ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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CUISSETTE (Page 4:540)

CUISSETTE, s. f. terme de Manufact. en laine, c'est la moitié d'une portée. Voyez Portée.

CUISSON (Page 4:540)

* CUISSON, s. m. a différentes acceptions dans les arts où l'on fait cuire. Il se dit & des différentes manieres de faire cuire la même substance (Voyez Cuisson Confis. dans les articles suivans), & du degré convenable auquel il faut faire cuire, soit la même substance, soit des substances différentes.

Cuisson, (Page 4:540)

Cuisson, en terme de Confiserie; c'est une sorte de préparation qu'on donne au sucre en le faisant passer sur le feu. La cuisson du sucre est le fondement principal de l'art de confire. Il y a diverses sortes de cuissons, comme cuisson du sucre à lissé, à perlé, à soufflé, à la plume, à cassé, & au caramel; & quelques - unes de ces cuissons se distinguent encore & se soûdivisent en d'autres degrés moindres, comme le petit, le grand lisse; le petit, le fort perlé; la petite & la grande plume. Voyez ci - dessous Cuisson à lissé, Cuisson à perlé, &c. & les soûdivisions à leurs articles.

Cuisson au caramel; c'est le sucre cuit au degré nécessaire pour se casser net sous la dent sans s'y attacher, comme le sucre cuit à cassé. Lorsqu'on manque cette cuisson en laissant brûler le sucre, il n'est plus bon à rien; ce qui le rend encore différent des autres degrés de cuisson, qu'on peut toûjours réduire & rendre propres à tout ce qu'on veut en les décuisant dans de l'eau.

Cuisson à cassé. Les Confiseurs donnent ce nom au sucre qui se casse en faisant un petit bruit, lorsqu'on le détache du doigt qu'on a trempé dans ce sucre après l'avoir mouillé d'eau fraîche.

Cuisson du sucre à lissé; c'est, en Confiserie, du sucre cuit seulement à un degré nécessaire pour former d'un doigt à l'autre un petit filet qui se rompt d'abord, & reste en goutte sur le doigt.

Cuisson à perlé. Les Confiseurs appellent ainsi le degré de cuisson qui est immédiatement après celui qu'ils nomment à lissé, c'est - à - dire le sucre qui forme un filet plus fort, & qui s'étend plus loin en ouvrant les doigts.

Cuisson à la plume; c'est le degré d'après la cuisson à soufflé: il se connoît aux bouteilles ou étincelles qui s'élevent en haut en soufflant à - travers les trous de l'écumoire, lorsque ces bulles sont encore plus grosses & en plus grand nombre, ensorte qu'elles setiennent plusieurs l'une à l'autre, & font comme une filasse volante. Cela s'appelle à la grande plume.

Cuisson à soufflé. Les Confiseurs appellent de ce nom du sucre cuit de façon qu'en soufflant à - travers les trous d'une écumoire qu'on y a trempée en allant & revenant d'un côté à l'autre, il forme comme des étincelles ou petites bouteilles qui avertissent de son degré de cuisson.

CUITE (Page 4:540)

CUITE, s. m. terme de Boulanger, Pâtissier, & autres ouvriers qui se servent de four ou de fourneau; c'est la quantité d'ouvrage qu'on a mise & retirée du four à chaque fois.

Cuite (Page 4:540)

Cuite, s. f. (Pharmac.) opération dans laquelle on réduit par le moyen du feu différentes préparations à certains degrés de consistance déterminés dans l'art. C'est ainsi qu'on dit cuite d'un syrop, cuite de tablettes, cuite d'emplâtres, cuite de sel, cuite de salpetre, cuite de fayence, &c. Voyez Syrop, Tablettes, Emplatres, Sel, Salpetre . (b)

Cuite (Page 4:540)

Cuite, en terme de Raffinerie de suere; c'est proprement la clairée ou le syrop cuit, & prêt à être mis dans les formes. On appelle encore cuite la quantité de sucre cuit qu'on tire de la chaudiere après la preuve prise. C'est en ce sens qu'on dit, la premiere, la seconde, &c. cuite. Voyez Cuire.

CUIVRE (Page 4:540)

CUIVRE, s. m. (Hist. nat. Métallurg. & Minér.) cuprum, oes, venus, &c. C'est un métal imparfair, d'un rouge éclatant, très - sonore, très - dur, ductile, & malléable. Il paroît composé d'une substance terreuse rouge, & de beaucoup de phlogistique ou de principe inflammable.

Le cuivre differe des autres métaux, non - seulement par sa couleur, mais encore par le son qu'il possede à plus haut degré que tous les autres. Son poids est à celui de l'or, comme 4 est à 9. Il est moins pesant que l'argent; il n'y a que le fer qui soit plus dur & plus difficile à fondre que lui. Il rougit longtems au feu avant que d'entrer en fusion; il donne à la flamme une couleur qui tient du bleu & du verd: un feu violent & continué pendant long - tems, dissipe une portion de ce métal sous la forme de vapeurs ou de fumée, tandis qu'une autre partie est réduite en une chaux rougeâtre qui n'a plus sa forme métallique; c'est ce qu'on appelle chaux de cuivre, ou oes ustum. Voyez cet article.

Si on frotte le cuivre avec les mains, il répand une odeur desagréable qui lui est particuliere; & mis sur la langue, il y imprime une saveur stiptique, austere, & capable d'exciter des nausées: exposé à l'air, il se couvre d'une rouille verte. Tous les dissolvans, tels que l'eau, les huiles, les acides, les alkalis, les sels neutres, les résines, &c. agissent sur le cuivre, & il les colore en verd; c'est à cette couleur verte qu'il est facile de reconnoître la présence du cuivre. Les alkalis volatils changent cette couleur ver e en bleu. Quand ce métal est en fusion, le contact de la moindre humidité ou d'une goutte d'eau lui fait faire une explosion très - considérable & très - dangereuse pour ceux qui voudroient en tenter l'expérience.

La nature ne nous présente que rarement & en petite quantité le cuivre sous sa véritable forme; il faut pour cela qu'il soit tiré de sa mine, séparé d'une infinité de substances étrangeres qui contribuent à le masquer tant qu'il est dans le sein de la terre: cependant il se trouve quelquefois tout formé, comme nous le dirons plus bas, mais il n'est point si pur que celui qui a passé par les travaux de la Métallurgie.

Il y a des mines de cuivre dans toutes les parties du monde connu; il s'en trouve en Europe, en Asie, & en Amérique: celles de l'île de Cypre étoient les plus riches que les anciens connussent. Aujourd'hui la Suede & l'Allemagne sont les pays qui fournissent le plus de cuivre. Il s'en trouve aussi en France que l'on travaille avec assez de succès. Le cuivre qui vient du Japon est fort estimé; il est en petits lingots assez minces: son mérite consiste à être extrèmement pur; mais il n'a d'ailleurs aucun avantage sur le cuivre de rosette d'Europe qui a été bien purisié.

Le cuivre est de tous les métaux celui dont les mines sont les plus variées, soit pour les couleurs, soit pour l'arrangement des parties: quelquefois on le trouve par filons, quelquefois par couches dilatées, d'autres fois par morceaux détachés répandus dans la terre: nous allons donner une description succincte des différentes especes de mines de cuivre qui sont connues. Il y a,

1°. Le cuivre natif. C'est du cuivre tout formé qui se trouve attaché à des pierres de différentes especes, & sur - tout à de l'ardoise, sans affecter de figure déterminée: on ne le trouve pas ordinairement par grosses masses; mais il est ou par petites paillettes, ou par feuillets minces, ou par petits grains. Ce cuivre n'est pas tout - à - fait si pur que le cuivre de rosette.

2°. Le cuivre précipité. Il est très - pur; il a été précipité, ou naturellement, ou par art, des eaux vitrioliques cuivreuses. Voyez l'article Eau cémentatoire.

3°. Le verd de montagne ou chrysocolle verte. Cette mine ressemble à du verd - de - gris; c'est du cuivre qui a été mis en dissolution dans le sein de la terre, & [p. 541] qui en se précipitant s'est uni à différentes especes de pierre ou de terre; c'est ce qui fait que la chrysocolle varie pour la consistance & pour l'arrangement. On la trouve, ou compacte, ou en globules; quelquefois elle présente de petites crystallisations en bouquets ou en houpes soyeuses. La mine de cuivre verte de la Chine, qui est si recherchée des curieux, est de cette espece.

4°. Le bleu de montagne ou chrysocolle bleue. C'est du cuivre qui a été dissous naturellement, qui par le concours d'un alkali volatil a pris une couleur bleue, & qui de même que le verd de montagne s'est attaché à quelque substance terreuse ou pierreuse: son bleu est plus ou moins éclatant. Le lapis lazuli est une mine de cuivre de cette espece.

5°. La mine de cuivre azuré. Elle est d'un tissu qui la fait ressembler à du verre dans l'endroit où elle a été rompue. Elle est d'un bleu plus ou moins mêlangé: ce n'est vraissemblablement qu'une variété de la mine qui précede.

6°. La mine de cuivre vitreuse. La couleur de cette mine est assez variée; elle ressemble à du verre, ce qui lui a fait donner le nom qu'elle porte.

7°. La mine de cuivre grise. Elle est d'un gris plus ou moins foncé. Il est assez difficile au simple coupd'oeil de la distinguer d'avec une mine de fer.

8°. La mine de cuivre hépatique. Elle est d'un rouge mat ou d'un brun jaunâtre qui la fait ressembler à du foie: c'est la quantité de parties martiales qu'elle contient qui lui donne cette couleur. Elle contient aussi du soufre.

9°. La mine de cuivre blanche. Cette blancheur n'est que relative; c'est proprement un gris clair qui tire un peu sur le jaunâtre. Cette mine contient du fer, de l'arsenic, & même un peu d'argent.

10°. La pyrite cuivreuse, ou mine jaune de cuivre; c'est la moins riche & la plus commune des mines de cuivre; elle contient, outre le cuivre, du fer, du soufre & de l'arsenic. Cette mine est quelquefois d'un jaune d'or très - éclatant, entre - mêlé de différentes couleurs très - brillantes, rouges, violettes, bleues, vertes, gorge de pigeon, &c. Quelquefois cette mine est d'un jaune - pâle, ou d'un jaune tirant sur le verdâtre; mais ces deux dernieres mines ne sont que des pyrites cuivreuses, à qui plus ou moins d'arsenic & une moindre quantité de cuivre ont fait prendre une nuance plus claire.

11°. Les mines de cuivre figurées. On peut nommer ainsi les mines de cuivre dans lesquelles on remarque une figure étrangere au regne minéral. Ces mines de cuivre se trouvent toûjours dans de l'ardoise. Il y a une mine de cette espece à Mansfeld en Thuringe, dans laquelle on trouve des empreintes de poissons; dans d'autres on voit des empreintes de végétaux.

12°. La mine de cuivre terrcuse: elle est de différentes couleurs, comme grise, jaune, brune, &c. c'est du cuivre uni avec de l'ochre ou avec de la terre de différente espece. On reconnoît souvent la présence du cuivre dans ces terres, par l'enduit du verdde - gris qu'on y remarque. L'ochre de Goslar paroît être de cette nature; on la mêle avec de l'huile de lin; on en forme des globules qu'on met en distillation dans une cornue bien luttée; on donne un très grand feu, ensuite on écrase les globules, on les passe au - travers d'un tamis, & sur la poudre qui est passée on verse de l'eau pour en faire le lavage: on sépare la partie la plus légere d'avec la plus pesante qui va au fond: on mêle cette derniere avec deux parties de flux noir, & on la fait fondre dans un creuset: on obtient par - là du cuivre. Voyez Juncker, de cupro, tab. xxxv. p. 905. C'est - là ce que quelques Chimistes ont appellé cuivre artificiel. D'autres ont crû que dans cette opération il se faisoit une transmutation; mais il est évident que ce n'est autre chose qu'une séparation & une réduction de la partie cuivreuse qui étoit contenue dans l'ochre de Goslar.

Outre les mines dont on yient de faire l'énumération, il se trouve encore des parties cuivreuses mêlées avec les mines des autres métaux; il y a aussi des portions de ce métal unies avec une grande quantité de terres & de pierres: en général on a lieu de soupçonner sa présence dans la plûpart de celles où l'on remarque du verd ou du bleu; cependant cette regle n'est point sans exception, attendu que le fer peut aussi quelquefois produire les mêmes couleurs. Il est certain néanmoins que le cuivre est ce qui donne le bleu & le verd à un grand nombre de substances minérales, telles que l'éméraude, le saphir, la turquoise, le lapis lazuli, &c. Glauber prétend avoir trouvé du cuivre dans les tourbes de Hollande, & sur - tout dans celles qui sont le plus profondément sous terre. Si l'on veut un détail plus circonstancié sur les mines de cuivre, on peut consulter la Minéralogie de Wallerius, tome I. p. 495 & suiv.

Les différentes opérations en usage pour tirer le cuivre de sa mine, sont un chef - d'oeuvre de la Métallurgie: il n'y a point de métal plus difficile à traiter; on en pourra juger par le détail abregé de ces opérations, qu'on va trouver dans cet article. Ces difficultés viennent des matieres étrangeres, martiales, sulphureuses, arsénicales, terreuses ou pierreuses, &c. qui sont quelquefois étroitement unies avec le cuivre dans sa mine. Les Fondeurs suédois distinguent trois especes de mines de cuivre: 1°. les mines de culvre simples; ce sont celles qui sont dégagées des parties terreuses & pierreuses: 2°. les mines de cuivre dures; ce sont celles qui sont unies avec des pierres vitrifiables, telles que le quartz, ce qui en rend la susion difficile: 3°. les mines de cuivre réfractaires; ce sont celles qui sont mêlées avec des pierres qui résistent à l'action du feu, telles que le talc, l'amiante, &c. Voyez la Minéralogie de Wallerius, tome I. p. 517 & suiv.

Il arrive souvent que dans les mines de cuivre les parties hétérogenes, telles que le fer, la terre, la pierre, &c. s'y trouvent en beaucoup plus grande abondance que ce métal: ces inconvéniens n'empêchent point de travailler ces mines pauvres dans les pays, comme la Suéde & quelques parties de l'Allemagne, où le bois est commun & la maind'oeuvre à bon marché; hors ces cas, il y auroit beaucoup de perte à vouloir les traiter.

Maniere de traiter la mine de cuivre. C'est une suite de différentes opérations, dont nous allons donner le détail le plus exact. Ces opérations ne sont pas absolument les mêmes partout; elles varient selon la qualité des mines: mais c'est à l'expérience à instruire de la nature & du besoin de ces variétés. Il suffit dans un ouvrage de décrire avec précision & clarté un procédé général qui puisse servir de base dans toutes les circonstances possibles.

Du triage de la mine. C'est l'opération par laquelle on commence: elle consiste, 1°. à séparer les morceaux purement pierreux, des morceaux tenant métal, & à rejetter ceux - là: 2°. à séparer ceux qu'on croit purement métalliques, pour les envoyer à la fonderie: 3°. à séparer ceux qui sont mêlés de pierre & de mine, qu'on appelle mine à bocard, & qu'on fait bocarder.

Détail du triage. On commence par passer toute la mine par un crible à mailles quarrées, de la largeur d'un pouce ou quinze lignes: ce crible a dixneuf pouces de diametre sur cinq pouces de profon. deur. La mine est ramassée dans un coin; on en va charger son crible, & on se transporte dans un autre

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