ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS
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CORDELIERE
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CORDELIERE, s. f. (Hist. ecclés.) religieuse du
même ordre que les Cordeliers, & portant aussi la
ceinture de corde noüée.
Cordeliere
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Cordeliere, sub. f. en Architecture, est un petit
ornement taillé en forme de corde sur les baguettes.
Cordeliere
(Page 4:214)
Cordeliere, terme de Boutonnier, est une espece
de pilier fait de plusieurs rangs de bouillons coupés
de la même longueur, qui soûtient des amandes ou
autres ornemens de boutons. Tous ces rangs sont
égaux, & attachés l'un au - dessus de l'autre avec une
foie de grenade cirée. Voyez Bouillon & Amande. Les cordelieres sont le plus souvent appuyées d'un
U double. Voyez U double.
Cordelieres
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* Cordelieres, (Manufact. en drap.) ce sont des
serges qui ont vingt - deux aulnes de longueur en toile,
avec pouce & aulne, & trois quartiers un pouce
de largeur, pour être au sortir du pot, & avant que
d'être étendues, de vingt aulnes & un quart de long,
& de demi - aulne & demi - quart de large. Ailleurs on
les ordonne de trois quarts un pouce de large, & de
vingt - trois aulnes de long, à soixante - douze portées
au moins, trois quarts un pouce de large en toile,
& vingt - deux aulnes de long. V. les regl. des Manuf.
Cordeliere
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Cordeliere, dans la pratique de l'Imprimerie,
s'entend d'un petit rang de vignettes de fonte qui se
mettent au haut d'une page, & dont on forme un
cadre pour l'entourer: on ne s'en sert aujourd'hui que
pour entourer des enseignes de marchands, des avis
aux ames dévotes, & autres bilboquets. On met aux
éditions recherchées des filets ou reglets fondus d'une
piece, simples, doubles, ou triples. Voyez Bilboquet.
Cordeliere
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Cordeliere: on appelle ainsi, en termes de Blason, un petit filet plein de noeuds que les veuves &
les filles mettent en forme de cordon autour de l'écu
de leurs armes.
Cordeliere des Andes
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Cordeliere des Andes, (Géog. mod.) ou simplement
Cordeliere, que d'autres appellent improprement
la Cordiliere ou les Cordilieres, est le nom
que l'on donne à une haute chaîne de montagnes du
Pérou, dont M. Bouguer nous a donné une description
circonstanciée dans la premiere partie de son
ouvrage fur la figure de la terre. Voici un extrait fort
abregé de cette description.
M. Bouguer, après avoir décrit la partie du Pérou
comprise entre la mer & la Cordeliere, observe d'abord
que presque toutes les rivieres qui découlent de
la Cordeliere dans la mer du Sud, sont des torrens im<cb->
pétueux. L'auteur, après avoir marché & monté
avec beaucoup de peine durant plusieurs jours, &
traversé non sans danger quelques - uns de ces torrens,
arriva au pié d'une haute montagne nommée
Chimboraço, qui est une de celles de la Cordeliere.
Voyez Attraction des Montagnes. >u pié de
cette montagne il se trouvoit déjà au - dessus des nuages,
dans une région où il ne pleut jamais. Parvenu
en haut, il voulut descendre, & fut bien étonné de
trouver de l'autre côté un pays doux, agréable, &
tempéré, bien différent de celui qu'il quittoit. La Cordeliere est proprement composée, dans sa plus grande
partie, de deux chaînes de montagnes paralleles, entre
lesquelles est une vallée qui pourroit elle - même
passer pour une montagne, étant fort élevée au - dessus du niveau de la mer. C'est dans cette vallée qu'est
située Quito, & la plus grande partie de sa province;
l'élevation du sol, jointe au voisinage des
montagnes couvertes de neige, & à l'égalité des jours
& des nuits pendant toute l'année, fait que le climat
y est tempéré, & qu'on y joüit d'un printems perpétuel.
Le thermometre de M. de Réaumur s'y maintient
entre quatorze à quinze degrés. Quito est au pié
d'une montagne nommée Pichincha, où on monte à
cheval fort haut. Le pié de la plûpart des montagnes
est une terre argilleuse, qui produit des herbes, &
le sommet n'est qu'un monceau de pierres.
Le froid, sur Pichincha & sur les autres montagnes,
est extrème; on y est continuellement dans
les nuages; le ciel y change trois ou quatre fois en
une demi - heure, & le thermometre y varie quelquefois
de dix - sept degrés en un jour. Le mercure s'y
soûtient à seize pouces une ligne, & à vingt - huit
pouces une ligne au niveau de la mer. On voit quelquefois
son ombre projettée sur les nuages dont on
est environné, & la tête de l'ombre est ornée d'une
espece de gloire formée de plusieurs cercles concentriques,
avec les couleurs du premier arc - en - ciei, le
rouge en - dehors. Voyez Ar c - en - ciel.
La hauteur du sommet pierreux de Pichincha, qui
est 2434 toises au - dessus du niveau de la mer, est àpeu - près celle du terme inférieur constant de la neige
dans toutes les montagnes de la zone torride. Nous
disons constant; car la neige se trouve quelquefois
900 toises au - dessous. Quelques montagnes sont plus
basses que ce terme, d'autres sont plus hautes; & on
ne peut les escalader, parce que la neige se convertit
en glace. La neige se fond néanmoins plus haut,
dans les montagnes qui produisent des volcans. Voy.
Volcan. Cette ligne du terme inférieur constant de
la neige est plus basse, comme cela doit être: plus loin
de l'équateur, par exemple, au pic de Ténerif, elle
n"est élevée que de 2100 toises. M. Bouguer observe
qu'il devroit y avoir aussi un terme constant supérieur,
s'il y avoit des montagnes assez hautes pour
que les nuages ne passassent jamais qu'à une certaine
distance au bas de leur sommet; mais nous ne connoissons
point de telles montagnes.
Dans tous les endroits élevés de la Cordeliere,
lorsqu'on passe de l'ombre au soleil, on ressent une
plus grande différence qu'ici pendant nos plus beaux
jours dans la température de l'air: c'est que sur ces
hautes montagnes desertes & couvertes de neige, &
où l'air est plus rare, la chaleur vient principalement
de l'action directe & immédiate du soleil; au lieu
que dans la partie inférieure de la terre elle tient à
plusieurs autres causes. Voyez Chaleur.
MM. Bouguer & de la Condamine sont montés sur
Pichincha au - dessus du terme constant de la neige,
à 2476 toises de hauteur; le barometre y étoit à 15
pouces 9 lignes, c'est - à - dire plus de 12 pouces plus
bas qu'au bord de la mer: jamais on n'a porté de barometre
aussi haut.
La chaîne occidentale de la Cordeliere contient
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beaucoup d'or, de même que le pié de l'orientale.
Les montagnes des environs de Quito paroissent contenir
peu de parties métalliques, quoiqu'on y trouve
qùelquefois de l'or en paillettes. Voyez un plus long
détail dans l'ouvrage cité de M. Bouguer; voyez aussi
la relation de M. de la Condamine sur le même sujet
dans son journal historique. (O)
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