ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"237"> ordinairement 120 brasses de longueur; ils sont goudronnés en fil; on ne les roüe point; on les porte au magasin de la garniture & aux vaisseaux, ou sur l'épaule, ou sur des rouleaux. Il y en a qui prétendent qu'il faut commettre les cables les plus longs qu'il est possible: mais ce n'est pas l'avis de M. Duhamel; il pense que le tortillement a trop de peine à se faire sentir dans une piece d'une grande longueur. Ces cables seroient donc plus tortillés par les bouts que par le milieu, ce qui seroit un grand défaut.

Pieces en grelin. On commet aussi des pieces en grelin depuis trois pouces de grosseur jusqu'à treize, dont les usages ne sont point déterminés, & que les maîtres d'équipage employent à différens usages. On en commet de goudronnées en fil & en blanc pour le service des ports.

Haubans. On commet quelquefois en grelin des pieces pour les haubans, depuis 80 brasses de longueur jusqu'à 130, & depuis 5 pouces de grosseur jusqu'à 10; elles sont toutes goudronnées en fil. Il est inutile que les haubans soient souples & flexibles, mais ils doivent être forts & ne doivent pas s'allonger; c'est le cas où on les pourroit faire en grelin commis trois fois.

Tournevires. La plûpart des tournevires sont commis en grelin; on en commet depuis 40 brasses jusqu'à 67 de longueur, & depuis 7 pouces jusqu'à 12 de grosseur: quelques - uns font mal - à - propos les tournevires en aussieres, disant qu'ils s'allongent moins & qu'ils sont plus souples; mais on peut procurer aux grelins ces avantages en ne les tordant pas trop, & en multipliant les torons; alors ils seront bien meilleurs que les aussieres.

Itagues. On commet des itagues de grandes vergues en grelin, qui ont de grosseur depuis 7 pouces jusqu'à 12, & de longueur depuis 26 jusqu'à 44 brasses.

Drisses & écoutes. On commet aussi en grelin toutes les drisses & les écoutes de grande voile & de misene, depuis 3 pouces jusqu'à 7 de grosseur, & depuis 46 jusqu'à 110 brasses de longueur.

Guinderesses. On commet en grelin toutes les guinderesses de grand & de petits mâts de hune, & en en fait depuis 4 jusqu'à 8 pouces, qui ont depuis 40 jusqu'à 75 brasses.

Orins. On fait des orins en grelins, qui ont depuis 4 pouces de grosseur jusqu'à 8 pouces, & 90 brasses de longueur.

Etais. On fait des étais en grelins, qui ont depuis 4 jusqu'à 15 pouces de grosseur, & depuis 25 jusqu'à 36 brasses de longueur.

Des cordages en queue de rat. On donne ce nom à un cordage qui ayant moins de diametre à l'une de ses extrémités qu'à l'autre, va toûjours en diminuant ou en grossissant.

Des aussieres en queue de rat. Pour les ourdir, on commence par étendre ce qu'il faut de fils pour faire la grosseur du petit bout, ou la moitié de la grosseur du gros bout, comme nous l'avons expliqué en parlant des aussieres ordinaires; on divise ensuite cette quantité de fils en trois parties, si l'on veut faire une queue de rat à trois torons, ou en quatre, si l'on veut en avoir une à quatre torons. Ainsi si l'on se propose de faire une écoute de hune à trois torons, de neuf pouces de grosseur au gros bout, sachant qu'il faut pour avoir une aussiere de cette grosseur, 384 fils, il faut diviser en deux cette quantité de fils pour avoir la grosseur de la queue de rat au petit bout, & étendre 192 fils de la longueur de la piece, mettant en outre ce qu'il faut pour le raccourcissement des fils. On apperçoit que chaque piece doit faire sa manoeuvre, c'est - à - dire que chaque piece ne doit pas avoir plus de longueur que la manoeuvre qu'elle doit faire; car s'il falloit couper une manoeuvre en queue de rat, on l'affoibliroit beaucoup en la coupant par le gros bout, & elle deviendroit trop grosse si l'on retranchoit du petit bout. Sachant donc qu'une écoute de hune de 9 pouces de grosseur doit servir à un vaisseau de 74 canons, & que pour un vaisseau de ce rang elle doit avoir 32 brasses de longueur, on étend 192 fils à 48 brasses, si on se propose de la commettre au tiers, & à 43 brasses, si on se propose de la commettre au quart. Ensuite on divise les 192 fils en trois, si l'on veut faire une aussiere à trois torons, & l'on met 64 fils pour chaque toron; ou bien on divise le nombre total en 4, pour faire une aussiere à 4 torons, & l'on met 48 fils pour chaque toron. Jusque - là on suit la même regle que pour faire une aussiere à l'ordinaire; mais pour ourdir les 192 fils restans, il faut allonger seulement quatre fils assez pour qu'ils soient à un pié de distance du quarré, & au moyen d'une ganse ou d'un fil de quarret, on en attache un à chacun des torons, & voilà l'aussiere déjà diminuée de la grosseur de 4 fils. On étend de même quatre autres fils, qu'on attache encore avec des ganses à un pié de ceux dont nous venons de parler, & la corde le trouve diminuée de la grosseur de huit fils; en répétant quarante - huit fois cette opération, chaque toron se trouve grossi de quarante - huit fils; & ces 192 fils étant joints avec les 192 qu'on avoit étendus en premier lieu, la corde se trouve être formée au gros bout de 384 fils, qu'on a supposé qu'il falloit pour faire une aussiere de neuf pouces de grosseur à ce bout. Suivant cette pratique, l'aussiere en question conserveroit neuf pouces de grosseur jusqu'aux quatre cinquiemes de sa longueur, & elle ne diminueroit que dans la longueur d'un cinquieme. Si un maître d'équipage vouloit que la diminution s'étendît jusqu'aux deux cinquiemes, le cordier n'auroit qu'à raccourcir chaque fil de deux piés au lieu d'un, &c. car il est évident que la queue de rat s'étendra d'autant plus avant dans la piece, qu'on mettra plus de distance d'une ganse à une autre; si on jugeoit plus à propos que la diminution de grosseur de la queue de rat ne fût pas uniforme, on le pourroit faire en augmentant la distance d'une ganse à l'autre, à mesure qu'on approche du quarré. Voilà tout ce qu'on peut dire sur la maniere d'ourdir ces sortes de cordages; il faut parler maintenant de la façon de les commettre.

Quand les fils sont bien ourdis, quand les fils qui sont arrêtés par les ganses sont ai tendus que les autres, on démarre le quarré; mais comme les torons sont plus gros du côté du chantier que du côté du quarré, ils doivent se tordre plus difficilement au bout où ils sont plus gros: c'est pour cette raison, & afin que le tortillement se répartisse plus uniformément, qu'en tordant les torons on ne fait virer que les manivelles du chantier, sans donner aucun tortillement du côté du quarré. Quand les torons sont suffisamment tortillés, quand ils sont raccourcis d'une quantité convenable, on les réunit tous à l'ordinaire à une seule manivelle qui est au milieu de la traverse du quarré; on place le cochoir ou toupin dont les rainures ou gougeures doivent être assez ouvertes pour recevoir le gros bout des torons, & on acheve de commettre la piece à l'ordinaire, ayant grande attention que le toupin courre bien; car comme l'augmentation de grosseur du cordage fait un obstacle à sa marche, & comme la grosseur du cordage du côté du quarré est beaucoup moindre qu'à l'autre bout, il arrive souvent, sur - tout quand on commet ces cordages au tiers, qu'ils rompent auprès du quarré.

Des grelins en queue de rat. Ayant fait les cordons comme les aussieres dont nous venons de parler, les grelins se commettent tout comme les grelins ordi<pb-> [p. 238] naires, excepté que pour tordre les grelins on ne fait virer que les manivelles du chantier.

Usages des cordages en queue de rat. On fait des écoüets en queue de rat à quatre cordons, & les cordons à trois torons deux fois commis, ou en grelin; on en fait depuis quatre pouces de grosseur jusqu'à neuf, & depuis dix - huit jusqu'à trente brasses de longueur. On fait des écoutes de hune en aussieres à quatre torons depuis trois jusqu'à huit pouces de grosseur, & depuis dix - huit jusqu'à trente - quatre brasses de longueur; on en commet aussi en grelin sur ces mêmes proportions.

Des cordages refaits & recouverts. Quand les cordages sont usés, on en tire encore un bon parti pour le service; car comme on a toûjours besoin d'étoupe pour calfater les vaisseaux, on les envoye à l'attelier des étoupieres, qui les charpissent & les mettent en état de servir aux calfats: mais quelquefois un cable neuf, ou presque neuf, aura été endommagé dans une partie de sa longueur, pour avoir frotté sur quelque roche dans un mauvais mouillage, ou bien dans les magasins ou dans les vaisseaux un cable se sera pourri en quelques endroits pour des causes particulieres, pendant que le reste se trouve très - sain; alors ce seroit dommage de charpir ces cables, on en peut tirer un meilleur parti: pour cela on desassemble les torons, on sépare les fils, on les étend de nouveau, & l'on en fait de menus cordages qui servent à une infinité d'usages. Il y a des cordiers qui croyant beaucoup mieux faire, font retordre les fils au roüet comme on feroit des fils neufs; mais après ce que nous avons dit, il est évident qu'ils en doivent être moins forts: néanmoins il y a des cas où il convient de le faire. Supposons que les fils, assez bons d'ailleurs (car quand ils ne valent rien, il vaut mieux les envoyer aux étoupieres), soient endommagés seulement dans quelque endroits; pour remédier à ces défauts, on fera très - bien de les mettre sur le roüet, & de rétablir les endroits défectueux avec du second brin neuf; alors de petits garçons suivent les fileurs pour leur fournir du chanvre, ou pour leur donner le bout des fils quand ils sont rompus. Il y a des cordiers qui recouvrent entierement les vieux fils dont nous venons de parler, avec du second brin ou de l'étoupe; ce qui fait de gros fils qui paroissent tout neufs, mais qui ne valent pas grand - chose. On pourroit passer ces fils dans le goudron avant que de les commettre; mais ordinairement on les commet en blanc, on les étuve ensuite, & on les passe dans le goudron. Comme les fils ainsi réparés sont fort tortillés, pour en tirer un meilleur parti on fera bien de ne les commettre qu'au quart tout au plus: ces sortes de cordages qu'on appelle recouverts, ont l'air de cordages neufs, & les cordiers les vendent souvent pour tels. On fait de ces cordages recouverts ou non - recouverts, de diverses longueur & grosseur; ce qui est indifférent, puisqu'ils ne doivent pas servir pour la garniture des vaisseaux ni pour aucun ouvrage de conséquence: mais on s'en sert à plusieurs usages, pour les constructions des vaisseaux, pour les bâtimens civils, ou pour amarrer les canots & les chaloupes; de cette façon ils épargnent beaucoup les cordages neufs. C'est dans cette même intention & pour de pareils usages, qu'il faudroit faire des cordages d'étoupes.

Quelques personnes plus chagrines qu'instruites pourront blâmer dans cet article une étendue, que d'autres ont loüée dans les articles Bas au métier, Chamoiseur, Chiner des étoffes, Chapeau, &c. Nous leur ferons observer pour toute réponse, que si dans le détail d'une manufacture il y a quelque défaut à craindre, c'est d'être trop court, tout étant dans la main - d'oeuvre presque également & essentiel & difficile à décrire; & que cet article Corderie n'est qu'un extrait fort abregé d'un ouvrage qui a acquis avecjus<cb-> tice une grande réputation à son auteur, & dans le quel M. Duhamel, auteur de cet ouvrage, n'a point traité de la goudronnerie, & n'a qu'effleuré l'usage des cordages, quoiqu'il ait employé au reste pres de 400 pages in - 4°. dans lesquelles nous ne croyons pas que les censeurs trouvent du superflu. O vous, qui ne vous connoissez à rien, & qui reprenez tout, qu'il seroit facile de faire mal & de vous contenter, si l'on ne travailloit que pour vous! Nous renvoyons à l'ouvrage même de M. Duhamel pour des détail d'expériences qu'il a multipliées, selon que l'importance de la matiere lui a paru l'exiger, & dont nous avons cru qu'il suffisoit au plan de ce Dictionnaire de rapporter les résultats généraux; quant aux autres parties de la Corderie, voyez les art. Cordages (Marine), Étuve, Goudron, Goudronnerie , &c.

CORDES (Page 4:238)

CORDES, (Géog. mod.) ville de France dans l'Albigeois, sur la riviere d'Auron.

CORDES - TOULOUSAINES (Page 4:238)

CORDES - TOULOUSAINES, (Géog. mod.) petite ville de France dans l'Armagnac, près de la Garonne.

CORDIA (Page 4:238)

CORDIA, s. f. (Hist. nat. bot.) genre de plante dont le nom a été dérivé de celui de Valere Cordus. La fleur des plantes de ce genre est monopétale, en forme d'entonnoir, découpée, & dont les bords sont ordinairement recourbés; il s'éleve du calice un pistil qui est attaché comme un clou au bas de la fleur, & qui devient dans la suite un fruit arrondi & charnu, qui renferme un noyau divisé en deux loges, dans chacune desquelles il. y a une amande oblongue. Plumier, nova plant. Amer. gen. Voyez Plante. (I)

CORDIALES (Page 4:238)

CORDIALES, (Phar.) Les quatre eaux cordiales sont celle d'endive, de chicorée, de buglose, & de scabieuse.

Cordiales (Page 4:238)

Cordiales, (Pharm.) Les trois fleurs cordiales font celles de bourache, de buglose, & de violette.

Le choix que quelques anciens medecins avoient fait de ces fleurs & de ces eaux pour leur attribuer plus particulierement la vertu cordiale, est absolument rejetté par la medecine moderne; & effectivement l'infusion la plus ménagée de ces fleurs ne sauroit avoir aucune utilité réelle, du moins à titre de cordial.

Quant aux quatre eaux distillées, elles sont exactement dans la classe de celles dont Gédeon Harvé a dit, avec raison, qu'elles n'étoient bonnes qu'à être conservées dans de grandes bouteilles de verre pour être jettées dans la rue le printems suivant, vere proxime insequente in cloacas evacuandoe. (b)

CORDIAUX (Page 4:238)

CORDIAUX, adj. (Pharm.) remedes qui raniment & fortifient. J'ai donné leur maniere d'agir à l'article alexipharmaques. Voy. Alexipharmaque.

CORDIER (Page 4:238)

* CORDIER, s. m. artisan qui a le droit de fabriquer & vendre des cordes & cordages de chanvre, d'écorce de tilleul, de lin, de crin, &c. en qualité de membre de la communauté de ce nom. Les statuts de cette communauté sont datés de 1394. Il n'y a point d'art qui en exigeât de meilleurs & de plus rigoureusement prescrits; car on ne sent que trop combien il est important dans la marine d'avoir de bons cordages: mais aussi ces reglemens ne pourroient guere être faits que par un physicien très - habile, & qui auroit étudié la fabrique à fond. Je dis pourroient, car il n'y en a de faits que ceux qui augmentent les droits d'apprentissage, & qui ne méritent que le nom de vexations. Il y a des visites ordonnées aux jurés, un chef - d'oeuvre prescrit au récipiendaire, quatre ans d'apprentissage, deux jurés annuels, &c. avec tout cela les Cordiers sont dans le cas de beaucoup d'autres ouvriers; ils travaillent comme ils le jugent à propos.

Cordier (Page 4:238)

Cordier, terme de riviere, bateau servant à la pêche avec les cordes ou lignes: terme de pêche

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