ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"278"> autre tous les deux mois par les jurés Corroyeurs & Cordonniers, chez les maîtres Cordonniers.

Il y a encore deux autres jurés pour la marque des cuirs, qu'on appelle les jurés du marteau.

La discipline de cette communauté est à - peu - près la même que celle de toutes les autres communautés.

CORRUCHE (Page 4:278)

CORRUCHE, (Géog. mod.) petite ville de Portugal dans l'Estramadoure, sur une riviere de même nom.

CORRUGATEUR (Page 4:278)

CORRUGATEUR, s. m. (Anat.) muscle qui sert au froncement des sourcils. Voyez Sourcils.

CORRUPTIBLE (Page 4:278)

CORRUPTIBLE, adj. designe, au Moral, cc qui peut être corrompu; au Physique, ce qui peut se corrompre. Voyez Corruption.

CORRUPTEUR (Page 4:278)

* CORRUPTEUR, s. m. (Morale.) ne se prend plus qu'au figuré; celui qui porte dans les moeurs d'un autre la dépravation qui regne dans les siennes.

CORRUPTICOLES (Page 4:278)

CORRUPTICOLES, s. m. pl. (Hist. ecclés.) sont des hérétiques Eutychiens qui parurent vers l'an 531 de Jesus - Christ, & qui eurent pour chef Severe, faux patriarche d'Alexandrie.

Cette secte naquit en Egypte; car Severe s'étant retiré à Alexandrie y soûtint, que le corps de Jefus - Christ étoit corruptible, que les peres l'avoient reconnu, & que le nier, c'étoit nier la vérité de la passion du Sauveur.

D'un autre côté Julien d'Halicarnasse, autre Eutychien aussi refugié en Egypte, soûtenoit que le corps de Jesus - Christ a toûjours été incorruptible; que de dire qu'il étoit corruptible, c'étoit admettre dé la distinction entre Jesus - Christ & le Verbe, & par conséquent deux natures en Jesus - Christ. Voyez Eutychien.

Le peuple d'Alexandrie se partagea entre ces deux opinions: les partisans de Severe furent appellés rupticoles, c'est - à - dire adorateurs du corrupti<-> ; & ceux de Julien, Incorruptibles ou Phantasiastes. Le clergé d'Alexandrie & les puissances séculieres favoriserent les premiers; mais les moines & le peuple tinrent pour les seconds. Dict. de Trév. (G)

CORRUPTION (Page 4:278)

CORRUPTION, s. f. en Philosophie, est l'état par lequel une chose cesse d'être ce qu'elle étoit; on peut dire que le bois est corrompu, quand nous ne le voyons plus subsister, & qu'au lieu du bois nous trouvons du feu: de même l'oeuf est corrompu, quand il cesse d'être un oeuf & que nous trouvons un poulet à sa place; car corruption n'est pas pris ici dans le sens vulgaire. De là cet axiome de Philosophie, que la corruption d'une chose est la génération d'une autre.

La corruption differe donc de la génération, comme deux contraires different l'un de l'autre.

Elle differe de l'altération, comme un plus grand d'un moindre, ou comme le tout de sa partie. Une chose est dite altérée lorsqu'elle n'est pas tellement changée qu'on ne la puisse reconnoître, & qu'elle conserve encore son ancien nom: mais après la corruption, ni l'un ni l'autre ne subsistent plus. Voyez Altération.

Mais comme dans la génération aucune matiere n'est véritablement créée, ainsi dans la corruption rien n'est réellement anéanti, que cette modification particuliere qui constituoit la forme d'un être, & qui le déterminoit à être de telle ou telle espece. Voyez Forme & Génération. Chambers.

Les anciens croyoient que plusieurs insectes s'engendroient par corruption. On regarde aujourd'hui cette opinion comme une erreur, quoiqu'elle paroisse appuyée par des expériences journalieres. En effet, ce qui se corrompt produit toûjours des vers: mais ces vers n'y naissent, que parce que d'autres insectes y ont déposé leurs oeufs. Une expérience sensible prouve cette vérité.

Prenez du boeuf tout nouvellement tué; mettezen un morceau dans un pot découvert, & un autre morceau dans un pot bien net, que vous couvrirez sur le champ avec une piece d'étoffe de soie, afin que l'air y passe sans qu'aucun insecte y puisse déposer ses oeufs. Il arrivera au premier morceau ce qui est ordinaire; il se couvrira de vers, parce que les mouches y font leurs oeufs en libertà; l'autre morceau s'altérera par le passage de l'air, se flétrira, se reduira en poudre par l'évaporation; mais on n'y trouvera ni oeufs, ni vers, ni mouches. Tout au plus les mouches attirées par l'odeur viendront en foule sur le couvercle, essayeront d'entrer, & jetteront quelques oeufs sur l'étoffe de soie, ne pouvant entrer plus avant. Au fond, il est aussi absurde, selon M. Pluche, de soûtenir qu'un morceau de fromage engendre des mites, qu'il le seroit de prétendre qu'un bois ou une montagne engendrât des cerfs ou des éléphans. Car les insectes sont des corps organisés, & aussi fournis des différentes parties nécessaires à la vie, que le sont les corps des plus gros animaux.

Cependant quelques philosophes modernes paroissent encore favorables à l'opinion ancienne de la génération par corruption, du moins en certains cas. M. de Buffon, dans son histoire naturelle, pag. 320. II. vol. paroît incliner à cette opinion. Après avoir exposé son système des molécules organiques, dont il sera parlé à l'article Génération, il en conclut qu'il y a peut - être autant d'êtres, soit vivans soit végétans, qui se produisent par l'assemblage fortuit des molécules organiques, qu'il y en a qui se produisent par la voie ordinaire de la génération; c'est, dit - il, à la production de cette espece d'êtres qu'on doit appliquer l'axiome des anciens, corruptio unius generatio alterius. Les anguilles qui se forment dans la colle faite avec de la farine, n'ont pas d'autre origine, selon lui, que la réunion des molécules organiques de la partie la plus substantielle du grain. Les premieres anguilles qui paroissent, dit - il, ne sont certainement pas produites par d'autres anguilles; cependant quoique non - engendrées, elles en engendrent d'autres vivantes. On peut voir sur cela un plus grand détail dans l'endroit que nous abrégeons. On ne peut nier que généralement parlant les particules qui composent un insecte, ne puissent être rassemblées par une autre voie que par celle de la génération: du moins nous connoissons trop peu les voies & le méchanisme de la Nature, pour avancer là - dessus une assertion trop exclusive. Il est certain par l'expérience, que dans la plûpart des cas où les insectes paroissent engendrés par corruption, ils le sont par génération; mais est - il démontré dans tous les cas, que la corruption ne puisse jamais engendrer de corps animé? c'est ce qu'il faut bien se garder d'affirmer d'une maniere positive. Au reste, M. de Buffon lui - même avoüe qu'il lui faudroit plus d'observations pour établir entre ces êtres ainsi engendrés, des classes & des genres. (O)

Corruption des humeurs, (Page 4:278)

Corruption des humeurs, (Pathologie.) expression qui désigne un vice imaginaire, si on l'employe comme synonyme de putréfaction, ou même d'acrimonie, dans l'histoire des maladies ou des affections contre - nature de l'animal vivant; expression fausse ou peu exacte, prise dans le même sens qu'abberration, ou état contre - nature des humeurs de l'animal vivant, parce qu'elle semble trop spécisier ou n'être pas assez générale. Voyez Acrimonie des humeurs au mot Humeurs. (b)

Corruption publique (Page 4:278)

* Corruption publique, (Politiq. & Morale.) elle a deux sources; l'inobservation des bonnes lois; l'observation de lois mauvaises. Il m'a toûjours semblé plus difficile de faire observer rigoureusement de bonnes lois, que d'en abroger de mauvaises. L'abrogation est l'effet de l'autorité publique. L'observation est l'effet de l'intégrité particuliere.

Corruption du sang (Page 4:278)

Corruption du sang, (Hist. mod.) Les An<pb-> [p. 279] glois appellent ainsi la tache imprimée sur tous les descendans d'un criminel de leze - majesté, qui les rend incapables des charges & emplois publics, & les dégrade de noblesse s'ils sont gentilshommes. V. Dégradation.

Si le roi accorde des lettres de pardon, elles empêchent que les enfans qui naîtront depuis ne participent à cette corruption du sang, mais elles ne rehabilitent pas ceux qui étoient nés auparavant. (G)

CORSAGE (Page 4:279)

CORSAGE, s. m. (Vénerie) se disoit autrefois de la forme du corps humain; il ne se dit plus que de la forme du corps du cerf.

CORSAIRE, FORBAN, PIRATE (Page 4:279)

CORSAIRE, FORBAN, PIRATE, (Marine.) écumeur de mer, tous noms synonymes pour désigner celui qui arme un vaisseau en guerre, sans aucune commission, pour voler indifféremment les vaisseaux marchands qu'il rencontre à la mer. Les corsaires ou forbans sont traités comme des voleurs publics; & lorsqu'on les prend, on peut les pendre sans autre forme de procès.

Ceux qui font la course avec plusieurs commissions de différentes puissances, sont traités comme sorbans.

Il ne faut pas confondre le corsaire avec l'armateur; ce dernier ne fait la course que sur les ennemis de l'état, avec commission particuliere de son prince. (Z)

CORSE (Page 4:279)

CORSE, (Géog. mod.) île très - considérable d'ltalie, dans la mer Méditerranée, appartenante à la république de Genes. Les Corses sont remuans, vindicatifs, & belliqueux.

CORSELET (Page 4:279)

CORSELET, s. m. (Art. milit.) cotte de maille, armure défensive en forme de tunique, qui descendoit depui, le cou jusqu'au milieu du corps. Elle étoit faite de petits anneaux ou mailles de fil de fer tortillées & entrelacées les unes dans les autres Voyez Maille.

On appelloit aussi cette armure haberge, hauberge, haubere, habert, hauther, hautbert, & hauberk. Spelman croit que tous ces mots sont dérivés du gaulois hault, haut, & berg, armure, parce que cette arme servoit à défendre la partie supérieure du corps. Ducange & Skinner aiment mieux tirer son origine du belgique hals, ou du teutonique haltz, cou, & bergen, couvrir, à cause que cette cotte de maille servoit principalement à couvrir le cou; d'autres le font venir du même mot bergen, couvrir, & de al ou alla, tout, pour signifier que le hautbert couvroit tout le corps. Voyez Haubert. (G)

On le donnoit autrefois aux piquiers, que l'on plaçoit pour l'ordinaire sur le front & sur les flancs d'une armée, pour mieux résister aux attaques de l'ennemi, & pour mieux défendre les soldats qui étoient devant ou derriere eux. Voyez Cuirasse. Vaugelas observe que les gens de mer étoient autrefois armés de corselets. (Q)

CORSERON ou COCHON (Page 4:279)

CORSERON ou COCHON, s. m. terme de Pêche, est un petit morceau de liége, que l'on frappe sur la pille de l'ain. Voyez Ligne.

CORSET (Page 4:279)

CORSET, sub. m. Le corset de nos dames est un petit corps ordinairement de toile piquée & sans baleine, qu'elles attachent par - devant avec des cordons plats ou avec des rubans, & qu'elles portent lorsqu'elles sont en deshabillé; mais le corset étoit aux dames Romaines le plus brillant de tous leurs ajustemens.

On se servit d'abord de ceintures ou de bandes, dont les jeunes personnes se serroient le sein, qui jusques - là, pour ainsi dire, n'avoit été soûtenu que par les mains de la Nature. Le Phédria de l'eunuque de Terence, dit à son valet, d'une jeune beauté dont il avoit été frappé subitement; « Cette fille n'a rien de commun avec les nôtres, à qui leurs meres s'efforcent de baisser la taille, & qu'elles obligent de se serrer le sein avec des bandes pour paroître plus menues ». Il y a apparence que ces bandes donnerent ensuite la premiere idée des corsets, & ils ne furent pas long tems en usage sans qu'on les décorât de toute la parure que le luxe & l'envie de plaire peuvent imaginer. Voyez les mém. de l'acad. des Inscript. & les auteurs sur l'habillement des dames Romaines. Article de M. le Chevalier de Jaucourt.

CORSNED (Page 4:279)

CORSNED, s. m. (Hist. anc. d'Angl.) maniere de se purger d'un crime parmi les Anglo - Saxons.

Une des manieres reçûes chez les Anglo - Saxons pour se purger d'un crime, s'exécutoit par le moyen d'une once de pain ou de fromage conscee avec beaucoup de cérémonie, qu'on donncit à manger à la personne accusée, qui devoit être à jeun. On croyoit que si elle étoit coupable, ce morceau devoit s'arrêter dans son gosier & l'étouffer, mais qu'au contraire elle l'avaleroit aisément si elle étoit innocente. Voilà où en étoient nos peres.

Le formulaire de l'imprécation qu'on prononçoit en lui présentant ce morceau, après qu'elle avoit reçu la communion, étoit tel: Puisse son visage devenir pale, ses membres être attaqués de convulsions, & qu'un changement affreux paroisse sur tout son corps si elle est coupable. Cette maniere d'épreuve étoit vraissemblablement, comme le pense M. de Rapin, imitée des eaux de jalousie, dont ont voit l'institution dans l'ancien Testament, Nombres, chap. v. On appelloit ce morceau consacré corsned, du mot snide, qui veut dire couper ou un morceau coupé, & de corse (on écrit à présent curse) qui signifie maudire, parce qu'on croyoit que ce morceau portoit la malédiction dans celui qui étoit coupable. Voyez Epreuve. Art. de M. le Chevalier de Jaucourt.

CORSOER (Page 4:279)

CORSOER, (Géog. mod.) petite ville du royaume de Danemark, dans l'île de Séeland, avec un fort sur la mer Baltique.

CORSOIDE (Page 4:279)

CORSOIDE, s. f. (Lytholog.) pierre figurée, ou espece d'agate où l'on voit une tête à chevelure humaine.

CORTE (Page 4:279)

CORTE, (Géog. mod.) petite ville d'Italie, dans l'île de Corse, avec un fort château. Long. 25. 55. lat. 42. 12.

CORTEGE (Page 4:279)

CORTEGE, s. m. (Hist. mod.) se dit généralement de tout ce qui accompagne ou suit une personne considérable, comme un prince, un ambassadeur, &c. dans quelque cérémonie publique, telle qu'une entrée, &c. hommes, chevaux, équipages. Je ne crois pas qu'on puisse dire le cortége d'un souverain.

CORTELIN (Page 4:279)

CORTELIN, s. m. (Hist. mod.) nom d'officiers des empereurs de Constantinople; c'étoient de simples portiers du palais, qu'il ne faut pas confondre avec les cortinaires. Voyez Cortinaires.

CORTEMIGLIA (Page 4:279)

CORTEMIGLIA, (Géog. mod.) petite ville d'Italie, au duché de Montferrat, dans le pays d'Alba, sur la riviere de Bormida.

CORTICAL (Page 4:279)

CORTICAL, adj. en Anatomie, se dit d'une substance qui environne une partie, comme l'écorce fait l'arbre.

La substance corticale du cerveau, c'est la partie extérieure du cerveau & du cervelet, où cette partie qui est immédiatement au - dessous de la pie - mere, ainsi appellée, parce qu'elle entoure la partie intérieure ou medullaire, comme l'écorce d'un arbre l'entoure. Voyez Cerveau.

On l'appelle aussi la substance cendrée, à cause de sa couleur grisâtre ou cendrée. Voyez Cendrée.

Archange Piccolomini Ferrarois passe pour avoir introduit le premier en 1526 cette division du cerveau en substance corticale ou cendrée, & en médulaire ou fibreuse. Mais Vesale avoit déjà observé cette distinction, liv. VII. ch. jv. & en avoit donné la figure. Voyez Substance medullaire.

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