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Nous avons dit qu'en même tems que l'on tire l'étincelle du conducteur, ou ce qui revient au même, du crochet de la bouteille, elle pompe le fluide électrique des corps qui la touchent, ces deux effets étant instantanés, ils doivent donc se faire sentir dans le même tems aux deux extrémités de la chaîne quelle que soit son étendue; c'est - à - dire qu'en la supposant formée par plusieurs personnes se tenant toutes par la main, & dont la premiere tienne la bouteille, & la derniere tire l'étincelle, elles ressentiront l'une & l'autre une secousse en même tems, l'une dans la partie qui tient la bouteille, & l'autre dans celle qui tire l'étincelle, soit que le nombre des personnes entre deux soit grand ou petit. Or comme on a vû que lorsqu'une personne tire une étincelle en pressant legerement la main d'une autre, elles ressentent l'une & l'autre une douleur dans l'endroit où elles sc touchent, produite par l'électricité qui passe de la premiere à la seconde, &c. lors donc que la derniere personne de la chaîne tire l'étincelle, dans l'instant même le fluide électrique qu'elle a acquis, passe dans la personne dont elle tient la main: il en est de même de celle - ci à la troisieme, jusqu'a celle qui tient la bouteille; de même celle - ci tire du fluide électrique de celle qui la touche, celle - ci de la troisieme, &c. jusqu'à celle qui tire l'étincelle. Ce double effet doit donc se faire sentir dans un instant d'un bout à l'autre de la chaîne; les personnes qui la composent doivent donc être toutes frappées, & en même tems quel que soit leur nombre. Ainsi l'on voit que par la nature des choses cet effet semble devoir se transmettre à des distances infinies, & instantanément tant que la continuité n'est pas interrompue.
M. l'abbé Nolet est le premier qui ait pensé à faire faire cette expérience à plusieurs personnes tout - à - la - fois; dans sa nouveauté, il la fit, le Roi étant présent, dans la grande galerie de Versailles, avec 240 personnes auxquels se joignirent tous les seigneurs qui vinrent avec sa Majesté. Comme cette expérience est du genre des choses, ainsi que nous l'avons dit au commencement de cet article, dont on ne peut avoir d'idée qu'autant qu'on les éprouve soi - même, peu de tems après le Roi curieux de savoir ce qui en étoit par lui - même, vint dans le cabinet des médailles où étoient les instrumens de cet académicien, & là fit l'expérience plusieurs fois avec des personnes de sa cour. Quelque tems après M. le Monnier le medecin la fit dans le clos des Chartreux, en faisant partie d'un cercle formé par deux fils - de - fer chacun de 95 toises de long; & il remarqua qu'elle étoit instantanée. M. Watson & quelques membres de la société royale de Londres, ont fait aussi des expériences très - curieuses à ce sujet, qui seroient trop longues à rapporter, mais par lesquelles il paroît que l'étendue du cercle électrique ayant quatre milles, l'expérience a encore parfaitement réussi, & s'est fait sentir instantanément dans tous les points de cette vaste étendue. Ce qu'il y a de plus singulier dans cette expérience, c'est que quoiqu'à dessein ils eussent interrompu la chaîne pendant l'espace de deux milles, ensorte que la commotion ne pouvoit se transmettre de l'observateur qui étoit à l'extrémité d'un fil - de - fer à un autre observateur qui
Nous avons considéré dans tout cet article l'expérience du coup foudroyant d'après la plûpart de ceux qui en ont écrit, sous un seul point de vûe, c'est - à - dire comme une expérience singuliere de l'électricité par laquelle on peut imprimer des secousses violentes à nos corps, secousses avec lesquelles on a déjà tué quelques petits oiseaux, & jusqu'à des poulets, si nous en croyons M. Franklin. Mais si nous l'avons fait, ce n'a été que pour nous conformer à l'usage reçu; car cette maniere de l'envisager est trop particuliere, la commotion violente qu'elle nous fait éprouver n'étant qu'un cas particulier des effets qu'elle produit. En effet, on voit que dans cette expérience le fluide ou feu électrique étant emporté rapidement du crochet de la bouteille vers son ventre, ce feu peut par - là produire beaucoup d'autres effets. C'est aussi ce que nous a fait voir M. Franklin: cet habile physicien nous a montré qu'on pouvoit par son moyen percer des cartes, du papier, &c. enflammer de la poudre, & faire une espece de fusion froide des métaux. Voici comment on s'y prend àpeu - près pour faire ces expériences: ayez un grand carreau de verre doré des deux côtés, avec des marges d'un pouce ou plus, comme nous l'avons dit, jusqu'où la dorure ne s'étende pas: l'ayant posé horisontalement, on le fait communiquer par - dessous avec le conducteur, ensorte que ce soit sa surface inférieure qui reçoive l'électricité: ensuite on le charge bien, en mettant de tems en tems les mains sur la surface supérieure, pour faire communiquer cette surface avec le plancher: comme nous avons dit que cela étoit nécessaire lorsque le carreau est bien chargé, si l'on veut percer des cartes, par exemple, on les pose dessus, & prenant une espece de C de fer dont les deux bouts sont retournés en - dehors & forment des especes d'anneaux, on le met d'un bout sur ces cartes, & de l'autre on l'approche; on tire une étincelle du conducteur, dans l'instant le fluide par l'extrème vîtesse avec laquelle il est emporté, les perce. Si l'on veut faire la fusion froide des métaux, ayant deux lames de verre d'une certaine épaisseur, de trois pouces de long ou environ, & d'un de large; placez entre ces lames au milieu d'un bout à l'autre, une feuille de métal quelconque, comme d'or, de cuivre, &c. fort étroite, [p. 345]
Après avoir parlé de l'expérience du coup foudroyant en général, en avoir fait voir les causes & montré les différens moyens de le varier, il ne me reste plus qu'à parler de son application à la Medecine.
Je souhaiterois bien pouvoir donner ici une longue
liste des bons effets qu'elle a produits; mais malheureusement
je suis contraint d'avoüer qu'ils sont
en très - petit nombre, au moins ceux qu'on peut légitimement
attribuer à cette expérience. Je sai qu'on
a fait beaucoup de tentatives; je sai qu'on a vanté
le succès de plusieurs, mais ces succès ne sont pas
confirmés. Je n'ai pas été moi - même plus heureux;
tout ce que j'ai remarqué de plus constant, c'est que
la commotion donnée avec une certaine violence
occasionne des sueurs très - fortes aux personnes
qui la font, soit par la crainte qu'eile leur cause, soit
aussi par l'impression qu'elle fait sur tout leur corps.
Cependant on ne doit pas se décourager; souvent le
peu de succès de nos tentatives ne vient que de la
maniere dont nous les faisons: peut - ê re à la vérité
que le tems & les expériences nous apprendront,
que l'application de celle - ci au corps humain est inutile;
peut - être aussi qu'ils nous en feront découvrir
d'heureuses applications auxquelles nous touchons,
& dont cependant nous ne nous doutons pas. Voyez
Coup de crochet (Page 4:345)
Coup - d'oeil (Page 4:345)
Par la position de nos camps & par les conséquences que nous en tirons, nous jugeons sûrement des desseins présens, & de ceux que nous pouvons avoir par la suite. C'est uniquement par cette connoissance de tout le pays où l'on porte la guerre, qu'un grand capitaine peut prévoir les évenemens de toute une campagne, & s'en rendre pour ainsi dire le maître. Sans le coup - d'oeil militaire, il est impossible qu'un général puisse éviter de tomber dans une infinité de fautes d'une certaine conséquence.
Philopoemen, un des plus illustres capitaines de la Grece, avoit un coup - d'oeil admirable. Plutarque nous apprend la méthode dont il se servit pour voir de tout autres yeux que de ceux des autres, la conduite des armées.
C'est un abregé des préceptes qui peuvent former un général au coup - d'oeil. On peut voir dans le commentaire sur Polybe de M. le chevalier Folard, tom. I. pag. 262. le coup - d'oeil réduit en principes & en méthode. C'est un chapitre des plus instructifs de ce commentaire, & un de ceux dont il paroît qu'un officier destiné à commander les armées peut tirer le plus d'utilité. (Q)
Coup perdu (Page 4:345)
Coup de partance (Page 4:345)
Coup de canon à l'eau, (Marine.) se dit des coups de canon qu'un vaisseau reçoit dans la partie qui en est enfoncée dans l'eau, c'est - à - dire au - dessous de sa ligne de flotaison.
Dans un combat, les calfats sont tous prêts avec des plaques de plomb, qu'on applique sur le trou pour boucher le plus promptement qu'il est possible les coups de canon à l'eau.
Coup de canon en bois, (Marine.) ce sont ceux que reçoit le vaisseau dans sa partie qui est hors de l'eau. (Z)
Coup de vent (Page 4:345)
Coup de Mer (Page 4:345)
Coup de Gouvernail (Page 4:345)
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