ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS
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veut arracher. Il faut, pour y réussir, la tirer tantsoit
peu obliquement, observant que les deux mâchoires
de l'instrument tirent également; car si la
supérieure agit sur l'inférieure, on cassera immanquablement
la dent, & les racines resteront dans
l'alvéole.
Les Dentistes ont différentes sortes de pincettes,
qu'ils appellent daviers, dont les jonctions & les
courbures sont en différens sens pour arracher les
dents du devant, ou pour l'extraction des autres,
à des personnes qui ne peuvent point ouvrir commodément
la bouche; mais il faut que la dent soit
ébranlée, parce que ces daviers n'ont pas la force
de celui dont on vient de donner une description
extraite du traité d'instrumens de M. de Garengeot.
La figure 10 montre une autre espece de davier
qui convient très - fort pour les personnes qui ne peuvent
pas ouvrir la bouche, & principalement pour
l'extraction des dents incisives & canines. (Y)
Davier,
(Page 4:645)
Davier, (Imprimerie.) Les Imprimeurs donnent
ce nom à une petite patte de fer ou de bois qui, placée
entre les deux couplets, sert, au moyen d'une
vis qui traverse le grand tympan, à maintenir par
en - bas le petit tympan dans l'enchassure du grand.
Voyez Tympan, & les Planches d'Imprimerie.
DAVIS
(Page 4:645)
DAVIS, (Détroit de) Géogr. mod. bras de
mer entre l'ile de Jacques & la côte occidentale du
Groenland, ainsi nommé de Jéan Davis Anglois,
qui le découvrit. On dit que les Sauvages qui habitent
les environs de ce détroit, sont robustes, &
vivent communément plus de cent ans; & que les
femmes se font des coupures au visage & les remplissent
d'une couleur noire, pour s'embellir. Ils vivent
de leur chasse & de leur pêche: ils sont errans:
ils campent sous des tentes: le sang des animaux
est une boisson qui leur est agréable. Lat. 64. 10.
DAULIES
(Page 4:645)
* DAULIES, adj. pris subst. (Myth.) fêces qu'on
célebroit dans Argos en l'honneur de Jupiter - Protée,
& de la séduction de Danaé; action bien digne qu'on
en conservât la mémoire.
DAUMA
(Page 4:645)
DAUMA, (Géog. mod.) royaume & ville d'Afrique, à la Négritie. Long. 94. 10. lat. 8.
DAUNE
(Page 4:645)
DAUNE, (Géogr. mod.) ville de l'électorat de
Treves sur le Lezer, à quatre lieues de Mont - royal.
DAVOS ou TAFEAS
(Page 4:645)
DAVOS ou TAFEAS, (Géog. mod.) communauté
des Grisons, la premiere de la troisieme ligue; il
n'y a qu'une paroisse, appellée saint Jean de Davos.
DAUPHIN
(Page 4:645)
DAUPHIN, delphinus, s. m. (Hist. nat. Ichthiol.)
poisson cétacée; on l'a aussi appellé bec d'oie, parce
qu'il a les mâchoires allongées & ressemblantes en
quelque façon à celles de l'oie. On donne à ce poisson
différens noms, dont la plûpart signifient en divêrses
langues ou jargons, porc de mer ou poissonporc, parce que le dauphin a de la graisse & du lard
comme le cochon, & qu'il ressemble, dit - on, à cet
animal par la conformation des parties intérieures,
c'est - à - dire qu'il ressemble à cet égard, comme les
autres cétacées, aux quadrupedes en général.
La peau de ce poisson est dure & lisse, le corps
allongé, le dos voûté, le museau long, la bouche
grande, les dents petites & pointues, la langue charnue,
mobile, & découpée par les bords; les yeux
grands & recouverts par la peau, de façon qu'on
n'en voit que la prunelle; ils sont placés prês de la
commissure des levres: l'ouverture de l'oreille est
derriere l'oeil, mais si petite qu'on la voit à peine:
il y a au - dessus du museau un orifice fait en forme
de croissant, qui communique à un double conduit
par lequel le dauphin respire l'air & rejette l'eau. Ce
poisson a deux fortes nageoires qui tiennent à la
poitrine, & en a une autre posée verticalement, en
partie osseuse & en partie cartilagineuse, sans arrêtes
ni aiguillons. La queue est composée de deux nageoires
qui sortent des côtés, & qui forment un demi<cb->
cercle. On voit sous le bas - ventre l'ombilic, les
parties de la génération, & l'anus. Le dos est noir
& le ventre blanc, la peau épaisse & ferme; cependant
elle cede sous la main, parce qu'il y a de la
graisse dessous, comme dans les cochons. La chair
du dauphin est noirâtre, & ne differe pas beaucoup
de celle du cochon & du boeuf: en Languedoc on
n'en mange que par nécessité, car elle a une mauvaise
odeur. Ce poisson a des os, comme >es quadrupedes,
& leur ressemble par les parties intérieures
du corps, comme les autres poissons cétacées:
il n'a point de vesicule du fiel. Le mâle & la femelle
ont les parties de la génération semblables à celles
des animaux quadrupedes; ils s'accouplent en s'approchant
l'un de l'autre par le ventre, & en s'embrassant
avec leurs nageoires. La femelle n'a ordinairement
qu'un foetus à la fois, ou deux au plus;
son terme est à six mois: elle allaite ses petits, &
les porte lorsqu'ils ne peuvent pas nager, & les accompagne
pendant long - tems. Ces animaux prennent
tout leur accroissement en dix années: on croit
qu'ils vivent vingt - cinq ou trente ans. On dit qu'ils
dorment en tenant le museau au - dessus de l'eau pour
respirer, & en remuant doucement les nageoires
pour se soutenir: on prétend aussi qu'ils ronflent. Ils
peuvent vivre plus long - tems hors de l'eau que dedans;
ils y meurent suffoqués, si on les y retient:
Gesner en a vû un qui a vécu trois jours hors de
l'eau. Lorsqu'ils sont pris, ils se plaignent & ils répandent
des larmes; ces animaux rendent quelques
sons, & ont une sorte de voix. Bellon dit qu'ils vont
dans la mer aussi vîte qu'un oiseau dans l'air; cependant
leurs nageoires sont petites, & il y a lieu
de croire que la rapidité & la continuité du mouvement
de ces animaux, vient de l'agilité & de la force
de leur corps. Lorsqu'on les voit s'agiter à la surface
de l'eau, & pour ainsi dire se joüer sur la mer,
on en tire l'augure d'une tempête. Ils vont par troupes
ou seulement deux a deux, le mâle avec la femelle;
mais jamais seuls, au rapport de Bellon. Cet
auteur a appris des Grecs de la Propontide, que les
dauphins font des migrations; ils vont de la mer Méditerranée vers le septentrion, dans les mers de
l'Hellespont & de la Propontide; ils restent quelque
tems au Pont - Euxin, & ensuite ils reviennent d'où
ils sont partis: ils se battent par troupes contre les
bonitons. Le dauphin differe du marsoüin par la bouche,
voyez Marsouin. On sait assez que la vraie
figure du dauphin a peu de rapport à celles qui entrent
dans le Blason, & à celles que font les sculpteurs
& les peintres sous le nom de cet animal. Il
ne sera pas question de l'amour qu'il a, dit - on, pour
les enfans, & de son goût prétendu pour la musique,
ni de l'attention qu'on a crù remarquer en ce poisson,
lorsqu'on l'appelle du nom de Simon; ce qui a
été rapporté à ce sujet par différens auteurs, tant
anciens que modernes, paroît si fabuleux, qu'un
Naturaliste ne pourroit guere être tenté d'en faire
l'objet de ses observations. Rond. de pisc. Willughby, hist. pisc. Voyez Poisson. (I)
Dauphin,
(Page 4:645)
Dauphin, (Astronom.) est le nom que les Astronomes ont donné à une constellation de l'hémisphere
boréal. Les étoiles de cette constellation sont au
nombre de dix, selon Ptolomée & selon Tycho, &
au nombre de dix - huit selon Flamsteed. Voy. Constellation. (O)
Dauphin,
(Page 4:645)
Dauphin, s. m. (Hist. anc.) arme offensive ou
machine de guerre chez les anciens; ils s'en servoient
pour percer & couler à fond les galeres. C'étoit une
masse de plomb ou de fer qui produisoit cet effet par
l'impétuosité avec laquelle elle étoit lancée. Peut - être étoit - ce la même chose que ce qu'on nomma depuis
corbeau. Voyez Corbeau. Il est fait mention de
ces dauphins dans la bataille navale que les Athé<pb->
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niens commandés par Nicias perdirent contre les Syracusains. (G)
*Dauphin, (Hist. anc.) ornement des cirques
anciens. On les y voyoit sur de petites colonnes à
l'endroit appellé la spina circi. Voyez Cirque. On
prétend qu'on élevoit un dauphin à chaque course,
& qu'on pouvoit compter le nombre des courses par
celui des dauphins. D'autres ajoûtent qu'ils étoient
placés sur des globes, comme on voit quelquefois
les coqs au haut des clochers.
Dauphin
(Page 4:646)
Dauphin ou Daufin, (Hist. mod.) est le nom
que l'on a donné depuis le milieu du douzieme siecle
au prince qui possédoit la province viennoise. L'origine de ce nom est assez incertaine: les uns le font
venir d'un dauphin que Boson fit peindre dans son
écu, pour marquer la douceur de son regne; mais
cette étymologie est fausse, puisque Boson vivoit
au milieu du neuvieme siecle, & que les dauphins
ne prirent ce titre que plus de trois cents ans apres,
c'est - à - dire au milieu du douzieme siecle: d'autres
du château Dauphin, bourg dans le Briançonnois,
que ces princes avoient fait bâtir. Mais son origine
la plus vraissemblable est que Guy V. dit le vieux
prit le titre de dauphin pour faire honneur à Albon
comte de Vienne surnommé dauphin, dont il avoit
épousé la fille aînée. D'abord les seigneurs de cette
province porterent le titre de comtes d'Albon & de
Grenoble, ou de Gresivaudan. Quatre princes du nom
de Guy ou de Guignes eurent le même titre. Mais
Bertholde IV. duc de Zeringhen céda le comté dé
Vienne à Guigue V. & ce fut lui qui le premier fut
surnommé dauphin au milieu du douzieme siecle. Il
fut le dernier mâle de sa maison, & Béatrix sa fille
& son héritiere porta le Dauphiné dans la maison
des anciens ducs de Bourgogne. Elle mourut en
1228, & son fils Guigne VI. ou André fut le chef de
la seconde race des dauphins. Cette seconde race ne
subsista pas long - tems, & finit par la mort de Jean I.
l'an 1282. Sa soeur Anne porta cette principauté dans
la maison de la Tour Dupin, en épousant Humbert I.
Trois autres dauphins lui succéderent, dont le dernier
fut Humbert II. qui donna sa principauté en
1349 à Charles de France petit - fils de Philippe de
Valois, & l'en revêtit la même année en lui remettant
l'ancienne épée du Dauphiné, la banniere de
S. George, avec le sceptre & un anneau. L'amour
qu'il avoit pour ses sujets continuellement tourmentés
par les comtes de Savoie, l'engagea à les donner
à un prince puissant, capable de les protéger & les défendre
contre une puissance étrangere. Depuis cet
heureux moment il y a eu vingt - trois dauphins du
sang des rois de France, & ce titre ne s'accorde qu'au
fils aîné du Roi, & ne passe à un cadet qu'en cas
de mort de l'aîné. (a)
Dauphin.
(Page 4:646)
Dauphin. On dit, dans le Blason, dauphins vifs
& dauphins pâmés: le dauphin vif a la gueule close,
& un oeil, des dents, & les barbes, crêtes & oreilles,
d'émail différent. Le dauphin pâmé a la gueule
béante, comme évanoüi ou expirant, & il est d'un
seul émail. On dit que les dauphins sont couchés, lorsqu'ils ont la queue & la tête tournées vers la pointe
de l'écu. Trév. & le P. Ménetr. (V)
Dauphin,
(Page 4:646)
Dauphin, (Artificier.) On appelle ainsi vulgairement
cet artifice d'eau que les gens de l'art appellent
genouillere, parce qu'on le voit entrer & sortir de
l'eau à - peu - près comme les dauphins. Dictionn. de
Trév.
DAUPHINE
(Page 4:646)
DAUPHINE, s. f. (Manufact en soie & en laine.)
petit droguet de laine non croisé, légerement jaspéde
diverses couleurs, & fabriqué au métier à deux
marches.
Il s'en est fait aussi en soie, mais il ne s'en fabrique
plus.
La jaspure naît du mélange de laines ou de soies
teintes de différentes couleurs.
DAUPHINE
(Page 4:646)
DAUPHINE, (Géog. mod.) province de France
bornée à l'occident par le Rnône, au septentrion
par le Rhône & la Savoie, au midi par la Provence,
& à l'orient par les Alpes. Elle est arrosée par le
Rhône, la Durance, l'I>ere, & le Drame. Elle est
fertile en blé, vm, olives, pastel, couperose, soie,
crystal, fer, cuivre, sapins, &c. Elle se divi>e en
haut & bas. Le haut comprend le Gresivaudan, le
Briançonnois, l'Embrunois, le Gapançois, le Royannez, & les Baronies. Le bas contient le Valent>nois,
le Diois, & le Tricassinois. Ç'a été autrefois un pays
d'états. Grenoble en est la capitale. Long. 20 - 29. lat.
43 - 46.
DAUPHINS
(Page 4:646)
DAUPHINS, (Litt) on nomme ainsi les commentateurs
sur les anciens auteurs latins employés à ce
travail par ordre du roi Louis XIV. pour l'usage de
Monseigneur, sur le conseil de M. de Montausier
son gouverneur, & sous la direction de MM. Bossuet
& Huet ses précepteurs. On en compte trente - neuf,
dont voici le détail par ordre alphabétique.
Apuleius, per Julian. Floridum. Paris. Leonard,
1688, 2 vol. in - 4°.
Ausonius, per Julianum Floridum, ex edit. & cum
animadversionibus Joann. Bapt. Souchay. Paris. Jac.
Guerin, 1730, in - 4°.
Boetius, per Pet. Callyum, Paris. Leonard. 1695,
in - 40.
Jul. Coesar, per J. Goduinum. Paris. le Petit, 1678,
in - 4°.
Catullus, Tibullus & Propertius, per Phil. Silvium.
Paris. Leonard, 1685, 2 vol. in - 4°.
Ciceronis operum philosophicorum tom. I. complectens
tusculanas questiones, de natura deorum, academicas
questiones, de finibus bonorum & malorum, & de
officiis, per Franc. l'Honoré. Paris. vidua Thiboust,
1689, in - 4°.
Ejusdem Ciceronis libri oratorii, per Jac. Proust.
Paris. vidua Thiboust, 1687, 2 vol. in - 4°.
Ejusdem Ciceronis orationes, per Car. de Merouville.
Paris. Thierry, 1684, 3 vol. in - 4°.
Ejusdem Ciceronis epistoloe ad familiares, per Philib.
Quartier. Paris. Thierry, 1685, in - 4°.
Claudianus, per Guill. Pyrrhonem. Paris. Leonard,
1677, in - 4°.
Q. Curtius cum supplementis J. Freinshemii, per Mic.
le Tellier. Paris. Leonard, 1678, in - 4°.
Dictys Cretensis & Dares Phrygius, per Annam F><->
bri filiam Andreoe Dacerii conjugem, editio nova auctior;
cui accessit Jos. Iscanus de bello Trojano, cum notis
Sam. Dresemii, & numismatibus Lud. Smids, &
dissert. Jac. Perizonii de Dictie Cretensi. Amst. Gallet,
1702, in - 4°.
Eutropius, per eandem Annam Fabram. Paris, vidua
Cellier, 1683, in - 4°.
Pomp. Festus & Marcus Verrius Flaccus, per Andr.
Dacerium, nova editio auctior notis Josephi Jusii Scaligeri, Fulvii Ursini & Ant. August. Amst. Huguetan,
1699, in - 4°.
Florus, per Annam Fabram. Paris. Leonard, 1674,
in - 4°.
Aul. Gellius, per Jac. Proust. Paris. Benard, 1681,
in - 4°.
Horatius, per Lud. des Prez. Paris. Leonard, 1691,
2 vol in - 4°.
Justinus, per Petrum Jos. Cantel. Paris. Leonard,
1677, in - 4°.
Juvenalis & Persius, per Lud. Prateum. Paris. Leonard, 1684, in - 4°.
T. Livius, cum supplementis Joannis Freinshemii,
per Joan. Doujatium. Paris. Leonard, 1679, 6 vol.
in - 4°.
Lucretius, per Mic. Fayum. Paris. Leonard, 1680,
in - 4°.
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