ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"422"> un pié quarré; pour une vûe de faîture six piés; pour un oeil de boeuf commun dix - huit piés; pour les lucarnes, demi - toise ou toise, selon leur forme.

Il n'est pas difficile de savoir ce qu'il doit entrer d'ardoise ou de tuile dans une couverture, les dimensions de l'ardoise étant données, l'étendue de la couverture, & la quantité de pureau; ce qu'on a toûjours.

On appelle couverture à la mi - voie, celle où l'on a tenu les tuiles moins serrées que dans la couverture ordinaire. Cette maniere de couvrir convient à tous les atteliers où il faut ménager une issue à la fumée ou à des vapeurs incommodes ou nuisibles.

Couverture (Page 4:422)

Couverture, terme à l'usage des Couteliers, Serruriers, Taillandiers, & autres ouvriers en ser; c'est un morceau de gros acier, forgé comme il convient pour l'espece d'ouvrage auquel on le destine; qu'on refend ou qu'on recourbe, & dans lequel on place un morceau d'acier fin; cet acier fin forme le tranchant de l'ouvrage, & le morceau de gros acier, qu'on appelle couverture, forme le dos, la scie, & les autres parties qu'il est indifférent de faire - d'une matiere fine ou grossiere. Ainsi, la couverture sert, comme on voit, à épargner l'acier fin, & elle fait la fonction de la dorure chez les Chapeliers.

Couverture (Page 4:422)

Couverture, (Maréchallerie.) on appelle ainsi un morceau de coutis bordé, qu'on met sur le corps du cheval dans l'écurie. On dit donner une couverture d'un étalon, lorsqu'on lui fait couvrir une jument.

Couverture (Page 4:422)

* Couverture, ouvrage d'ourdissage, qu'on étend sur les draps du lit pour se garantir du froid pendant la nuit. Les couvertures sont ordinairement blanches. Elles se fabriquent au même métier que le drap, voyez Drap; mais elles sont croisées comme la serge, voyez Serge. On exécute aux coins, des couronnes; & aux bords, des barres. On les foule; au sortir du foulon on les peigne au chardon; voyez l'article Drap. On en fait à Montpellier d'une infinité de sortes différentes, distinguées par noms, marques, & poids. Il'y a les grand - marchands blancs & roux, marquées de trois barres & demie, & du poids de six livres au moins, & de sept au plus, au sortir des mains du pareur, & prêtes à être tondues. Les passe - grand - marchands, tant blancs que roux, marquées de quatre barres & demie, & du poids de neuf livres au moins & dix au plus. Les reforme - marchands, blancs & roux, marquées de cinq barres & derhie, & du poids de onze livres au moins & douze au plus. Les extraordinaire - marchands, blancs & roux, marquées de six barres & demie, & du poids de treize livres au moins, & quatorze au plus. Les grand - fins, blancs & roux, marquées de quatre barres, & du poids de six livres au moins, & sept au plus. Les passe - grand - fins, blancs & roux, marquées de cinq barres, & du poids de neuf livres au moins, & dix au plus. Les reforme - fins, blancs & roux, marquées de six barres, & du poids de onze livres au moins, & douze au plus. Les extraordinaire - fins, blancs & roux, marquées de sept barres, & du poids de treize livres au moins, & quatorze au plus. Les passe - extraordinaire - fins, blancs & roux, marquées de huit barres, & du poids de quinze liv. au moins, & de seize livres & demie au plus. Les repasse - extraordinaire - fins, blancs & roux, marquées de neuf barres, & du poids de dix - sept livres au moins, & dix - huit livres & demie au plus. Les grand - repasseextraordinaire - fins, blancs & roux, marquées de dix barres, & du poids de dix - neuf livres au moins, & de vingt - une au plus. Les passe - grand - repasse - extraordinaire - fins, blancs & roux, marquées de onze barres, & du poids de vingt - trois livres au moins, & vingt - cinq au plus. Les grandes - fines, blancs & roux, marquées de douze barres, & du poids de vingt - trois livres au moins, & de vingt - cinq au plus. Les gran<cb-> des - fines, blancs & roux, marquées de treize barres, & du poids de vingt - cinq liv. au moins, & de vingt - sept au plus. Les grandes - fines, marquées de quatorze barres, & du poids de vingt - sept livres au moins, & de vingt - neuf au plus. Les grandes fines, marquées de quinze barres, & du poids de vingt - neuf livres au moins, & de trente - une au plus. Les grandes fines, tant blancs que roux, marquées de seize barres, & du poids de trente une livres au moins, & de trente - trois au plus. Les grandes fines, marquées de dix - sept barres, & du poids de trente - trois livres au moins, & de trente - cinq au plus: il n'y a point de couverture au - dessus de ce poids. Des peignées, façon d'Angleterre, marquées de deux croix, & du poids de dix livres au moins, & de douze au plus: elles sont de laines fines du pays, ou de laine refin d'Espagne. Des peignées, façon d'Angleterre, marquées de trois croix, & du poids de douze livres au moins, & quatorze au plus. Des peignées fines, façon d'Angleterre, marquées de quatre croix, & du poids de quatorze livres au moins, & de seize au plus: elles sont de laine refin du pays ou refin d'Espagne. Des peignées très - fines, façon d'Angleterre, marquées de cinq croix, & du poids de seize livres au moins, & dix - huit au plus. Les mêmes, marquées de six croix, & de dix - huit livres au moins, & de vingt livres au plus. Des couvertures façon de Roüen, fabriquées de laine de Constantinople, marquées de barres comme les autres & des mêmes poids. Des grises, de poids à la discrétion du marchand, parce qu'elles sont de basprix.

Il est ordonné par les réglemens des Manufactures, que toutes les couvertures soient de bonne laine & de bon poil; de ne laisser courir aucun fil; que les peselles en soient retirées par le marchand, en les payant aux Tisserands; qu'elles soient bien foulées, nettoyées, dégorgées, afin qu'elles ayent le corps capable de soûtenir le garnissage du pareur; que les pareurs les épaississent, les nettoyent, en coupent les noeuds avant que les garnir; qu'on veillera à ce que les ouvriers n'en tirent aucune suite, bout, ou fil de long; que les pareurs les garnissent doucement & sans les effondrer; qu'elles soient visitées, afin qu'il n'y reste ni trou ni invaladure, ni autre défaut; que les pareurs n'employent point de cardes de fer, mais seulement des chardons; & que si on les teint, elles soient teintes en bon teint sans garence.

Couverture (Page 4:422)

Couverture: les Relieurs appellent couvertures, les peaux ou étoffes dont ils couvrent les livres après qu'ils ont reçu les façons nécessaires; elles sont ordinairement en veau, ou en basane; quelquefois en marroquin ou en parchemin, rarement en autre chose. Il y en a eu cependant en velours, &c.

Pour couper les couvertures lorsqu'elles sont préparées, on étend la peau sur une table, & on présente le volume qu'on veut couvrir sur cette peau, en ouvrant le volume sur le plat du dos, qui doit toucher la peau, afin de couper juste ce qu'il en faut, en laissant un rebord pour retourner sur le carton & en - dedans. On coupe de même le marroquin, le parchemin, &c. On dit couper le cuir. Voyez Parer les peaux.

COUVERTURIER (Page 4:422)

COUVERTURIER, s. m. (Art méchan.) ouvrier qui ourdit des couvertures.

COUVRE - CHEF (Page 4:422)

COUVRE - CHEF, s. m. terme de Chirurgie, bandage dont on se sert pour envelopper la tête. Il y en a de deux sortes, le grand & le petit.

Le grand couvre - chef se fait avec une serviette plus longue que large: on la plie inégalement en - travers, ensorte qu'il y ait un bord plus long que l'autre de trois ou quatre travers de doigts. On la plie encore en deux pour en marquer précisément le milieu. On applique cette serviette par - dessus la tête, observant que le bord le plus long soit en - dessous; que l'autre, [p. 423] qui est externe, descende jusqu'au bord des sourcils; que le milieu de la serviette soit vis - à - vis le nez, & que les quatre coins pendent en - devant sur les joües. On fait tenir les deux coins externes sous le menton par un aide, ou par le malade s'il est en état de le faire. On prend ensuite les deux angles du bord de la serviette qui touche le front; on renverse ce bord sur l'autre, & l'on conduit ces angles jusqu'à la nuque, où on les attache l'un sur l'autre avec une épingle forte posée transversalement. Ensuite on prend les deux bouts qui sont sous le menton, pour y faire un noeud plat, qui s'appelle le noeud de la cravatte. On releve les bords de la serviette qui pendent sur les côtés, & on les attache proprement sur les côtés & derriere la tête avec quelques épingles; & ce bandage forme un bonnet qui convient pour contenir l'appareil de l'opération du trépan & de toutes les grandes plaies de la tête. Voyez Pl. XXX. fig. l.

Le petit couvre - chef se fait avec un mouchoir quarré plié en triangle. On le prend avec les deux mains, les quatre doigts dessous, les pouces dessus; on le met sur la tête, l'appliquant par le milieu au bas du front: on conduit les deux chefs à la nuque; on les croise en les passant l'un sur l'autre par - dessus l'angle du milieu qui pend derriere le cou, & l'on en vient attacher les bouts en devant. On releve ensuite le derriere du mouchoir, & on l'attache sur la tête. Ce petit couvre - chef sert pour les plaies simples de la tête. (Y)

Couvre - feu (Page 4:423)

Couvre - feu, s. m. (Hist. mod.) nom de la cloche qu'on sonnoit tous les soirs en Angleterre au commencement de la nuit, du tems de Guillaume le conquérant. Cette coûtume, & le nom de cette cloche, vinrent de ce prince qui après être monté sur lethrone d'Angleterre, ordonna en 1068, qu'au son de la cloche qui sonneroit à sept heures du soir chacun se tînt renfermé dans sa maison, qu'on éteignît la lumiere, & qu'on couvrît le feu; le tout à peine d'une grosse amende pour chaque contrevenant. Le son de cette cloche, qu'on appella le couvre - feu, devint un sujet de grandes vexations, auxquelles les Anglois furent tres - sensibles; car pour peu qu'ils manquassent d'exactitude dans l'observation de ce ordre nouveau, ils étoient assurés d'en être punis rigoureusement.

Je conviens, avec M. de Voltaire, que la loi du couvre - feu étoit une police ecclésiastique en usage dans presque tous les anciens cloîtres des pays du Nord; mais ce n'étoit pas du moins une police civile qui eût lieu en Normandie. Aussi Polydore Virgile remarque que l'une des polices dont Guillaume I. s'avisa, fut de desarmer les Anglois, de leur défendre de sortir de leurs maisons depuis les sept heures du soir, & de leur ordonner de couvrir leur feu, dont ils auroient avis par la cloche que l'on sonneroit.

« Qu'il eût emprunté cette coûtume de nous, dit Pasquier, je ne le vois, que nous la tenions de lui, je ne le crois: mais il y a grande apparence, ajoûte - t - il, que le couvre - feu tut introduit parmi nous du tems de Charles VI. lors de la faction des Bourguignons & des Armagnacs; car cet usage subsistoit sous le regne de Charles VII». Quoi qu'il en soit, la cloche du couvre - feu établie avec rigueur chez les Anglois, étoit comme un signal qui se renouvellant tous les jours, ne leur permettoit pas d'oublier l'état de leur esclavage. Mais cette oppression ne dura pas long - tems chez un peuple prêt à tout sacrifier pour sa liberté. Henri II. abolit le couvre - feu en 1100, c'est - à - dire trente - deux ans après son établissement. Les Anglois n'ont connu depuis que le son des cloches des églises, qui ne marquent aucune servitude. Art. de M. le Chevalier de Jaucourt.

COUVREPIE (Page 4:423)

COUVREPIE, s. m. (OEconom. domestiq.) petite couverture qui n'occupe que la partie inférieure du lit. L'usage auquel elle est destinée, & qui est assez clairement désigné par son nom, indique qu'elle doit être piquée, ouaitée, doublée, remplie d'aigredon, &c. en un mot rendue la plus chaude & la plus légere qu'il est possible.

COUVREUR (Page 4:423)

COUVREUR, s. m. ouvrier à qui il est permis de couvrir les maisons, en qualité de membre de la communauté de ce nom. Il ne peut faire qu'un apprentif. L'apprentissage est de six ans. Au bout de trois ans l'apprentif fait expérience, afin que le maître puisse prendre profit de son travail. Au bout des trois autres années il est recû à chef - d'oeuvre.

COUVRIR (Page 4:423)

COUVRIR, (Jurisprud.) signifie parer, garantir, sauver, opposer quelqu'exception ou défense.

Couvrir un sief ou arriere - fief, c'est prévenir & empêcher la saisie féodale d'un fief qui est ouvert, en faisant la foi & hommage ou offrant de la faire, & de payer les droits si aucuns sont dûs.

Couvrir une fin de non - recevoir, c'est la parer, l'écarter de maniere qu'elle ne peut plus être opposée. La fin de non - recevoir que l'on pouvoit opposer au demandeur est couverte, lorsque le défendeur a procédé volontairement au fond sans opposer la fin de non - recevoir, & sans qu'elle ait été reservée par aucun jugement: c'est pourquoi l'ordonnance de 1667, tit. v. art. 5. veut que l'on employe dans les défenses les fins de non - recevoir, nullité des exploits, ou autres exceptions péremptoires, si aucunes y a, pour y être préalablement fait droit.

Couvrir une nullité, c'est l'écarter par une espece de fin de non - recevoir; ce qui arrive lorsque celui qui pouvoit débattre de nullité un exploit, jugement, ou acte, a approuvé cet acte, & a procédé volontairement en conséquence. Voyez ce qui est dit dans l'article précédent.

Couvrir la péremption, c'est la prévenir de maniere qu'elle ne puisse plus être opposée. Lorsqu'il y a eu cessation de procédures pendant trois ans, celui qui a intérét de faire anéantir ces procédures, peut en demander la péremption: mais si avant qu'elle soit demandée il se fait de part ou d'autre la moindre procédure, quoique ce soit depuis les trois ans, la péremption est couverte. Voyez Péremption.

Couvrir la prescription; c'est lorsque par quelqu'acte de possession ou par quelque procédure, on interrompt la prescription qui commençoit à courir. (A)

Couvrir (Page 4:423)

Couvrir, en terme de Cirier, c'est mettre la derniere couche aux bougies, en les attachant par la tête au cerceau. Voyez Cerceau & Tête.

Couvrir (Page 4:423)

Couvrir, (Jardin.) On dit couvrir de fumier sec un quarré d'artichaux, pour les préserver de la gelée; couvrir avec de la litiere des figuiers, des jasmins, des grenadiers, une planche de salade nouvellement semée, une de chicorée. On couvre avec des paillassons ou une toile, des plantes nouvellement levées sur la couche, pour leur ôter le trop grand soleil. (K)

Couvrir une aiguille (Page 4:423)

Couvrir une aiguille, terme à l'usage de ceux qui font les filets pour la pêche & la chasse: leur aiguille est ordinairement de bois; & la couvrir, c'est mettre du fil dessus.

Couvrir (Page 4:423)

Couvrir ou Saillir, (Manége.) se dit des jumens auxquelies on donne l'étalon. C'est une mauvaise coûtume de faire couvrir les cavales en main, c'est - à dire en les tenant par le licou ou par la bride, il vaut mieux les laisser dans leur liberté naturelle, le poulain en est beaucoup mieux formé. (V)

Couvrir (Page 4:423)

Couvrir, (Reliure.) Quand les couvertures sont parées, on les trempe à la colle, & ensuite on prend le livre prêt à couvrir, on égalise les bords du carton de chaque côté du volume, ce qui s'appelle égaliser les chasses. Enfuite on applique le carton qui est renversé sur la table; & quand la colle a attaché la

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