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Il s'ensuit de ce que nous avons dit sur la résistance des cordes, 1°. qu'on doit préférer autant que faire se peut les grandes poulies aux petites, non - seulement parce qu'ayant moins de tours à faire, leur axe a moins de frottement, mais encore parce que les cordes qui les entourent y souffrent une moindre courbure, & ont par conséquent moins de résistance. Cette considération est d'une si grande conséquence dans la pratique, qu'en évaluant la roideur de la corde selon la regle de M. Amontons, on voit clairement que si on vouloit enlever un fardeau de 800 livres avec une corde de 20 lignes de diametre, & une poulie qui n'eût que 3 pouces, il faudroit augmenter la puissance de 212 livres pour vaincre la roideur de la corde, au lieu qu'avec une poulie d'un pié de diametre cette résistance céderoit à un effort de 22 livres, toutes choses d'ailleurs égales.
On peut juger par - là que les poulies moufflées, c'est - à - dire les poulies multiples, ne peuvent jamais avoir tout l'effet qui devroit en résulter suivant la théorie. Car dans ces sortes de machines, les cordes ont plusieurs retours; & quoique les puissances qui les tendent chargent d'autant moins les axes qu'il y a plus de poulies, cependant comme il n'y a point de cordes parfaitement flexibles, on augmente leur résistance en multipliant les courbures.
Cet inconvénient, qui est commun à toutes les mouffles, est encore plus considérable dans celles où les poulies rangées les unes au - dessus des autres doivent être de plus en plus petites, pour donner lieu aux cordes de se mouvoir sans se toucher & se frotter. Car une corde a plus de peine à se plier quand elle enveloppe un cylindre d'un plus petit diametre. Ainsi les poulies moufflées, qui sont toutes de même grandeur, sont en général préférables aux autres.
Les cordes qui sont le plus en usage dans la méchanique, celles dont il s'agit principalement ici, sont des assemblages de fils que l'on tire des végétaux, comme le chanvre, ou du regne animal, comme la soie, ou certains boyaux que l'on met en état d'être filés. Si ces fibres étoient assez longues par elles - mêmes, peut - être se contenteroit - on de les
Les cables & autres gros cordages que l'on employe, soit sur les vaisseaux, soit dans les bâtimens, étant toujours composés de plusieurs cordons, & ceux - ci d'une certaine quantité de fils unis ensemble, il est évident qu'on n'en doit point attendre toute la résistance dont ils seroient capables s'ils ne perdoient rien de leur force par le tortillement; & cette considération est d'autant plus importante, que de cette résistance dépend souvent la vie d'un très grand nombre d'hommes.
Mais si le tortillement des fils en général rend les cordes plus foibles, on les affoiblit d'autant plus qu'on les tord davantage; il faut donc éviter avec soin de tordre trop les cordes.
Lorsqu'on a quelque grand effort à faire avec plusieurs cordes en même tems, on doit observer de les faire tirer le plus également qu'il est possible; sans cela il arrive souvent qu'elles cassent les unes après les autres, & mettent quelquefois la vie en danger. Voyez les leçons de Phys. expér. de M. l'abbé Nollet. (O)
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Avant que d'exposer ici cette formule, il faut
remarquer que la corde fait des vibrations en vertu
de l'élasticité que sa tension lui donne. Cette élasticité fait qu'elle tend à revenir toûjours dans la situation
rectiligne A B; & quand elle est arrivée à
cette situation rectiligne, le mouvement qu'elle a
acquis, en y parvenant, la fait repasser de l'autre
côté, précisément comme un pendule. V.
Or cette force d'élasticité peut toûjours être comparée à la force d'un poids, puisqu'on peut imaginer toûjours un poids qui donne à la corde la tension qu'elle a. Cela posé, si on nomme L la longueur de la corde, M la masse de la corde ou la quantité de sa matiere, P la force du ressort de la corde, ou plûtôt un poids qui représente la force avec laquelle la corde est tendue; D la longueur d'un pendule donné, par exemple, d'un pendule à secondes, p le rapport de la circonférence d'un cercle à son diametre, le nombre des vibrations faites par la corde durant une vibration du pendule donné D, sera exprimé par [omission: formula; to see, consult fac-similé version].
De - là il s'ensuit, 1° que si les longueurs L, & les masses M de deux cordes sont égales, les nombres de leurs vibrations en tems égaux seront comme [omission: formula; to see, consult fac-similé version], ou (à cause que D est le même pour tous les deux) comme [omission: formula; to see, consult fac-similé version], c'est - à - dire comme les ra<cb->
Il est visible qu'on peut déduire de la formule générale [omission: formula; to see, consult fac-similé version], autant de theoremes qu'on voudra sur les vibrations des cordes. Ceux que nous venons d'indiquer suffisent pour montrer la route qui y conduit.
Les mêmes géometres dont nous avons parlé, ne
se sont pas contentés de déterminer les vibrations de
la corde tendue A B; ils ont cherché aussi quelle est
la figure que prend cette corde, en faisant ses vibrations;
& voici, selon eux, quelle est la nature de la
courbe A C B que forme cette corde. Soit D le point
de milieu de A B, C D la distance du point de milieu
C de la corde au point B, dans un instant quelconque: ayant décrit le quart de cercle C E du rayon
C D, soit pris par - tout F N à l'arc correspondant
C M comme D B est à l'arc C E, le point N sera à
la courbe C B; desorte que la courbe A C B que
forme la corde tendue, est une coube connue par
les Géometres sous le nom de courbe des arcs ou compagne de la cycloïde extrêmement allongée. Voy.
MM. Taylor & Bernoulli ont déterminé cette
courbe d'après la supposition que tous les points de
la corde arrivent en même tems à la situation rectiligne
A B C'est ce que l'expérience paroît prouver,
du moins autant qu'on peut en juger, en examinant
des vibrations qui se font presque toûjours très promptement.
M. Taylor prétend même démontrer,
sans le secours de l'expérience, que tous les points
de la corde A C B doivent arriver en même tems
dans la situation rectiligne A B. Mais dans une dissertation
sur les vibrations des cordes tendues, imprimée
parmi les mémoires de l'académie royale des
Sciences de Prusse, pour l'année 1747, j'ai démontré
que M. Taylor s'est trompé en cela; & j'ai fait
voir de plus, 1° qu'en supposant que tous les points de
la corde A C B arrivent en même tems à la situation
rectiligne A B, la corde A C B peut prendre une infinité
d'autres figures que celle d'une courbe des
arcs allongée; 2° qu'en ne supposant pas que tous
les points arrivent en même tems à la situation rectiligne,
on peut déterminer en général la courbure
que doit avoir à chaque instant la corde A B, en faisant
ses vibrations. Cependant il est bon de remarquer,
ce que personne n'avoit encore fait, que quelque
figure que prenne la corde A C B, en faisant ses
vibrations, le nombre de ces vibrations dans un tems
donné doit toûjours être le même, pourvû que ses
points arrivent en même tems à la situation rectilighe;
c'est ce qu'on peut déduire fort aisément de la théorie
dont nous venons de parler. Je crois donc avoir
résolu le premier, d'une maniere générale, le problème
de la figure que doit prendre une corde vibrante;
M. Euler l'a résolu après moi, en employant presque
exactement la même méthode, avec cette diffé<pb->
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