ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"420"> dedans, & va s'insérer à la partie interne & supérieure du tibia; il est difficile de conduire son tendon jusqu'à l'os, parce qu'il se confond dans cet endroit avec une production aponévrotique, qui appartient au fuscia - lata. Le couturier n'agit point seul, c'est l'auxiliaire de plusieurs muscles; cependant son principal usage est de faire tourner l'os de la cuisse sur son axe, en portant la jambe pliée vers l'autre.

Ce muscle est le plus long de tous ceux du corps humain; outre la flexion de la jambe, à laquelle il a part, il sert aussi, comme M. Winslow l'a remarqué, à faire la rotation de la cuisse de devant en - dehors, soit qu'elle soit étendue ou fléchie; quand il opere cette rotation, la jambe étant fléchie, il fait croiser cette jambe avec l'autre, à - peu - près comme font les tailleurs d'habits lorsqu'ils travaillent étant assis. Voilà d'où lui vient le nom de couturier, & en latin celui de sartorius.

C'est sous le muscle couturier que sont situées la veine & l'artere crurale, & un gros nerf appellé aussi crural, qui vont se distribuer à la jambe & au pié. Les Chirurgiens doivent y prendre garde, quand ils ont des incisions à faire au - dedans de la cuisse; car alors ils pourroient donner atteinte à ces vaisseaux s'ils poussoient jusque - là leurs instrumens, ce qui seroit très - dangereux. Fabrice de Hilden, dans la cinquante - deuxieme observation de la troisieme centurie, rapporte ce qui arriva en pareil cas à un charlatan, lequel voulant emporter une tumeur qu'un homme de qualité avoit au - dedans de la cuisse, & ignorant la situation de ces vaisseaux, ne manqua pas de les ouvrir, & le malade mourut avant que l'on pût arrêter l'hémorrhagie qui s'ensuivir de cette ouverture.

Je dois observer ici, qu'il se trouve un petit espace entre le couturier & le vaste - interne, autre muscle de la jambe, où l'on peut appliquer le cautere. Voyez Cautere. Par M. le Chevalier de Jaucourt.

COUTURIERE (Page 4:420)

COUTURIERE, s. f. femme autorisée à travailler différens vêtemens, en qualité de membre d'une communauté établie en 1675. Une maîtresse ne peut faire qu'une apprentisse. L'apprentissage est de trois ans: cet apprentissage doit être suivi de deux ans de travail chez les autres maîtresses. Celles qui veulent se faire recevoir, sont obligées de faire chef - d'oeuvre: il n'y a que les filles de maîtresse qui en soient exemptes. La communauté est dirigée par six jurées, dont trois entrent & sortent tous les ans. Leur corps ést distribué en quatre sortes d'ouvrieres: il y a des couturieres en habit, elles ne font que des habits, & autres vêtemens de femmes; des couturieres en corps d'enfant; des couturieres en linge, & des couturieres en garniture.

COUVÉE (Page 4:420)

COUVÉE, s. f. (OEcon. rustiq.) est la totalité des oeufs qu'on a laissés sous une poule ou un autre oiseau domestique, pour en avoir des poulets. Il se dit aussi de la totalité des poulets quand ils font éclos.

COUVENT (Page 4:420)

COUVENT, s. m. terme d'Architecture, grand bâtiment où se retirent des personnes du même sexe, qui consacrées à Dieu, y vivent dans la retraite & la pratique de la vertu. On appelle les couvens monasteres, communautés, ou abbayes, selon qu'ils sont gouvernés par des abbés ou abbesses, prieurs ou prieures. Les bâtimens de ces monasteres consistent principalement en églises, cloîtres, réfectoires, dortoirs, chapitres, parloirs, cours, préaux, jardins, &c. Voyez chacun de ces termes. Les couvens de filles different de ceux des hommes, en ce que le choeur (Voyez Choeur) & leurs bâtimens intérieurs sont séparés des dehors par des grilles & des parloirs qui en défendent l'entrée. Les deux plus beaux monumens de ce genre qui se voyent à Paris, sont l'abbaye de Saint - Germain - des - Prés & celle du Val - de<cb-> Grace, la premiere pour hommes, & la seconde pour filles.

Les bâtimens intérieurs doivent être d'une belle disposition, exposés convenablement, & bâtis avec solidité. Leurs églises sont ordinairement assez spacieuses, & d'une décoration proportionnée à l'importance du monastere; celle du Val - de - Grace est une des plus belles, & dont l'ordonnance soit la plus relative à la convenance du lieu, & à l'idée qu'on doit se former d'un lieu saint. Les églises des Petits - Peres, des Jacobins, la rotonde des filles Sainte - Marie, dans un genre beaucoup plus simple, sont aussi fort estimées; mais une des églises conventuelles de Paris, qui soit la plus conforme à la dignité des cérémonies de la religion, est celle des Carmelites du fauxbourg saint - Jacques: nous citerons aussi les abbayes de Corbie & de Clairvaux, décorées à la moderne avec beaucoup d'art & de goût. Voyez les desseins de celle de Corbie, dans nos Planches d'Architecture; & ceux du Val - de - Grace, dans l'Architecture françoise, tome II. (P)

Couvent (Page 4:420)

Couvent, (Jurispr.) on ne donne ce nom qu'aux maisons habitées par des religieux ou religieuses, qui sont autorisés à y former une communauté; car les autres maisons appartenantes à des religieux, telles que des maisons de campagne & métairies, même celles où ils ont des hospices, ne sont pas des couvens.

Il faut même un certain nombre de religieux dans un monastere; pour qu'il soit conventuel proprement dit: ce nombre est plus ou moins considérable, selon les statuts de chaque ordre ou congrégation.

Il y a dans l'ordre de Cluni des prieurés composés de quatre ou cinq religieux qui ne sont pas conventuels, mais qu'ils appellent prieurés sociaux. Voy. Prieurés & Monasteres.

On ne peut fonder aucun couvent sans une permission de l'évêque diocésain, autorisée par lettres patentes du Roi, dûement enregistrées au parlement Voyez l'édit du mois d'Août 1749.

Les juges & officiers de police, les commis des fermes sont en droit de faire la visite dans les couvens quand ils le jugent à - propos.

Le juge séculier ne peut contraindre des religieuses de recevoir dans leur couvent une fille ou une veuve, sans la permission de l'ordinaire. Augeard, tome II. ch. xxij. & xxxviij.

Une femme en puissance de mari ne peut pas non plus se retirer dans un couvent sans le consentement de son mari, ou sans y être autorisée par justice.

Petit couvent, se prend pour les biens qui ne sont pas de la premiere fondation du monastere: ainsi on appelle biens du petit couvent, ceux qui ont été acquis par les religieux, ou qui leur ont été aumônés ou donnés pour fondations particulieres.

Lorsqu'il s'agit de faire un partage des biens entre l'abbé ou prieur commendataire & les religieux, on distingue si les biens ont été donnés avant l'introduction de la commende, ou depuis; ceux qui ont été donnés avant, ne se partagent qu'à la charge par le commendataire de payer aux religieux l'honoraire pour les messes, obits, & autres fondations qui s'acquittent dans le monastere. Voyez les mém. du clergé, édit. de 1716. tome IV. col. 1226. au mot Partage. (A)

COUVER (Page 4:420)

* COUVER, v. act. & n. (Gram.) au simple il est neutre, & il désigne l'assiduité d'un oiseau mâle ou femelle, à rester sur ses oeufs jusqu'à ce qu'il en soit éclos des petits. Les différens oiseaux couvent plus ou moins de tems. Au figuré, il est actif, & ne se prend guere qu'en mauvaise part: ainsi on dit, couver un mauvais dessein, pour le renfermer dans son ame jusqu'au moment qu'il puisse être accompli. [p. 421]

COUVERCLE (Page 4:421)

COUVERCLE, s. m. (Art méchaniq.) en général tout ce qui est destiné à fermer une ouverture, en s'appliquant sur la partie supérieure ou antérieure.

COUVEREES (Page 4:421)

* COUVEREES, s. f. pl. terme de Pêche, sorte de filet que l'on nomme ainsi dans l'embouchure de la Loire, & que dans la Seine on appelle feintiers ou alosieres; il est de l'espece des filets tramaillés: la nappe du ret du milieu est de deux sortes de grandeur; les plus larges ont la maille de vingt lignes en quarré, & les autres de dix - huit lignes aussi en quarré.

Ces rets servent à faire la pêche des feintes pucelles ou fausses aloses, que les pêcheurs nomment ici couverts. La pêche de ces poissons commence un peu après celle de l'alose, & finit presque en même tems.

COUVERSEAU (Page 4:421)

COUVERSEAU, s. m. (Charp.) planche épaisse d'un pouce ou d'un pouce & demi, placée au - dessous des archures d'un moulin: il y en a quatre.

COUVERT (Page 4:421)

* COUVERT, COUVERT, L'ABRI, (Gram.) à couvert présente l'idée d'un voile qui dérobe; à l'abri, l'idée d'un rempart qui défend. On se met à couvert du soleil & à l'abri du mauvais tems. On a beau s'enfoncer dans l'obscurité, rien ne met à couvert des poursuites de la méchanceté, rien ne met à l'abri des traits de l'envie.

Couvert (Page 4:421)

Couvert se dit, dans la Fortification, des lieux cachés à l'ennemi par une élévation de terre, ou par quelque disposition particuliere. Voyez Chemin couvert, Flanc couvert , &c. (Q)

Couvert (Page 4:421)

Couvert, s. (Ecrivain.) est synonyme à enveloppe, & se dit d'une lettre. On affranchit une lettre, eu la faisant partir sous le couvert d'un ministre, &c.

Couvert (Page 4:421)

Couvert, adj. (Manuf. en laine.) tout ce qui n'a pas été tondu d'assez près.

Couvert (Page 4:421)

Couvert, (Manege.) Voyez Manege.

Couvert (Page 4:421)

Couvert, adj. (Teinture.) est synonyme à sombre & à foncé, & se dit de toute couleur.

Couvert (Page 4:421)

Couvert, en termes de Blason, se dit d'un château ou d'une tour qui a un comble.

Leydet Fombeston, de gueules à la tour couverte d'or. (V)

COUVERTE (Page 4:421)

COUVERTE, s. f. (Marine.) c'est le mot des Levantins, pour dire pont ou tillac. Ce bâtiment porte couverte, pour dire qu'il est ponté, qu'il a un pont. Cette expression n'est guere d'usage. (Z)

Couverte (Page 4:421)

* Couverte, s. f. (Fayence & Porcelaine.) c'est une substance particuliere, blanche, vitreuse, ou facilement vitrescible, qu'on applique sur la matiere dont les pieces de porcelaine sont faites, & qu'on appelle le biscuit: c'est sur la couverte qu'on peint. Ce n'est pas une découverte facile que celle d'une bonne couverte; il y en a qui prétendent que la pâte ou le biscuit d'une bonne porcelaine ne doit point contenir de sels, & qu'une bonne couverte ne doit point être métallique.

Couverte (Page 4:421)

Couverte, (Fauconn.) vol à la couverte, c'est celui qui se fait lorsqu'on approche le gibier à la faveur de quelque haie.

COUVERTURE (Page 4:421)

COUVERTURE, s. f. en général ce qui s'étend sur la surface entiere ou partielle d'un objet, & qui sert, soit à garantir cette surface, soit à préserver l'intérieur de l'action des corps extérieurs.

Couverture (Page 4:421)

* Couverture, (art du Couvreur.) la partie extérieure d'un bâtiment la plus élevée, qui défend toutes les intérieures des injures de l'air, & qui est soutenue de tout côté sur des bois appuyés d'un bout sur les murs de la maison, & de l'autre aux arc - boutés ou assemblés, soit ensemble soit avec d'autres bois qui font partie de la charpente. On couvre les maisons oude plomb, ou d'ardoise, ou de tuile, ou de bardeau, ou de chaume. Plus la matiere est pesante, plus le toit doit être bas; pour l'ardoise, on peut donner au toit une hauteur égale à sa largeur. Pour la tuile, la hauteur n'en peut être que les deux tiers ou tout au plus les trois quarts de la largeur. S'il y a des croupes ou boîtes de toit qui ne soient point bâties en pignon, mais couvertes en penchant comme le reste du comble, il faut tenir ces croupes plus droites que les autres couvertures. Autrefois on ne faisoit que des couvertures droites, hautes, & n'ayant de chaque côté qu'une pente terminée en pointe au comble. Ces toits avoient des avantages, mais ils occasionnoient trop de dépense en tuile, en ardoise, en charpente, &c. & ils renfermoient trop peu d'espace; on les a donc abandonnés pour les mansardes. Voyez Mansardes.

Quand on couvre de tuile, on place les chevrons à deux piés ou seize pouces au plus de distance. Le millier de tuile du grand moule, fait sept toises de couverture. Ces tuiles ont treize pouces de long, huit de large, & quatre pouces trois lignes de pureau; on appelle de ce nom, la portion de tuile qui reste découverte quand elle est en place. La grandeur des tuiles du petit moule est communément de neuf à dix pouces de long, sur six de large, & trois pouces & demi de pureau. Les tuiles rondes, ou creuses, ou en s couchée, demandent un toit extrèmement plat. Il y a de l'ardoise de 11 pouces de long sur 6 à 7 de large, & 2 lignes d'épais; c'est la quarrée forte. La quarrée fine a 12 à 13 pouces de large sur une ligne d'épais. Le millier fait 4 toises de couverture, en lui donnant 3 pouces & demi de pureau; en la ménageant bien, elle peut former jusqu'à quatre toises & demie. Le bardeau, ou ces petits ais qu'on substitue à la tuile, ne charge pas les maisons; on les appelle aissis ou aissantes. On les employe communément aux hangards. Il faut qu'ils soient sans aubier. Si on en fait des toits de maison, il ne sera pas nécessaire que la charpente soit forte. Il n'y faudra pas épargner le clou, non plus qu'à l'ardoise. Il durera plus long tems si on le peint à l'huile. A la campagne, on couvre de chaume ou de paille de seigle non battue au fleau: après que les faîtes & soûfaîtes sont posés, on y attache avec des gros osiers ou des baguettes de coudriers &c.. de grandes perches de chêne, à trois piés de distance; on lie ces perches avec de plus petites qu'on met en - travers, & l'on applique là - dessus le chaume ou la paille qu'on fixe avec de bons liens. Plus ces liens sont serrés & le chaume pressé & égal, mieux la couverture est faite. Il y a des couvertures de jonc & de roseaux. Quelquefois on gache la paille avec de la terre & du mortier.

On accroche la tuile à la latte; on y cloue l'ardoise après l'avoir percée d'un coup de marteau; c'est pour cela qu'on remarque à la tuile une encrénure en - dessous. Le pureau est plus grand ou plus petit selon la distance des lattes. Voilà en quoi consiste tout l'ouvrage de couvreur, qui demande plus de hardiesse & de probité que d'adresse. La latte est attachée sur les chevrons.

Comme il est quelquefois difficile de vérifier l'ouvrage de couvreur, il n'a pas de peine à tromper. Il peut compter plus de tuile ou d'ardoise qu'il n'en employe. Il peut employer de mauvaise latte & de la tuile mal façonnée; il peut disposer la neuve de maniere qu'elle soit mêlée avec la vieille, ou qu'elle lui serve de cadre. Il n'y a que la stipulation avant que l'ouvrage commence, & un examen attentif après que l'ouvrage est achevé, qui puisse mettre à couvert de la tromperie.

Le toiser de la couverture n'a rien de difficile, les dimensions étant données; mais il est quelquefois dangereux de les prendre sur le toit. Quand on les a, il faut supposer la couverture plane, & ajoûter au produit pour le battelement un pié quarré; pour la pente un pié quarré; pour le posement de gouttiere

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