ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS
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qui sont vers la sainte - barbe; quelquefois on le fait
passer par les sabords de la sainte - barbe. (Z)
Croupieres,
(Page 4:516)
Croupieres, terme de riviere, se dit des pieces de
roüettes qui servent à tenir le devant ou le derriere
d'un train en état.
CROUPISSEMENT
(Page 4:516)
CROUPISSEMENT, s. m. (Physiologie.) dans
l'oeconomie animale, se dit de l'état de différentes
matieres qui croupissent. Le croupissement des alimens
dans les intestins, leur fait contracter leur mauvaise
odeur. Le croupissement de la bile dans la vésicule du fiel,
la rend susceptible d'un mouvement spontané, putride,
imparfait. Le croupissement parfait est nécessaire pour
exciter la pourriture dans le corps. Quesnay, Ess. phys.
sur l'OEconomie animale. (L)
CROUPON
(Page 4:516)
CROUPON, s. m. terme de Tanneur, qui se dit
des gros cuirs tannés de boeuf, de vache, dont on
a ôté le ventre & la tête, comme si on vouloit dire:
cuirs de croupe. Ainsi on dit: un croupon de boeuf, un
croupon de vache.
Croupon d'avalon
(Page 4:516)
Croupon d'avalon, (Tannerie.) c'est la même
chose que le croupon simple. Voyez l'article précédent.
La seule différence qu'il y ait, c'est que croupon se dit
de tout cuir tanné, au lieu que croupon d'avalon ne
se dit que d'un cuir fort, le seul presque qui vienne
des tanneries d'Avalon.
CROUTAC
(Page 4:516)
CROUTAC, s. m. monnoie d'argent fabriquée à
Dantzik, & qui a cours à Riga, Conisberg, & autres
villes du Nord. Le croutac vaut la moitié d'un
dantzikhors.
CROUTE
(Page 4:516)
CROUTE, s. f. (Boulang.) se dit au propre de la
partie dure & extérieure du pain; & par analogie,
de beaucoup d'autres choses.
Croute laiteuse
(Page 4:516)
Croute laiteuse ou de lait, (Maladie des
enfans.) Les croutes de lait sont ordinaires aux enfans
en qui le lait est trop gras, la transpiration diminuée,
les humeurs visqueuses & onctueuses, les fibres lâches
& trop flexibles. Ces croutes se succedent les
unes aux autres, couvrent le visage & la tête des
enfans.
On les confond avec les achores, mais elles en
sont distinguées; on les guérit en donnant aux nourrices
les sudorifiques, les évacuans purgatifs, les altérans;
on purge les enfans des humeurs vicieuses,
par les purgatifs doux & proportionnés à la cause, à
l'âge, & au tempérament.
On oindra plusieurs fois par jour la partie affectée
avec un liniment fait de creme de lait, de ceruse,
avec l'huile d'oeuf combiné avec les cerats ordinaires.
Les onguens répercussifs & ceux qui sont trop
actifs, sont nuisibles: ainsi on ne doit employer que
des topiques doux. Au cas que l'on eût employé ces
remedes mal - à - propos, & que les enfans en fussent
incommodés, ou menacés de quelque dépôt sur les
visceres, il faudroit réitérer les purgatifs, & employer
les sudorifiques coupés avec le lait, le gruau,
l'orge, ou donnés seul.
Le régime doit être proportionné à la maladie &
à la cure; il faut sur - tout insister sur la propreté &
empêcher les enfans de ramasser & de manier mille
ordures comme ils font.
Ces croutes ou négligées ou repercutées font périr
des enfans. James & Chambers.
Croute,
(Page 4:516)
Croute, (Peinture.) on appelle de ce nom certains
tableaux anciens presque toûjours noirs & écaillés, quelquefois estimés des curieux, & méprisés par
les connoisseurs. Ce n'est pas qu'il n'y ait des croutes
dont le fond ne soit véritablement estimable. Il y en
a des plus grands maîtres; mais le tems ou les brocanteurs
les ont tellement altérés, qu'il n'y a qu'une
ridicule prévention qui puisse les faire acheter.
Croute,
(Page 4:516)
Croute, (Tanncrie.) on appelle cùirs en croutes,
les cuirs de vache, de cheval, & de veau, qui ont
été planés, coudrés, & tannés, & qu'on a fait sécher
en sortant de la fosse au tan. Voyez Tanneur.
Parchemin en croute. Voyez Cosse.
* Croute de garence, (Comm.) se dit de la
superficie dure de cette matiere mise en pipes ou en
sacs, lorsqu'elle a été pulvérisée, & qu'elle a contracté
un peu d'humidité. Ces croutes ne sont pas
ce qu'il y a de meilleur.
CROWLAND
(Page 4:516)
CROWLAND, (Géog mod.) petite ville d'Angleterre dans la province de Lincoln.
CROWN
(Page 4:516)
CROWN, s. m. (Comm.) monnoie d'argent d'Angleterre, qui est au titre & de la valeur d'une couronne.
Voyez Couronne.
CROUY
(Page 4:516)
CROUY, (Géog. mod.) petite ville de France
dans la Brie.
CROYANCE, FOI
(Page 4:516)
CROYANCE, FOI, (Gramm. & Syn.) ces deux
mots different en ce que le dernier se prend quelquefois
solitairement, & désigne alors la persuasion
où l'on est des mysteres de la religion. La croyance
des vérités révélées constitue la foi. Ils different
aussi par les mots auxquels on les joint. Les choses
auxquelles le peuple ajoute foi, ne méritent pas toûjours
que le sage leur donne sa croyance. (O)
Croyance,
(Page 4:516)
Croyance, s. f. (Théol.) ce terme dans sa signification
naturelle, veut dire une persuasion ou le
consentement absolu que l'esprit donne à une proposition
quelconque.
Ainsi l'on dit, croyance fondée sur les sens, sur
l'évidence, sur l'autorité; & quoique la foi ne s'introduise
pas par la voie du raisonnement, elle peut
néanmoins être fondée sur tous les motifs dont nous
venons de parler: car il n'est pas nécessaire que toutes
les vérités qui sont l'objet de la foi, soient absolument
& indispensablement quelque chose d'obscur.
L'existence de Dieu comme créateur est fondée sur
l'évidence, & elle est cependant de foi, puisqu'elle
est aussi fondée sur la révélation. On croit l'immortalité
de l'ame, parce que cette vérité paroît évidente; mais la foi qu'on a de ce point de doctrine
n'en est pas moins une foi proprement dite, quand
on est dans la disposition de le croire sur l'autorité
seule de Dieu, supposé même qu'on n'eût pas des
raisons invincibles & péremptoires sur cette matiere.
Croyance, dans le sens moral & chez les Théologiens, est employé pour signifier cette sorte de consentement
qui est fondé seulement sur l'autorité ou
le témoignage de quelques personnes qui assûrent la
vérité d'un fait, & c'est ce qu'on appelle évidence de
témoignage: en ce sens la foi n'est pas fondée sur le
même motif que la science ou connoissance qui a
pour base l'évidence de l'objet; c'est - à - dire celle qui
développe d'une maniere claire & distincte la convenance
ou la disconvenance qui se trouve entre le
sujet & l'attribut d'une proposition. Par exemple
celle ci, deux fois deux font quatre, est évidente d'une
évidence d'objet, parce qu'on voit clairement
le rapport de proportion qu'il y a entre deux fois
deux & quatre: au lieu que cette proposition, Jesus - Christ est ressuscité, n'est évidente que d'une évidence de témoignage, parce qu'elle nous a été attestée
par les apôtres, témoins oculaires, véridiques, qui
n'ont pû ni être trompés, ni avoir intérêt de tromper
en publiant ce fait. L'adhésion d'esprit que nous
y donnons s'appelle proprement croyance.
De même nous ne pouvons pas dire, nous croyons
que la neige est blanche, ou que le tout est égal à sa partie, mais que nous voyons & que nous connoissons
que cela est ainsi. Ces autres propositions, les trois
angles d'un triangle sont égaux à deux angles droits, tout
corps se meut naturellement en ligne droite, ne sont pas
des choses de croyance, mais de science; c'est - à - dire
que nous les croyons d'après l'expérience, & non
d'après la foi. Voyez
Évidence, Foi, Science,
&c.
Lors donc qu'une proposition ne tombe pas sous
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nos sens ni sous notre entendement livré à ses seules
lumieres, qu'elle n'est point évidente d'une évidence
d'objet, ni liée clairement & nécessairement avec
sa cause, enfin qu'elle ne tire sa source d'aucun argument
réel, ni d'aucune vérité clairement manifestée;
que néanmoins elle paroît vraie, non par évidence,
mais par une attestation de fait, non par elle - même,
mais par le témoignage qu'on en a porté: alors cette
proposition est censée de foi, & le consentement qu'on
y donne est une adhésion de confiance ou de foi.
L'évêque Pearson & la plúpart des théologiens
pensent que la croyance contenue dans le symbole,
est de cette derniere espece. Le docteur Barrow au
contraire soûtient qu'elle est de la premiere espece,
& que nous en croyons les articles d'après la persuasion
intime que nous avons de la vérité de chaque
proposition prise en elle - même, & non d'après les
motifs d'autorité, ajoûtant que nous sommes seulement
fondés sur des raisons propres à persuader les
différens points que nous suivons; c'est, dit - il, en ce
sens que le mot PISTE)NEIN, credere, est employé dans
l'Ecriture, & qu'il est dit que S. Thomas a cru parce
qu'il a vû: donc, conclut - il, dans cette occasion la
foi étoit fondée sur les sens. Ajoûtez que Jesus - Christ
lui - même ne demandoit point aux Juifs ni à ses disciples
de s'en fier uniquement à son propre témoignage
pour le connoître, mais de se servir de leurs
lumieres pour juger de ses oeuvres, afin d'appuyer
leur croyance sur leur raison. Ainsi S. Jacques dit,
que les démons croyent qu'il y a un Dieu; mais
comment le croyent - ils? Ils le connolssent par l'expérience
&, si l'on veut, par la sagacité de leur génie,
& non par révélation ou par témoignage. D'ailleuts la croyance de l'existence d'un Dieu ne peut être
fondée seulement sur l'autorité; car l'autorité humaine
seule ne peut en donner des preuves, & c'est l'autorité
divine qui est la principale base de cette croyance. Enfin on ne peut pas dire que la foi des premiers
Chrétiens ait été fondée purement sur l'autorité, car
elle l'étoit en partie sur les principes de la raison, &
en partie sur le témoignage des sens. Telle étoit la
connoissance qu'ils avoient de la sincérité & de la
pureté des moeurs du Sauveur, dont ils étoient convaincus
par sa conversation, par la sagesse & la majesté
de ses discours. Telle étoit l'opinion qu'ils en
pouvoient avoir, en considérant la sainteté de sa
doctrine, la grandeur de son pouvoir, l'éclat & la
force de ses miracles: toutes ces considérations
avoient leur poids aussi bien que son propre témoignage;
il semble même que Jesus - Christ ait insinué,
vû leurs dispositions à l'incrédulité, que son propre
témoignage étoit insuffisant, & pouvoit être révoqué
en doute. Les apôtres eux - mêmes employent ce
motif pour fonder la certitude du témoignage qu'ils
vont rendre de J. C. Quod audivimus, quod vidimus
oculis nostris, quod perspeximus, & manus nostroe contrectaverunt
de verbo vitoe... Quod vidimus & vidimus,
annuntiamus vobis. Joan. epist. I. c. j. v. 1. & 3. Ainsi
c'étoit en formant ce raisonnement que les premiers
Chrétiens croyoient à Jsus - Christ: celui dont les
paroles, les actions, le caractere, en un mot toute
la vie, sont si admirables, si conformes à ce qu'en
ont prédit les prophetes; celui - là, disoient - ils, ne
peut être accusé de faux, & nous pouvons nous fier
à ses paroles: or, continuoient - ils, nous savons par
expérience que Jesus est puissant en oeuvres & en
paroles, qu'il a fait un grand nombre de miracles
éclatans, &c. donc nous pouvons croire toutes les
vérités qu'il nous annonce. Tel est le système du docteur
Barrow.
Mais en conclure que notre foi doit avoir le même
fondement, c'est une conséquence visiblement
dangereuse; car par rapport à nous la chose est fort
différente. La mineure de cet argument qui étoit
évidente pour les premiers Chrétiens, d'une évidence de fait, n'est évidente parmi nous que d'une évidence de témoignage & d'autorité, c'est - à - dire que
nous nous y confions par les histoires qui sont passées
jusqu'à nous, qui sont confirmées par une tradition
si constante & appuyées de circonstances si
miraculeuses, que l'on n'en voit aucunes si fortes
dans aucune matiere de fait. Or, cela est suffisant
pour fonder une certitude qui rende notre croyance
raisonnable. Les objets de la foi en eux - mêmes, ses
mysteres qui sont l'objet de notre croyance, ne sont
pas évidens; mais les motifs de crédibilité le sont.
Il y a une très - grande différence entre cette proposition,
ce que l'on doit croire est évident, & celle - ci, il
est évident qu'on doit croire telle chose. la premiere suppose
essentiellement une évidence d'objet; & la seconde
ne suppose nécessairement qu'une évidence de témoignage,
soit que ce témoignage établisse une chose
claire en elle - même, soit qu'il dépose en faveur d'une
chose incompréhensible. Pour avoir une croyance
parfaite, il est nécessaire d'avoir une pleine évidence de la certitude du témoignage des hommes, ou de
l'infaillibilité du témoignage de Dieu & du fait de la
révélation. Or nous avons sur la premiere, c'est - à - dire sur le témoignage des apôtres, une certitude
au - dessus de toute certitude historique; & sur la seconde,
nous avons toutes les preuves de raison &
d'autorité qu'on peut desirer: ce n'est pas à dire pour
cela que notre croyance soit fondée sur la raison, celle - ci y prépare les voies; mais en dernier ressort,
elle est appuyée sur l'autorité humaine & sur la véracité
de Dieu. Voyez Véracité. De - là il s'ensuit
qu'en matiere de croyance, ce n'est point - la raison
seule qu'on doit écouter, mais aussi qu'on n'en doit
point exclure l'usage dans la discussion des points de
croyance; il ne s'agit que de la regler & de la soûmettre
à l'autorite, sur - tout quant aux objets qui surpassent
sa portée, tels que sont les mysteres. Pour la dis
cussion des faits, l'usage de la raison est très - permis;
car rien n'empêche qu'on ne soit persuadé d'un fait
par son évidence, & qu'on ne le croye en même
tems par le motif de l'autorité. (G)
CROZET
(Page 4:517)
CROZET, (Géog. mod.) petite ville de France
dans le Forès, sur les frontieres du Bourbonnois.
CRU
CRU
(Page 4:517)
CRU, s. m. (Gramm.) c'est le produit d'un fonds
de terre qui nous appartient. C'est en ce sens que
l'on dit, ce vin est de mon cru.
Cru est aussi synonyme à accroissement; & l'on dit
en ce sens, voilà le cru de l'année.
Cru à cru
(Page 4:517)
Cru à cru, Manége.) Monter à cru, voyez Monter. Un homme armé à cru. Botté à cru, c'est - à - dire
sans bas sur la peau. (V)
Cru, Crudité
(Page 4:517)
Cru, Crudité, se dit en Peinture, de la lumiere &
des couleurs d'un tableau: de la lumiere, c'est lorsque
les grands clairs sont trop près des grands bruns;
des couleurs, c'est lorsqu'elles sont trop entieres &
trop fortes. On dit, il faut diminuer ces lumieres, ces
ombres sont trop crues, font des crudités: il faut rompre
les couleurs de ces draperies, de ce ciel, qui sont trop
crues, qui font des crudités. De Piles. (R)
Cru
(Page 4:517)
Cru, (Chasse.) c'est le milieu du buisson où la perdrix
se retire quelquefois pour éviter la poursuite
des chiens. On l'appelle aussi le creux du buisson.
CRUAUTÉ
(Page 4:517)
CRUAUTÉ, s. f. (Morale.) passion féroce qui
renferme en elle la rigueur, la dureté pour les autres,
l'incommisération, la vengeance, le plaisir de
faire du mal par insensibilité de coeur, ou par le plaisir
de voir souffrir.
Ce vice détestable provient de la lâcheté, de la
tyrannie, de la férocité du naturel, de la vûe des
horreurs des combats & des guerres civiles, de celle
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