ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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CORI (Page 4:241)

CORI, (Géog. mod.) petite ville d'Italie dans la campagne de Rome.

CORIA (Page 4:241)

CORIA, (Géog. mod.) petite ville d'Espagne au royaume de Léon dans l'Estramadure, sur la riviere d'Alagon. Long. 12. 2. lat. 39. 36.

CORIACE (Page 4:241)

CORIACE, adj. (Art méch.) épithete qui se donne aux substances molles qui se divisent avec peine.

CORIAMBE (Page 4:241)

* CORIAMBE, s. m. (Belles - Lettres.) pié usité dans la versification greque & latine; il est composé de deux breves consécutives, enfermées entre deux longues: exemple, märmrm.

CORIANDRE (Page 4:241)

CORIANDRE, s. f. coriandrum, (Hist. nat. bot.) genre de plante à fleurs en rose, disposées en ombelle, & composées de plusieurs pétales faits en forme de coeur, inégaux dans de certaines especes, égaux dans d'autres, & soûtenus sur le calice, qui devient un fruit composé de deux semences sphériques ou demi - sphériques. Tournefort, Inst. rei herb. Voyez Plante. (I)

Coriandre (Page 4:241)

Coriandre, (Mat. med. & Pharm.) Les anciens attribuoient à la coriandre une vertu froide, narcotique, & étourdissante. Mathiol dit, qu'il ne faut point se servir de cette graine sans l'avoir auparavant fait tremper dans le vinaigre; mais, comme l'a fort bien remarqué Zwelfer, l'usage journalier nous faisant voir que cette graine ne contient aucune mauvaise qualité, on auroit grand tort de la faire macérer dans le vinaigre qui n'est propre qu'à détruire, ou au moins altérer ses parties mobiles & aromatiques, qui constituent principalement sa vertu carminative, stomachique, & roborante. Voyez Correctif.

Au reste, si la mauvaise odeur que répand cette graine, lorsqu'eile est récente, y faisoit soupçonner quelque qualité véneneuse, la simple dessiccation qui suffit pour lui faire perdre cette odeur & lui en faire prendre une très - aromatique & très - agréable, doit donc être admise pour le seul correctif de cette graine; & comme on ne se sert de la coriandre que lorsqu'elle est seche, le soupçon que les anciens nous ont inspiré contre elle, sans doute à cause de l'odeur nauséabonde qu'elle répand lorsqu'elle est verte, doit être compté pour rien.

La prétendue qualité dangereuse de la coriandre n'empêchoit pas que les auteurs mêmes qui se croyoient obligés de la corriger, ne l'employassent elle - même comme correctif de certains purgatifs; comme du sené, de l'agaric, &c. Voy. Correctif.

On l'employe aujourd'hui avec plusieurs autres semences de la même famille, dans les décoctions pour les lavemens carminatifs: on en fait aussi des petites dragées, qui passent pour très - propres à exciter l'appétit & chasser les vents.

Cette graine entre dans l'eau de méüsse composée, l'eau de miel royale, l'eau générale, & le clairet des six graines. (b)

CORIARIA (Page 4:241)

CORIARIA, (Hist. nat. bot.) perit arbrisseau qui croît aux environs de Montpellier, & qui sert à tanner les cuirs. Voyez Redoul. (c)

CORIE (Page 4:241)

* CORIE, (Myt.) fille de Jupiter & de Coriphe, une des Océanides: c'étoit la Minerve des Arcadiens, & ces peuples la regardoient comme l'inventrice des quadriges. Voy. Quadriges, voy. Char.

CORIENTES (Page 4:241)

CORIENTES, (Géog. mod.) ville de l'Amérique méridionale dans le Paraguai, sur la riviere de Paran.

CORINTHE (Page 4:241)

CORINTHE, s. f. (Géog. anc. & mod.) ville de la Laconie en Morée, située sur l'Isthme qui porte son nom, entre le golfe de Lépante & celui d'Engia.

L'ancienne Grece a eu peu de villes plus importantes par son ancienneté, par sa situation, par sa citadelle, par ses ports, par ses richesses, par ses temples, par ses architectes, ses sculpteurs, & ses peintres; peu de villes dans le monde ont été aussi fameuses pour les Arts, & peu ont éprouvé un plus grand nombre de vicissitudes.

Bâtie par Sysiphe, fils d'Eole, sous le nom d'Ephire, gouvernée d'abord par des rois, changée en heureuse république, détruite dans cet état par Lucius Mummius, rétablie par Jules - César, redevenue florissante du tems de S. Paul, ensuite le siége d'un archevêque, ruinée pour la seconde fois par Alaric roi des Alains & des Goths; elle tomba depuis entre les mains des despotes, & finalement des Vénitiens, auxquels Mahomet II. l'enleva en 1458, & l'annexa à l'empire Ottoman.

On la nomme aujourd'hui Géramé, & ce n'est plus qu'une espece de village habité par de malheureux esclaves. Article de M. le Chevalier de Jaucourt.

Corinthe (Page 4:241)

Corinthe, (cuivre de) voyez Cuivre de Corinthe.

Corinthe (Page 4:241)

Corinthe, (raisin de) voyez Raisin de Corinthe.

CORINTHIEN (Page 4:241)

CORINTHIEN, adj. (Archit.) nom d'un des ordres de l'Architecture. Voyez Ordre.

CORIS (Page 4:241)

CORIS, s. f. (Jardin.) espece de vesce qui vient par - tout sans culture, qui se multiplie de semence & de plant, & qui trace beaucoup. Il y en a de bleue & de jaune. La bleue a la racine grosse, longue, & rougeâtre; on l'employe dans la teinture: la plante a aussi la même couleur. La jaune a la tige quarrée, & la feuille assez semblable à celle du lin.

Coris (Page 4:241)

Coris, s. m. (Commerce.) monnoie ou plûtôt coquille très - blanche qui se pêche aux Philippines, que l'on trouve aussi dans les terres des Maldives, & qui sert de monnoie dans la plus grande partie des Indes orientales, dans les états du grand - Mogol, sur les côtes de Guinée, & dans presque tous les pays où l'on fait la traite des Negres. Les Hollandois fournissent à la plûpart des autres nations les coris, qu'ils échangent en marchandise environ de quarante à quarante - trois sous argent de France, pour une livre pesant.

A présent les Negres n'acceptent plus les coris comme espece; ils ne les prennent que pour s'en faire des especes de colliers ou autres ornemens de leur goût.

On donne depuis soixante jusqu'à quatre - vingts coris pour un pacha, petite monnoie de cuivre d'environ quatre deniers argent de France: cette évaluation n'a rien de déterminé, elle est conséquente à la rareté du coris.

CORK (Page 4:241)

CORK, (Géog. mod.) ville forte & considérable d'Irlande dans la province de Munster, capitale du comté de Cork sur la riviere de Leo, avec un bon port. Long. 9. 10. lat. 51. 48.

Cork (Page 4:241)

Cork, (le comté de) Géog. mod. pays d'Irlande, borné par les comtés de Waterford, de Tiperary, de Kerry, & par la mer.

CORLIEU (Page 4:241)

CORLIEU, s. m. numenius, sive arquata. (Hist. nat. Ornith.) La femelle pese une livre douze onces; le mâle est plus petit, & ne pese qu'une livre neuf onces. La femelle a environ deux piés trois pouces de longueur, depuis la pointe du bec jusqu'à l'extrémité des ongles, & seulement un pié dix pouces jusqu'au bout de la queue. L'envergure est de plus de trois piés; les plumes de la tête & du dos ont le milieu noir, & les bords cendrés avec quelques teintes de roux; le tuyau des plumes de la gorge & de la poitrine est noir, les bords de ces plumes sont blancs sur la poitrine, & d'un blanc roussâtre sur la gorge; le menton n'est point tacheté; le croupion & le ventre sont blancs; les petites plumes des ailes qui recouvrent immédiatement les grandes, sont blanches; les premieres grandes plumes de l'aile sont noires, & les autres ont des taches blanches; la premiere plume du second rang des petites plumes de l'aile est entierement noire, & les huit ou neuf suivantes ont la pointe blanche; au commencement de l'aile il y a [p. 242] une petite plume pointue & noire, on ne sait si on doit la mettre au rang des grandes plumes de l'aile; le bec est très - long, étroit, arqué, & noirâtre; la langue est pointue, & ne s'étend que jusqu'à l'angle de la piece inférieure du bec; l'ouverture des narines est oblongue; les pattes sont longues & de couleur bleuâtre, mêlée de brun; les jambes sont dégarnies de plumes jusqu'au milieu de la seconde articulation; les doigts sont joints ensemble, depuis leur naissance jusqu'à la premiere articulation, par une membrane épaisse; les ongles sont petits & noirs; le côté intérieur de l'ongle du doigt du milieu est tranchant. On a trouvé dans l'estomac de quelques - uns de ces oiseaux des coquilles, de petites pierres, des grenouilles, &c. Le corlieu est de tous les oiseaux le meilleur à manger. Willughby, Ornith. Voyez Oiseau. (I)

Corlieu, (Page 4:242)

Corlieu, (petit) est un oiseau qui se trouve dans les prés comme le corlieu, & qui va aussi à la mer. Il est timide, & il fuit les hommes; sa voix ressemble à celle du bouc & de la chevre. Cet oiseau est très - bon à manger. On ne le voit guere qu'aux environs de la mer; il se plaît dans les marais, & il ne cherche sa nourriture que pendant la nuit. Bel. hist. des oiseaux. Voyez Oiseau. (I)

CORLIN (Page 4:242)

CORLIN, (Géog. mod.) ville d'Allemagne dans la Poméranie ultérieure, sur la riviere de Persant. Lon. 33. 40. lat. 54. 10.

CORLIS (Page 4:242)

CORLIS, voyez Courlis.

CORME (Page 4:242)

CORME, s. f. (Mat. med.) fruit du cormier; il est astringent & resserrant; il est bon dans tous les flux de sang & d'humeur: lorsqu'il est mûr, il est agréable au goût, & bienfaisant à l'estomac; il aide la digestion, & empêche les alimens de passer avec trop de rapidité dans les intestins. Quelques praticiens l'ont recommandé dans les fievres accompagnées de diarrhées. Voyez l'article Cormier. Chambers.

CORME (Page 4:242)

* CORME, s. m. (OEcon. rustiq.) espece de boisson qu'on fait à la campagne avec de l'eau & des cormes pour les domestiques; elle est piquante; le froid en la gelant, & la chaleur en la faisant fermenter, la gâtent: il faut la consommer en hyver. Les cormes ressemblent à de petites poires ou nefles pâles ou rousses; elles ne mûrissent point sur l'arbre. On les abat en automne, on les étend sur de la paille; alors elles deviennent grises, brunes, molles, douces, & assez agréables au goût. On éleve le cormier de semence d'une façon singuliere: quand on ne le greffe ni sur sauvageon de son espece, ni sur poirier, ni sur coignassier ou épine, on prend un bout de corde à puits d'écorce de tilleul, on la laisse un peu pourrir; on a des cormes bien mûres, on en frotte rudement cette corde, la chair s'en va, la graine s'insinue dans la corde; on fait en terre un rayon profond d'un demi - pié, & l'on y couche la corde, après l'avoir fait passer par quelques - unes des préparations propres à hâter la végétation. Ce travail se fait sur la fin de l'automne. Pour faire le cormé, prenez des cormes qui ne soient point encore mûres, jaunâtres & assez fermes; emplissez - en un tonneau plus d'à - demi, achevez avec de l'eau, laissez la bonde ouverte, la fermentation donnera à la liqueur un acide assez agréable, & cette liqueur sera bientôt prête à être bûe.

CORMERY (Page 4:242)

CORMERY, (Géog. mod.) petite ville de France en Touraine sur l'Indre. Long. 18. 30. lat. 49. 15.

CORMICY (Page 4:242)

CORMICY, (Géog. mod.) petite ville de France en Champagne dans le Rémois.

CORMIER (Page 4:242)

CORMIER, s. m. (Hist. nat. bot. & Jard.) grand arbre qui croît dans les climats tempérés de l'Europe, où on le trouve dans les bois; mais non pas en aussi grand nombre que les autres arbres forestiers, qui se plaisent sous la même température. Le cormier fait une belle tige, longue, droite, unie, & d'une grosseur bien proportionnée. Ses branches, qui se soûtiennent & se rassemblent, forment une tête assez réguliere. Ses racines, qui sont grosses & fortes, s'enfoncent plus qu'elles ne s'étendent. Son écorce est de couleur fauve sur les pousses d'un an; les branches, d'un pouce de diametre, sont marquetées de taches blanchàtres, qui s'étendent & couvrent le bois lorsqu'il devient de la grosseur du bras: mais dès qu'il prend plus de volume, son écorce rembrunit par les gersures qui la déchirent & la font tomber par filandres. Sa feuille, en façon d'aile, est composée de treize ou quinze folioles oblongues & dentelées, qui sont velues & blanchâtres en - dessous. Il donne au mois de Mai des fleurs d'un blanc fale, disposées en bouquet. Le fruit qui leur succede ressemble ordinairement à une petite poire; cependant il varie de forme, & même de couleur & de goût, selon les différentes especes de cet arbre, mais sa maturité s'opere différemment de celle des autres fruits; ce n'est qu'après qu'elles sont cueillies, que les cormes s'amollissent en contractant une sorte de pourriture qui les rend supportables au goût. Aussi n'est - ce pas ce que cet arbre a de plus recommandable; on l'estime bien plus pour l'excellente qualité de son bois, dont la solidité, la force & la durée le font rechercher pour quantité d'usages, auxquels ces conditions sont absolument essentielles.

Le bois du cormier étant donc extrèmement compacte & dur, il en résulte que son accroissement est beaucoup plus lent que celui des autres arbres. Quand on l'éleve de semence, il ne parvient en quatre ans qu'à deux piés de hauteur environ; le saule, au contraire, le peuplier, les grands érables, le platane, &c. s'élevent jusqu'à douze piés dans le même espace de tems: ainsi l'accroissement du cormier est donc six fois plus lent que celui des grands arbres qui croissent promptement. Tout est conséquent dans les opérations de la nature: la lenteur de l'accroissement de cet arbre influe aussi sur le tems de la production de son premier fruit, en proportion à - peu - près égale. Ce n'est guere qu'après trente ans qu'il en rapporte, au lieu que les autres grands arbres en donnent la plûpart dès l'âge de sept ans. Nul doute aussi que cette qualité de son bois ne contribue à faire résister cet arbre à toutes les intempéries des saisons. Angran, qui a donné quelques observations sur l'Agriculture, rapporte que le grand hyver de 1709 ne porta aucun préjudice au cormier. On le met, avec raison, au rang des grands arbres. Il s'éleve souvent à plus de cinquante piés, & j'en ai vû qui avoient jusqu'à sept piés de tour dans des terreins qui leur convenoient.

Ceux où le cormier se plaît davantage, sont les terres fortes, limoneuses, substantielles, & même argilleuses, les lieux frais & humides, les places découvertes, & l'exposition du nord: il vient assez bien aussi dans tous les terreins cultivés, & il ne craint que ceux qui sont trop secs, & les situations trop chaudes: l'une ou l'autre de ces deux circonstances l'empêchent également de profiter & de fructifier, à moins pourtant qu'il n'y ait été élevé de semence.

Ce moyen est le plus sûr qu'on puisse employer pour la multiplication du cormier. On pourroit aussi y parvenir en couchant ses branches ou en greffant: mais ces expédiens sont de peu de ressource; & si l'on veut se procurer des plants en certaine quantité, & même des variétés, le seul parti qui convienne est de semer. On peut s'y prendre aussi - tôt que le fruit est en maturité, c'est - à - dire lorsqu'il est suffisamment pourri; ou bien attendre au printems, en prenant la précaution de conserver jusqu'à ce tems les pepins des cormes dans du sable en un lieu sec. Ils ne leveront pour l'ordinaire qu'à l'autre printems. Deux ans après qu'ils auront levé, leur hauteur sera

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