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Le conjoint donataire mutuel qui a droit de joüir des meubles, doit les faire vendre ou les faire estimer à juste valeur, sans s'arrêter à l'estimation portée par l'inventaire, autrement il en devroit la crue outre la prisée.
Si la prisée étoit frauduleuse, on n'en seroit pas quitte en ajoûtant la crue, ce seroit le cas de recourir aux preuves de la véritable valeur des meubles. Voyez mon traité de la crue des meubles au - dessus de leur prisée. (A)
CRUGNA (Page 4:522)
CRUGNA, (Géog. mod.) petite ville d'Espagne, dans la vieille Castille, avec titre de comté.
CRUPEZIA (Page 4:522)
* CRUPEZIA, (Hist. anc.) espece de chaussure
qui étoit ouverte par le bout, & dans l'ouverture
de laquelle on avoit attaché deux plaques de métal
sonores, qui s'appliquoient l'une sur l'autre, & résonnoient
en cadence par le mouvement des piés du
danseur. Voyez
CRUPILLAIRE (Page 4:522)
CRUPILLAIRE, s. m. (Hist. anc. Art milit.) milice des anciens Gaulois, composée de soldats armés de pié - en - cap.
CRURAL (Page 4:522)
CRURAL, adj. en Anatomie, se dit de différentes
parties relatives à la cuisse. Voyez
Le muscle crural vient de la partie antérieure du fémur, entre le grand & le petit trochanter; il s'étend jusqu'à sa partie inférieure, & se termine à la rotule, en unissant son tendon avec ceux du vaste interne & du vaste externe.
L'artere crurale est une continuation de l'artere
iliaque; elle sort du bas - ventre dans l'aine: elle jette
dans cet endroit plusieurs petites artérioles aux parties
externes de la génération & aux environs: elle
continue ensuite son chemin; & se portant en dedans
de la cuisse, & à deux ou trois pouces de distance,
elle produit une grosse branche postérieure qui se
distribue aux parties internes, moyennes & externes
de la cuisle: elle descend en devenant de plus
en plus interne, & jette dans son trajet différens petits
rameaux; après quoi, à trois pouces environ
au - dessus du genou, elle gagne la partie postérieure,
se porte dans le jarret, où elle jette plusieurs rameaux: elle prend - là le nom d'artere poplitée. Voyez
La veine crurale suit assez le trajet de l'artere, & produit des branches qui ont à - peu près la même direction.
Le nerf crural est formé par l'union de la premiere, de la seconde, de la troisieme portion; de la quatrieme & de la cinquieme paire lombaire; passe par - dessus le ligament de Fallope, & se divise, en sortant du bas - ventre, en plusieurs branches, dont les unes se distribuent à toute la partie antérieure de la cuisse. Il accompagne l'artere crurale; en l'abandonnant il suit le muscle couturier: & lorsqu'il est arrivé vers le tibia, il accompagne la saphene: il la quitte vers la malléolle interne, & se distribue aux tégumens voisins. (L)
CRUSCA (Page 4:522)
CRUSCA, (Hist. mod.) Ce mot est italien, & signifie
le son, ou ce qui reste quand la farine est blutée. On
ne s'en sert parmi nous que pour désigner la fameuse
académie de la Crusca, établie à Florence pour la
perfection de la langue toscane. Voyez
Elle a pris son nom de son emploi & de la fin qu'elle se propose, qui est d'épurer la langue toscane, &, pour ainsi dire, d'en séparer le son. Sa devise est un bluteau, avec ce mot italien: il più bel fior ne coglie: il en recueille la plus belle fleur.
Dans la salle où le tient cette académie, tout fait allusion à son nom & à sa devise.
Les siéges ont la forme d'une hotte à porter du pain; leur dossier, celle d'une pelle à remuer le blé; les grandes chaises sont faites en façon de cuves d'osier ou de paille où l'on garde le blé; les coussins des chaises sont de satin gris en forme de sas; les étuis dans lesquels on met les flambeaux, ressemblent aussi à des sas. C'est ce que rapporte Monconis dans son premier voyage d'Italie.
Le dictionnaire de la Crusca est un dictionnaire italien composé par cette académie. Dictionn. de Trév. & Chambers. (G)
CRUSTACÉES (Page 4:522)
CRUSTACÉES, crustacea animalia, (Hist. nat.) animaux qui n'ont point de sang, & dont les parties dures consistent dans une taie, crusta, qui les recouvre au - dehors. Aristote, hist. anim. lib. IV. cap. j. distingue cette taie des crustacées, du test des coquillages, en ce que la taie peut être froissée & écrasée, mais non pas cassée & brisée, comme les coquilles.
Les principaux genres d'animaux contenus dans
la classe des crustacées, sont les crabes, les poupars,
les homars, les écrevisses, les squilles, le bernardl'hermite ou le soldat, &c. Voy.
CRUSWICK (Page 4:522)
CRUSWICK, (Géog. mod.) ville de la grande - Pologne dans le palatinat de Inowlocz, sur le lac Gulpo.
CRUSY (Page 4:522)
CRUSY, (Géograph. mod.) petite ville de France dans le bas - Languedoc. Il y a une petite ville de même nom dans le Sénonois.
CRUYS - DAELDER (Page 4:522)
CRUYS - DAELDER, s. m. (Comm.) monnoie d'argent qui se fabrique à Conisberg, qui a cours dans les états du roi de Prusse, à Riga, à Dantzik, au titre de huit deniers vingt - un grains. Le cruysdaelder vaut 7 liv. 1 s. 10 den.
CRUZADA ou CRUSADE (Page 4:522)
CRUZADA ou CRUSADE, s. f. (Comm.) monnoie d'argent de Portugal, frappée sous Alphonse V. vers l'an 1457, lorsque le Pape Calixte envoya dans ce royaume sa bulle pour la croisade contre les infideles.
Vraissemblablement ce nom de crusade vient de la croix que l'on voit sur l'empreinte d'effigie. On distingue les crusades vieilles & les neuves; les premieres valent, argent de France, 2 liv. 16 s. 3 den. & les nouveiles 2 liv. 4 s.
CRYPTES (Page 4:522)
CRYPTES, (Anat.) nom d'une espece de glande
ronde, dans laquelle le rapport de l'orifice à la cavité
de la glande n'est pas fort grand. Ruisch a donné
particulierement ce nom aux glandes situées sur le
dos de la langue, & aux glandes simples des intestins.
Voyez
CRYPTOGRAPHIE (Page 4:522)
CRYPTOGRAPHIE, s. f. (Littérature.) du grec
Les anciens en ont eu l'usage, mais personne n'en avoit donné des regles avant l'abbé Tritheme, qui mourut en 1516. Il avoit composé sur ce sujet six livres de la Polygraphie, & un grand ouvrage de la Stéganographie, dont les termes techniques & mystérieux firent penser à un nommé Boville que cet ouvrage ne renfermoit que des mysteres diaboliques; & c'est sur ce principe que plusieurs auteurs, & entr'autres Possevin, ont écrit que la Stéganographie étoit pleine de magie. L'électeur palatin Frédéric II. fit brûler, par une vaine superstition, l'original de cette Stéganographie, qu'il avoit dans sa bibliotheque. Mais plusieurs auteurs célebres & moins crédules, tels que Vigenere & d'autres, ont justifié l'abbé Tritheme. Le plus illustre de ses dé<pb-> [p. 523]
Jean - Baptiste de la Porte Napolitain, a fait cinq
livres sur la même matiere; & le chancelier Bacon
en a aussi traité dans ce qu'il dit de l'accroissement
des Sciences. Baillet, Jugem. des sav. tom. II. p. 530.
Voyez
CRYSTAL, CRYSTAUX, ou CRYSTALLISATIONS (Page 4:523)
CRYSTAL, CRYSTAUX, ou CRYSTALLISATIONS, (Hist. nat. Min.) Dans l'histoire naturelle on nomme crystal ou crystaux, toutes les substances minérales qui prennent d'elles - mêmes & sans le secours de l'art, une figure constante & déterminée: il y a donc autant de différentes especes de crystaux, qu'il y a de substances qui affectent une figure réguliere: un grand nombre de pierres calcaires, gypseuses, vitrifiables, réfractaires de métaux, de demi-métaux; les pyrites, le soufre, &c. sont dans ce cas, & prennent une forme distinctive à laquelle il est aisé de les reconnoître.
Il y a tout lieu de croire que ce phénomene s'opere
dans la nature de la même maniere & suivant
les mêmes lois que la crystallisation des sels se fait
dans le laboratoire du chimiste. Voyez l'art.
Ce sel est, comme on sait, formé par l'union de l'acide vitriolique avec une terre absorbante; il donne par la crystallisation, des crystaux très - difficiles à dissoudre, au point que, suivant les observations de M. Roüelle, ils exigent cinq ou six cents fois leur poids d'eau pour être mis en dissolution.
Outre l'acide vitriolique qui est propre au regne minéral, l'acide nitreux du regne végétal peut encore être porté accidentellement dans le sein de la terre, & y produire différens effets. L'acide du sel marin se trouve aussi dans certains endroits de la terre, comme on peut en juger par le sel gemme qui se trouve dans les mines. On pourra croire aussi qu'il s'y trouve du sel animal, si l'on fait attention à la prodigieuse quantité d'animaux, de quadrupedes & de poissons qui ont été engloutis dans la terre, soit par les déluges, soit par d'autres révolutions arrivées à notre globe.
Il y a tout lieu de croire que la nature, dont les voies sont variées à l'infini, trouve les moyens de faire agir ces différens dissolvans sur une infinité de différentes substances, & de produire par - là une variété prodigieuse de phénomenes & de combinaisons que l'art ne peut point imiter. Ces phénomenes dépendent peut - être du plus ou du moins de force de ces dissolvans, de la quantité d'eau dont ils ont été étendus, de la base ou matiere à laquelle les acides s'unissent, de l'évaporation plus ou moins lente, & même de la nature du filtre au - travers duquel la matiere en dissolution a passé; circonstances qui sem<cb->
La figure des crystaux varie considérablement dans le regne minéral, & il seroit trop long d'en faire ici l'énumération. En parlant de chaque substance susceptible de crystallisation, on indiquera la figure que ces crystaux affectent le plus ordinairement. Les Naturalistes ont eté partagés sur la cause de ces variétés. M. Linnaeus a prétendu que les crystaux en étoient redevables aux différens sels qui entroient dans leur composition, & qui, selon lui, en déterminent la figure. Sur ce principe il appelle chaque crystal du nom du sel avec lequel il a le plus d'analogie. C'est ainsi, par exemple, qu'il nomme le crystal de roche, nitrum quartzosum album, à cause de la conformité de sa figure avec celle des crystaux du nitre.
Ce système est réfuté par M. Wallerius, qui soupçonne que c'est la base, c'est - à - dire la substance terreuse ou métallique à laquelle l'acide s'est uni, qui détermine la figure des crystaux. Il s'appuie dans sa conjecture sur ce que la plûpart des métaux mis en dissolution dans les différens acides, donnent constamment des crystaux d'une figure uniforme, & propres au métal avec lequel l'acide a été combiné. Ce même naturaliste se fonde encore sur ce qu'un grand nombre de métaux affectent toûjours dans leur minéralisation une figure certaine & déterminée. C'est ainsi que le plomb dans sa mine prend toûjours une forme cubique, l'étain une forme polygone, &c. Voyez la minéralogie de Wallerius, tome I. pag. 228. & suiv.
Sans entrer dans la discussion de ces différens sentimens, il paroît que l'on n'a point encore fait assez d'observations pour décider la question; il suffit de remarquer qu'il y a lieu de croire que c'est souvent l'une de ces causes, souvent l'autre, quelquefois toutes les deux à la fois, quelquefois enfin des accidens, qui semblent concourir à la figure des différens crystaux.
De même que les crystaux different les uns des autres
par la figure, on y remarque aussi une grande
variété par les couleurs. Les Naturalistes appellent
communément fluores, les crystaux colorés, de quelque
nature qu'ils soient; c'est ainsi qu'ils appellent
les crystaux de spath colorés, fluores spathici, &c. Il
n'est point douteux que les couleurs que nous voyons
dans les différens crystaux, ne viennent de substances
métalliques mises en dissolution dans le sein de
la terre, & entraînées par les eaux, ou élevées sous
la forme de vapeurs qui sont venues se joindre à la
matiere encore liquide dont les crystaux doivent être
formés. En effet, la Chimie suffit pour nous convaincre
que la plûpart des métaux fournissent des
couleurs qui leur sont propres: c'est ainsi que le cuivre
dissous dans quelques dissolvans, donne du verd,
& du bleu dans d'autres; le plomb donne du jaune,
le fer donne du rouge, &c. Souvent la couleur pénetre
entierement les crystaux, quelquefois elle n'y
est attachée que superficiellement, & elle forme une
espece d'enduit qui les couvre; d'autres fois n'ayant
pas été en quantité suffisante pour colorer tout le
crystal, il y en a une partie qui est restée blanche &
transparente, tandis qu'une autre est parfaitement
colorée. Souvent on trouve des pyrites & des particules
terreuses ou métalliques attachées à la surface
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