ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"394"> sil: 2°. la couronne de marquis, qui est de fleurons & de perles mêlées alternativement: 3°. celle de comte, composée de perles sur un cercle d'or: 4°. celle de vicomte est aussi un cercle, avec neuf perles entassées de trois en trois: 5°. celle de baron, qui est une espece de bonnet avec un colier de perles en bandes.

Mais tout cela varie & pour la forme des fleurons & pour le nombre des perles, suivant les différentes nations; & même, à l'exception des couronnes des ducs & pairs, les autres sont ordinairement au choix de ceux qui les mettent sur le timbre de leurs armes. A Venise, les nobles ne mettent aucune couronne sur leurs armes; celles du doge seul sont surmontées du bonnet ducal: à Genes, les vingt - huit familles principales portent sur leurs armoiries la couronne ducale: à Rome, nul cardinal, quoique prince, n'en met aucune sur son écusson. Au reste, toutes ces couronnes de la noblesse sont ouvertes, même celles des princes du sang en France, qui sont composées d'un cercle d'or surmonté de fleurs - de - lis. Le dauphin portoit autrefois une couronne rehaussée de fleursde - lis, & fermée de deux cercles en croix avec une fleur - de - lis au sommet: maintenant elle est fermée par quatre dauphins, dont les queues aboutissent à un bouton qui soûtient la fleur - de - lis à quatre angles.

Les Romains avoient diverses couronnes pour récompenser les exploits militaires. La couronne ovale qui étoit la premiere, étoit faite de myrthe; on la donnoit aux généraux qui avoient vaincu des esclaves ou d'autres ennemis, peu dignes d'exercer la valeur romaine, & à qui on décernoit les honneurs du petit triomphe appellé ovation. Voyez Ovation.

La seconde étoit la navale ou rostrale, qui étoit un cercle d'or relevé de proues & de poupes de navires, qu'on donnoit au capitaine ou soldat, qui le premier avoit accroché ou sauté dans un vaisseau ennemi. Voyez Rostral & Naval.

La troisieme nommée vallaire ou castrense, étoit aussi un cercle d'or relevé de paux ou pieux, que le général donnoit au capitaine ou soldat qui avoit franchi le premier le camp ennemi, & forcé la palissade.

La quatrieme appellée murale, étoit un cercle d'or surmonté de creneaux; elle étoit le prix de la bravoure de celui qui avoit monté le premier sur la muraille d'une ville assiégée, & y avoit arboré l'étendart: c'est aussi sur les médailles l'ornement des génies & des déités qui protégeoient les villes, & en particulier de Cybele.

La cinquieme appellée civique, faite d'une branche de chêne verd, s'accordoit à un citoyen qui avoit sauvé la vie à un autre dans une bataille ou un assaut. Voyez Civique.

La sixieme étoit la triomphale, faite de branches de laurier; on l'accordoit au général qui avoit donné quelque bataille ou conquis quelque province: mais l'an 569 de Rome, le consul Claudius Pulcher introduisit l'usage de dorer le cercle de la couronne; bientôt elles furent converties en or massif. Les Grecs en décernerent une à T. Quintius Flaminius. Voyez Triomphe.

La septieme étoit Yobsidionale ou graminée, parce qu'elles se faisoit de gramen, ou des herbes qui se trouvoient dans la ville ou le camp assiégé; elle étoit décernée aux généraux qui avoient délivré une armée ou une ville romaine assiégée des ennemis, & qui les avoient obligés à décamper.

La huitieme étoit aussi une couronne de laurier, que les Grecs donnoient aux athletes, & les Romains à ceux qui avoient ménagé ou confirmé la paix avec les ennemis: c'étoit la moins estimée. C'est une chose digne de remarque, que chez les Romains, qui connoissoient, dit - on, la véritable gloire, cel<cb-> le d'avoir donné la paix à son pays, fût la moindre de toutes.

Chez les Romains on donnoit encore une couronne ou bandelette de laine aux gladiateurs qu'on mettoit en liberté. Tout le monde sait que les anciens, dans les sacrifices, se couronnoient d'ache, d'olivier, de laurier; qu'ils portoient dans leurs festins & autres parties de plaisir, des chapeaux de lierre, de mirte, de roses, &c. mais que dans les funérailles ils ne portoient que des couronnes de ciprès.

Le P. Daniel dit que S. Louis dégagea à ses frais la couronne d'épines de N. S. qui avoit été engagée par Baudouin, empereur de Constantinople, pour une très - grosse somme d'argent, & qu'il la sit transporter en France avec beaucoup de pompe & de cérémonie. On la garde encore aujourd'hui dans la Sainte - Chapelle. L'auteur de l'histoire de S. Louis assûre qu'elle subsistoit de son tems, & que les épines en étoient toûjours vertes. Quelques auteurs après Clément Alexandrin, prétendent qu'elle étoit de ronce, ex rubo; d'autres, qu'elle étoit de nerprun, ex rhamno; d'autres, d'épine blanche; & d'autres, de jonc marin.

On prétend que ce mot couronne vient de corne parce que les couronnes anciennes étoient en pointe, & que les cornes étoient des marques de puissance, de dignité, de force, d'autorité, & d'empire; & dans la sainte Ecriture, les mots de cornu, & cornua sont souvent pris pour la dignité royale: delà vient que corne & couronne en hébreu sont expliqués par le même mot. Charles Pascal a donné un traité particulier des couronnes. Baudelot, dans son histoire de Ptolomée Auletes, a fait beaucoup de remarques qui avoient échappé à Pascal. Nous avons de M. Ducange une savante & curieuse dissertation sur les couronnes de nos rois; & d'un Allemand nommé Shmeizelle, un traité sur les couronnes royales tant anciennes que modernes.

 Couronne royale,      Voyez  Royal.
 Couronne électorale,               Électoral.

Couronne se dit aussi de la tonsure cléricale, qui est la marque & le caractere des ecclésiastiques. Voyez Tonsure. C'est un petit rond de cheveux qu'on rase au sommet de la tête, & qui est plus ou moins grand, selon la qualité des ordres qu'on a reçus: celle des clercs est la plus petite, celle des prêtres & des moines est la plus grande. Voyez Ordre.

La couronne cléricale n'étoit autrefois qu'un tour de cheveux qui représentoit véritablement une couronne: on le remarque aisément dans plusieurs statues & autres monumens anciens. Quelques religieux la portent encore ainsi, comme ceux de saint Dominique & de saint François. Chambers. & Trév.

Couronne (Page 4:394)

Couronne, (Hist. mod.) ordre de la couronne royale, ou ordre de la couronne, ou les chevaliers Frisons ou de Firse; il y en a qui prétendent que cette institution est imaginaire; d'autres la datent de l'an 802, & disent que les chevaliers portoient une couronne en broderie d'or sur un habit blanc.

Ordre de la couronne (autre), institué par Enguerrand VII. sire de Couci & comte de Soissons. On a plusieurs monumens de sa réalité, mais aucun de ses statuts.

Couronne (Page 4:394)

Couronne, en termes d'Architecture, est le plus fort membre quarré d'une corniche à qui on a donné ce nom, parce qu'il couronne non - seulement la corniche, mais encore l'entablement & l'ordre entier.

Les François l'appellent larmier, & nos ouvriers gouttiere; parce que sa grande saillie garantit l'édifice des injures de la pluie. Voyez Larmier.

Il y en a d'autres qui l'appellent corniche, parce qu'il en forme le principal membre. Vitruve employe souvent le mot corona, pour désigner toute la corniche. Voyez Corniche. (P) [p. 395]

Couronne (Page 4:395)

Couronne, (ouvrage à) Voyez Ouvrage à Couronne.

Couronne (Page 4:395)

Couronne, en Musique, autrement Point de repos, est une espece de C renversé avec un point dans le milieu, qui se fait ainsi . Quand il est dans toutes les parties sur la note correspondante, c'est la marque d'un repos général: on doit arrêter - là la mesure, & souvent même on peut, si l'on veut, finir par cette note. Ordinairement la partie principale fait quelque passage à sa volonté, que les Italiens appellent cadenza, sur l'harmonie de cette note, pendant que toutes les autres s'arrêtent sur le son qui leur est marqué: mais si la couronne est sur la note finale d'une seule partie, alors on l'appelle en srançois point d'orgue, & elle marque qu'il faut continuer le son de cette note, jusqu'à ce que les autres parties soient arrivées à leur conclusion naturelle. On s'en sert aussi dans les canons, pour marquer l'endroit où toutes les parties peuvent s'arrêter quand on veut finir. V. Repos, Canon, Point d'Orgue . (S)

Couronne (Page 4:395)

Couronne, (Comm.) monnoie d'argent d'Angleterre, au titre de dix deniers vingt - un grains, vaut cinq livres quinze sous onze deniers de France; il y a des demi - couronnes, des quarts.

Couronne (Page 4:395)

Couronne, (Comm.) monnoie d'argent de Danemark, qui vaut trente - trois sous lubs d'Hambourg, le sou lubs évalué à un denier un cinquieme, argent de France; ce qui fait 39 den. & 3/5, ou 3 sous 3 den. & 3/5.

Couronne (Page 4:395)

Couronne, (Fauconnerie.) c'est le duvet qui est autour du bec de l'oiseau, à l'endroit où il se joint à la tête.

Couronne (Page 4:395)

Couronne, (greffer en) Jard. voyez Greffer.

Couronne (Page 4:395)

Couronne, (Maréchall.) c'est la partie la plus basse du paturon du cheval, qui regne le long du sabot, se distingue par le poil, joint & couvre le haut du sabot. Atteinte à la couronne; crapaudine à la couronne. Voyez Atteinte & Crapaudine.

Couronne est aussi une marque qui demeure à un cheval, qui s'est si sort blessé au genou par chûte ou autrement, que le poil en est tombé. Trév. (V)

Couronne (Page 4:395)

Couronne ou Coronaire, partie du moulin à tordre le sil & à ovaler la soie. Voyez Moulin & Ovale.

Couronne (Page 4:395)

Couronne, terme de Couverturier, marques qui se font à l'aiguille aux quatre coins des couvertures. Ce nom leur vient de leur figure. Les couronnes sont le dernier travail de la couverture.

Couronne (Page 4:395)

Couronne, (Rubannier.) est une piece de l'ourdissoir rond, assez ressemblante à une petite table ronde à trois piés: ces trois piés sont disposés de façon qu'ils en supposent un quatrieme, qui n'y est cependant pas. On va voir pourquoi il manque: comme il faut que l'extrémité de ces piés entre dans les trous des traverses de la lanterne, le quatrieme pié y nuiroit s'il y étoit, puisqu'il empêcheroit le passage de la corde du blin. La couronne a un trou au centre de sa petite table, où entre le bout de la broche de l'arbre du moulin: par ce moyen cet arbre est fixé, & ne peut varier d'aucun côté; ce qui fait que l'ourdissoir tourne parfaitement rond, ce qui est d'une nécessité absolue.

Couronne (Page 4:395)

Couronne, terme de Tourneur, piece qui s'ajuste à l'extrémité de l'arbre du tour figuré, & qui par ses creux & ses reliefs, fait avancer & reculer cet arbre selon sa longueur, par le moyen d'un ressort; ensorte que l'outil creuse plus ou moins la piece que l'on tourne, & forme sur cette même piece des creux ou des reliefs dépendans de ceux de la couronne: celle - ci fait dans le sens de la longueur de l'axe du tour, à - peu - près les mêmes effets que la piece appellée rosette produit dans le sens perpendiculaire à l'axe. Voyez Tour figuré, Rosette . Article de M. de la Condamine.

Couronne (Page 4:395)

Couronne, (Verrerie.) calote ou voûte; partie du fourneau de verrerie. Voyez Verrerie.

COURONNE (Page 4:395)

COURONNE, adj. (Jard.) en fait d'arbres veut dire mort & desséché; ce qui ne se dit ordinairement que de la cime d'un arbre: ces chênes sont couronnés.

Une fleur peut être couronnée, quand elle est chargée à son sommet d'une couronne: tel est le martagon, la couronne impériale, &c. (K)

Couronné (Page 4:395)

Couronné, adj. (Maréchall.) on appelle cheval couronné, celui qui s'est emporté la peau des genoux en tombant, de maniere que la marque y reste.

Les chevaux couronnés ne sont pas de vente, parce qu'on les soupçonne d'être sujets à tomber sur les genoux. (V)

Couronné (Page 4:395)

Couronné, en termes de Blason, se dit des lions, des casques, & des autres choses qui ont une couronne. V. le P. Menet. & le Dict. de Trév.

Bournonville en Flandre, de sable au lion d'argent, couronné d'or, armé & lampassé de même, la queue fourchue & passée en sautoir. (V)

Couronnées (Page 4:395)

* Couronnées, (stances) Belles - Lettres; une stance est couronnée, lorsque les mots qui forment la derniere ou les deux dernieres syllabes de chaque vers, sont exactement la derniere ou les deux dernieres syllabes des mots qui les précedent. Exemple: La blanche colombelle, belle, &c.

COURONNEMENT (Page 4:395)

COURONNEMENT, s. m. (Hist. mod.) cérémonie dans laquelle on place la couronne sur les têtes des souverains.

Couronnement (Page 4:395)

Couronnement, terme d'Architecture, ouvrage de sculpture & d'architecture, servant à exhausser quelqu'avant corps qui doit prééminer dans l'ordonnance d'un bâtiment, connu sous le nom d'amortissement. Voyez Amortissement. Plusieurs auteurs anciens ont appellé l'entablement couronnement, parce que cette partie dans l'Architecture est considérée comme le couronnement de l'ordre, quoiqu'il soit lui - même le plus souvent surmonté d'une balustrade ou d'un attique. (P)

Couronnement du Chemin couvert, (Page 4:395)

Couronnement du Chemin couvert, Art milit. est dans l'attaque des places, le logement qu'on fait sur le haut des glacis, qui enferme ou couronne toutes les branches du chemin couvert du front de l'attaque. (Q)

Couronnement (Page 4:395)

Couronnement, (Marine.) c'est la partie du haut de la poupe, qui est un ornement de menuiserie & de seulpture pour l'embellissement de l'arriere. Voyez, Mar. Pl. III. fig. le dessein de la poupe d'un vaisseau, où le couronnement est cotté N: ce qui suffit pour faire connoître cette partie. (Z)

Couronnement (Page 4:395)

* Couronnement, (Chirurgie.) Il n'y a point de partie du corps humain qui s'appelle ainsi; c'est une position de l'enfant, lorsqu'il est sur le point de venir au monde, dans laquelle l'orifice de la matrice lui embrasse la tête.

COUROU (Page 4:395)

COUROU, s. m. (Comm.) monnoie de compte en Perse. Le courou de roupies vaut cent mille laixs de roupies, & le laix cent mille roupies.

COUROUK (Page 4:395)

COUROUK, s. m. (Hist. mod.) en Perse se dit d'une défense que le roi ou le sophi fait à différens égards. On l'entend principalement de celle que le prince fait à ses sujets, de se trouver sur le chemin par où il doit passer avec ses femmes. Ce qui est beaucoup plus rigoureux que le chelvet du serrail: car alors il faut que tous les hommes abandonnent leurs maisons, & fuyent dans un quartier éloigné ou à la campagne; parce qu'il y a peine irrémissible de mort contre quiconque oseroit seulement regarder les concubinés du roi. Ces courouks sont très - fréquens, & extrèmement fâcheux à Ispahan. Il y en a d'une autre espece qui ne le sont guere moins: c'est quand le roi met un courouk sur la volaille, le poisson, ou autres denrées qui sont de son goût; on n'o<pb->

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