ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"294"> ches constantes, & leurs différentes éclipses, prouvent qu'elles sont comme notre terre des corps opaques, qui reçoivent la lumiere du Soleil. Voyez Phases, Eclipse, Tache , &c.

La lumiere du Soleil est un composé de sept couleurs primitives: rouge, orangé, jaune, verd, bleu, indigo, violet; voyez Couleur; & cette lumiere vient à nous en 7 à 8 minutes. Voyez Lumiere & Aberration.

Les planetes ne sont point des globes parfaits, & leurs orbites sont des ellipses & non des cercles. V. Orbite, Terre, &c. Les cometes ne sont autre chose que des planetes, dont les orbites sont fort allongées, & qui ne sont vùes que dans une partie de Jeurs cours. Voyez Comete.

Les coquillages, les poissons pétrifiés qu'on trouve sur les lieux les plus élevés & les plus éloignés de la mer, prouvent que les eaux ont inondé autrefois les lieux que nous habitons, voyez Chaos & Déluge; & l'on voit dans les dispositions des différens lits de la Terre, des preuves des secousses qu'elle a autrefois éprouvées. Voyez Terre.

Les étoiles fixes sont autant de soleils semblables eu nôtre, dont la distance est si énorme qu'on ne peut la mesurer. Il y en a de différentes grandeurs, de changeantes, de nébuleuses, &c. Voy. Etoile. Voyez l'essai de Cosmologie de M. de Maupertuis. (O)

COSMOLABE (Page 4:294)

COSMOLABE, s. m. (Astron.) ancien instrument de Mathématique; c'est presque la même chose que l'astrolabe. Voyez Astrolabe. Ce mot est dérivé de XO/SMOS2, monde, & LAMBA/NW, prendre, parce que cet instrument sert, pour ainsi dire, à prendre la mesure du monde. (O)

COSMOLOGIE (Page 4:294)

COSMOLOGIE, sub. f. (Ordre Encycl. Entendement. Raison. Philosophie ou Science, Science de la Nature, Cosmologie.) Ce mot, qui est formé de deux mots grecs, XO/SMOS2, monde, & LO/GOS2, discours, signifie à la lettre science qui discourt sur le monde, c'est - à - dire qui reisonne sur cet univers que nous habitons, & tel qu'il existe actuellement. C'est en quoi elle differe de la Cosmographie & de la Cosmogonie. Voy. ces mots.

La Cosmologie est donc proprement une Physique générale & raisonnée, qui, sans entrer dans les détails trop circonsanciés des faits examine du côté métaphysique les résultats de ces faits mêmes, fait voir l'analogie & l'union qu'ils ont entr'eux, & tâche par - là de découvrir une partie des lois générales par lesquelles l'Univers est gouverné. Tout est lié dans la Nature; tous les êtres se tiennent par une chaîne dont nous appercevons quelques parties continues, quoique dans un plus grand nombre d'endroits la continuité nous échappe. L'art du Philosophe ne consiste pas, comme il ne lui arrive que trop souvent, à rapprocher de force les parties éloignées pour renoüer la chaîne mal - à - propos dans les endroits où elle est interrompue; car par un tel effort on ne fait que séparer les parties qui se tenoient, ou les éloigner davantage de celles dont elles étoient déjà éloignées par l'autre bout opposé à celui qu'on rapproche; l'art du Philosophe consiste à ajoûter de nouveaux chainons aux parties séparées, afin de les rendre le moins distantes qu'il est possible: mais il ne doit pas se flatter qu'il ne restera point toûjours de vuides en beaucoup d'endroits. Pour former les chainons dont nous parlons, il faut avoir égard à deux choses; aux faits observés qui forment la matiere des chainons, & aux lois générales de la Nature qui en forment le lien. J'appelle lois générales, celles qui paroissent s'observer dans un grand nombre de phénomenes; car je me garde bien de dire dans tous. Telles sont les lois du mouvement, qui sont une suite de l'impénétrabilité des corps, & la source de plusieurs des effets que nous observons dans la Nature. Figure & mouvement (j'entens le mouvement qui vient de l'impulsion), voilà une grande partie des principes sur lesquels roule la Cosmologie. Il ne faut pas s'en écartes sans nécessité, mais aussi il ne faut pas trop affirmer qu'ils soient les seuls: nous ne connoissons pas tous les faits, comment pourrions - nous donc assûrer qu'ils s'expliqueront tous par une seule & unique loi? cette assertion seroit d'autant plus téméraire, que parmi les faits mêmes que nous connoissons, il en est que les lois de l'impulsion n'ont pû expliquer jusqu'aujourd'hui. V. Attraction. Peut - être y parviendra - t - on un jour: mais en attendant cette grande découverte, suspendons notre jugement sur l'universalité de ces lois. Peut - être (& cela est du moins aussi vraissemblable) y a - t - il une loi générale qui nous est & qui nous sera toûjours inconnue, dont nous ne voyons que les conséquences particulieres, obscures, & limitées; conséquences que nous ne laissons pas d'appeller lois générales. Cette conjecture est très - conforme à l'idée que nous devons nous former de l'unité & de la simplicité de la Nature. Voy. Nature. Au reste si nous refléchissons sur la foiblesse de notre esprit, nous serons plus étonnés encore de ce qu'il a découvert, que de ce qui lui reste caché.

Mais l'utilité principale que nous devons retirer de la Cosmologie, c'est de nous élever par les lois générales de la Nature, à la connoissance de son auteur, dont la sagesse a établi ces lois, nous en a laissé voir ce qu'il nous étoit nécessaire d'en connoître pour notre utilité ou pour notre amusement, & nous a caché le reste pour nous apprendre à douter. Ainsi la Cosmologie est la science du Monde ou de l'Univers considéré en général, entant qu'il est un être composé, & pourtant simple par l'union & l'harmonie de ses parties; un tout, qui est gouverné par une intelligence suprème, & dont les ressorts sont combinés, mis en jeu, & modifiés par cette intelligence.

« Avant M. Wolf, dit M. Formey dans un article qu'il nous a communiqué, ce nom étoit inconnu dans les écoles, c'est - à - dire qu'il n'y avoit aucune partie distincte du cours de Philosophie qui fût ainsi appellée. Aucun métaphysicien ne sembloit même avoir pensé à cette partie, & tant d'énormes volumes écrits sur la Métaphysique, ne disoient rien sur la Cosmologie. Enfin M. Wolf nous a donné un ouvrage sous ce titre: Cosmologia generalis, methodo scientifica pertractata, quâ ad solidam, imprimis Dei atque naturae, cognitionem via sternitur. Francof. & Lips. in - 4° 1731. Il y en a eu une nouvelle édition en 1737. Il donna cet ouvrage immédiatement après l'Ontologie, & comme la seconde partie de sa métaphysique, parce qu'il y établit des principes, qui lui servent dans la Théologie naturelle à démontrer l'existence & les attributs de Dieu par la contingence de l'Univers & par l'ordre de la Nature. Il l'appelle Cosmologie générale ou transcendante, parce qu'elle ne renferme qu'une théorie abstraite, qui est, par rapport à la Physique, ce qu'est l'Ontologie à l'égard du reste de la Philosophie.

Les notions de cette science se dérivent de l'Ontologie; car il s'agit d'appliquer au Monde la théorie générale de l'être & de l'être composé. A cette considération du Monde, à priori, on joint le secours des observations & de l'expérience. De sorte qu'on peut dire qu'il y a une double Cosmologie; Cosmologie scientifique, & Cosmologie expérimentale.

De ces deux Cosmologies, M. Wolf s'est proprement borné à la premiere, comme le titre de son ouvrage l'indique; mais il n'a pas négligé néanmoins les secours que l'expérience a pû lui donner pour la confirmation de ses principes. [p. 295]

L'une & l'autre fournissent des principes, qui servent à démontrer l'existence & les attributs de Dieu. Les principales matieres qu'embrasse la Cosmologie générale, se réduisent à expliquer comment le Monde résulte de l'assemblage des substances simples, & à développer les principes généraux de la modification des choses matérielles.

C'est là le fruit le plus précieux de la Cosmologie; il suffit seul pour en faire sentir le prix, & pour engager à la cultiver, n'en produisît - elle aucun autre. C'est ainsi qu'on parvient à démontrer que la contemplation du Monde visible nous mene à la connoissance de l'être invisible qui en est l'auteur. M. Wolf paroit extrèmement persuadé de l'utilité & de la certitude de cette nouvelle route qu'il s'est frayée, & voici comment il s'exprime là - dessus ». In honorem Dei, confiteri cogor, me de cognitione Dei methodo scientifiâ tradendâ plurimùm sollicitum, non reperisse viam aliam, quâ ad scopum perveniri datur, quam eam quam propositio proesens monstrat, nec reperisse philosophum qui eandem rite calcaverit, etsi laude sitd defraudandi non sint, qui nostris proesertim temporibus theologioe naturali methodum demonstrativam applicare conati fuerint. Wolf, Cosmolog. prolegom. §. 6. in schol.

M. de Maupertuis nous a donné il y a quelques années, un essai de Cosmologie, qui paroît fait d'après les principes & suivant les vûes que nous avons exposées plus haut. Il croit que nous n'avons ni assez de faits ni assez de principes, pour embrasser la Nature sous un seul point de vûe. Il se contente d'exposer le systeme de l'Univers; il se propose d'en donner les lois générales, & il en tire une démonstration nouvelle de l'existence de Dieu. Cet ouvrage ayant excité, e. 1752, une dispute très - vive, je vais placer ici quelques réflexions qui pourront servir à éclaircir la matiere. J'y serai le plus court qu'il me sera possible, & j'espere y être impartial.

La loi genérale de M. de Maupertuis est celle de la moindre quantité d'action, voyez - en la définition & l'exposé au mot Action: nous ajoûterons ici les remarques suivantes.

Leibnitz s'étant formé une idée particuliere de la force des corps en mouvement, dont nous parlerons au mot Force, l'a appellée force vive, & a prétendu qu'elle étoit le produit de la masse par le quarré de la vitessc, ou ce qui revient au même, qu'elle étoit comme le quarré de la vîtesse en prenant la masse pour l'unité. M. Wolf, dans les Mém. de Petersbourg, tom. I. a imaginé de multiplier la force vive par le tems, & il a appellé ce produit action, supposant apparemment que l'action d'un corps est le résultat de toutes les forces qu'il exerce à chaque instant, & par conséquent la somme de toutes les forces vives instantanées. On pourroit demander aux Leibnitiens, dont M. Wolf est regardé comme le chef, pourquoi ils ont imaginé cette distinction métaphysique entre l'action & la force vive; distinction qu'ils ne devroient peut - être pas mettre entr'elles, du moins suivant l'idée qu'ils se forment de la force vive; mais ce n'est pas de quoi il s'agit ici, & nous en pourrons parler au mot Force. Nous pouvons en attendant admettre comme une définition de nom arbitraire cette idée de l'action; & nous remarquerons d'abord qu'elle revient au même que celle de M. de Maupertuis. Car le produit de l'espace par la vîtesse, est la même chose que le produit du quarré de la vîtesse par le tems. M. de Maupertuis, dans les ouvrages que nous avons cités au mot Action, ne nous dit point s'il avoit connoissance de la définition de M. Wolf; il y a apparence que non: pour nous nous l'ignorions quand nous écrivions ce dernier article, & nous voulons ici rendre scrupuleusement à chacun ce qui lui appartient. Au reste il importe peu que M. de Maupertuis ait pris cette idée de M. Wolf, ou qu'il se soit feulement rencontré avec lui; car il s'agit ici uniquement des conséquences qu'il en a tirées, & auxquelles M. Wolf n'a aucune part. M. de Maupertuis est constamment le premier qui ait fait voir que dans la réfraction la quantité d'action est un minimum: il n'est pas moins constant, 1°. que ce principe est tout différent de celui - ci, que la Nature agit toûjours par la voie la plus simple; car ce dernier principe est un principe vague, dont on peut faire cent applications toutes différentes, selon la définition qu'on voudra donner de ce qu'ou regarde comme la voie la plus simple de la Nature, c'est - à - dire selon qu'on voudra faire consister la simplicité de la Nature & sa voie la plus courte, ou dans la direction rectiligne, c'est - à - dire dans la briéveté de la direction, ou dans la briéveté du tems, ou dans le minimum de la quantité de mouvement, ou dans le minimum de la force vive, ou dans celui de l'action, &c. Le principe de M. de Maupertuis n'est donc point le principe de la voie la plus simple pris vaguement, mais un exposé précis de ce qu'il croit être la voie la plus simple de la Nature.

2°. Nous avons fait voir que ce principe est très différent de celui de Leibnitz, voyez Action: & il seroit assez singulier, si Leibnitz a eu connoissance du principe de M. de Maupertuis comme on l'a prétendu, que ce philosophe n'eût pas songé à l'appliquer à la réfraction; mais nous traiterons plus bas la question de fait.

3°. Il n'est pas moins constant que ce principe de M. de Maupertuis appliqué à la réfraction, concilie les causes finales avec la méchanique du moins dans ce cas - là, ce que personne n'avoit encore fait. On s'intéressera plus ou moins à cette conciliation, selon qu'on prendra plus ou moins d'intérêt aux causes finales; voyez ce mot. Mais les Leibnitiens du moins doivent en être fort satisfaits. De plus, M. Euler a fait voit que ce principe avoit lieu dans les courbes que décrit un corps attiré ou poussé vers un point fixe: cette belle proposition étend le principe de M. de Maupertuis à la petite courbe même que décrit le corpuscule de lumiere, en passant d'un milieu dans un autre; de maniere qu'à cet égard le principe se trouve vrai généralement, & sans restriction. M. Euler, dans les Mém. de l'acad. des Scienc. de Prusse, de 1751, a montré encore plusieurs autres cas où le principe s'applique avec élégance & avec facilité.

4°. Ce principe est différent de celui de la nullité de force vive, par deux raisons; parce qu'il s'agit dans le principe de M. de Maupertuis non de la nullité, mais de la minimité; & de plus, parce que dans l'action on fait entrer le tems qui n'entre point dans la force vive. Ce n'est pas que le principe de la nullité de la force vive n'ait lieu aussi dans plusieurs cas, ce n'est pas même qu'on ne puisse tirer de la nullité de la force vive plusieurs choses qu'on tire de la minimité d'action; mais cela ne prouve pas l'identité des deux principes, parce que l'on peut parvenir à la même conclusion par des voies différentes.

5°. Nous avons vû à l'article Causes finales, que le principe de la minimité du tems est en défaut dans la réflexion sur les miroirs concaves. Il paroît qu'il en est de même de la minimité d'action; car alors le chemin du rayon de lumiere est un maximum, & l'action est aussi un maximum. Il est vrai qu'on pourroit faire quadrer ici le principe, en rapportant toûjours la reflexion à des surfaces planes; mais peut - être les adversaires des causes finales ne goûteront pas cette réponse; il vaut mieux dire, ce me semble, que l'action est ici un maximum, & dans les autres cas un minimum. Il n'y en aura pas moins de mérite à avoir appliqué le premier ce principe à la réfraction2 & il en sera comme du principe de la

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