ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"665"> de quelque charge personnelle, telle qu'une tutelle ou curatelle.

Décharge de la contrainte par corps; c'est lorsque le débiteur, sans être quitte de la dette, est affranchi de la contrainte par corps. Voyez le tit. xxxjv. de l'ordonnance de 1667, de la décharge des contraintes par corps, qui traite des cas où la contrainte par corps n'a plus lieu.

Décharge d'un accusé, c'est le jugement qui le déclare pleinement absous du crime qu'on lui imputoit. Quand on met seulement hors de cour sur l'accusation, cela n'emporte pas la décharge de l'accusé, il n'est pas pleinement justifié. La décharge d'un accusé n'emporte pas toûjours une condamnation de dépens contre l'accusateur. Voyez Accusateur & Accusé, & ci - après Dépens. (A)

Décharge (Page 4:665)

Décharge, terme d'Architecture, piece servant à déposer près d'une cuisine, d'un office, ou dans une basse - cour, les ustensiles qui ne sont pas d'un service continuel. Ces sortes de pieces doivent avoir leur dégagement près des lieux auxquels ils servent de dépôt.

Sous le nom de décharge on entend aussi celui de bouge, petit lieu obscur placé près des antichambres, pour contenir le bois destiné pour les foyers d'un appartement, les houssoirs, balais, brosses, & autres ustensiles à l'usage des valets pour l'intérieur de la maison.

Décharge se dit aussi d'un are de voûte placé au - dessus d'une plate - bande de porte ou de croisée, pour empêcher que la muraille qui est au - dessus de la croisée ne s'affaisse.

Les anciens avoient deux sortes de decharge; la premiere étoit celle dont nous venons de parler; l'autre se faisoit par deux poteaux qui étant posés sur le linteau au droit de chaque pié droit, se joignoient en pointe comme deux chevrons pour soûtenir la charge du mur, qui par ce moyen étoit déchargé d'une partie de son faix.

Décharge se dit encore de la servitude qui oblige un propriétaire à souffrir la décharge des eaux de son voisin par un égoût ou par une gouttiere. (P)

Décharge (Page 4:665)

Décharge, (Hydraulique.) se dit de tout tuyau qui conduit l'eau superflue d'un bassin dans un autre, ou dans un puisart. Il y en a de deux sortes; celle du fond, & celle de superficie.

La àècharge du fond a plusieurs usages: elle sert, 1°. à vuider entierement un bassin, quand on le veut nettoyer: 2°. à faire joüer des bassins plus bas, & alors le bassin où est cette décharge se peut appeller le reservoir de celui qu'il fournit.

La décharge de superficie est un tuyau qui se met sur le bord d'un bassin ou d'un reservoir, & sert à écouler l'eau à mesure qu'elle vient, de maniere que le bassin reste toûjours plein. Cette superficie se met quelquefois à un pié plus bas que le fond, afin qu'elle se trouve un peu chargée, pour faire monter le jet qu'elle fournit. (K)

Décharge le petit hunier (Page 4:665)

Décharge le petit hunier, (Mar.) terme de commandement qui se fait lorsqu'on donne vent devant, pour ôter le vent de dessus le hunier de misene, & le tenir au plus près du vent. (Z)

Décharge (Page 4:665)

Décharge, en Brasserie. Voyez l'article Brasserie.

Décharge (Page 4:665)

Décharge, (Charp.) est une piece de bois qui se met dans les cloisons qui portent sur les poutres ou sablieres en diagonale, & sert à soulager la poutre, &c. & à empêcher qu'elle ne reçoive tout le fardeau des cloisons ou pans de bois. Voyez Pl. du Charpentier, fig. 17. n°. 30.

Décharge (Page 4:665)

Décharge, (Orfévr.) est un poinçon qui s'applique sur les ouvrages d'Orfévrerie, lorsqu'ils sont finis, qui marque qu'ils ont payé les droits imposés par le Roi sur lesdits ouvrages, & leur en sert de quittance. Lorsque l'ouvrage est encore brut, l'Orfévre fait sa soûmission au fermier, de la quantité des pieces qu'il a à faire; le fermier y fait apposer un poinçon, qu'on appelle le poinçon de charge, en ce qu'il charge l'Orfévre envers le fermier, & le rend comptable envers lui de toutes les pieces empreintes de ce poinçon, jusqu'à ce qu'après avoir acquitté les droits, on y ait apposé celui de décharge.

Décharge (Page 4:665)

Décharge, (Serrur.) c'est, dans un ouvrage en fer, toute piece posée ou horisontalement ou obliquement, comme une traverse, & destinée à supporter l'effort des autres, & à les contenir dans leur situation.

DECHARGÉ (Page 4:665)

DECHARGÉ de tête, d'épaule, d'encolure, (Manege.) Voyez ces mots à leurs lettres. (V)

DECHARGEMENT (Page 4:665)

DECHARGEMENT, s. m. (Mar.) c'est l'action de décharger un vaisseau. (Z)

DECHARGEOIR (Page 4:665)

DECHARGEOIR, s. m. (Hydraul.) dans une écluseil sert à écouler l'eau de superficie ou superflue que le courant d'une riviere ou ruisseau fournit continuellement, & qui vient, par le moyen d'une buse ou d'un contre - fossé, se joindre à l'eau qui est en - bas, & dont on peut faire encore d'autres usages. On ouvre souvent la conduite du déchargeoir, par le moyen d'un moulinet ou d'une bonde placée sur la superficie de la terre. (K)

Déchargeoir (Page 4:665)

Déchargeoir, terme de Tisserand; est un cylindre de bois autour duquel l'ouvrier roule la toile qu'il a faite, & qu'on ôte de dessus la poitriniere. Voyez Métier de Tisserand.

Le déchargeoir est attaché par les deux bouts à une corde qui le tient suspendu aux traverses d'en - bas, de la longueur du métier.

DECHARGER (Page 4:665)

DECHARGER un vaisseau, (Mar.) c'est en ôter les marchandises. (Z)

Décharger (Page 4:665)

Décharger les voiles, (Mar.) c'est ôter le vent de dessus pour le mettre dedans. (Z)

Décharger (Page 4:665)

Décharger, terme qui dans le Commerce a divers sens: il signifie en général donner à quelqu'un un éorit qui le déclare quitte de quelqu'obligation, dette, ou autre engagement semblable.

Décharger la feuille d'un messager, c'est la quittancer, y mettre son récépissé des marchandises, hardes, ou autres choses qu'on a reçûes du facteur ou commis de la messagerie.

Décharger son livre, c'est, parmi les marchands, négocians & banquiers, rayer de dessus le livrejournal ou autre registre équivalent, les articles des marchandises vendues à crédit, à mesure qu on en reçoit le payement. Outre la rature des articles, il est du bon ordre de les apostiller, & d'y marquer le jour qu'ils ont été payés, tant pour l'intérêt des débiteurs, qui sans cela pourroient en quelques occasions courir risque de payer deux fois, que pour celui des marchands, à qui un défaut de mémoire pourroit donner une réputation de mauvaise foi, en répetant une somme qu'ils auroient déjà reçûe.

Décharger signifie aussi ôter ou tirer de dessus une voiture des marchandises, pour les mettre en magasin ou dans une boutique. Voyez les diction. de Comm. de Trév. & de Chambers. (G)

Décharger (Page 4:665)

Décharger, v. pas. se dit en Peinture des couleurs, lorsqu'elles perdent de leur vivacité. Toutes les couleurs se déchargent, excepté les brunes, qui noircissent toûjours en vieillissant. Les couleurs qui sont faites avec des terres, se déchargent moins que celles que la Chimie nous donne, & qui sont composées. On dit: J'ai fait cette partie de couleur trop vive; mais elle viendra au ton qui convient, lorsqu'elle se sera déchargée. (R)

DECHARGEUR (Page 4:665)

DECHARGEUR, s. m. terme de Riviere, officier de ville qui est commis sur les ports pour décharger les bateaux qui y arrivent.

Déchargeurs de Vins (Page 4:665)

Déchargeurs de Vins, (Arts & Mét.) qua<pb-> [p. 666] lité que prennent les maîtres Tonneliers de la ville de Paris, & qui leur est donnée par leurs statuts.

Les maôtres de cette communauté, à qui seuls il appartient présentement de décharger & labourer les vins, cidres & autres breuvages qui arrivent à Paris, soit par terre, soit par eau, ont été troublés pendant long - tems dans ces fonctions; mais après plusieurs sentences, arrêts & lettres patentes qui les y ont maintenus, ils en sont restés en possession, en conséquence d'une transaction du 21 Novembre 1649, passée entr'eux & les autres déchargeurs.

DESACHALANDER ou DECHALANDER (Page 4:666)

DESACHALANDER ou DECHALANDER, v. act. (Comm.) faire perdre les chalands. L'impolitesse ou la brusquerie d'un marchand suffit pour déchalander sa boutique. Voyez Chaland. Dict. de Comm. & de Trév. (G)

DECHAUMER (Page 4:666)

DECHAUMER, v. act. (OEconom. rustiq.) c'est ouvrir, soit à la beche, soit à la charrue, une terre qui n'a point encore été cultivée.

DECHAUSSÉS (Page 4:666)

DECHAUSSÉS, voyez Trinitaires & Carmes.

Déchaussé (Page 4:666)

Déchaussé, adj. m. terme d'Architecture. On dit qu'un bâtiment est déchaussé, lorsque les premieres assises du sol & le sommet des fondations sont dégradés. (P)

DECHAUSSER (Page 4:666)

DECHAUSSER, (Jardinage.) Pour connoître la cause de la langueur d'un arbre, il faut le déchausser d'un côté; ce qui n'est autre chose que de pratiquer un petit cerne à son pié, en tirer la terre & visiter les racines. Cet examen ne peut être fait que hors le tems des deux seves. (K)

DECHAUSSOIR (Page 4:666)

DECHAUSSOIR, s. m. petit instrument de Chirurgie qui sert à séparer les gencives d'autour des dents qu'on veut arracher.

C'est une tige d'acier dont l'extrémité est une petite lame recourbée, pointue, tranchante dans sa cavité, arrondie dans sa convexité. L'autre extrémité est terminée ordinairement par une sonde, une lime, ou autre petit instrument semblable.

Il faut observer que le tranchant soit fait à la lime, afin qu'il ne coupe presque pas, du moins finement.

La fig. 12. Planche XXV. représente un double déchaussoir, ou deux de figure différente, séparés par un manche taillé à pans. Celui de l'extrémité inférieure peut servir à ratisser un os carié, ou à déchausser les chairs qui recouvrent une esquille qu'on veut enlever. (Y)

DECHAUSSIERES (Page 4:666)

DECHAUSSIERES, s. f. pl. (Ven.) c'est le lieu où le loup a gratté, où il s'est déchaussé.

DECHéANCE (Page 4:666)

DECHéANCE, s. f. (Jurispr.) signifie exclusion. Le juge prononce la déchéance d'une action ou d'une demande, d'une opposition ou appel, lorsqu'il déboute le demandeur, opposant ou appellant de son opposition.

Emporter la déchéance d'une action ou d'un droit, c'est opérer une fin de non - recevoir qui empêche de l'exercer; ainsi ledéfaut d'offres à chaque journée de la cause, emporte la déchéance du retrait; la péremption d'instance emporte la déchéance de la demande. (A)

DECHEOIR (Page 4:666)

DECHEOIR, v. n. (Gramm.) c'est en général se détériorer dans son état; ainsi on dit d'un homme qui vieillit, il commence à décheoir; d'un auteur qui se néglige, il est déchû, &c.

Décheoir (Page 4:666)

Décheoir, v. n. (Mar.) c'est dériver, s'abattre, & ne pas faire sa route bien directe. Voy. Derive. (Z)

Décheoir (Page 4:666)

Décheoir, perdre son crédit. Ce banquier est bien déchû, c'est - à - dire qu'il n'a plus le même crédit qu'autrefois. Dictionnaire de Commerce, de Trév. & Chambers. (G)

Décheoir (Page 4:666)

Décheoir, (Jardin.) se dit des arbres, quand ils ne rapportent pas la moitié de la récolte ordinaire. Ces arbres, dit - on, sont déchûs. (K)

DECHET (Page 4:666)

DECHET, s. m. (Gramm.) se dit en général de la perte ou diminution qui se fait sur la totalité d'une substance, quelle qu'elle soit, par des causes physiques.

Déchet (Page 4:666)

Déchet, terme de Marine; appliqué à la route que l'on fait, il signifie la même chose que dérive. (Z)

Déchets (Page 4:666)

Déchets, se dit de la perte qui se fait dans la consommation des vivres, soit biscuit, soit vin. Voyez Coulage. (Z)

Déchet (Page 4:666)

Déchet, en termes de Commerce, est 1°. une déduction que l'on fait pour le dégât ou pour la poussiere qui se trouve mêlée avec certaines marchandises: 2°. une perte, une diminution de prix, de valeur ou de quantité, arrivée par quelque révolution que ce soit: 3°. une diminution des marchandises sujettes à couler, comme les hiles; ou de celles dont la mode n'a pas coûtume de durer, comme de certaines étoffes, & les ouvrages de pure curiosité. (G)

Déchet (Page 4:666)

Déchet, (Hydraul.) est la diminution des eaux d'une source; c'est aussi ce qui manque d'eau à un jet, par rapport à ce qu'il devroit fournir ou dépenser. Voyez Dépense des Eaux. (K)

Déchet (Page 4:666)

Déchet, (Orfév.) se dit proprement des pertes indispensables que fait l'Orfévre en élaborant les matieres d'or & d'argent, causées par la fonte, la menue limaille, le poliment, & toutes les opérations successives par lesquelles il est obligé de les faire passer pour les tirer de leur premier état & les conduire à perfection. De quelqu'attention & proprété que l'ouvrier soit capable, il ne lui est jamais possible d'éviter cette perte; & c'est une des causes qui enchérit les façons des ouvrages, & sur - tout des ouvrages d'or, les plus petits objets sur cette matiere étant toûjours de grande valeur.

Déchet (Page 4:666)

Déchet, (Ruban.) c'est la perte qui se fait sur la soie par différentes causes; comme lorsque l'humidité dans laquelle elle a été achetée, cessant, & la soie devenant ainsi plus légere, le déchet est tout pour l'acheteur. On appelle encore déchet, toute dissipation volontaire ou involontaire qui se fait dans cette marchandise, par la négligence ou peut - être par la friponnerie de ceux entre les mains de qui elle passe.

DECHIFFRER (Page 4:666)

DECHIFFRER, v. act. (Analyse & art des combinais.) c'est l'art d'expliquer un chiffre, c'est - à - dire de deviner le sens d'un discours écrit en caracteres différens des caracteres ordinaires. Voy. Chiffre. Il y a apparence que cette dénomination vient de ce que ceux qui ont cherché les premiers, du moins parmi nous, à écrire en chiffres, se sont servis des chiffres de l'Arithmétique; & de ce que ces chiffres sont ordinairement employés pour cela, étant d'un côté des caracteres très - connus, & de l'autre étant très - différens des caracteres ordinaires de l'alphabet. Les Grecs, dont les chiffres arithmétiques n'étoient autre chose que les lettres de leur alphabet, n'auroient pas pû se servir commodément de cette méthode: aussi en avoient - ils d'autres; par exemple, les scytales des Lacédémoniens, dont il est parlé à l'article Chiffre. Voyez Plutarque dans la vie de Lysander. J'observerai seulement que cette espece de chiffre ne devoit pas être fort difficile à deviner: car 1°. il étoit aisé de voir, en tâtonnant un peu, quelle étoit la ligne qui devoit se joindre par le sens à la ligne d'en - bas du papier: 2°. cette seconde ligne connue, tout le reste étoit aisé à trouver; car supposons que cette seconde ligne, suite immédiate de la premiere dans le sens, fût, par exemple, la cinquieme, il n'y avoit qu'à aller de - là à la neuvieme, à la treizieme, à la dix septieme, &c. &

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