ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"213"> lesquelles ils font la pêche des chiens de mer, plies, claires, posteaux, & autres gros poissons. Ils n'employent les petites qu'à la pêche des moindres especes: mais les vases empêchant les pêcheurs du Poitou d'étendre leurs hameçons de plat en cordées ou trajets, comme font les pêcheurs Bretons, ils soûtiennent les pieces de leurs aplets de 30 brasses de long; & les ains en sont frappés de brasse en brasse avec des perches par les bouts, pour que la boîte ou l'appié flotte à la marée, & que les poissons qui s'y prennent ne traînent pas de basse - mer sur vases où ils seroient attaqués aussi - tôt par les araignées & les chancres. Cette précaution est surtout nécessaire pour la pêche des poissons qui se prennent aux plus petits ains.

Les gros tems qui empêchent les pêcheurs de sortir du port, rendant impossible l'usage des cordes en mer, ceux de l'amirauté du Bougd'ault se sont avisés, pour ne pas perdre leurs apas, de tendre en cordes ou lignes de pié, à la côte & sur les greves qui bordent le rivage.

Dans le ressort de l'amirauté de Saint - Brieux, on appelle arroüelles les cordes, lignes, ou trajets de pies.

Corde de bois (Page 4:213)

Corde de bois, (Marchand de bois.) certaine quantité de bois à brùler, ainsi appellée parce qu'autrefois on la mesuroit avec une corde. Voyez Mesure.

Ce bois doit avoir quatre piés de long: on le mesure présentement entre deux membrures de quatre piés de haut, éloignées l'une l'autre de huit.

CORDÉ (Page 4:213)

CORDÉ, adj. (Jardin.) on dit qu'une rave ou une poire est cordée, quand elle est devenue creuse, molle, & que ses fibres sont durs comme du bois; le goût alors en est inspide. (K)

Cordé (Page 4:213)

Cordé. adj. terme de Blason. Quelques auteurs prétendent qu'on entend par croix cordée, une croix entortillée de cordes, quoique d'autres, avec plus de vraissemblance, veulent que ce soit une croix faite de deux morceaux de cordes. Voyez Croix.

Ce mot se dit aussi des luths, harpes, violons, & autres instrumens semblables, aussi - bien que des arcs à tirer, lorsque leurs cordes sont de différent émail. Arpajou en Rouergue, d'azur à une harpe cordée d'or. Voyez Chambers & Trevoux. (V)

CORDEAU (Page 4:213)

CORDEAU, s. m. (Charpent.) est une petite corde faite avec du fil fin, & qu'on nomme communément foüet, dont se servent les Charpentiers pour alligner leurs pieces de bois, & pour marquer dessus des lignes blanches pour les tracer.

Les Jardiniers ont aussi leurs cordeaux: c'est une espece de compas dont deux piquets de bois ou plantoirs, l'un placé à l'un des bouts & l'autre fixé à l'autre bout, font la fonction de pointes. Fichés tous les deux en terre, ils dirigent le Jardinier quand il veut planter en ligne droite. Si l'on fiche l'un, on peut décrire un arc de cercle ou un cercle entier sur la terre avec l'autre, & un grand nombre d'autres figures.

Les Architectes, les Arpenteurs, se servent du même instrument.

Cordeaux (Page 4:213)

Cordeaux, (Manufact. en laine.) especes de lisieres faites à certaines étoffes de la laine la plus basse. On les nomme cordeaux de leur façon, qui leur donne de la ressemblance avec une corde.

CORDÉE (Page 4:213)

CORDÉE, adj. en Medecine, se dit d'une inflammation & contraction du fraenum & de la partie du penis qui est en - dessous, laquelle rend l'érection douloureuse.

Elle arrive dans les gonorrhées, & est plus ou moins violente, à proportion que la gonorrhée est plus ou moins virulente. Elle fait quelquefois beaucoup souffrir. Voyez Gonorrhée & Chaudepisse.

Elle procede de l'acrimouie de la matiere qui des<cb-> cend de l'uretre, laquelle irrite le dessous de la verge; ce qui fait que le penis, & singulierement le fraenum, est fortement tiré en embas dans l'érection. Quand l'acrimonie est considérable, elle cause quelquefois des érections non - naturelles, ou le symptome appellé priapisme. Voyez Priapisme.

Si le symptome est violent, & que dans une gonorrhée il soit plus opiniâtre que les autres, on donnera avec succès un émétique de turbith minéral, lequel opérera une révulsion.

Les saignées, les délayans & adoucissans, tels que le petit - lait, les émulsions anodynes, &c. les cataplasmes émolliens, & les fomentations de même vertu, operent efficacement le calme si desiré dans cette maladie. (Y)

CORDELAT (Page 4:213)

* CORDELAT, s. m. (Drap.) étoffe qui se fabrique en plusieurs endroits, à Ausch en Auvergne, à Langogne, en Languedoc, à Romorentin, en Rouergue, dans les vallées d'Aure, à Montauban, Nebousan, pays de Foix, &c. Elle varie dans sa longueur, largeur, & fabrication, selon les endroits. En Languedoc elle doit avoir, quand elle est étroite, vingt - huit portées de trente - deux fils chacune passées dans des lames & rots de quatre pans mesure de Montpellier, ou cinq sixiemes d'aulne mesure de Paris, pour revenir du foulon à la largeur de demi - aulne prise entre les lisieres. Quand elle est large, elle a trente - quatre portées de trente - deux fils chacune, passées dans des lames & rots de cinq pans de largeur mesure de Montpellier, ou une aulne un vingt - quatrieme mesure de Paris, pour revenir du foulon à demi - aulne demi - quart, de la derniere mesure entre les deux lisieres. Les cordelats appellés redins ont trente - quatre portées de trente - deux fils chacune, & sont passées dans des lames & rots de cinq pans de largeur mesure de Montpellier, pour revenir au retour du foulon, à demi - aulne demi - quart, les lisieres comprises. Les cordelats qui se fabriquent dans les autres manufactures, sont assujettis aux mêmes regles. Il est permis de les teindre au petit teint. Les cordelats de Montauban, tant blancs que mêlés, doivent avoir, selon les reglemens, quarante - quatre portées de quarante - fils chacune, passées dans des peignes appellés dix - huit, de quatre pans trois quarts ou cinq sixiemes & demi - aulne de large, pour avoir au sortir du métier quatre pans un quart ou cinq sixiemes d'aulne; & au retour du foulon, trois pans ou demi aulne & un douzieme de large. Et lorsque les chaînes seront filées plus grosses, on les pourra fabriquer à quarante - une portées & demie de quarante fils chacune, dans des peignes appellés dixsept, leur conservant toutefois les largeurs ordonnées, tant au sortir du métier qu'au retour du foulon. Les cordelats de Romorentin ont cinquante - six portées de trente - deux fils chacune, & trente - deux aulnes d'attache de long, dans des lames & rots d'une aulne & demi - quart y compris les lisieres, pour être au sortir du foulon d'une aulne de large, & de vingt - une à vingt - deux aulnes de long. Il est permis au Nebouzan, pays de Foix, &c. de leur donner telle longueur qu'ils voudront, pourvû qu'ils ayent de large deux pans un tiers mesure du pays. Voyez les reglem. des manufact.

CORDELER (Page 4:213)

CORDELER, v. n. (Drap.) voyez l'art. Drap ou Draperie.

CORDELI (Page 4:213)

* CORDELI, adj. (Verrerie.) épithete que l'on donne au verre, lorsque le four étant un peu froid, il y aura dans le pot une partie de verre qui deviendra plus dure que l'autre, & qu'ayant pris avec la canne de l'une & de l'autre en cueillant, on en aura soufflé une piece dans laquelle on appercevra comme de la ficelle, tantôt grosse, tantôt menue. Comme ces traces sont d'une qualité différente du reste de l'ouvrage, elles le feront casser: elles sont à - peu<pb-> [p. 214] près de la nature des larmes qui tombent de la couronne du four dans les pots, & qu'il en faut soigneusement ôter.

CORDELIERS (Page 4:214)

CORDELIERS, s. m. (Hist. ecclésiast.) religieux de l'ordre de S. François d'Assise, institué vers le commencement du xiij. siecle. Les Cordeliers sont habillés d'un gros drap gris: ils ont un petit capuce ou chaperon, un manteau de la même étoffe, & une ceinture de corde noüée de trois noeuds, d'où leur vient le nom de Cordeliers. Ils s'appelloient auparavant pauvres mineurs, nom qu'ils changerent pour celui de freres mineurs; ce pauvre leur déplut. Ils sont cependant les premiers qui ayent renoncé à la propriété de toutes possessions temporelles. Ils peuvent être membres de la faculté de Théologie de Paris. Plusieurs ont été évêques, cardinaux, & même papes. Ils ont eu de grands hommes en plusieurs genres, à la tête desquels on peut nommer le frere Bacon, célebre par les persécutions qu'il essuya dans son ordre, & par les découvertes qu'il fit dans un siecle de ténebres. Voyez l'article Chymie. Quoique cet ordre n'ait pas eu en tout tems un nombre égal de noms illustres, il n'a cessé dans aucun de servir utilement l'Eglise & la société; & il se distingue singulierement aujourd'hui par le savoir, les moeurs, & la réputation. Voyez Capuchon.

CORDELIERE (Page 4:214)

CORDELIERE, s. f. (Hist. ecclés.) religieuse du même ordre que les Cordeliers, & portant aussi la ceinture de corde noüée.

Cordeliere (Page 4:214)

Cordeliere, sub. f. en Architecture, est un petit ornement taillé en forme de corde sur les baguettes.

Cordeliere (Page 4:214)

Cordeliere, terme de Boutonnier, est une espece de pilier fait de plusieurs rangs de bouillons coupés de la même longueur, qui soûtient des amandes ou autres ornemens de boutons. Tous ces rangs sont égaux, & attachés l'un au - dessus de l'autre avec une foie de grenade cirée. Voyez Bouillon & Amande. Les cordelieres sont le plus souvent appuyées d'un U double. Voyez U double.

Cordelieres (Page 4:214)

* Cordelieres, (Manufact. en drap.) ce sont des serges qui ont vingt - deux aulnes de longueur en toile, avec pouce & aulne, & trois quartiers un pouce de largeur, pour être au sortir du pot, & avant que d'être étendues, de vingt aulnes & un quart de long, & de demi - aulne & demi - quart de large. Ailleurs on les ordonne de trois quarts un pouce de large, & de vingt - trois aulnes de long, à soixante - douze portées au moins, trois quarts un pouce de large en toile, & vingt - deux aulnes de long. V. les regl. des Manuf.

Cordeliere (Page 4:214)

Cordeliere, dans la pratique de l'Imprimerie, s'entend d'un petit rang de vignettes de fonte qui se mettent au haut d'une page, & dont on forme un cadre pour l'entourer: on ne s'en sert aujourd'hui que pour entourer des enseignes de marchands, des avis aux ames dévotes, & autres bilboquets. On met aux éditions recherchées des filets ou reglets fondus d'une piece, simples, doubles, ou triples. Voyez Bilboquet.

Cordeliere (Page 4:214)

Cordeliere: on appelle ainsi, en termes de Blason, un petit filet plein de noeuds que les veuves & les filles mettent en forme de cordon autour de l'écu de leurs armes.

Cordeliere des Andes (Page 4:214)

Cordeliere des Andes, (Géog. mod.) ou simplement Cordeliere, que d'autres appellent improprement la Cordiliere ou les Cordilieres, est le nom que l'on donne à une haute chaîne de montagnes du Pérou, dont M. Bouguer nous a donné une description circonstanciée dans la premiere partie de son ouvrage fur la figure de la terre. Voici un extrait fort abregé de cette description.

M. Bouguer, après avoir décrit la partie du Pérou comprise entre la mer & la Cordeliere, observe d'abord que presque toutes les rivieres qui découlent de la Cordeliere dans la mer du Sud, sont des torrens im<cb-> pétueux. L'auteur, après avoir marché & monté avec beaucoup de peine durant plusieurs jours, & traversé non sans danger quelques - uns de ces torrens, arriva au pié d'une haute montagne nommée Chimboraço, qui est une de celles de la Cordeliere. Voyez Attraction des Montagnes. u pié de cette montagne il se trouvoit déjà au - dessus des nuages, dans une région où il ne pleut jamais. Parvenu en haut, il voulut descendre, & fut bien étonné de trouver de l'autre côté un pays doux, agréable, & tempéré, bien différent de celui qu'il quittoit. La Cordeliere est proprement composée, dans sa plus grande partie, de deux chaînes de montagnes paralleles, entre lesquelles est une vallée qui pourroit elle - même passer pour une montagne, étant fort élevée au - dessus du niveau de la mer. C'est dans cette vallée qu'est située Quito, & la plus grande partie de sa province; l'élevation du sol, jointe au voisinage des montagnes couvertes de neige, & à l'égalité des jours & des nuits pendant toute l'année, fait que le climat y est tempéré, & qu'on y joüit d'un printems perpétuel. Le thermometre de M. de Réaumur s'y maintient entre quatorze à quinze degrés. Quito est au pié d'une montagne nommée Pichincha, où on monte à cheval fort haut. Le pié de la plûpart des montagnes est une terre argilleuse, qui produit des herbes, & le sommet n'est qu'un monceau de pierres.

Le froid, sur Pichincha & sur les autres montagnes, est extrème; on y est continuellement dans les nuages; le ciel y change trois ou quatre fois en une demi - heure, & le thermometre y varie quelquefois de dix - sept degrés en un jour. Le mercure s'y soûtient à seize pouces une ligne, & à vingt - huit pouces une ligne au niveau de la mer. On voit quelquefois son ombre projettée sur les nuages dont on est environné, & la tête de l'ombre est ornée d'une espece de gloire formée de plusieurs cercles concentriques, avec les couleurs du premier arc - en - ciei, le rouge en - dehors. Voyez Ar c - en - ciel.

La hauteur du sommet pierreux de Pichincha, qui est 2434 toises au - dessus du niveau de la mer, est àpeu - près celle du terme inférieur constant de la neige dans toutes les montagnes de la zone torride. Nous disons constant; car la neige se trouve quelquefois 900 toises au - dessous. Quelques montagnes sont plus basses que ce terme, d'autres sont plus hautes; & on ne peut les escalader, parce que la neige se convertit en glace. La neige se fond néanmoins plus haut, dans les montagnes qui produisent des volcans. Voy. Volcan. Cette ligne du terme inférieur constant de la neige est plus basse, comme cela doit être: plus loin de l'équateur, par exemple, au pic de Ténerif, elle n"est élevée que de 2100 toises. M. Bouguer observe qu'il devroit y avoir aussi un terme constant supérieur, s'il y avoit des montagnes assez hautes pour que les nuages ne passassent jamais qu'à une certaine distance au bas de leur sommet; mais nous ne connoissons point de telles montagnes.

Dans tous les endroits élevés de la Cordeliere, lorsqu'on passe de l'ombre au soleil, on ressent une plus grande différence qu'ici pendant nos plus beaux jours dans la température de l'air: c'est que sur ces hautes montagnes desertes & couvertes de neige, & où l'air est plus rare, la chaleur vient principalement de l'action directe & immédiate du soleil; au lieu que dans la partie inférieure de la terre elle tient à plusieurs autres causes. Voyez Chaleur.

MM. Bouguer & de la Condamine sont montés sur Pichincha au - dessus du terme constant de la neige, à 2476 toises de hauteur; le barometre y étoit à 15 pouces 9 lignes, c'est - à - dire plus de 12 pouces plus bas qu'au bord de la mer: jamais on n'a porté de barometre aussi haut.

La chaîne occidentale de la Cordeliere contient

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