ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"392"> la justice aux étrangers aussi - bien qu'aux habitans de la ville, & connoissoit de toutes sortes d'affaires.

L'archevêque de Vienne, comme abbé de S. Bernard de Romans, avoit aussi un courier qui exerçoit sa justice dans la ville; cela résulte d'une sentence arbitrale de 1294, par laquelle il paroît que cet officier avoit la police & la correction des moeurs; qu'il pouvoit reprimer la licence & les desordres, comme la prostitution des femmes mariées.

Le courier que ce même archevêque avoit à Vienne, n'avoit presque d'autre fonction que de tenir la main à l'exécution des jugemens, & à la punition des crinunels qui étoient condamnés; il prenoit quelquefois aussi le titre de vice - gérent ou lieutenant.

Lors du procès que l'archevêque de Vienne eut en 1339 contre le dauphin Humbert, il prétendoit que son courier pouvoit en outre informer de toutes sortes de crimes & de malversations, faire emprisonner les accusés, établir des gardes pour la sûreté de la ville, avoir inspection sur la police de la ville, & plusieurs autres droits.

A Grenoble, le courier de l'évêque avoit droit de convoquer l'arriere - ban & les milices, faire mettre les habitans sous les armes au nom de l'évêque; c'est ce qui paroît par une assignation donnée au crieurpublic, pour comparoître en jugement au sujet d'une proclamation faite par ordre du courier de l'évêque, dans laquelle il avoit excédé les limites de la jurisdiction, & entrepris sur celle du dauphin.

Il est parlé de ces couriers & de leur jurisdiction, dans une ordonnance du roi Jean du mois d'Octobre 1358. Voyez l'histoire de Dauphiné, par M. de Valbonay. (A)

COURIR (Page 4:392)

COURIR, en terme de Marine, c'est faire route: on dit courir au nord, courir au sud, pour signifier faire route au nord ou au sud.

Quand on apperçoit à la mer un vaisseau qu'on dit courir à l'est ou à l'ouest, c'est dire qu'il fait route vers l'est ou vers l'ouest. Si l'on dit qu'il court à l'autre bord, il faut entendre qu'il fait une route contraire à celle que tient celui qui le voit.

Courir une bordée, (Marine.) c'est faire route sur un côté, jusqu'à ce qu'on revire pour courir de l'autre côté.

Courìr sur la terre, (Marine.) c'est lorsqu'on voit une terre, ou qu'on estime n'en être pas éloigné, on fait route pour s'en approcher.

Courir terre à terre, (Marine.) c'est naviger le long de la côte; ranger la côte.

Courir le bon bord, (Marine.) c'est une façon de parler de corsaires, pour dire qu'il ne faut attaquer que des vaisseaux marchands, dont la prise peut être bonne & avantageuse.

Courir, la côte court, (Marine.) on se sert de ce mot pour signifier que les terres s'étendent & regnent suivant un certain gissement, ou selon tel air devent.

Lorsqu'on dit qu'une chaîne de roche ou qu'un banc de sable court au sud - ouest deux lieues, c'est dire qu'il s'étend à cette distance sur cet air de vent.

Fais courir, (Marine.) terme de commandement qu'on fait au timonier, pour qu'il fasse porter plein les voiles, ou qu'il n'aille pas au plus près du vent.

Courir sur son ancre, (Marine.) c'est losque le vaisseau est porté ou chassé par le vent ou le courant de la mer, du côté où son ancre est mouillée. (Z)

Courir (Page 4:392)

Courir, (Jurisprud.) a dans cette matiere plusieurs significations.

On dit, par exemple, qu'une procédure empêche la peremption ou la prescription de courir.

Il faut une demande expresse pour faire courir les intérêts.

On dit aussi courir un bénéfice, pour dire envoyer à Rome pour l'obtenir. Voyez Course & Course ambitieuse. (A)

Courir (Page 4:392)

Courir, dans le Commerce, a diverses significations.

On dit que les intérêts d'une somme commencent à courir, quand ils commencent à être dûs. Les intérêts des sommes dûes pour marchandises, ne courent que du jour que la demande a été faite en justice par le créancier, & qu'il est intervenu un jugement qui y condamne le débiteur.

Courir sur le marché d'autrui, c'est vouloir avoir une marchandise dont un autre est en marché, en enchérissant sur lui, ou en offrant de meilleures conditions.

Courir franc, terme de négoce d'argent, qui se dit lorsque les agens de banque ne prennent rien pour leur salaire des lettres - de - change qu'ils font fournir pour de l'argent comptant. Dictionn. de Comm. (G)

Courir (Page 4:392)

Courir, (Manége.) c'est faire galoper un cheval de toute sa force. Trop courir un cheval, c'est l'outrer, le faire courir trop vîte & trop long tems. Courir à toutes jambes ou à tombeau ouvert, c'est faire courir son cheval tant qu'il peut. (V)

Courir (Page 4:392)

Courir, v. neut. terme d'ourdissage; il se dit d'un fil de laine, de soie, de sil, lorsqu'il fournit beaucoup d'étoffe ou d'ouvrage. Il court d'autant plus, qu'il est plus fin.

Courir (Page 4:392)

Courir, se dit aussi en Géographic. Cette suite de montagnes, dit - on, court est - ouest, pour dire qu'elle est dirigée de l'est à l'ouest; cette côte court entre l'ouest & l'ouest - sud - ouest, pour dire que sa direction est entre l'ouest & l'ouest - sud - ouest, &c. & ainsi des autres. (O)

COURLIEU (Page 4:392)

COURLIEU. Voyez Corlieu.

COURLIS (Page 4:392)

COURLIS. Voyez Corlieu.

COURMONTERAL (Page 4:392)

COURMONTERAL, (Géog. mod.) petite ville de France, au bas Languedoc, près de Montpellier.

COURONDI (Page 4:392)

COURONDI, s. m. (Hist. nat. bot. exot.) grand arbre, toûjours verd, qui croît aux environs de Paracaro & dans les Indes orientales. Belle description!

COURONNE (Page 4:392)

COURONNE, s. f. en Géométrie, est un plan terminé ou enfermé par deux circonférences paralleles de cercles inégaux, ayant un même centre, & qu'à cause de cela on appelle cercles concentriques. On a la surface de la couronne, en multipliant sa largeur par la longueur de la circonférence moyenne arithmétique entre les deux circonférences qui la terminent, c'est - à - dire que si l'on veut mesurer la couronne dont la largeur est A B, (fig. 11. Géom.) & qui est terminée par les cercles dont les rayons sont C A & C B, il faut prendre le produit de la largeur A B & de la circonférence décrite du centre C par le point de milieu D de la largeur A B. La démonstration en est bien simple; soit a le rayon du grand cercle, c sa circonférence, [omission: formula; to see, consult fac-similé version] sera son aire; soit r le rayon du petit cercle, [omission: formula; to see, consult fac-similé version] ou [omission: formula; to see, consult fac-similé version] sera son aire; donc la différence des deux aires, c'est - à - dire la surface de la couronne [omission: formula; to see, consult fac-similé version]. Or A B = a - r, & la circonférence dont le rayon est C D, a pour expression [omission: formula; to see, consult fac-similé version]. Donc, &c. (O)

Couronne boréale (Page 4:392)

Couronne boréale, en Astronomie, est une constellation de l'hémisphere septentrional, où il y a 8 étoiles selon le catalogue de Ptolomée, autant dans celui de Tychobrahé, & 21 selon le catalogue Britannique, &c. (O)

Couronne méridionale (Page 4:392)

Couronne méridionale, (Astronomie.) constellation de l'hémisphere méridional, composée de 13 étoiles. (O)

Couronnes de couleurs (Page 4:392)

Couronnes de couleurs, (Physique.) ou anneaux colorés qu'on voit autour des astres; on les [p. 393] appelle autrement & plus communément halos. Voy. Halo. (O)

Couronne impériale (Page 4:393)

Couronne impériale, (Hist. nat. bot.) corona imperialis, genre de plante dont les fleurs sont disposées, pour ainsi dire, en couronne surmontée d'un bouquet de feuilles, ce qui a fait donner le nom de couronne imptriale à cette plante. Chaque fleur est liliacée & faite, pour ainsi dire, en forme de cloche, & composée de six pétales; le pistil qui occupe le milieu de la fleur devient dans la suite un fruit garni d'ailes longitudinales, & divisé en trois loges, & il renferme des semences applaties, placées les unes sur les autres. Ajoutez au caractere de ce genre, que la racine est composée de tuniques, & fibreuse dans sa partie inférieure. Tournefort, inst. rei herb. Voyez Plante. (I)

Couronne impériale (Page 4:393)

Couronne impériale, (Matiere med.) Toutes les parties de cette plante sont vénéneuses, mais surtout sa racine, qui est un bulbe ou oignon, qui, selon Wepfer, pris intérieurement, produit les mêmes effets que la ciguë. Voyez Cigue.

Cette racine est estimée résolutive: elle entre dans l'emplâtre diabotanum de Blondel.

Couronne (Page 4:393)

Couronne, s. f. (Hist. anc. & mod.) marque de dignité, ornement que les rois & les grands mettent sur leur tête pour marquer leur pouvoir, & qu'on regarde aussi comme un symbole de victoire, de joie. Voyez Roi.

L'antiquité la plus réculée ne défera les couronnes qu'à la divinité. Bacchus, si l'on en croit Pline, s'en para le premier après la conquête des Indes. Pherecydes, cité par Tertullien, de coronâ, rapporte l'origine des couronnes à Saturne; Diodore l'attribue à Jupiter après sa victoire sur les Titans; Fabius Pictor à Janus, & dit que cet ancien roi d'Italie s'en servit le premier dans les sacrifices. Léon l'Egyptien assûre qu'Isis se couronna la premiere d'épis de blé, parce qu'elle avoit appris aux hommes l'art de le semer & de le cultiver.

La plûpart des auteurs conviennent que la couronne étoit dans son origine, plutôt un ornement du sacerdoce que de la royauté; les souverains la prirent ensuite, parce qu'alors ces deux dignités, du sacerdoce & de l'empire, étoient réunies.

Les premieres couronnes n'étoient qu'une bandelette nommée diadème, dont on se ceignoit la tête, & qu'on lioit par - derriere, comme on le voit aux têtes de Jupiter, des Ptolomées, & des rois de Syrie, sur les médailles:

Quelquefois on les faisoit de deux bandelettes, ensuite on prit des rameaux de différens arbres, auxquels on ajoûta des fleurs.

Tertullien, de coronâ, écrit que selon Claudius Saturninus il n'y avoit aucune plante dont on n'eût fait des couronnes. Celle de Jpiter étoit de fleurs; elle est souvent de laurier sur les médailles. Celle de Junon, de vigne; celle de Bacchus, de pampre & de raisin, de branches de lierre chargées de fleurs & de fruits; celles de Castor, de Pollux, & des fleuves, de roseaux; celle d'Apollon, de roseaux ou de laurier; celle de Saturne, de figues nouvelles; celle d'Hercule, de peuplier; celle de Pan, de pin ou d'hyeble; celle de Lucine, de dictame; celles des heures, de fruits propres à chaque saison; celles des graces, de branches d'olivier, aussi - bien que celle de Minerve; celle de Venus, de roses; celle de Cerès, d'épis aussi - bien que celle d'Isis; celles des Lares, de noyer ou de romarin, en quoi l'on suivoit l'opinion commune dans le paganisme, que ces arbres ou plantes étoient particulierement consacrés à ces divinités. Voyez Guirlande.

Non - seulement les couronnes furent employées pour décorer les statues & désigner les images des dieux, pour les prêtres dans les sacrifices, pour mar<cb-> quer l'autorité dans les prêtres & les souverains, mais on couronnoit encore les autels, les temples, les portes des maisons, les vases sacrés, les victimes, les navires, &c. On couronnoit aussi les poëtes, ceux qui remportoient la victoire dans des jeux solennels, les gens de guerre qui se distinguoient par quelque exploit. Voyez Olympiques.

Quelques auteurs concluent de certains passages d'Eusebe de Césarée, que les évêques portoient autrefois des couronnes.

On trouve sur les médailles quatre sortes de couronnes propres aux empereurs Romains; 1°. une couronne de laurier; 2°. une couronne rayonnée; 3°. une couronne ornée de perles, & quelquefois de pierreries; 4°. une espece de bonnet à - peu - près semblable à un mortier ou bonnet, tel que les princes de l'empire le mettent sur leur écu.

Jules César obtint la permission du sénat de porter la premiere, à cause, dit - on, qu'il étoit chauve; ses successeurs l'imiterent. La couronne radiale n'étoit accordée aux princes qu'après leur mort; mais Néron la prit de son vivant. On les voit sur les médailles avec la couronne perlée; mais Justinien est le premier qui ait porté celle de la quatrieme espece, que Ducange nomme camelancium, & qu'on a confondu avec le mantelet, qu'on appelle camail, à cause de la ressemblance de ce mot, quoique l'un soit fait pour couvrir les épaules, & l'autre pour couvrir la tête.

La couronne papale est composée d'une tiare & d'une triple couronne qui l'environne; elle a deux pendans, comme la mitre des évêques. Voyez Tiare & Pape.

La couronne impériale est un bonnet ou tiare avec un demi - cercle d'or qui porte la figure du monde, cintré & somme d'une croix.

La couronne du roi d'Angleterre est rehaussée de quatre croix, de la façon de celle de Malte, entre lesquelles il y a quatre fleurs - de lis; elle est couverte de quatre diadèmes, qui aboutissent à un petit globe surmonté d'une croix.

Celle du roi de France est un cercle de huit fleursde - lis, cintré de six diadèmes qui le ferment, & qui portent au - dessus une double fleur - de - lis qui est le cimier de France. Quelques - uns prétendent que Charles VIII. est le premier qui ait pris la couronne fermée, lorsqu'il eut pris la qualité d'empereur d'Orient, en 1495; cependant l'on voit dans les cabinets des curieux, des écus d'or & autres monnoies du roi Louis XII. successeur de Charles VIII. où la couronne n'est point fermée. Il paroît donc qu'on pourra rapporter cet usage à François I. qui ne vouloit céder en rien à Charles - Quint & à Henri VIII. qui avoient pris la couronne fermée.

Celles des rois de Portugal, de Danemark, & de Suede, ont des fleurons sur le cercle, & sont fermées de cintres avec un globe croisé sur le haut. La couronne des ducs de Savoie, comme rois de Chypre, avoit des fleurons sur le cercle, étoit fermée de cintres, & surmontée de la croix de S. Maurice sur le bouton d'en - haut: celle du grand duc de Toscane est ouverte, à pointes mêlées de grands trefles sur d'autres pointes, avec la fleur - de - lis de Florence au milieu.

Celle du roi d'Espagne est rehaussée de grands trefles refendus, que l'on appelle souvent hauts fleurons, & couverte de diadèmes aboutissans à un globe surmonté d'une croix.

La noblesse sur ses armoiries porte aussi des couronnes, qu'on appelle couronnes de casques ou couronnes d'écussons. Elles sont de différentes formes, selon les divers degrés de noblesse ou d'illustration. On en distingue de cinq sortes principales: 1°. la couronne ducale, toute de fleurons à fleurs d'ache ou de per<pb->

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