ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"187"> pour les coquilles de terre. Nous en allons détailler de nouveaux qu'il y faut ajoûter.

Le haut de l'ouverture s'allonge un peu dans quelques especes de buccins; le noyau produit cet allongement que l'on appelle le bec de la coquille: dans cette espece de buccin ce bec est recourbé & creusé en gouttiere.

On trouve dans d'autres especes une arrête tranchante, ou des tubercules ou des pointes, sur la longueur des différens tours qui embrassent le noyau de la coquille.

Patelles. On a donné le nom de patelles aux coquilles de ce genre, parce qu'elles ressemblent à de petites jattes ou à de petits plats. Lister ne donne qu'une espece de patelle d'eau douce: le sommet de cette patelle est terminé par une petite pointe recourbée.

Nérites. Le nom de nérite semble venir du dieu Nérée.

Les nérites ressemblent beaucoup aux limas: pour le distinguer il faut savoir que le noyau des nérites n'est point du tout apparent à leur ouverture; ainsi elles ne peuvent pas avoir de bec: les tours de spirale sont fort peu sensibles au - dehors, & en très - petit nombre: la poinre des nérites ne sort presque pas, & dans quelques especes elle n'est point du tout marquée.

Lister ne donne que deux especes de nérites d'eau douce; l'une est peinte par bandes, l'autre est d'une couleur bleue - verdâtre, parsemée de taches.

Bivalves d'eau douce. Les deux pieces qui composent les coquilles bivalves, tiennent l'une à l'autre dans le tems que l'animal qu'elles renferment est vivant. Chaque piece a une espece de talon ou de bec dans un endrcit de sa circonférence. On trouve ordinairement sous chaque bec deux ou trois dents, dont la forme varie dans les différens genres de coquilles bivalves: les unes sortent en s'élevant en pointes; les autres rampent en s'allongeant, & forment une espece d'arrête; à côte de chaque dent on voit une cavité destinée à recevoir la dent correspondante de l'autre piece. Ainsi chaque piece a des dents qui doivent entrer dans des cavités, & des cavités qui doivent recevoir des dents. Ces deux pi<-> ces posées l'une sur l'autre, composent une espece de charniere à l'endroit de leur circonférence où les deux becs se rencontrent. Les dents entrent dans les cavités destinées à les recevoir, & empêchent les deux pieces de tourner l'une sur l'autre. Les charnieres des coquilles dont l'animal est mort depuis long - tems, sont presque toutes dans cet état, qui n'est pas l'état naturel. Quoique les pieces ne puissent pas tourner l'une sur l'autre, elles peuvent aisément s'écarter l'une de l'autre: la nature a prévû cet inconvénient, qui eût été funeste à l'animal; un ou deux ligamens attachés aux deux pieces de la coquille à l'endroit de la charniere, les empêchent de le séparer. Le relâchement de ces muscles permet à l'animal d'écarter les deux pieces de sa coquille à l'endroit de leur circonférence opposé à celui de la charniere, & la contraction de ces mêmes muscles les rapproche.

Moules. On distingue deux especes de moules d'eau douce; la premiere renferme celles dont la charniere est dentée; les moules dont la charniere est lisse sont de la seconde espece.

Dans la premiere espece les dents de la charniere sont fort grosses; & dans la seconde elles sont si petites, que si l'on n'y regarde pas de fort près la charniere paroît lisse.

La forme des bivalves est si différente de celle des univalves, qu'elle nous présente des caracteres nouveaux pour distinguer les especes. Ces caracteres se tirent, comme pour les univalves, des différentes formes des coquilles, ou de la différence de leurs couleurs.

On remarque pour les formes la largeur de la coquille, c'est - à - dire la distance qui est entre le bec & le côté opposé; cette distance est plus ou moins grande par rapport à la longueur de la coquille.

L'épaisseur des pieces de la coquille, qui varie dans les différentes especes.

L'un des bouts de la coquille est quelquefois plus petit que l'autre.

L'endroit de la charniere est cannelé dans une espece de moule.

Pour les couleurs, si la coquille est d'une seule couleur, on la nomme de cette couleur; s'il y en a plusieurs mêlées, on en décrit les nuances.

Quelquefois les couleurs sont disposées en rayons; plusieurs bandes d'une couleur différente de celle du reste de la coquille partent du bec, & s'étendent en ligne droite.

Petoncles. Il n'y a qu'un genre pour en distinguer les especes; il faut ajoûter les caracteres qui suivent à ceux que l'on a remarqué pour les moules.

Dans quelques especes le bec de chaque piece s'allonge & se recourbe du côté de l'autre piece.

Les petoncles sont plus ou moins arrondis; on en trouve une espece qui est d'une forme triangulaire.

Coquilles de Mer. (Page 4:187)

Coquilles de Mer. Bivalves de mer. Les peignes, les huîtres, & les spondyles, sont composés de deux pieces inégales.

Peignes. On a donné à ces coquilles le nom de peignes, parce que leurs cannelures partent du bec de chacune des pieces, & s'étendent jusqu'aux bords de la coquille, & que les intervalles qui séparent ces cannelures ressemblent en quelque façon aux dents d'un peigne.

Ces mêmes coquilles sont aussi nommées coquilles de S. Jacques, & quelquefois manteau ducal, lorsqu'elles ont de belles couleurs.

Les peignes ont un petit appendice ou allongement triangulaire de chaque côté du bec de chacune des pieces de la coquille: cet allongement se nomme oreille.

On divise les peignes en deux classes; la premiere renferme ceux dont les oreilles sont égales & semblables de chaque côté du bec de la coquille: les peignes dont les oreilles sont inégales (Pl. XIX. fig. 1.) composent la seconde classe.

La classe des peignes dont les oreilles sont égales, renferme deux genres différens; les peignes du premier genre sont cannelés; ceux du second sont lisses.

Les peignes dont les oreilles sont inégales se divisent en deux genres; les uns sont dentés, les autres ne le sont pas.

La piece du pecten denté, qui est la plus applatie, porte ces sortes de dents: on les trouve à l'endroit du bord de cette piece qui est immédiatement sous l'oreille droite; cette oreille est plus allongée que la gauche.

Les peignes nous présentent de nouveaux caracteres pour distinguer les especes.

Le nombre des cannelures varie souvent; on les compte pour savoir combien il s'en trouve sur telle ou telle espece.

Les pieces du peigne sont plus ou moins convexes.

On trouve des especes de peigne dont la figure approche du rhomboïde.

Huîtres. Les huîtres se divisent en deux genres: celles du premier ont le bec allongé, applati, recourbé, & terminé par un angle aigu.

Les huîtres du second genre ont le bec très - petit, posé en - dessous, & presqu'entierement caché.

On trouve une espece d'huître qui s'attache à des [p. 188] branchages par des crochets qui tiennent au dos de la coquille.

Spondyles. Ce nom vient des Grecs; ils l'ont donné à cette espece d'huître, parce que leurs pieces sont aussi - bien articulées ensemble que les vertebres des animaux. En effet, la charniere des spondyles est la plus parfaite de toutes les charnieres des coquilles.

Il n'y a qu'un genre de spondyles: pour en distinguer les especes, il faut faire attention à ce qui suit.

Dans une espece de spondyles on trouve de petites dents aux bords des cavités, où se logent les grosses dents de la charniere.

Dans une autre espece, les intervalles qui sont entre les cannelures s'allongent au - delà des bords de la coquille.

Enfin dans une autre espece de spondyle, le bec de chaque piece s'allonge & se recourbe.

Les spondyles les plus recherchés sont ceux qui se trouvent hérissés de piquans, & que l'on appelle communément huîtres épineuses. Pl. XIX. fig. 2.

On compte sept genres de coquilles bivalves de mer, dont les deux pieces sont égales & semblables; savoir, les meres - perles, les petoncles, les moules, les pinnes marines, les tellines, les solenes, & les chames ou flammes.

Meres - perles. Ces coquilles sont une espece de peigne où se forment des perles qui se trouvent adhérentes à l'intérieur de la coquille. On a donné le nom de peignes aux meres - perles, parce qu'elles ont deux oreilles comme les peignes dont on a parlé à l'article des bivalves de mer, dont les pieces sont inégales. Mais les oreilles des meres - perles sont absolument différentes de celles des peignes; elles ne sont pas cannelées, & leur forme varie beaucoup dans les différentes especes. Au reste les meres - perles sont trop différentes des peignes, pour qu'on puisse les confondre ensemble.

Les meres - perles se divisent en trois genres; celles du premier ont les oreilles très - allongées, à l'exception d'une espece; c'est celle qui donne la nacre; ses oreilles sont plus courtes, & comme repliées. L'hirondelle de mer a les oreilles beaucoup plus allongées d'un côté que de l'autre. Une autre espece, que l'on appelle le crucifix ou le marteau, a non - seulement les oreilles fort longues & plus allongées d'un côté que de l'autre, mais encore l'endroit des bords de la coquille qui est opposé à celui de la charniere, s'allonge considérablement; ce qui donne une forme bien particuliere à cette coquille.

Le second genre des meres - perles n'a qu'une espece, qui est celle que l'on appelle vitres chinoises. Ce genre est bien caractérisé par la charniere de la coquille; l'une des pieces a deux dents longues & étroites en forme d'arrêtes, qui naissent sous le bec de cette piece, & qui s'allongent en s'écartant l'une de l'autre: ces deux dents sont reçûes dans deux cavités creusées comme des sillons, qui se trouvent sous le bec de l'autre piece de la coquille.

Les meres - perles du troisieme genre ont leur charniere composée de plusieurs dents & de plusieurs cavités posées sur une même ligne droite.

Petoncles. Le mot latin pectunculus vient de pecten, qui signifie petit peigne. Les petoncles n'ont point d'oreilles, leurs pieces sont semblables; ainsi on les distingue aisément des peignes. Voyez, par exemple, le petoncle appellé conque de Venus orientale (Planc. XIX. fig. 3.), & celui qui est nommé conque de V enus occidentale, fig. 4.

On divise les petoncles en quatre genres principaux: ceux du premier genre ont la charniere composée de plusieurs dents; ceux du second sont lisses; les petoncles du troisieme genre sont entourés de ban des, & ceux du quatrieme sont cannelés.

Les petoncles dont la charniere est composée de plusieurs dents, se soûdivisent en trois genres: ceux du premier ont l'un des côtés plus allongés que l'autre; les petoncles du second genre sont cannelés, & leur contour est arrondi: ceux du troisieme genre sont lisses, & leur contour est arrondi.

Les petoncles lisses se soûdivisent en trois genres: ceux du premier sont triangulaires, & étroits à l'endroit de la charniere: les petoncles du second genre sont triangulaires & larges à l'endroit de la charniere; & ceux du troisieme genre ont le bec recourbé.

Les petoncles entourés de bandes se soûdivisent aussi en trois genres: ceux du premier sont marqués d'un petit cercle à côté du bec, & les bords de la coquille sont cannelés.

Les petoncles du second genre sont marqués d'un petit cercle à côté du bec, & les bords de la coquille sont lisses; & ceux du troisieme genre n'ont aucune marque de petit cercle à côté du bec.

Les petoncles cannelés se soûdivisent en neuf genres: ceux du premier ont des cannelures qui naissent deux ensemble, depuis le bec jusqu'au milieu de la coquille: les petoncles du second genre ont des cannelures tracées irrégulierement: ceux du troisieme ont des cannelures égales, mais l'une des faces de la coquille est plus élevée que l'autre: les petoncles du quatrieme genre sont applatis sur les côtés (Pl. XIX. fig. 5.), & le milieu de chaque face est élevé en tranchant: ceux du cinquieme genre sont hérissés de pointes ou de rugosités: les petoncles du sixieme genre n'ont aucunes pointes ni rugosités: ceux du septieme sont treillés: les petoncles du huitieme genre sont plus allongés d'un côté que de l'autre: enfin ceux du neuvieme sont écailleux.

Pour distinguer les especes de tous ces genres de petoncles, il faut ajoûter quelques nouveaux caracteres à ceux qu'on a déjà fait remarquer pour les autres especes de coquilles.

1°. Les cannelures qui se trouvent sur les faces intérieures de la coquille.

2°. Les petites marques en forme de lettres ou de caracteres qui sont peints sur les coquilles.

3°. La couleur de l'intérieur de la coquille.

Moules. Les moules de mer sont une espece de coquille longue qui est terminée par un bec à l'endroit de la charniere. Ce bec est allongé dans certaines especes de moules; il en sort des soies ou fils qui servent à attacher les moules les unes avec les autres, ou bien à les arrêter au rocher, &c. ces soies ne sont pas si fines que celles de la pinne - marine, dont nous parlerons dans la suite.

Premier genre, moules dont la charniere est lisse. Second genre, moules dont la charniere est composée de plusieurs dents.

Pinnes - marines. Ces coquilles sont une sorte de moule; mais Lister en fait une classe à part: elles sont très - grandes; elles ont quelquefois plus d'un pié & demi de longueur (Plan. XIX. fig. 6.). Elles portent une espece de soie fine A, à laquelle on donne le nom de byssus. Cette soie est de couleur rousse. Elle est commune en Sicile, en Corse, & en Sardaigne, où on l'employe pour faire des étoffes, des bas, des gants, &c. on en fait aussi un grand commerce à Messine & à Palerme. On donne vulgairement à la pinne - marine le nom d'aigrette ou de plume; on l'appelle aussi nacre. On trouve des perles dans ces coquilles, & même de très - grosses.

Premier genre: pinnes marines dont les bords ne sont pas arrondis.

Second genre: pinnes marines dont les bords sont arrondis.

Tellines ou tenilles; elles different des moules, en

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