RECHERCHE | Accueil | Mises en garde | Documentation | ATILF | ARTFL | Courriel |
"536">
Quand les cuirs ont été bien désaignés & égouttés, on les alune, c'est - à - dire que l'on fait bouillir
dans de l'eau trois livres d'alun & cinq livres de sel
par peau, dans une chaudiere (
Le lendemain on les retient & change de cuve,
après quoi on fait réchauffer la même eau & on les
y trempe pendant trois ou quatre jours l'été, & plus
pendant l'hyver; on les refoule de nouveau, & le
lendemain on les met égoutter & sécher à l'air pendus
par la culée. Cette opération faite, on les detire;
& quand ils sont à moitié secs, on les dresse, c'est - à - dire que l'on les passe à la baguette (Voyez
Il ne s'agit plus pour lors que de les mettre en suif;
pour cet effet on les roule encore avec la baguette
de fleur & de chair, c'est - à - dire des deux côtés, & on
les étend sur des perches G G G dans une étuve, pour
les préparer à prendre ce suif. Dans cet état on les met
sur une table bien étalés, & on les frotte de suif
chaud avec un guippon, beaucoup sur la chair, &
légerement sur la fleur; chaque peau prend environ
sept à huit livres de suif. On reporte les peaux suiffrées
sur une autre table, où on les empile jusqu'à ce
que la même opération ait été faite à tous les cuirs.
Voyez la
Les instrumens dont se servent les Hongrieurs pour la fabrique du cuir d'Hongrie, sont une broüette pour porter les peaux à la riviere & les en rapporter; un couteau ordinaire pour en ôter les cornes; un chevalet & une faux emmanchée d'un manche de bois; un queux pour aiguiser la faux; un banc pour les égoutter; une chaudiere pour faire bouillir le suif; des seaux pour en puiser l'eau; une baignoire pour fouler les cuirs; des cuves pour leur faire prendre nourriture; des perches pour les étendre; la baguette E pour les couler; une table pour les suiffrer; une grille de fer pour leur faire prendre le suif; un guippon pour y appliquer le suif; & un fourneau pour faire chauffer l'alun & le suif. Voyez chacun de ces articles à leur lettre.
Cuirs de balles (Page 4:536)
Cuir (Page 4:536)
On coupoit un morceau de cuir noir en cercle,
On en trouve dans les cabinets des curieux. Il y
en eut de frappées sous Louis IX. le royaume ayant
été épuisé alors d'argent par les malheurs qui suivirent
l'entreprise de la Terre - Sainte. Voyez
Cuir à rasoir (Page 4:536)
On fait à présent de ces sortes de cuirs qui sont quarrés, & ont quatre faces moins unies les unes que les autres, sur lesquelles on passe successivement le rasoir, en commençant par la surface la moins polie, & finissant par la plus douce, afin d'adoucir le rasoir par degrés.
CUIRASSE (Page 4:536)
CUIRASSE, s. f. (Littér. Art milit.) en latin lo - rica. On la définit dans le dictionnaire de l'académie Françoise, la principale partie de l'armure qui est ordinairement de fer fort battu, & qui couvre le corps par - devant & par - derriere, depuis les épaules jusqu'à la ceinture.
Dans le fameux tableau de Polygnote de la prise de Troie, dont Pausanias nous a laissé la description, on voyoit sur un autel la représentation d'une cuirasse d'airain composée de deux pieces, l'une desquelles couvroit le ventre & l'estomac, l'autre couvroit le dos & les épaules; la partie antérieure étoit concave, & les deux pieces se joignoient ensemble par deux agrafes.
Chez les Grecs & les Romains on connoissoit de trois sortes de cuirasses. Il y en avoit qui n'étoient faites que de toile & de drap battu & piqué: quelques - unes étoient de cuir, & les autres de fer. Pour ce qui est des premieres, Pline (lib. VIII. c. xlviij.) assûre qu'elles étoient composées de plusieurs doubles, battus & piqués ensemble: telle étoit la cuirasse d'Alexandre, au rapport de Dion de Nicée; & celle de Galba, dont il est fait mention dans Suétone, qui parlant de la sédition qu'excita à Rome la révolte d'Othon, dit: Loricam tamen induit linteam, quam haud dissimulant parùm adversus tot mucrones profuturam. Saumaise, dans ses observations sur Lampridius, remarque qu'on avoit autrefois inventé cette armure pour le soulagement des soldats: on peut ajoûter qu'il y a bien de l'apparence que ces cuirasses de lin & de toile n'empêchoient pas qu'on ne mît par - dessus des cuirasses de fer; on peut même croire que les anciens avoient donné aux premieres le nom de subarmale, mais il n'étoit pas toûjours nécessaire d'avoir d'autres cuirasses que celles de lin & de toile, puisqu'il y en avoit de si bien faites, qu'elles étoient à l'épreuve des traits. Nicétas, dans la vie de l'empereur Isaac I. rapporte que l'empereur Conrad combattit long - tems sans bouclier, couvert seulement d'une cuirasse de linge.
La seconde espece de cuirasse étoit de cuir, & c'est celle que Varron appelle pectorale corium. Tacite (hist. liv. I. ch. lxxjx.) nous apprend que les chefs des Sarmates s'en servoient quelquefois: Id principibus ac nobillissimo cuique tegmen, ferreis laminis aut proedurio corio concertum.
Cependant le fer étoit la matiere la plus ordinaire des cuirasses. Les Perses appelloient les soldats qui portoient ces sortes de cuirasses, clibanarios, du mot clibanum, qui signifioit une tuile de fer, apparemme> parce que ces cuirasses étoient faites d'une plaque fort épaisse de ce métal: mais leur trop grande pe<pb-> [p. 537]
On mettoit la cotte - d'armes sur la cuirasse; la cotte - d'armes a passé de mode, la cuirasse subsiste toûjours. Autrefois le droit de la porter étoit un titre d'honneur, dont on étoit privé, lorsqu'ayant douze métairies on manquoit au service que l'on devoit au Roi, comme il est décidé dans les capitulaires, où la cuirasse est appellée brunia.
Il n'y a plus guere à - présent que les officiers généraux
& les officiers de cavalerie qui portent des
cuirasses; elles doivent être au moins à l'épreuve du
pistolet. A l'égard des brigadiers, gendarmes, chevaux - legers, & cavalerie, ils portent un plastron de
fer qui leur couvre le devant seulement. Ils doivent
la porter dans tous les exercices, revûes, marches,
&c. Il est au moins à l'épreuve du pistolet. Il est ordonné
aux officiers & ingénieurs de porter des cuirasses, à peine d'être cassés. Extrait de l'hist. de l'acad.
des Inscript. & Belles - Lettres, tome II. Article de M. le
CUIRE (Page 4:537)
CUIRE, en termes de Cuisine, c'est donner aux viandes, aux légumes, & au poisson, une sorte de préparation qui les rend communément plus tendres & plus propres à être broyées sous les dents, en les exposant à l'action du feu, soit qu'ils la souffrent immédiatement, soit qu'on les fasse bouillir dans de l'eau, ou dans d'autres liqueurs.
Cuire (Page 4:537)
Cuire des cheveux (Page 4:537)
Cuire (Page 4:537)
Cuire le verre (Page 4:537)
CUIRÉ (Page 4:537)
CUIRÉ, adj. (Coffreterie.) se dit d'une malle dont les joints ont été radoubés tant en - dedans qu'en - dehors, avec une toile épaisse enduite de colle - forte, avant que d'être couverte de cuir.
CUIRET (Page 4:537)
CUIRET, terme de Chapelier, c'est un petit morceau
de cuir qu'on met entre la chantrelle & la
corde de l'arçon, dont ces ouvriers se servent pour
faire voguer l'étoffe. Voyez
CUISINE (Page 4:537)
CUISINE, s. f. (Art méchan.) cet art de flatter le goût, ce luxe, j'allois dire cette luxure de bonne chere dont on fait tant de cas, est ce qu'on nomme dans le monde la cuisine par excellence; Montagne la définit plus brievement la science de la gueule; & M. de la Mothe le Vayer, la Gastrologie. Tous ces termes désignent proprement le secret réduit en méthode savante, de faire manger au - delà du nécessaire; car la cuisine des gens sobies ou pauvres, ne signifie que l'art le plus commun d'apprêter les mets pour satisfaire aux besoins de la vie.
Le laitage, le miel, les fruits de la terre, les légumes assaisonnés de sel, les pains cuits sous la cendre, furent la nourriture des premiers peuples du monde. Ils usoient sans autre rafinement de ces bienfaits de la nature, & ils n'en étoient que plus forts, plus robustes, & moins exposés aux maladies. Les viandes bouillics, grillées, rôties, ou les poissons cuits dans l'eau, succéderent; on en prit avec modération, la santé n'en souffrit point, la tempérance régnoit enco>e, l'appétit seul regloit le tems & le nombre des repas.
Mais cette tempérance ne fut pas de longue durée; l'habitude de manger toûjours les mêmes choses, & à - peu - près apprêtées de la même maniere, enfanta le dégoût, le dégoût fit naître la curlosité, la curiosité fit faire des expériences, l'expérience amena la sensualité; l'homme goûta, essaya, diversifia, choisit, & parvint à se faire un art de l'action la plus simple & la plus naturelle.
Les Asiatiques, plus voluptueux que les autres peuples, employerent les premiers, dans la préparation de leurs mets, toutes les productions de leurs climats; le commerce porta ces productions chez leurs voisins; l'homme courant apres les richesses, n'en aima la joüissance que pour fournir à sa volupté, & pour changer une simple & bonne nourriture en d'autres plus abondantes, plus variées, plus sensuellement apprêtées, & par conséquent plus nuisibles à la santé: c'est ainsi que la délicatesse des tables passa de l'Asie aux autres peuples de la terre. Le Perses communiquerent aux Grecs cette branche de luxe, à laquelle les sages législateurs de Lacédémone s'opposerent toûjours avec vigueur.
Les Romains devenus riches & puissans, secouerent
le joug de leurs anciennes lois, quitterent leur
vie frugale, & goûterent l'art de la bonne chere:
Tunc coquus (dit Tite - Live, l. xxxjx.) vilissimum antiquis
mancipium, estimatione & usu, in pretio esse, &
quod ministerium fuerat, ars haberi coepta; vix tamen
illa quoe tunc conspiciebantur, semina erant futuroe luxurioe. Ce n'étoit - là que de legers commencemens
de la sensualité de la table, qu'ils pousserent bientôt
au plus haut période de dépense & de corruption. Il
faut lire dans Séneque le portrait qu'il en fait; je dis
dans Séneque, parce que sa sévérité, ou sa bile si l'on
veut, nous apprend bien des choses sur cette matiere,
que des esprits plus indulgens pour les défauts
de leur siecle, passent ordinairement sous silence.
On ne voyoit, nous dit - il, que des Sibarites couchés
mollement sur leurs lits, contemplant la magnificence
de leurs tables, satisfaisant leurs oreilles
Next page
The Project for American and French Research on the Treasury of the French Language (ARTFL) is a cooperative enterprise of Analyse et Traitement Informatique de la Langue Française (ATILF) of the Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), the Division of the Humanities, the Division of the Social Sciences, and Electronic Text Services (ETS) of the University of Chicago.