ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"534"> fruits des plantes. On a transporté cette expression à beaucoup d'autres actions qui ont peu de rapport avec la premiere.

Cueillir (Page 4:534)

* Cueillir, v. neut. (en Verrerie.) c'est prendre la matiere dans le pot avec une felle ou espece de canne de fer creusée dans toute sa longueur. Pour cet effet, le cueilleur tourne trois ou quatre tours l'extrémité de la felle dans le pot: la matiere qui est visqueuse s'y attache; il en emporte à peu - près de la grosseur d'un oeuf, dans les Verreries à vitre. Il va appuyer sa felle sur une barre de fer posée sur une auge de bois pleine d'eau, ayant foin de tourner fans cesse, mais fort doucement, sa felle, afin que la matiere s'arrondisse également. Quand elle est assez refroidie, il va cueillir de nouvelle matiere qui s'attache à la premiere; il revient à la barre de fer après avoir cueilli; il réitere la même opération à cette barre; il retourne au pot, & cueille une troisieme fois. Cette matiere enlevée du pot à quatre différentes reprises, s'appelle cueillage; le cueillage passe entre les mains du bossier. Voyez Cueillage, Bossier & Verrerie.

CUENCA (Page 4:534)

CUENCA, (Géog. mod.) ville d'Espagne dans la nouvelle Castille, capitale du pays de la Sierra, sur la riviere de Xucar. Long. 15. 50. lat. 40. 10.

Cuenca (Page 4:534)

Cuenca (la nouvelle) Géog. mod. ville de l'Amérique méridionale au Pérou, dans l'audience de Quito.

CUFA (Page 4:534)

CUFA, (Géog. mod.) ville de la Turquie en Asie, dans la province d'Yerak, sur les frontieres de l'Arabie deserte.

CUJARA (Page 4:534)

CUJARA, s. m. (Hist. mod.) chaise fermée en usage aux Indes, où elle doit son origine à la jalousie. Un chameau en porte deux, une de chaque côté. On y enferme les femmes pour les transporter d'un lieu dans un autre sans être vûes.

CUJAVIE (Page 4:534)

CUJAVIE, (Géog. mod.) province assez grande de la Pologne arrosée par la Vistule, aux frontieres de la Prusse. Elle contient deux palatinats.

CUIETE (Page 4:534)

CUIETE, s. f. (Hist. nat. bot.) cuiete; genre de plante dont la fleur est monopétale, irréguliere, renflée, & découpée. Il s'éleve du fond du calice un pistil qui est attaché comme un clou à la partie postérieure de la fleur, & qui devient dans la suite un fruit charnu dont l'écorce est dure. Il y a dans ce fruit plusieurs semences qui ont la forme d'un coeur. Plumier, nova pl. Amer. genera. Voyez Plante. (I)

CUILLER ou CUILLERE (Page 4:534)

CUILLER ou CUILLERE, s. f. voyez Palette, & les mots suivans.

Cuiller (Page 4:534)

Cuiller, en Bâtiment, est une pierre plate creusée en rond ou en ovale, de peu de profondeur, avec une goulette pour recevoir l'eau d'un tuyau de descente & la conduire dans un ruisseau de pavé. C'est aussi un outil emmanché d'un manche fort long, qui sert à prendre le grais dans le seau & le jetter sur le trait de scie pour scier la pierre. (P)

Cuiller (Page 4:534)

Cuiller, s. f. instrument de Chirurgie propre à faciliter l'incision qu'on fait en opérant pour la fistule lacrymale. Cet instrument est ordinairement d'argent; il ressemble en quelque chose aux cueilleres en usage pour manger la soupe; il en differe en ce que le cueilleron est exactement ovale, que sa plus grande profondeur est précisément dans son milieu, & que sa cavité est fort superficielle. Il a un pouce & demi de long, & onze lignes ou un pouce de large. L'angle extérieur de ce cueilleron est échancré, & forme deux petites cornes ou avances un peu mousses, qui sont fort utiles pour bander la peau tant & si peu qu'on veut, & permettre de voir la réunion des paupieres qu'elles mettent à découvert.

L'échancrure a cinq lignes & demie de profondeur, trois lignes & demie de diametre. Le manche du cueilleron est plat, & a trois pouces quatre à cinq lignes de long, de façon que tout l'instrument a environ cinq pouces de longueur. On comprend l'usage de cet instrument par ce qui vient d'être dit. Voyez la fig. 1. Pl. XXV. & voyez Fistule lacrymale.

Le speculum oculi annulaire, fig. 7. Plan. XXIII. sert au même usage. (Y)

Cuiller (Page 4:534)

Cuiller, c'est parmi les Ciriers. une machine de fer blanc longue, creuse, garnie d'un manche, & applatie à son autre extrémité où elle se termine en diminuant de grosseur. On s'en sert à puiser la matiere fondue pour la jetter sur les meches accrochées au cerceau, qu'on fait tourner pour les présenter successivement les unes après les autres au - dessus de la cuve. Voyez Pl. du Cirier, fig. 7. & 2.

Cuiller à souder (Page 4:534)

Cuiller à souder, (Ferblantier.) Cette cuiller est commune à ces ouvriers & à beaucoup d'autres. Elle est ronde, assez profonde, mais médiocre; avec une espece de beopour mieux verser le métal fondu. C'est dans cette cuiller que ces ouvriers fondent leur soudure, & quelquefois même leur plomb, lorsqu'ils n'ont que de petits ouvrages à faire. Voyez le dict. du Comm. & Plombier, Vitrier, &c.

Cuiller (Page 4:534)

Cuiller, outil de Bimblotier, faiseur de dragée au moule: il leur sert à tirer le plomb fondu de la chaudiere pour le verser dans les moules. A la cuiller qui a un bec pour verser le plomb dans la gouttiere du moule; le manche est terminé par une poignée de bois B qui empêche l'ouvrier de se brûler. Voyez la fig. 5. Pl. de la fonte des dragées au moule.

Cuiller (Page 4:534)

Cuiller, Fondeur de caractere d'Imprimerie. Cette cuiller a un petit bassin au bout d'une queue de trois à quatre pouces de long, le tout de fer. Cette queue est piquée dans un petit manche de bois pour la tenir, & que la chaleur n'incommode point la main du fondeur. C'est avec cette petite cuiller que l'ouvrier puise dans la grande où est le métal fondu, pour jetter cette petite portion de matiere dans le moule. Voyez la fig. 13. Plan. I. du Fondeur. de caract.

La cuiller du fourneau a huit ou neuf pouces de diametre, & est perpendiculairement divisée en deux ou trois parties comme autant de cellules, pour contenir la matiere forte & foible à la fois, qu'on entretient fluide par le feu qui est continuellement dessous, & qui peut en contenir trente ou quarante livres à la fois, chacune de ces séparations pour chaque ouvrier. Ils sont deux ou trois, suivant la forme du fourneau, qui puisent dans la même cuiller, mais chacun dans la séparation qui lui est destinée.

Cuiller aux pelotes (Page 4:534)

Cuiller aux pelotes, (Fondeur en sable.) Les cuillers des Fondeurs en sable ne ressemblent que par leur long manche aux cuillers des Plombiers, & par le nom qu'elles ont conservé, à cause qu'on s'en sert comme de cuiller pour porter les pelotes de cuivre dans le creuset où le métal est en fusion.

Cet instrument est de fer; au bout du manche qui a plus de deux piés, est la moitié d'un cylindre aussi de fer, de quatre pouces d'ouverture & de six de longueur. Cette moitié de cylindre est creusée en - dedans, & n'est pas fermée par le bout d'en - bas, afin que les pelotes qu'on y met coulent plus aisément lorsque le fondeur incline doucement l'instrument jusqu'à la bouche du creuset. Voyez le dictionn. du Comm. Fondeur en sable, & la fig. 8. de la Planche du Fondeur en sable.

Cuiller (Page 4:534)

Cuiller, (Monnoyage.) on s'en sert pour tirer le métal en fusion du fourneau & le jetter en moule. Cette cuiller est de fer, longue de six à sept piés. On ne se sert de cuiller que pour l'argent & le billon, parce que l'on verse l'or dans le moule avec le creuset même.

Cuiller (Page 4:534)

Cuiller, terme de Plombier; c'est un ustenfile de fer qui a un manche par un bout & qui est creux par l'autre, & dont la profondeur est sphérique.

Les Plombiers se servent de trois sortes de cuillers: la premiere est la cuiller à puiser, avec laquelle [p. 535] ils prennent le plomb fondu: la seconde est la cuiller percée; ils s'en servent pour écumer le plomb; ce n'est à proprement parler qu'une vieille póële à laquelle on a fait des trous: la troisieme est la cuiller à sounder; elle est ronde & profonde, & a d'un côté de sa circonférence un bec par lequel on verse le plomb fondu: c'est dans cette cuiller que les Plombiers fondent leur soudure, & même aussi leur plomb, quand ils n'ont que de petits ouvrages à faire. Voyez les figures 2 & 3, Pl. III. du Plombier; la derniere représente l'écumoire.

Cuiller (Page 4:535)

Cuiller à jetter en moule, (Potier d'étain.) c'est une cuiller de fer dont se servent les Potiers d'étain pour cet usage. Il en faut de différentes grandeurs: on en trouve chez les Quincaillers qui tiennent depuis une demi - livre d'étain jusqu'à vingt livres & plus.

CUIR fossile (Page 4:535)

CUIR fossile, (Hist. nat. Minéral.) aluta montana, corium fossile, C'est une espece d'amiante fort légere: les fibres ou filets qui composent cette pierre font flexibles, & s'entrelacent de maniere qu'ils forment comme des feuillets. M. Wallerius en distingue deux variétés; la premiere est le cuir fossile grossier; la seconde est le cuir fossile fin: ce dernier est composé de feuillets fort minces qui le font ressembler à du papier gris, ce qui fait qu'on le nomme aussi papier fossile (papyrus montana). Voyez la minéralogie de Wallerius, tome I. pag. 266 & suiv. ( - )

Cuir (Page 4:535)

Cuir, s. m. (Tanneur.) c'est la peau des animaux différemment préparée, suivant les divers usages qu'on en veut faire. Voyez Peau & Tanner.

Les cuirs ont divers noms, qu'ils prennent ou de l'état actuel où ils sont, ou de leurs différentes especes, qualité, & apprêts.

Cuir corroyé, est un cuir qui après avoir été pelé, coudré, & tanné, a passé par les mains du corroyeur, qui lui a donné les dernieres préparations, pour le disposer à être employé par ceux qui le mettent en usage. Voyez Corroyer.

Cuir verd ou crud, est celui qui n'a reç aucune préparation, étant encore tel qu'il a été levé par le boucher de dessus le corps de l'animal. Voyez Boucher.

Cuir salé, est un cuir verd qu'on a saié avec du sel marin & de l'alun, ou avec du salpetre, pour empêcher qu'il ne se corrompe, soit en le gardant trop long - tems dans les caves, soit en le transportant dans les tanneries éloignées pendant les grandes chaleurs.

Cuirs secs à poils; ce sont pour l'ordinaire des peaux de boeufs, de vaches, ou de bufles, qu'on nous apporte de l'Amérique. Voyez Bufle & Boucannier.

Cuir tanné, est un cuir verd, ou salé, ou sec, dont on fait tomber le poil dans le plain par le moyen de la chaux détrempée avec de l'eau, & qui a été mis ensuite dans la fosse au tan. Voyez Tanner.

Cuir plaqué, est un cuir fort ou gros cuir, qui après avoir été tanné a été séché à l'air, & nettoyé dans son tan.

Les Tanneurs mettent ces sortes de cuirs dans des lieux ni trop humides ni trop secs, bien étendus & empilés les uns sur les autres, avec de grosses pierres ou poids par - dessus pour les bien redresser & applatir; & c'est cette derniere façon qui leur a fait donner le nom de cuirs plaqués.

Cuir coudré, ou cuir passé en coudrement; c'est un cuir de vache, de cheval, ou de veau, qu'on a étendu dans une cuve où l'on a jetté de l'eau chaude & & du tan par - dessus, pour le rougir ou coudrer, & pour lui donner le grain.

On ne donne cet apprêt au cuir qu'après l'avoir fait passer par le plain, & avant de le mettre dans la fosse avec le tan. Voyez le diction. du Comm.

Cuir fort (Page 4:535)

Cuir fort; ce sont de gros cuirs tels que ceux de boeufs, vaches, original, & autres qui ont été préparés dans le plain avec la chaux, & ensuite dans la fosse avec le tan. On les appelle forts, pour les distinguer des autres cuirs plus foibles, comme ceux de veaux, de moutons, d'agneaux, de chevres, & autres semblables.

Les cuirs de vaches tannés en fort, sont ceux qu'on n'a pas passés en coudrement, mais qui ont été tannés à la maniere des cuirs forts. Voyez Tanner.

Cuir doré (Page 4:535)

Cuir doré; on appelle ainsi une espece de tapisserie faite de cuir, où sont représentées en relief diverses sortes de grotesques relevées d'or, d'argent, de vermillon, ou de différentes autres couleurs.

Cette tapisserie est composée de plusieurs peaux de mouton passées en basanne, coupées en feuilles quarrées, qu'on a cousues les unes avec les autres après leur avoir donné une nouvelle préparation, qui les a disposées à recevoir le relief, l'or, l'argent, les couleurs, & le vernis dont les ouvriers les enrichissent.

Les lieux de France où il se fabrique le plus de tapisserie de cuir doré, sont Paris, Lyon, & Avignon; il en vient aussi beaucoup de Flandres, qui se manufacturent presque toutes à Lille, à Bruxelles, à Anvers, & à Malines; celles de cette derniere ville sont les plus estimées de toutes.

Plusieurs prétendent que les premieres tapisseries de cuir doré qui ont parû en France venoient d'Espagne, & que ce sont les Espagnols qui en ont inventé la fabrique: cependant il ne s'en voit plus en France de leur manufacture, soit qu'ils ayent discontinué, ou qu'ils l'ayent transportée en Flandre. Dictionn. du Comm.

Cuir de poule (Page 4:535)

Cuir de poule, (Gantier.) peau très - mince dont ces ouvriers font des gants de femme.

Cuir de Hongrie (Page 4:535)

Cuir de Hongrie, (Hongrieur.) c'est une espece de cuir qui tire son nom des Hongrois, qui seuls avoient autrefois le secret de le préparer.

Il n'y a pas long - tems que l'on connoît en France la maniere de préparer le cuir de Hongrie. On prétend que ce fut Henri IV. qui en établit la premiere manufacture; pour cet effet il envoya en Hongrie un tanneur fort habile nommé Roze, qui ayant decouvert le secret, revint en France, où il fabriqua cette espece de cuir avec beaucoup de succès.

Maniere de fabriquer les cuirs d'Hongrie. Toutes sortes de cuirs de boeufs, de vaches, de chevaux, & de veaux, sont propres à recevoir cet apprêt; mais il s'en fabrique plus de ceux de boeufs que d'autres. Les peaux de boeufs étant arrivées de la boucherie, on en coupe les cornes, & on les fend en deux bandes de la tête à la queue; après quoi on les écharne sur un chevalet avec un instrument appellé une faux, qui est emmanché par un bout, en prenant bien garde de ne point enlever la fleur du cuir. Voyez la figure 6. Planche de l'Hongrieur. Ensuite on les jette dans la riviere pour y être rincés, dans laquelle néanmoins elles ne doivent pas séjourner longtens, de crainte que le gravier ne s'y attache. On les retourne de tems en tems avec une longue pince de fer, afin d'en ôter le plus gros du sang qui peut y être resté, & en même tems d'humecter le poil. Après les avoir tirés de la riviere, on les étend cinq ou six à la fois sur un chevalet, le côté de la chair en - dessous, & alors on en rase le poil avec une faux que l'on a soin d'éguiser de tems en tems avec le queux: cela fait, on les rejette encore dans la riviere, où on les laisse boire pendant deux jours plus ou moins, selon le tems, afin d'en faire sortir tout le reste du sang. Cette opération s'appelle désaigner; ensuite on les tire de l'eau, on les roule, & dans cet état on les met égoutter sur un banc pendant un tems suffisant, & jusqu'à ce qu'il n'en sorte plus d'eau.

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