ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS
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pour faire des coupelles de toutes sortes de grandeurs,
qui auront les mêmes avantages que celles qui sont
faites d'os, & qui même, felon M. Cramer, leur sont
préférables.
M. Stahl dit avoir essayé de faire des coupelles avec
l'ardoise ordinaire dont on couvre les maisons, avec
la craie, avec le gyps; & il ajoûte qu'il a observé
divers phénomenes qu'il ne détaille pas, & qu'il
abandonne aux curieux. Voyez Stahl. opuscul, pag.
824. (b)
COUPELLER
(Page 4:350)
COUPELLER, v. act. (Chymie, Docimasie.) c'est
passer de l'or, de l'argent, &c. à la coupelle. Voyez
Coupelle.
COUPE - PAILLE
(Page 4:350)
COUPE - PAILLE, (Maréchallerie.) Le coupe - paille
sert à couper la paille par petits fétus, pour que le
cheval puisse la manger en guise d'avoine, après
cependant qu'on l'a mêlée avec la moitié de ce grain.
Je crois que cette machine a été inventée en Allemagne: les Allemands en font beaucoup d'usage.
C'est une espece de canal de bois de grandeur propre
à recevoir une botte de paille, il est terminé en
devant par une arcade de fer; un morceau de
planche, plat en - dessous, & traversé par une barre
de fer dont les deux bouts passent de chaque côté
par une petite fenêtre ferrée, communique par
le moyen de courroies à un marche - pié, sur lequel
l'homme qui coupe la paille, met le pié pour serrer
la botte de paille, qu'il avance à chaque coup de
couteau qu'il donne, afin d'en couper l'extrémité par
le moyen d'un rateau de fer, qu'il enfonce dans la
botte. Quand la paille excede la longueur d'un grain
d'avoine, il la tranche en faisant couler un couteau
tout le long de l'arcade de fer; plus elle est coupée
courte, & mieux les chevaux la mangent: il est bon
de la mouiller en la mêlant avec l'avoine, soit que
le cheval soit sain ou malade. (V)
COUPE - PASTE
(Page 4:350)
COUPE - PASTE, chez les Boulangers, est le nom
qu'ils donnent à un instrument de fer large & presque
quarré, ayant pour manche ou poignée un bord roulé
sur lui - même à plusieurs replis: ils s'en servent
pour couper la pâte. Voyez la Planche du Boulanger,
fig. 5.
Coupe - paste
(Page 4:350)
Coupe - paste, en Pâtisserie; ce sont des especes
de moules ou emporte - pieces, dont on se sert pour
couper la pâte de telle grandeur que l'on veut. Voyez
Pl. I. fig. 2.
COUPE QUEUE
(Page 4:350)
COUPE QUEUE, instrument dont les Mégissiers
se servent pour couper les queues des peaux qu'ils
veulent passer en mégie. Le coupe - queue n'est autre
chose qu'un morceau de vieilles forces qui se sont
cassées par l'anneau. Voyez Planche du Mégissier,
lettre K.
COUPER
(Page 4:350)
COUPER, v. act. (Gram.) c'est en général faire
usage d'un instrument tranchant, & l'effet produit
s'appelle coupure. Mais ce mot se prend aussi dans
un autre sens, & il est synonyme à mêler & tempérer;
ainsi l'on dit couper un fluide avec un autre. Ce terme
a encore d'autres acceptions particulieres, dont on
verra quelques - unes dans les articles suivans.
Couper
(Page 4:350)
Couper un opera. Il faut couper un opera bien
différemment de tous les autres ouvrages dramatiques.
Quinault a coupé tous ses poëmes pour la
grande déclamation: il ne pouvoit pas alors avoir
une autre méthode, parce qu'il n'avoit que des sujets
propres à la déclamation; que d'ailleurs on connoissoit
à peine la danse de son tems, & qu'elle n'occupoit
qu'une très - petite partie de la représentation.
Ce ne fut qu'au ballet du triomphe de l'Amour
qu'on introduisit en France des danseuses dans les représentations
en musique; il n'y avoit auparavant que
quatre ou six danseurs qui formoient tous les divertissemens
de l'opéra, & qui n'y portoient par conséquent
que fort peu de variété & un agrément très médiocre;
ensorte que pendant plus de dix ans on
s'étoit passé à ce théatre d'un plaisir qui est devenu
très - piquant de nos jours. Tous les ouvrages antérieurs
à 1681 furent donc coupés de maniere à pouvoir
se passer de danseuses; & le pli étoit pris, si on
peut s'exprimer ainsi, lorsque le corps de danse fut
renforcé: ainsi Persée, Phaëton, Amadis de Gaule,
Rolland & Armide, poëmes postérieurs à cette époque, furent coupés, comme l'avoient été Cadmus,
Thésée, Atys, Isis, Alceste & Proserpine qui l'avoient
précédée.
Quinault, en coupant ainsi tous ses opéra, avoit
eu une raison décisive; mais ceux qui l'ont suivi,
avoient un motif aussi fort que lui pour prendre une
coupe contraire. La danse naissoit à peine d> son
tems, & il avoit pressenti qu'elle seroit un des principaux
agrémens du genre qu'il avoit créé: mais
comme elle étoit encore à son enfance, & que le
chant avoit fait de plus grands progrès; que Lulli
se contentoit de former ses divertissemens de deux
airs de violons, de trois tout au plus, quelquefois
même d'un seul; qu'il falloit cependant remplir le
tems ordinaire de la représentation, Quinault coupoit ses poëmes de façon que la déclamation suffît
presque seule à la durée de son spectacle: trois quarts
d'heure à - peu - près étoient occupés par les divertissemens,
le reste devoit être rempli par la scene.
Quinault étoit donc astraint à couper ses poëmes
de façon que le chant de déclamation (alors on n'en
connoissoit point d'autre, voyez
Coupe, Exe>cution, Déclamation, Opéra.
) remplît l'espace
d'environ deux heures & demie; mais à mesure qu'on
a trouvé des chants nouveaux, que l'exécution a
fait des progrès, qu'on a imaginé des danses brillantes,
que cette partie du spectacle s'est accrûe;
depuis enfin que le ballet (genre tout entier à la
France, le plus piquant, le plus vif, le plus varié
de tous) a été imaginé & goûté, toutes les fois qu'on
a vû un grand opéra nouveau coupé comme ceux de
Quinault (& tous les auteurs qui sont venus après
lui, auroient crû faire un crime de prendre une
autre coupe que la sienne), quelque bonne qu'ait
été la musique, & quelqu'élégance qu'on ait répandu
dans le poëme, le public a trouvé du froid, de la
langueur, de l'ennui. Les opéra même de Quinault,
malgré leur réputation, le préjugé de la nation, &
le juste tribut de reconnoissance & d'estime qu'elle
doit à Lulli, ont fait peu à peu la même impression;
& il a fallu en venir à des expédiens, pour rendre
agréable la représentation de ces ouvrages immortels.
Tout cela est arrivé par degrés, & d'une façon
presqu'insensible, parce que la danse & l'exécution
ont fait leurs progrès de cette maniere.
Les auteurs qui sont venus après Quinault, n'ont
point senti ces différens progrès, mais ils ne sont
point excusables de ne les avoir pas apperçûs; ils
auroient atteint à la perfection de l'art, en coupant
leurs ouvrages sur cette découverte. Voyez Coupe.
La Mothe qui a créé le ballet, est le seul qui ait
vû ce changement dans le tems même qu'il étoit le
moins sensible; il en a profité, en homme d'esprit,
dans son Europe galante, dans Issé, & dans le Carnaval & la Folie, trois genrès qu'il a créés en homme
de génie. Voyez
Ballet, Comédie - Ballet, & Pastorale . On ne conçoit pas comment après un
vol pareil vers la perfection, il a pû retomber après
dans l'imitation servile. Tous ses autres ouvrages lyriques
sont coupés sur l'ancien patron, & on sait la
différence qu'on doit faire de ses meilleurs opera de
cette derniere espece, avec les trois dont on vient de
parlet.
En réduisant donc les choses à un point fixe qui
puisse être utile à l'art, il est démontré, 1°. que la
durée d'un opéra doit être la même aujourd'hui
qu'elle l'étoit du tems de Quinault: 2°. les trois heu<pb->
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res & un quart de cette durée qui étoient remplies
par deux heures & demie de récitatif, doivent l'être
aujourd'hui par les divertissemens, les choeurs, les
mouvemens du théatre, les chants brillans, &c. sans
cela l'ennui est sûr, & la chûte de l'opéra infaillible.
Il ne faut donc que trois quarts d'heure à - peu - près
de récitatif, par conséquent un Opéra doit être coupé
aujourd'hui d'une maniere toute differente de celle
dont s'est servi Quinault. Heureux les auteurs qui,
bien convaincus de cette vérité, auront l'art de couper les leurs comme Quinault, s'il vivoit aujourd'hui, les couperoit lui - même. Voyez
Ballet, Coupe, Déclamation, Débit, Divertissement, Opéra, Récitatif , &c. (B)
Couper
(Page 4:351)
Couper, en Bâtiment, a plusieurs significations.
On dit couper une pierre, pour exprimer qu'on en a
ôté trop de son lit ou de son parement, ensorte qu'elle
devient trop petite pour servir, & qu'il la faut
mettre au rebut, ou la faire servir avec déchet dans
un endroit de moindre capacité. Couper le plâtre,
c'est faire des moulures de plâtre à la main ou à
l'outil. Couper le bois, c'est pratiquer des ornemens
de Sculpture en plein bois sur des panneaux de menuiserie.
(P)
Couper du trait
(Page 4:351)
Couper du trait (Coupe des pierres) c'est faire
un modele en petit avec de la craie, ou du plâtre,
ou du bois, ou autre chose facile à couper, pour voir
la figure des voussoirs, & s'instruire dans l'application
du trait de l'épure sur la pierre en se servant des
instrumens, comme cherches, panneaux, biveaux,
équerres. Voyez Coupe des pierres. (D)
Couper le cable
(Page 4:351)
Couper le cable, (Marine.) Lorsqu'on est
obligé d'appareiller très - promptement, soit à cause
du mauvais tems, soit pour poursuivre un vaisseau
ennemi; comme dans ce cas si l'on levoit l'ancre à
l'ordinaire, cela consommeroit un tems précieux,
on commande de couper le cable, ce qui se fait sur les
bittes ou sur l'écubier. Quelquefois pour éviter de
couper le cable, ce qui est une perte, on le file bout pour
bout, & l'on y attache une bouée qui sert de marque
pour le venir chercher, & lever l'ancre qu'on a
été forcé d'abandonner.
Lorsqu'un maître de navire est obligé de couper
son cable & laisser son ancre, il en fait un procès-verbal
signé des principaux de l'équipage; & les
armateurs ou les marchands le lui payent sur l'estimation,
avant que les marchandises soient débarquées.
(Z)
Couper un mast
(Page 4:351)
Couper un mast. Dans une tempête on est
quelquefois obligé de couper un mât, & cette manoeuvre
doit se faire avec précaution.
On commence, si le tems le permet, par dégarnir
le mât de sa vergue, & de toutes les manoeuvres qui
pourroient le retenir, excepté les haubans & l'étai:
on coupe ensuite le mât sous le vent; & quand il commence
à chanceler, des matelots prêts avec des haches,
coupent promptement les haubans au vent &
le grand étai. Les haubans sous le vent se coupent
quand le mât est à la mer, ou quand il y va, si l'on
en a le moyen. Il faut remarquer qu'on coupe les haubans
du vent les premiers, afin que le mât tombe
sous le vent, & ne creve pas le vaisseau; & qu'on
commence de l'avant à l'arriere, afin que le mât
tombe de l'arriere, ce qui est moins dangereux. S'il
faut couper le mât étant au mouillage, on fait carguer
le vaisseau du côté qu'on veut jetter le mât, & l'on
fait ensuite la manoeuvre qu'on vient d'exposer.
(Z)
Couper la lame
(Page 4:351)
Couper la lame, c'est quand la pointe du vaisseau
fend le milieu de la lame (les flots ou la vague),
& passe au travers. (Z)
Couper l'or
(Page 4:351)
Couper l'or, en terme de Batteur d'or; c'est partager
une feuille en quatre parts, pour être battues
& amenées chacune à la premiere grandeur qu'elles
avoient avant que d'avoir été séparées; ce qui se
pratique jusqu'à ce que toutes ces feuilles soient assez
minces & assez légeres. Voyez Batteur d'or.
Couper
(Page 4:351)
Couper, en terme de Boulanger; c'est trier les farines,
& les mettre chacune avec celles de leur espece.
Voyez Sasser.
Couper
(Page 4:351)
Couper, en terme de faiseur de cardes; c'est réduire
au moyen des ciseaux, le fil - de - fer à la longueur
nécessaire pour être employé: on fait pour
cela un petit paquet du fil, que l'on arrête par un
bout, & on le coupe sur une mesure.
Couper
(Page 4:351)
Couper, (Carrossier.) Couper un carrosse, c'est lui
retrancher un de ses fonds; ainsi un carrosse coupé,
c'est un carosse qui n'a qu'un fond.
Couper
(Page 4:351)
Couper, en terme de Cirier; c'est retrancher d'une
bougie trop longue ce qui est superflu. Couper la téte,
c'est ôter ce qui est de trop à l'extrémité où l'on a
fait la tête.
Couper
(Page 4:351)
Couper, v. n. (Commerce de sel, de légumes & de
grains.) C'est passer la racloire sur la mesure, quand
elle est comble.
Couper le Grain
(Page 4:351)
Couper le Grain, terme de Courroyeur, qui signifie
former sur la surface du cuir qu'on courroye
du côté de la fleur, de petites traces s'entrecoupant
en tout sens à angles inégaux, telles qu'on les remarque
sur les peaux de veau retournées; ce qui
forme une espece de grain. Voyez Courroyer.
Couper
(Page 4:351)
Couper, (Danse.) voyez Coupé.
Couper
(Page 4:351)
Couper, en terme d'Epinglier fabriquant d'aiguilles
pour les Bonnetiers, se dit de l'action de donner
aux aiguilles les longueurs proportionnées à leur
grosseur, par le moyen d'une boîte ou mesure. Voy.
l'article Epinglier.
Couper
(Page 4:351)
Couper. Quoique ce terme ait lieu dans plusieurs
opérations des Epingliers, on ne l'employe pourtant
proprement que pour signifier l'action de diviser les
dressées en transons, & les transons en hanses. Voyez
Dressse, Transons, & Hanses
. Les plus gros
transons se coupent ordinairement de la longueur de
deux épingles; les petits, de trois, & quelquefois
de quatre & de cinq.
Couper les Epingles
(Page 4:351)
Couper les Epingles; c'est les réduire à une
certaine longueur; ce qui s'exécute en les faisant
entrer de toute cette longueur dans une boîte, & les
faisant toutes toucher une traverse de cuivre qui les
sépare. Voyez Boîte. & la fig. 19. Plan. I. de l'Epinglier.
Couper sous le Poignet
(Page 4:351)
Couper sous le Poignet, (Escrime.) c'est dégager
par - dessous le poignet de l'ennemi, au lieu de
dégager par - dessous le talon de sa lame. Voyez Dégager.
Couper sur Pointe
(Page 4:351)
Couper sur Pointe, c'est porter une estocade
à l'ennemi en dégageant par - dessus la pointe de son
épée, au lieu de dégager par - dessous le talon. Voyez
Dégager.
Couper
(Page 4:351)
Couper, Jardinage, se dit d'un arbre dont on veut
se débarrasser, d'une branche qu'on a dessein de supprimer.
On dit encore couper un terrein ou terrasse en
talus; couper une allée.
Couper se dit aussi d'un bois bien dessiné.
On appelle coupée blanche la coupe des baliveaux
& du gros bois d'un taillis; ce qui est fort défendu
par les ordonnances. (K)
Couper
(Page 4:351)
Couper, (se) en termes de Manége, se dit des
chevaux qui s'entre - heurtent les jambes, ou se donnent
des atteintes en marchant, ou qui avec l'un
des fers se font sauter la peau d'un des boulets. Voyez
Boulet.
Cela arrive plus fréquemment aux piés de derriere
qu'à ceux de devant. Ce défaut vient de lassitude,
de foiblesse aux reins, de ce que les chevaux
ne savent comment aller, ou de ce qu'ils sont mal
ferrés.
On dit aussi couper le rond, couper la volte, lors<pb->
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