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Mais si suivant les principes des attritionnaires le précepte de l'amour de Dieu n'oblige pas dans le moment même où le pécheur pénitent sollicite la clémence & la miséricorde divine; dans quelle circonstance donc, dans quel tems, selon eux, ce précepte oblige - t - il?
Il est bon de les entendre eux - mêmes sur cette
matiere.
Un de ses confreres, le P. Antoine Sirmond, balance
ainsi les divers sentimens des casuistes sur le
précepte de l'amour de Dieu.
Tels sont les excès où conduit le probabilisme; & quand il n'auroit que ce seul défaut, d'avoir introduit dans la Théologie une opinion aussi monstrueuse que l'est celle qui, dépouillant l'attrition de l'amour, la rend suffisante pour le sacrement de pénitence, c'en seroit assez pour l'exterminer de toutes les écoles.
Au reste ce seroit une injustice criante que de penser
ou de dire que les sentimens de ces particuliers
soient la théologie unanime de la société dont ils
étoient membres. Les plus célebres théologiens de
ce corps, Laynez, Claude le Jai, Salmeron, qui assisterent
au concile de Trente, Canisius, Edmond
Auger, Maldonat, le cardinal Tolet, le P. Petau,
& c. ont tous reconnu la nécessité de quelque amour,
au moins commencé, joint à l'attrition, pour la rendre
suffisante dans le sacrement de pénitence; & ni
Cheminais ni Bourdaloue, ne favorisent la morale
relâchée. Voyez
On doit à la vérité ce témoignage aux Jansénistes, d'avoir assez bien vengé les droits de l'amour divin contre les principes relâchés de ces casuistes attritionnaires. Mais ces Jansénistes si fiers contre les Jésuites, quand il s'agit de l'amour de Dieu, n'ont - ils rien eux - mêmes à se reprocher sur cet article? C'est ce qu'il faut examiner en peu de mots.
C'est un principe reçu dans la théologie des Jansénistes, qu'il n'y a que deux principes de nos actions,
savoir l'amour de charité qui rapporte tout à Dieu,
& l'amour de cupidité qui rapporte tout à nous - mêmes. De ce principe je conclus avec les Jansénistes,
que toute action qui ne procede pas de la charité a
nécessairement sa source dans la cupidité, qui l'infecte
& la rend vicieuse. Un autre principe non
moins intime, ni moins essentiel au systeme des Jansénistes; c'est que toute grace, quelque forme qu'elle
prenne dans un coeur, est elle - même l'amour de
charité, & qu'elle en teint, s'il est permis de parler
ainsi, toutes les actions qu'elle nous fait produire.
Or cette grace, de l'aveu des Jansénistes, ne produit
jamais en nous un amour de Dieu dominant sur celui
des créatures, toutes les fois qu'elle se trouve
aux prises avec une cupidité qui lui est supérieure
en degrés. Voyez
Cela posé, voici le raisonnement qu'on peut former contre les Jansénistes. Lorsque la grace qui nous porte à l'amour de charité (c'est même la nature de toutes les graces, dans le système des Jansénistes, puisqu'ils disent que dans la loi d'amour, elles ne coulent que pour enflammer tous les coeurs); lors donc que cette grace tombe malheureusement sur une cupidité qui lui est supérieure en degrés, l'a mour qu'elle produit dans un coeur est bien un véritable amour de charité, un amour surnaturel; mais cet amour qu'elle allume est inférieur à l'amour des créatures, ouvrage de la cupidité, dans le même rapport & dans la même proportion que la grace l'est à la cupidité: donc il peut y avoir un amour de charité, un amour surnaturel, qui pourtant ne domine pas dans le coeur sur celui des créatures. Or, demandera - t - on aux Jansénistes, le S. Esprit qui est l'auteur de tout ordre, peut - il nous inspirer un amour qui dans notre ame balanceroit Dieu avec la créature? Est ce donc aimer Dieu d'un amour surnaturel, d'un amour que le S. Esprit allume lui - même, que d'aimer quelque chose plus que Dieu? Un amour qui ne peut qu'être injurieux à Dieu, peut - il donc étre son ouvrage? J'aimerois autant qu'on me soûtînt qu'on peut avoir une foisurnaturelle, qui ne s'étende pas à tous les articles révélés, que de me dire qu'on peut avoir un amour surnaturel, qui ne place pas Dieu dans notre coeur au - dessus de toutes les créatures. C'est le sentiment de tous les théologiens orthodoxes, que tout véritable amour de Dieu est un amour de préférence; ce que l'école exprime en ces termes, omnis verus Dei amor est appretiativè summus: c'est - à - dire que le plus leger souffle de l'amour que le S. Esprit nous inspire, nous fait aimer Dieu plus que toutes les créatures. Tout autre amour est indigne de Dieu, & ne peut être l'ouvrage de la grace.
Si vous demandez maintenant à un homme éclairé, & qui n'est ni entraîné par l'intérêt d'un corps, ni fasciné par l'esprit de parti, ce qu'il pense sur l'étendue du grand précepte de l'amour; il vous répondra qu'il en pense ce que vous en pensez vous - même, pourvù que vous aimiez Dieu. Donnez - moi un coeur qui aime, vous dira - t - il, un coeur où domine l'amour de Dieu; ce coeur ne pourra contenir au - dedans de lui - même l'amour qui le dévorera. Cet amour se diversifiera en une infinité de manieres; il prendra la forme des actions les plus indifférentes; il se peindra dans mille objets qui échappent à ceux qui n'aiment pas; il s'échauffera par les obstacles qui l'empêchent de se réunir avec le Dieu qui en allume les flammes. Mais, ajoûterez - vous, en quel tems le coeur aimera - t - il? On vous répondra avec la même impartialité: est - ce donc - là un langage qu'on doive tenir à un coeur plein de son amour? Etudions ses devoirs, non dans les livres des Cafuistes qui n'auroient jamais dû assujettir au calcul les actes d'amour envers Dieu, mais bien plûtôt dans ceux que rend à son époux une femme vertueuse & fidele, qui brûle pour lui d'un feu chaste & légitime; cet amour que la nature & le devoir allument dans deux coeurs est une image, quoiqu'imparfaite, de celui que le S. Esprit verse dans ceux qu'il se plaît à enrichir de ses graces.
Mais enfin, ajoûterez - vous, quel est donc le sentiment
le plus sûr & le plus suivi sur la contrition &
sur l'attrition? Celui du clergé de France exprimé
en ces termes: Haec duo imprimis ex sacrosanctâ synodo
tridentinâ monenda & docenda esse duximus: primum
ne quis putet in utroque sacramento (baptismi &
poenitentioe) requiri ut praeviam contritionem eam, quoe
sit charitate perfecta, & quae cum voto sacramenti, an<cb->
Cet amour commencé est - il un amour de charité ou un amour d'espérance? Le concile & l'assemblée de 1700, en se servant des termes incipiat diligere Deum, n'ont pas déterminé si c'est amour de charité ou d'amitié, si c'est amour de concupiscence ou d'espérance. Leur silence doit être la regle du nôtre. Pourrions - nous, sâns la présomption la plus criminelle, nous flatter d'expliquer ce que l'Eglise universelle & une portion distinguée de cette même Eglise n'ont pas jugé à propos de déclarer? Nous n'ignorons pas que plusieurs théologiens ont prétendu expliquer ces oracles: mais comme le sentiment pour lequel ils ont pris parti d'avance est toûjours celui auquel ils sont bien résolus d'adapter & de rapporter le sens des termes du concile & de l'assemblée du clergé, nous laissons au lecteur intelligent le soin de peser leurs explications pour décider si elles sont aussi justes qu'ils se l'imaginent. Voyez Tournely, traité de la pénit. tom. I. quest. jv. & v. & Witasse, traité de la pénit. quest. iij. sect. 1. 2. 3. art. 1. 2. 3. &c. (G)
CONTROLE (Page 4:148)
CONTROLE, s. m. (Jurisprud.) est un registre double que l'on tient de certains actes de justice, de sinances, & autres, tant pour en assûrer l'existence que pour empêcher les antidates. Ce terme contrôle a été formé des deux mots contre, rôle.
Les registres de contrôle en général ne sont point publics, c'est - à - dire qu'on ne les communique pas indifféremment à toutes sortes de personnes, mais seulement aux parties dénommées dans les actes, & à leurs héritiers, successeurs ou ayans cause; à la différence des registres des insinuations, qui sont destinés à rendre public tout ce qui y est contenu, & que par cette raison on communique à tous ceux qui le requierent. Voyez l'arrêt du conseil du 6 Fév. 1725.
Il y a plusieurs sortes de contrôles qui ont rapport
à l'administration de la justice; tels que le contrôle
des actes des notaires, celui des exploits, celui des
dépens, & autres que l'on va expliquer dans les subdivisions
suivantes, & au mot
Contrôle des Actes ecclésiastiques (Page 4:148)
Contrôle des Actes devant Notaire (Page 4:148)
Contrôle des Actes sous seing privé, (Page 4:148)
Contrôle des Actes de voyage (Page 4:148)
Contrôle des Amendes (Page 4:148)
Contrôle des arrêts au Parlement (Page 4:148)
Contrôle des Aides (Page 4:148)
Contrôle des Bans de mariage (Page 4:148)
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