ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"532"> d'oie, couvert tout entier d'une peau de couleur jaunâtre semblable à celle du coing; d'un goût doux & agréable, ayant un pédicule partagé en six parties, trois grandes & trois petites, & renfermant un noyau gros comme une noix, de forme quadrangulaire, large dessous, un peu pointu au bout, d'un jaune de noisette, revêtu d'une coque très - dure, de couleur rousse.

Ce fruit croît à l'arbre nommé cuciofera palmoe facie; J. B. Palma cujus fructus cuci; C. B. Cet arbre paroît être le même que le cuciophoron de Théophraste, qui a été mis, ce me semble, mal - à - propos par presque tous les Botanistes dans la classe des palmiers, dont il paroît néanmoins fort différent; car le palmier n'a qu'un seul tronc, au lieu que l'arbre qui porte le cuci, s'est à peine élevé de terre, qu'il se partage en deux ou plusieurs corps, & chaque corps a plusieurs branches; de plus le fruit cuci n'est point en grape. Il me semble aussi que la nux indica minor de Cordus, doit être notre cuci, ou du moins le coco.

Quoi qu'il en soit, la tunique du bézoard de Pomet, qu'il soûtenoit être une des plus grandes curiosités qu'on eût vû, cette enveloppe si singuliere dont il prétendoit avoir fait la découverte, qu'il a décrite & représentée dans son traité des drogues (p. 10.), comme faisant une partie de l'animal d'Orient qui porte le bézoard, n'étoit autre chose que notre fruit exotique cuci, dans lequel ou Pomet lui - même, ou quelqu'autre charlatan par qui il s'est laissé tromper, avoit enchâssé une pierre de bézoard fort adroitement. Cette fraude ourdie avant 1694, puisque l'ouvrage de Pomet parut cette année, n'a été découverte qu'en 1712. Un mémoire de M. Geoffroy le jeune sur les bézoards, inséré dans le recueil de l'académie des Sciences, année 1712, en est la preuve. Ecoutons cet académicien parler lui - même.

« Comme j'étois, dit - il, à examiner avec M. Vaillant & M. de Jussieu démonstrateur des plantes au jardin royal, cette piece singuliere du droguier de feu M. Pomet, nous nous apperçumes que cette prétendue enveloppe ne pouvoit point être une partie d'aucun animal, & qu'il falloit que ce fût quelque fruit peu connu. C'est ce qui fut ensuite vérifié par M. Vaillant, qui se trouva avoir de ces sortes de fruits, & qui n'eut pas de peine à en faire des bézoards avec leurs enveloppes, tout semblables au bézoard tant prisé par Pomet; j'en ai fait, ajoute - t - il, de pareils. Ce fruit est celui du palma cuciofera, &c.»

Il est nécessaire, pour le bien de l'histoire naturelle, que ces sortes de fraudes soient divulguées, ou que des traits d'une si pitoyable crédulité dans un droguiste consommé, & un auteur accrédité tel que Pomet, soient mis au jour en plus d'un lieu. En effet,

« nous ne sommes pas seulement lâches à nous défendre de la piperie (comme dit Montagne), mais nous cherchons & convions à nous y enferrer & à y enferrer les autres ». Article de M. le Chevalier de Jaucourt.

CUCO (Page 4:532)

CUCO, (Géog. mod.) ville forte & royaume d'Afrique en Barbarie, sur le Bugia; le roi est tributaire du royaume d'Alger.

CUCUBALUS (Page 4:532)

CUCUBALUS, s. m. (Hist. nat. bot.) genre de plante à fleur en oeillet, composée de plusieurs pétales disposées en rond, qui sortent d'un calice membraneux. Le pistil sort du même calice & devient un fruit mou presqu'ovoïde, ou une baie qui renferme des semences faites ordinairement en forme de rein. Tournefort, inst. rei herb. Voyez Plante. (I)

CUCUJO (Page 4:532)

CUCUJO, s. m. (Hist. nat.) espece d'escarbot ou de scarabée d'Amérique. Voyez Scarabée.

CUCULLE (Page 4:532)

CUCULLE, subst. f. (Hist. anc. & mod.) étoit autrefois la cappe des voyageurs: on l'appelloit aussi coules & gula: ce nom a passé chez les moines, & signifie leur froc & leur cappe, qui étoient autrefois d'une seule piece. Voyez Coulle. (G)

CUCUPHE (Page 4:532)

CUCUPHE & DEMI - CUCUPHE, (Pharmacie.) bonnet piqué, garni de poudres céphaliques, qu'on applique sur la tête des malades pour fortifier le cerveau. On l'employoit dans la migraine; mais il est de peu d'usage présentement. Voilà la poudre que l'on employoit dans les cucuphes. Prenez clous de girofle, canelie, calamus aromatique, jonc odorant, iris, marjolaine, romarin, bétoine, sauge, stéchas, de chacun un gros; baies de laurier, styrax, benjoin, gomme tacamahaca, de chacun un demi - gros: mettez en poudre tous ces ingrédiens, & répandez - la sur du coton, qu'on enfermera dans la doublure de cette espece de bonnet piqué. James & Chambers.

CUCURBITE (Page 4:532)

CUCURBITE, s. f. (Chimie.) La cucurbite ou la courge est un vaisseau chimique faisant partie de l'alembic (voyez Alembic), & servant à contenir les matieres que l'on veut soûmettre à la distillation. On appelle aussi ce vaisseau, à cause de sa figure, vessie & poire. Voyez les Planches de Chimie.

Les cucurbites se font de cuivre étamé, d'étain, de verre, & de terre.

Celles qui sont destinées à la distillation des eaux simples, des huiles essentielles, de l'eau - de - vie, & généralement de toutes les matieres, qui, traitées avec l'eau, doivent prendre le degré bouillant, sont toûjours de cuivre, l'étain ne pouvant lui être substitué à cause de la facilité avec laquelle il entre en fusion; mais il faut, pour prévenir autant qu'il est possible les mauvais effets de la qualité venéneuse du cuivre, avoir soin de les faire étamer de tems en tems; c'est à quoi les Apoticaires ne sauroient faire trop d'attention, eux qui pendant le cours d'une année se servent de l'alembic de cuivre pour distiller un très - grand nombre de différentes plantes, dont il y en a plusieurs qui attaquent facilement le cuivre, je veux dire les plantes alkalines. Voyez Distillation, Cuivre.

Les cucurbites que l'on doit employer à faire des distillations au bain - marie, doivent toûjours être d'étain; il n'y a rien ici à craindre de la grande fusibilité de ce métal, le degré de feu qu'on leur applique ne pouvant jamais surpasser celui de l'eau bouillante. On en exclurra donc le cuivre, même le mieux étamé.

Le verre seroit de toutes les matieres celle qu'il conviendroit d'employer à faire toutes les cucurbites, s'il étoit possible; mais sa grande fragilité, la difficulté de former ces sortes de vases sans être obligé de faire à la partie inférieure externe un bouton que les ouvriers appellent pontée, qui est l'endroit par où cassent tous les vaisseaux de verre lorsqu'on les échauffe trop promptement & trop fort, ou bien lorsqu'on les fait passer trop vîte du chaud au froid. L'impossibilité où l'on est de pouvoir rafraîchir exactement & continuellement le chapiteau, avantage que les seuls vaisseaux métalliques nous procurent, ajoutent un nouvel inconvénient à l'emploi des cucurbites de verre: toutes ces raisons, dis - je, sont cause qu'on ne se sert pas des cucurbites de verre aussi souvent qu'on le feroit; elles sont cependant d'un usage fort étendu; celles dont nous nous servons à Paris, quoique d'un assez mauvais verre, supportent très - bien au bain de sable le degré de feu qui fait bouillir l'eau, sur - tout si elles sont d'un verre fort mince. C'est pourquoi on peut sans crainte les employer à la distillation de l'eau de pluie, de neige, &c. ayant la précaution de ne chauffer le sable qu'autant qu'il est nécessaire pour faire bouillir l'eau légerement; c'est de ces sortes de cucurbites que les Chimistes se servent pour retirer l'esprit - de - vin de différentes teintures que l'on veut [p. 533] concentrer, de différentes infusions résineuses que l'on veut dessecher, &c. pour rectifier des alkalis volatils tirés des substances animales, &c. &c. Nous nous contentons d'indiquer ici une partie des usages de la cucurbite de verre dans les distillations, nous laissons au Chimiste le soin de l'employer dans toutes les circonstances où l'exactitude le requiert, & où l'expérience lui a appris qu'il le pouvoit faire sans risquer la fracture. La certitude où l'on est que le verre ne peut rien communiquer aux matieres que l'on veut y traiter, est un avantage qui doit lui faire préférer tous les vaisseaux qui en sont faits, dans tous les cas où il est possible de les employer.

Les cucurbites de terre n'ont pas été d'un aussi fréquent usage qu'elles pouvoient l'être, & elles ne sont que peu ou point recommandées par les auteurs de Chimie qui ont le mieux travaillé; cependant on peut en tirer de grands avantages: celles qui nous viennent de Picardie, par exemple, vont très - bien au feu nud, & on peut s'en servir à distiller bien des liquides qu'on ne sauroit traiter dans les vaisseaux de cuivre ou d'étain, par exemple, le vinaigre, certaines huiles essentielles, celle de terebentine, & de tous les autres baumes liquides, celle de succin que l'on veut rectifier par des distillations répétées; car quoique ces huiles puissent fort bien être distillées dans les alembics de cuivre étamé, il faut autant qu'on pourra ne le pas faire à cause de la mauvaise odeur que la plûpart de ces huiles leur communiquent. On peut encore très - bien se servir de cucurbites de terre à la distillation de l'esprit - de - sel ammoniac, & à la sublimation de l'alkali volatil concret du même sel; & comme elles sont fort élevées, elles sont très - avantageuses pour la distillation des matieres qui se raréfient beaucoup, comme le miel, la manne, &c. C'est à M. Roüelle, qui ne laisse rien échapper de ce qui peut rendre le manuel de la Chimie aisé & commode, que nous sommes redevables de l'emploi journalier que nous faisons aujourd'hui de cette sorte de cucurbite dans nos laboratoires; nous donnerons la façon de s'en servir & de l'appareiller dans le fourneau clos, lorsque nous parlerons de la distillation du vinaigre. V. Vinaigre.

Les cucurbites des Potiers de Paris sont fort mauvaises: elles ne souffrent pas le feu, cu du moins y cassent facilement: elles sont trop poreuses & pas assez cuites; aussi ne nous en servons - nous que rarement, ou même point du tout. Ils en font pourtant de petites qui nous servent à sublimer le sel sédatif du borax, mais qu'il faut avoir soin de luter si on veut les empêcher de casser. Voyez Lut.

Les cucurbites de terre sont recommandées par tous les auteurs de Docimasie pour la distillation de l'eauforte qui a servi au départ, & on s'en sert tous les jours avec avantage, en ce cas, dans les monnoies. Voyez Départ.

Les cucurbites, principalement celles de terre, sont encore employées par les Chimistes pour différentes sublimations; celle du soufre, celle de Mars par le sel ammoniac, celle du sel sédatif. Voyez Soufre, Mars, Borax, Sublimation .

On fait communément usage des cucurbites, & surtout de celles de verre, pour les digestions & circulations; voyez Digestion & Circulation. Dans ces opérations on couvre la cucurbite ou d'un chapiteau aveugle, voyez Chapiteau, ou bien d'une autre cucurbite renversée, ce qui s'appelle vaisseau de rencontre. Voyez Vaisseau de rencontre. (b)

CUEILLAGE (Page 4:533)

* CUEILLAGE, s. m. (Verrerie.) c'est la portion de matiere vitrifiée, qu'a tiré successivement à quatre reprises le gentilhomme apprenti d'une Verrerie de verre à vitre, & qui est nécessaire pour faire un plat. Voyez Cueilleur. Lorsque le cueillage est formé, le cueilleur le remet au bossier, qui va reprendre une cinquieme fois de la matiere dans le pot, ce qui s'appelle couvrir le cueillage: on dit d'un cueillage qu'il est bon, lorsque le cueilleur n'a point brouillé ou enfumé la matiere qu'il a tirée du pot, & qu'il l'a bien arrondie également sur la felle. Voyez Felle, Bossier, Cueillir, Verre à Vitre . Ce terme est aussi à l'usage des autres Verreries, & s'y prend dans le même sens.

CUEILLE (Page 4:533)

CUEILLE, s. f. (Marine) C'est un des lez ou des bandes de toile qui composent une voile. Pour désigner la grandeur d'une voile, on dit qu'elle a tant de cueilles, c'est - à - dire tant de lez. Voy. Voile. (Z)

CUEILLEMENT (Page 4:533)

* CUEILLEMENT, s. m. une des opérations dans lesquelles on distribue la fabrication des ouvrages sur le métier à bas. Voyez Bas au metier.

CUEILLERET (Page 4:533)

CUEILLERET, s. m. (Jurisprud.) est un extrait du papier terrier d'une seigneurie qui sert de mémoire au receveur pour faire payer les cens & rentes dûs à la seigneurie. Ce terme vient de cueillette qui signifioit autrefois recette, comme on voit en l'article 86 de l'ancienne coûtume de Bretagne. Les cueillerets sont la même chose que ce qu'on appelle ailleurs lieves ou papiers de recette. Voyez Lieves. (A)

CUEILLETTE (Page 4:533)

CUEILLETTE, subst. f. terme de commerce de mer. C'est un amas de diverses sortes de marchandises qu'un maître de vaisseau fait, & qui lui sont remises par plusieurs personnes pour former la cargaison de son bâtiment. Ainsi l'on dit, charger un vaisseau à cueillette, quand divers particuliers concourent à en faire le chargement.

Ce terme n'est en usage que sur l'Océan; sur la Méditerranée on dit, charger au quintal. Voyez Quintal. Dictionn. du Comm. de Trév. & de Dish. (G)

Cueillette (Page 4:533)

Cueillette, (Jardinage.) est le tems où l'on cueille les fruits lorsqu'ils se detachent de l'arbre. On le connoît encore au toucher, en mettant doucement le pouce du côté de la queuë sur chacun des fruits fondans, si le fruit obéit il est mûr. Pour les fruits cassans, le goût seul en décide.

On doit prévenir la maturité des fruits d'été dont plusieurs deviendroient cotoneux, s'ils restoient trop long - tems sur l'arbre. Un fruit si mûr est sujet à pourir; & l'insecte ou le lézard qui le mange, n'y toucheroit point s'il étoit un peu verd. Les fruits sont même plus aisés à transporter d'un lieu à un autre. Voyez Fruit.

Les poires d'automne dans les années seches se cueilleront au 15 Septembre, & celles d'hyver au 15 Octobre, le bon - chrétien d'hyver une semaine plûtard; les pommes sont de cette classe. Dans les années humides vous cueillerez plûtard de quinze jours: choisissez un tems sec afin que le fruit se conserve mieux, que toutes les poires ayent leur queue, & mettez - les doucement dans la fruiterie, sans les meurtrir ni les laisser tomber. (K)

CUEILLEUR (Page 4:533)

* CUEILLEUR, (Verrerie.) nom d'un jeune gentilhomme apprenti, qui commence à travailler à la fabrication des ouvrages de verre. C'est lui qui met la felle dans le pot, pour en tirer la matiere vitrifiée. Pour qu'un cueilleur puisse devenir bossier dans les Verreries de verre à vitre, il faut qu'il sache cueillir quatre coups, & couvrir le cueillage. Voyez Cueillage. C'est de son habileté que dépend principalement la beauté & la netteté du plat. Voyez Verrerie.

CUEILLEUR & PORTE - CUEILLEUR (Page 4:533)

CUEILLEUR & PORTE - CUEILLEUR, sub. m. (Fileur d'or.) ce sont les noms de deux pieces du roüet ou moulin à filer l'or. Voyez les articles Or, Filer l'or & Fileur d'or.

CUEILLIE (Page 4:533)

CUEILLIE. s. f. en Bâtiment, est du plâtre dressé le long d'une regle qui sert de repere pour lambrisser, enduire de niveau, & faire à plomb les piés droits des portes, des croisées & des cheminées. (P)

CUEILLIR (Page 4:533)

* CUEILLIR, v. act. c'est au propre détacher les

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