avoir tiré de la terre sa premiere nourriture. Elle s'accommode de toutes les plantes, qui sont pour elle ce que la terre est pour celles qui y jettent leurs racines. Le suc mucilagineux des plantes papilionacées lui convient aussi - bien que celui des labiées, qui semblent par leur odeur marquer un suc éthéré & spiritueux; elle suce également celui des cruciferes, qui a quelque chose de caustique & de brûlant; elle pousse avec la derniere vigueur sur la vigne & sur l'ortie, où elle est toûjours beaucoup plus forte, pour ne pas dire monstrueuse. C'est elle qui forme ce qu'on appelle un raisin barbu. Voyez Raisin barbu.

La différence des plantes auxquelles elle s'attache, lui a fait donner les noms d'épithyme, épithymbre, goutte de lin, épimarrube, &c. qui tous designent la plante sur laquelle elle vivoit: elle ne vient pas ce<pb-> [p. 580] pendant seulement sur les plantes dont elle a emprunté le nom, ces noms marquent qu'elle se trouve plus communément sur ces plantes, mais elle se rencontre sur plusieurs autres. On la voit souvent sur l'ivraye, le genêt, le chardon, la garence. On l'a vûe sur le thlaspi, appellé par les fleuristes tharaspic, sur le laiteron, la mille - feuille, le chanvre, le serpolet, l'hyssope, la lavande, &c. enfin elle s'attache sur plusieurs plantes à la fois, elle embrasse toutes celles qu'elle trouve à sa portée; quelquefois, ce qui est assez singulier, elle se suce elle - même. On trouve souvent des branches où elle s'est cramponée, & où elle a insinué la partie avec laquelle elle tire des autres plantes le suc qui la doit nourrir. En un mot la cuscute pousse également ses tiges en tout sens; toute direction lui est bonne, & c'est par le moyen de petits tubercules que ses tiges s'attachent, s'entortillent autour des autres plantes de bas enhaut, de haut en - bas, ou s'étendent par - dessus horisontalement. Entrons dans les détails.

Cette plante a d'abord pour racine un filet qui pénetre la terre où il se desseche bientôt; alors elle n'a pour racines que des tubercules coniques, d'environ une ligne de longueur & d'une demi - ligne dans leur plus grande largeur, arrangés au nombre de deux, trois, ou quatre, jusqu'à celui de douze, quinze, ou vingt, sur la partie concave des courbures de la tige, qui est dans ces endroits plus grosse, plus renflée que dans le reste. Ces tubercules sont d'abord fermés à leur pointe, ensuite ils s'ouvrent, s'évasent, prennent la forme d'une ventouse, dont les bords seroient chagrinés, & s'attachent à la plante qui doit nourrir la cuscute.

Ses tiges sont rondes, cassantes, épaisses d'une ligne au plus, longues depuis un demi - pié jusqu'à 2 piés, & même plus, coupées de plusieurs noeuds, qui donnent naissance à des branches semblables aux tiges, & qui poussent de leurs noeuds d'autres branches qui se ramifient ainsi plusieurs fois. A chacun des noeuds se trouve placée alternativement de chaque côté des tiges & des branches une petite feuille courbe, large dans son milieu d'environ une ligne, qui finit en pointe, & qui embrasse une ou plusieurs jeunes branches, selon qu'il en a poussé, & souvent un bouquet composé de plusieurs fleurs, qui par leur réunion forment un corps demi - sphérique.

Le calice de ces fleurs est d'une seule piece en forme de cloche, épais & solide dans son fond, découpé en quatre ou cinq parties pointues qui n'ont point de nervures.

La fleur est d'une seule piece, de la forme du calice, divisée également en quatre ou cinq parties semblables, sans nervures. Ces parties s'ouvrent beaucoup, & s'étendent horisontalement lorsque la fleur est avancée; elles sont placées, par rapport à celles du calice, de façon qu'une partie de la fleur se trouve entre deux de celles du calice. Cette fleur ne tombe point.

Les étamines sont quatre ou cinq en nombre; leurs filets sont coniques, attachés à la fleur depuis son fond jusqu'à l'endroit où elle commence à se diviser; leur poussiere très - menue paroît à la loupe être composée de petits grains sphériques. On observe à l'endroit où les étamines sont attachées à la fleur, une frange découpée dans son pourtour en quatre ou cinq parties.

Le pistil est placé au milieu de la fieur & sur son fond qu'il perce, de sorte qu'on l'enleve aisément avec la fleur.

L'embrion est une capsule qui devient un fruit arrondi, applati en - dessus, renfermant quatre graines arrondies par un bout, & finissant à l'autre bout par une petite pointe courbe.

La plante est contourne dans le sens de la courbure de la graine.

On peut donc maintenant établir le caractere générique de la cuscute. Le calice est en cloche, découpé en cinq parties, & sert d'enveloppe aux graines. La fleur est monopétale, & ne tombe qu'avec le fruit. Les étamines sont cinq en nombre. Le nectarium ou l'alvéole est une frange à simple découpure. Le pistil est placé au milieu de la fleur. L'embrion est une capsule arrondie, qui s'ouvre horisontalement & renferme quatre semences. La plantule est tournée en spirale dans la semence. La plante est monocotyledone.

Il n'y a qu'une espece de cuscute connue; de sorte que les plantes que l'on a toûjours appellées du nom de grande & de petite cuscute, ne sont en réalité que la même plante: ainsi tous les synonymes que l'on leur a donnés ne doivent appartenir qu'à une seule. Les différences que l'on a tirées de la couleur rouge ou jaune que prennent quelquefois les branches, ne peuvent former des especes. Si l'on met les branches de l'une ou l'autre couleur sur une plante qui soit à l'ombre, alors elles perdent cette couleur & deviennent blanchâtres. Il faudroit donc désigner la cuscute par son nom seul comme a fait M. Guettard, cuscute à feuilles alternes & à fleurs conglobées; & puisqu'il n'y a qu'une seule espece de cuscute, ce nombre prodigieux d'expressions & phrases différentes employées pour la caractériser doit être rejetté. La baselie d'Amérique, que Linnaeus range avec la cuscute, est dicotyledone, & conséquemment d'un genre bien différent de celui de la cuscute.

Tous les pays chauds, froids, tempérés, produisent la cuscute. Elle vient en Suede, dans les Alpes, en Suisse, en Angleterre, par toute la France, en Italie, même en Egypte; & nous devons à M. de Tournefort, dans ses voyages du Levant, une belle description de celle d'Arménie.

Quand les différens commentaires sur les anciens botanistes, comme celui de Mathiole, de Valerius Cordus sur Dioscoride, & le traité de Jean le Febvre contre Scaliger, traité où une érudition profonde se trouve mêlée à une diction pleine de fiel: quand, dis - je, ces différens ouvrages ne prouveroient pas que la plante que nous connoissons sous le nom de cuscute ou l'épithyme, est celle que les anciens connoissoient, une semblable discussion ne seroit plus du goût qui regne à présent, au moins en France. Mais il paroît que ce trait historique de la cuscute est bien constaté par le travail pénible & assidu des savans que je viens de nommer.

Nous avons vû que la cuscute naît en terre, qu'elle y pousse une espece de filet ou racine, au moyen de laquelle elle s'éleve pour s'attacher aux plantes qu'elle rencontre, & faute desquelles elle périroit bientôt; mais ce qui est bien digne d'observation, c'est qu'avant cette rencontre on n'y remarque aucun organe propre à s'attacher aux plantes, ou à en tirer la nourriture.

Ils existent cependant ces organes, mais ils ne sont pas développés, & ne le seroient jamais sans la rencontre d'une autre plante; point délicat sur lequel M. Guettard n'a pû s'éclaircir que par des observations réitérées, aidés de l'anatomie la plus exacte.

Les tiges de la cuscute contiennent des vaisseaux longitudinaux, & une substance parenchymateuse ou vésiculaire; lorsqu'un corps étranger est enveloppé par ses tiges, le pli ou la courbure y produisent deux effets différens; dans la partie extérieure, l'écorce a la liberté de croître, & par conséquent les vaisseaux & les vésicules de ce côté ne sont point gênés: mais dans la partie concave de la courbure, l'écorce plissée n'a pas la liberté de s'étendre; bientôt les vésicules y font des ouvertures, & paroissent sous la figure des mammelons qui s'attachent & se collent à la plante, aux dépens de laquelle la cuscute

Next page


The Project for American and French Research on the Treasury of the French Language (ARTFL) is a cooperative enterprise of Analyse et Traitement Informatique de la Langue Française (ATILF) of the Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), the Division of the Humanities, the Division of the Social Sciences, and Electronic Text Services (ETS) of the University of Chicago.

PhiloLogic Software, Copyright © 2001 The University of Chicago.